Ainsi est le lieu. Face à la belle architecture de l'université, un premier rendez-vous avait été donné. Une première heure. Importante. Une mise en scène – tout est souvent uniquement cela, dans le monde, une certaine mise en scène. Un détail, dans la façon de présenter les choses. De les alimenter. Pour le dessiner sous la forme d'un agréable sentier. Mystique. Sibyllin. Curieux. C'est l'un des rares plaisirs du Loup. Celui de pouvoir tisser ses propres mises en scènes. D'avoir la liberté de devenir araignée dès qu'il en a le désir. Après tout, traquer demande parfois des pièges. Savoir être le piégeur et le traqueur … Oui. Un agréable et rare plaisir. C'est donc à l'entrée de l'université que le premier acte se joue. Dans l'obscurité automnale. Une légère brume, ce soir, semble s'être installé dans les rues de Londres. Peut-être est-ce là l’œuvre de Samhain ? Après tout, n'est-il pas prêt à apparaître, comme chaque année, dans moins de sept jours ? Peut-être, si vous croyez en cela, entendrez-vous son murmure. Celui du chant de ses enfants, cauchemars et âmes défuntes. Patientez, créatures, patientez. Car, comme chaque année, son nom résonnera. Comme un théâtre de marionnette vivant qui dansera autour des peurs.
Enfin. Si vous croyez en ce genre de choses. Sinon, comme chaque année, vous chercherez des bonbons, marque d'un quelconque paiement pour contrer un mauvais sort. Mais. Eh. Vous ne croyez pas au mauvais sort. N'est-ce pas … ? Crois-tu au mauvais sort, Alix Scarønson ? Ou juste au plaisir du jeu et du hasard ? De la règle tournée et détournée au point de devenir un sac de nœud qui perd les joueurs les plus incompétents ? Allons. Qui sait. Peut-être que cette petite âme a bien quelques peurs à imaginer … à apprécier, peut-être ?
Bruit sourd. Une lumière approche. Unique. Le son d'un engin motorisé. Deux roues qui s'arrêtent devant la silhouette du jeune homme. Une silhouette au visage caché par un casque à la visière teintée. Qui se redresse de la Triumph Bonneville. Qui s'avance. Doucement. Le véhicule est montré. Avant qu'un casque ne soit tendu. Puis. Une voix étouffée par le casque. « Votre rendez-vous vous attend. » L'inviter donc, à monter. Derrière lui. Quand il est présent sur l'engin, attraper les bras. Pour qu'il s'accroche bien à lui. Faire vrombir un instant le moteur. Avant que la moto ne parte. Rapidement. S'éloignant des lumières de l'entrée de l'établissement universitaire. Pour se perdre dans les lueurs de la Capitale Anglaise. Tel un nocher, il guide alors cette silhouette déguisée. Non pas aux Enfers – quoique, certains pourraient le croire. Après tout, une personne inconnue qui vient chercher une autre pour un rendez-vous … Oui. Cette mise en scène pourrait en effrayer plus d'un. Mais, voyons. Alix Scarønson, ce n'est pas toi qui sera effrayé par cela. N'est-ce pas ?
Après tout. Ce n'est qu'une partie de poker qui se dessine face à toi. Et c'est bien ce qui doit se passer. Si du moins, aucun accident n'est à déplorer. Par chance. Le nocher est plutôt bon conducteur. Oh. Attendez. Est-il payé au moins ? Ne dit-on pas que tout passeur se doit d'être payé et d'être respecté pour ce qu'il est ? Que seraient les conséquences si cela n'était pas le cas ? Sans doute dramatiques …
Par chance pour le passager, les paiements ont été réalisés par ceux qui en ont le pouvoir. Et aucun accident n'est en effet à déplorer. Un silence. Par contre. Est présent. Alors que le conducteur arrête sa moto à un embranchement, attendant son tour pour passer. Silence. Alors que les corps sont là, sur cet engin. En direction de lieux inconnus. Palais invisibles ou antres funestes ? En cette période, sans doute que tout est possible. Et pourquoi pas les deux, d'ailleurs ? Le palais d'un démon n'est-il pas l'antre funeste pour tous ceux qui s'y perdraient … ? Ah. Mais. Bien entendu. Le jeune homme a l'invitation. Alors pourquoi s'inquiéter ? Jamais il ne pourrait se perdre.
