Je crois que je dois apprendre plus de sortilèges. Je connais ceux des livres de Harry Potter par cœur. Mais cela ne suffit pas. Je ne trouve pas de prince charmant et Maman reste dans sa boite, ma magie reste coincée et ceci même si Papa Loup-garou est à présent à Azkaban. Alors c'est décidé aujourd'hui sera le jour où se débloquera ma magie !
J'ai longtemps cherché un bâton qui m'inspire confiance, j'en trouve un un peu ébréché un peu comme moi. Je l'aime bien ce bâton !
Ce sera ma baguette magique !
Je me souviens des instructions : avoir le poignet souple, lever et tourner la baguette, prononcer l'incantation en accentuant bien le gar de Wingardium Leviosa. Oui, c'était une incantation de base mais il faut bien commencer quelque part ! Je secoue mon poignet pour l'assouplir, je regarde ma cible, un petit caillou au sol, je lève et tourne le bâton en disant : « WinGARdium Leviosa ! »
Mais le petit caillou reste au sol et ne lévite pas. Mais je ne peux pas abandonner ! Aujourd'hui, je débloque ma magie !
Je recommence alors que j'entends des rires derrière moi. « Eh Le Zarbe tu fais quoi ? » rit un camarade. Ici on est tous un peu bizarres mais je dois être encore plus différent si je provoque leurs rires.
Cela n'a pas d’importance je n'ai pas l'intention de me lier à eux. Je n'ai pas besoin de me lier aux gens je risque de leur porter malheur, et puis de toute façon je finis toujours tout seul à la fin. Alors autant ne pas provoquer d'abandon en faisant des amitiés.
Je dois juste réveiller ma magie. J'ignore les rires et je me concentre sur le caillou. J'assouplis mon poignet en le secouant, je regarde le caillou avec un air de défi, je lève et tourne le bâton concentré et dis : « WinGARdium Leviosa ! »
Mais le caillou ne bouge pas, je recommence encore et encore, au bout d'un moment un camarade se lasse et shoote du pied dans mon caillou dans un : « Oh regarde c'est magique il bouge ! » Il fait de grands gestes en m'imitant ce qui fait rire tout le monde autour de lui.
J'ai envie de pleurer mais je retiens mes larmes. La magie, je suis le seul à vraiment y croire ici mais je me dois d'y croire pas que pour moi, pas que pour maman pour eux aussi. Ils ne croient pas à la magie. Et je trouve ça très triste !
Je me retourne vers une feuille à terre et répète avec les gestes : « WinGARdium Leviosa ! » « Il est tellement dans son monde qu'il nous ignore le Zarbe ! » dit le camarade presque vexé. Ma magie va se débloquer, je le sais je le sens, ma magie doit se débloquer !
Je lance : « WinGARdium Leviosa ! » je répète : « WinGARdium Leviosa ! » et encore : « WinGARdium Leviosa ! » Je tente d'ignorer les rires des incrédules. Débloque toi magie , débloque toi ! Je supplie dans ma tête.
J'entends les pas de quelqu'un approcher, un lycéen d'après les murmures des autres collégiens. Mais j’ignore qu'Evan est venu à mon secours, je ne le connais pas encore. A la place de relever cette venue je brandis mon bâton vers la feuille et répète encore déterminé : « WinGARdium Leviosa ! »
Bon… bah je suis obligé d’aller au réfectoire de l’IRS. D’habitude, je suis plutôt dans celui de l’ISS puisqu’il s’agit de mon établissement, mais je ne sais pas pourquoi, aujourd’hui il a été pris d’assaut… Du coup, pas le choix, il faut que je traverse tout le domaine de l’école… Tout ça pour avoir une place pour manger. J’avoue que ça m’embête un peu… Je n’ai qu’une heure pour manger et j’enchaîne avec le sport qui se déroule justement au rez-de-chaussée du bâtiment où je mange d’habitude… Il va falloir que je me dépêche ! Alors rapidement, je descends les escaliers du bâtiment B pour sortir et traverser la cour de l’ISS en direction du parc. Une fois que je l’ai traversé, appréciant toujours autant la verdure aux alentours, je longe le bâtiment principal de l’IRS pour déboucher dans leur cour.