Quoi ? Ne jamais dire jamais ? Oh. Oui, bien entendu. Mais les espoirs apportent à la vie. Ne dit-on pas quelque chose ainsi ?
Silencieux, donc. Le conducteur l'est. Et son corps est plutôt bien recouvert. D'une tenue sombre. De gants. Rien qui ne viendrait offrir une quelconque identité à cette silhouette. Sans doute n'en a-t-il pas besoin. Il ne fait qu'une chose. Conduire l'invité. D'un point A à un point B. Et il reprend d'ailleurs la route. Pour s'enfoncer dans certaines anciennes rues et avenues de la nocturne Londonienne. Jusqu'à atteindre les rues de Whitechapel. Pour enfin, s'arrêter. Devant une porte gardée par deux démons – ou du moins, un homme et une femme, maquillé à la perfection pour ressembler aux engeances de Satan. Des costumes sombres leur donnant la silhouette du Slenderman. Ils regardent. Elle approche. Examine. Avant de hocher la tête. Pour le guider … Là où il doit être.
L'Obsidian Cabaret.
Un long couloir. Avançant vers un guichet. Mais se divisant, aussi. Pour permettre de monter quelques escaliers. C'est là qu'il est guidé. Dans ce bâtiment, les parfums de l'alcool. De la cigarette. De la nourriture. Des voix. Plusieurs voix. Des silhouettes. Bien trop pour faire un poker. Quoi de plus normal. Puisqu'il est là dans un cabaret. C'est bien ce qu'il observe, en passant la porte qui mène à deux sièges et une table. Le tout légèrement en hauteur. Une salle de spectacle. Une salle de cabaret. Il n'est pas encore l'heure du rendez-vous. Mais alors qu'il s'installe, un claquement résonne. Les lumières s'éteignent. Quelques applaudissements, alors que des serveurs et serveuses servent les spectateurs. En nourriture. En alcool. Et ne semble pas leur retirer ce droit à la cigarette. Sans doute le savent-ils, quand ils entrent. Qu'ici est une zone où les fumeurs peuvent profiter tranquillement de leurs poisons.
Et on fait attention. À placer tout le monde de façon à ce que les poisons ne soient pas les plus dérangeant possible. Mais en position d'observer le spectacle. Qui commence. Alors que les rideaux s'ouvrent sur quelques danses. Sombres et effrayants sont les déguisements. La musique, elle, est gérée pas par un simple appareil, mais par différents musiciens. Oui. L'endroit se veut respectueux de la beauté de cet art. Une voix. À l'oreille d'Alix. « Votre rendez-vous arrive bientôt. Il vous invite à profiter du spectacle pendant ce temps. Bien sûr, il n'a pas oublié votre première raison à votre présence. » Une serveuse. Qui ouvre un petit meuble proche. Quelques bouteilles. De différents alcools. De bons noms. Une invitation. À ce qu'il décide quel poison il souhaite boire.
Quelques minutes passent. L'heure du rendez-vous est arrivée. Et après cette introduction mélangeant musique et danse, un violon commence à faire résonner ses notes.
Les lumières jouent avec les ombres qui passent derrière le rideau. Un théâtre de marionnette. D'effroi. Claquement de canne sur le sol. Quelques effets de brume. Silhouette. Qui accompagne une voix. Ombre, qui l'accueille et à laquelle il s'arrache, sur cette scène.
When the Devil is too busy And Death's a bit too much They call on me by name you see, For my special touch.
La canne est tournée. Alors que les lumières se dirigent vers la silhouette aux cheveux d'or. Un sourire. Associant malice et expression carnassière. Quelques dents pointues. Une lueur automnale dans les yeux. Des yeux appuyés par un maquillage discret. Tissus d'ombres qui recouvrent l'homme. Chapeau qui se tient sur sa tête. Alors qu'un talon de ce costume de maître de cérémonie infernal claque sur la scène.
To the Gentlemen I'm Miss Fortune To the Ladies I'm Sir Prize But call me by any name Any way it's all the same
Voix qui continue, alors que d'autres silhouettes s'approchent. Homme qui vient chercher fortune. Pour finalement seulement recevoir un baiser. Une femme qu'il attrape par la hanche. Alors que la voix continue. Gagnant en intensité. En rythme. Démons qui se lèvent dans la salle. Mise en scène. Pour approcher au plus proche du public. Surprise et excitation vient accompagner les applaudissements, les rythmes effectués par les corps. Alors que le diable – ou peut-être autre chose que le diable – semble, durant sa propre mise en scène, parler parfois à une araignée, autre fois avec sa Majesté des Mouches. Pas militaire venant être remplacé par une valse fatale – dans cette histoire. Silhouette d'une femme repoussée. Dans des ombres qui s'élèvent. Des hurlements. Qui accompagnent la voix. Plus forte. Plus intense. Des jeux d'ombres. De lumières.
D'une simple mouche à l'épine. Du cœur arraché au frisson des ombres. De l'amour de la douleur. À la douceur d'une mort effectuée en un baiser. Avant que la silhouette ne descende.
Silhouette de Rune Campbell. Qui louvoie entre les tables. Sensuel. Sauvage. Diabolique. Mauvais. Menaçant les fées noires et les lycanthropes par un mal plus malsain que les malebêtes. Avant de les rassurer. D'un doux baise main de Serviteur et de Seigneur. Silhouette. Qui avance jusqu'à la petite plate-forme au fond. Qui domine un peu plus. Qui continue de chanter. Plus doucement. Alors que les marches sont grimpées. Une à une. Alors qu'une main vient se poser sur l'épaule d'Alix Scarønson. Celle de celui qui avait de l'argent à dépenser. Et qui baisse son visage. En un chant plus hypnotique. Une confidence. Que tous entendent. Et pourtant, arrachée à lui.
It gets so lonely being evil What I'd do to see a smile Even for a little while And no one loves you when you're evil …
Léger silence. Regard qui fixe. Avant qu'un sourire ne vient se poser sur ses lèvres. Un rire s'arrachant à ses lèvres. Derniers vers, qui s'écrasent alors. Tandis que les silhouettes rient et meurent. Pleurent et jouissent.
I'm lying though my teeth! Your tears are all the company I need !
Les bras sont fermés en un mouvement théâtral. Tandis que la salle s'illumine de lueurs automnales. Au fond de la scène. Une porte travaillée. Un décor sur lequel est inscrit de simples mots. Welcome to Hell. Et la voix du maître de cérémonie qui résonne. Dans un micro sans fil. « Mesdames et messieurs, représentantes et envoyés des Enfers de ce monde ! Bienvenue dans l'Enfer d'Obsidienne ! Ce soir, je vous annonce que notre établissement accueille les histoires qui viennent hanter les reflets de notre monde ! Jack l'Éventreur ! La Belle Élisabeth Báthory ! Le terrible Barbe Bleue ! Les monstres de notre enfance se manifestent et veulent vous partager leur enseignement. Alors écoutez ! Buvez ! Mangez ! Profitez ! Et que vos esprits dansent au rythme des Cavaleras ! Plongez, là où le Cocyte lui-même refuse d'aller. Ne vous inquiétez pas. Mes amis sauront vous guider. Et … la belle Arachné … saura tisser un fil à travers ce dédale d'histoires. Alors. Lâchez prises. Et plongez ! »
Quelques applaudissements résonnent. Alors que l'homme coupe doucement le micro. L'enlevant de son oreille. Oeillade en direction du Trésorier. « Bienvenue à toi. J'espère que la route n'a pas été désagréable. » Sourire. « Pour moi elle ne l'était pas. » Et le Maître de cérémonie s'incline. Ayant ainsi retiré ses vêtements de Nocher pour ceux de Vampire Conteur.
« Bienvenue à l'Obsidian Cabaret. » Les voix des chants résonnent. Alors qu'un serveur vient remplir son verre de vin. Appréciant la première gorgée.
Alix Scarønson
Alix Scarønson
Alix Scarønson
M1 |:| Chimie (SL)
Genre :
Sexe :
Age : 22
Date de naissance : 30/07/2002
Taille / Poids : 1m93 / 80kg
Orientation sexuelle : C'est important ?
Situation amoureuse : "Les coups de foudre n'existent pas"
Famille : Frère jumeau de Rikissa, grand frère de Naev
Un rencard acheté avec des jetons de casino. C'est aussi improbable que prévisible en sachant que c'était lui qui organisait. Finalement, cet événement a mis en parallèle deux parties de sa vie qui s'alimentaient l'une l'autre au quotidien mais qui, jusque là, se rencontraient rarement. Et certainement pas dans un lieu aussi public qu'une université. Il avait reçu une enveloppe une fois la vente aux enchères terminée, de la part de celui qui avait réussi à garder tous ses jetons pour la fin. D'après la rumeur, le petit ami d'Hayley. D'après son allure, un type qui ne s'embarrassait probablement pas du concept de "petit ami". Intriguant et intéressant, au minimum, de quoi attiser sa curiosité et donner un poids d'expectative non négligeable à leur futur rendez-vous.