Pas très loin de la porte qui mène à la cantine, un petit garçon est accroupi, le regard focalisé sur quelque chose que je ne vois pas, et agite un bout de bois, comme s’il s’agissait d’une baguette magique. J’ai un petit sourire qui disparaît très vite quand je remarque un petit groupe de trois mecs qui, eux aussi, l’ont remarqué, ayant visiblement de mauvaises intentions à son égard, puisqu’ils ne se cachent pas de rigoler en le pointant du doigt.
- Eh Le Zarbe tu fais quoi ?
Je fronce les sourcils et arrête de marcher, légèrement tétanisé par la situation qui se déroule devant mes yeux. Mon cœur se met à battre un peu plus fort et plus vite, mon corps me remémorant la sensation que je ressentais quand c’était moi, à la place du petit gars. Les rires s’accentuent et je sers les poings. Le petit ignore les plus grands, visiblement très concentré, et je l’entends alors articuler la formule magique pour faire léviter un objet dans Harry Potter.
Le gars qui fait le malin s’approche alors subitement et grappe dans le caillou pour l’éloigner, tout en se moquant ouvertement de lui.
- Oh regarde c'est magique il bouge !
Il se met à l’imiter tout en caricaturant, générant une vague de rire autour du garçon, et j’essaye de contrôler ma respiration pour ne pas commencer à faire une crise de panique. Ok… Evan. Qu’est-ce que tu pourrais faire dans cette situation… ? Souviens-toi ce que t’as dit Damen… Assume ce que tu es ! Agis comme si tu l’étais ! Ne doute de rien !
Je commence alors à m’approcher, inspirant profondément pour me donner du courage, et plus j’avance, plus je remarque que le petit est au bord des larmes et se focalise sur une feuille pour reprendre son sortilège.
- Il est tellement dans son monde qu'il nous ignore le Zarbe !
Ok, c’est bon. Il m’énerve ! Tout en réfléchissant activement à ce que je pourrais dire, j’arrive donc à hauteur du groupe, pendant que le petit répète son sort, et gardant une attitude nonchalante, les bras croisés sur mon torse, j’interpelle l’imbécile qui se croit plus malin que tout le monde, essayant d’ignorer l’horrible sensation de stress dans mon ventre. Elle est si forte que je pourrais vomir… Ne doute de rien, Evan. Assume ce que tu es. Qu’est-ce que je dis… ?
- Ouaaah… Qu’est-ce que t’es hilarant… ! C’est vraiment super drôle de s’en prendre à un petit qui ne peut pas renchérir !
Il se tourne vers moi, fronçant les sourcils, et je soutiens son regard sans perdre mon sourire. Mais j’avoue qu’au fond, je ne fais pas le malin. Avant, j’étais à la place du petit. Avant, c’était moi qui étais moqué. Et il est hors de question que je sois témoin d’un harcèlement sans rien faire. Hors de question que je participe passivement ! Parce que j’aurais aimé que quelqu’un m’aide à l’époque.
- Mais je te comprends ! C’est plus simple comme ça ! Pas de risque de se faire humilier en retour, tout ça tout ça ! C’est plutôt intelligent quand on y pense.
Ou comment dire que c’est un lâche, sans vraiment le dire. Des murmures s’élèvent dans le petit groupe qui s’était attroupé autour de nous, et je reste planté là, le regard fixé dans le sien, mon expression devenant de plus en plus sérieuse. Il s’approche alors de moi, un air menaçant sur le visage et j’essaye de contenir la peur qui me tord les entrailles. Ne doute pas. Sois sûr de toi.
- T’as un problème ? - Moi ? Pas vraiment. Je trouve ça juste dommage de viser la facilité. Ou alors, c’est parce que tu as peur de quelque chose ? Ou plutôt que tu veux prouver que tu es fort ! Ou plutôt… tu as quelque chose à compenser, peut-être ?
À cette dernière phrase, quelques rires s’élèvent derrière moi et je me tends. Hors de question de devenir un bourreau à mon tour ! Peu importe face à qui je suis ! Alors je me retourne vers le son.
- Par contre, on évite de rigoler, merci... On a tous quelque chose qui nous met mal à l’aise, qu’on assume pas et qui nous complexe ! Donc un peu de respect.
Je reviens vers le gars qui m’observe, cette fois un peu perturbé, et son expression me fait doucement sourire. Ah. Tu ne t’attendais pas à ce que je te défende après t’avoir affiché, hein ? Je lève alors la main pour tapoter son épaule dans un geste amical et ajoute.
- Franchement, t’as pas besoin de faire tout ça pour prouver que tu es là. Surtout qu’au final, tu fais plus de mal que de bien, et à ta place, j’aurais pas trop envie qu’on me considère comme un connard.
Il baisse les yeux, et je le lâche pour m’avancer vers le petit et m’accroupir à côté de lui. Je veux être sûr qu’il va bien. Après tout, c’est pas n’importe quoi, ce qu’il vient de vivre.
- Ça va ? Tu fais quoi ? T’essayes de faire léviter la feuille ?
Je n'arrivais pas à débloquer ma magie, vraiment pas.
« Ça va ? Tu fais quoi ? T’essayes de faire léviter la feuille ? »
Le grand qui me pose cette question est accroupi à coté de moi. Il a des cheveux noirs en bataille comme Harry potter, mais ce n'est pas Harry il n'a pas de cicatrice. Moi j'ai des cicatrices sur le corps mais c'est à cause de mon papa loup-garou et de sa méchante potion pas à cause d'un vilain mage et puis moi je n'ai pas de cicatrice sur le front.
Je ne suis pas Harry Potter. Mais je suis quand même un petit sorcier. Un sorcier dont la magie est bloquée.
Je me concentre sur la feuille avant de laisser tomber mon bras tristement.
« Ma magie... » je murmure au grand « Ma magie elle ne veut pas se débloquer ! » lui dis je plus fort. Ma voix tremble, mes épaules tressautent, mes yeux se remplissent de larmes. « Ma magie elle doit se débloquer ! » je hoquette.
Je sanglote quelques instants.
« Qu'importe si on se moque de moi ce qui compte est que ma magie se débloque. » je hoquette entre deux sanglots.
J'essuie mes larmes d'un geste rageur : « De toute façon c'est mieux pour tous si je reste seul il n'y a que les démons et les héros qui ont éloigné les croques-mitaines qui peuvent se risquer à me côtoyer ! »
Je me retourne vers la feuille et déglutit avant d'inspirer et d'expirer fort pour reprendre courage. Ma magie elle doit sauver maman ! Comme ça on pourra rentrer à la maison et comme Papa est à la prison d'Azkaban ma fée bleue Maman n'aura plus de bleu. Et elle m'apprendra des sortilèges et je pourrais aller à l'école où les gens croient en la magie, et ce sera bien, et ce sera beau !
Je me retourne vers le grand et lui souris, il m'a aidé cela vaut bien une récompense !
« Je vais faire apparaître des fleurs pour te remercier de ton aide ! » dis avec un sourire avant de m'assombrir légèrement : « Mais après par sécurité tu vas devoir m'oublier d'accord ? » Si seulement je pouvais lancer le sortilège Oubliette ce serait tellement plus simple pour que les gens m'oublient.
Je lève mon bâton, alias ma baguette et m'exclame distinctement : « Orchideus » Mais rien ne se passe, je recommence : « Orchideus » Avec force et courage j'essaye encore : «Orchideus » Mais aucun bouquet de fleurs n’apparaît.
D'un air désolé, je serre fort la baguette et dis au grand en regardant mes pieds : « Je suis désolé, je ne peux pas faire apparaître de fleurs... » Ma voix tremble, ma gorge se serre : « Tout comme je ne peux pas sauver maman et retourner avec elle à ma maison. »
Je déglutis pour ne pas pleurer, pas à nouveau.
« C'est car je suis un sorcier dont la magie est bloquée. » avouais-je.
Code de Anéa pour 
J'espère que ça t'iras ! :3