Il avait une date, un lieu, et une enveloppe qui contenait un code. Comme il n'avait rien à faire en attendant d'avoir de quoi satisfaire sa curiosité, il s'était attaqué au code, puis était allé squatter la chambre de sa soeur jumelle pendant quelques heures, le temps qu'elle lui fasse un récapitulatif trop détaillé du dieu mentionné dans le message qu'il avait fini par déchiffrer. Il se serait contenté d'une description rapide de la fonction, mais c'était Rikissa. Mentionner un mythe, une légende ou un élément de folklore donnait lieu à un long discours. C'était systématique et à force il s'était habitué. Tant qu'il avait l'essentiel, il pouvait éclipser le reste.
"Le Chemin de l'Or peut s'ouvrir à cette âme. Qu'il attende là où les Rois admirent. Et dans le cœur d'Hermès, cette âme sera ensuite guidée."
Beaucoup top de titres pour un seul dieu, soit dit en passant, mais il avait retenu les essentiels, ou en tout cas ceux qu'il estimait significatifs dans sa situation. La poésie n'avait jamais été son fort, à vrai dire, surtout quand elle impliquait des légendes auxquelles il prêtait peu d'attention. Mais d'accord, il jouerait le jeu. De toute façon, même sans le message codé, l'inconnu trop riche du casino avait suffisamment titillé sa curiosité pour lui donner envie de venir. Et de s'amuser.
Le costume était une question différente. Aussi doué soit-il dans certains domaine, la créativité en faisait assez peu partie et il s'en était remis au talent de sa soeur jumelle, autant pour l'idée que pour le résultat final. En soi, rien de bien compliqué : il lui fallait une capuche - condition non négociable - et quelque chose d'assez classe en restant sobre. Bon, d'accord, peut-être que c'était compliqué, mais vu que sa soeur était accro à tout ce qui ressemblait de près ou de loin à de la fiction, elle avait trouvé rapidement quelque chose qui lui irait. Il avait juste fait l'impasse sur une partie du costume, peu enclin à se promener pieds nus toute la journée, mais il devait bien admettre que les serpents lui correspondaient bien. Est-ce que c'était mal vu professionnellement s'il les transformait en vrais tatouages ?
Comme d'habitude, il était arrivé à l'heure. Ni en avance, ni en retard, simplement l'heure exacte qu'on lui avait donné, devant l'entrée principale de l'université. Une pièce roulant entre ses doigts, il avait réduit temporairement au silence la montagne de questions qui se bousculaient dans sa tête. La curiosité aurait sa place, comme toujours, mais plus tard. Moteur du monde - de son monde en particulier - qu'il fallait savoir quand mettre en veille.
Ce fut le son d'un moteur, justement, qui le sortit de ses pensées, ou de sa tentative de ne pas penser. Une moto qui s'avance jusqu'à lui. Chauffeur anonyme au casque teinté, voix étouffée. S'il n'avait pas l'habitude de la clandestinité, Alix aurait pu être en position de se méfier. Mais le secret avait vibré avec lui trop longtemps pour qu'il s'inquiète d'un détail qui, à défaut d'être menaçant, devenait aussi intriguant que le reste. En silence, il rangea la pièce, accepta le casque et s'installa derrière le conducteur, passant ses bras autour de lui. Il avait déjà fait de la moto, il y a longtemps. Jamais aux commandes, mais assez souvent passager pour savoir comment se tenir. Profiter de la vitesse, de l'adrénaline qu'induit presque naturellement cette légère perte de contrôle. Sa sécurité dépendait entièrement de l'homme auquel il se tenait ; de quoi alimenter son cerveau accro au risque et au hasard, et mettre en pause sa curiosité assez longtemps pour l'empêcher de devenir obsédante.
On le conduisit jusqu'à un bâtiment qu'il n'avait encore jamais vu dans les brumes de Whitechapel. Parler n'avait jamais été son point fort, surtout quand sa tête tournait à plein régime, mais aucun des gardiens des portes ne lui adressa la parole. On se contenta de l'observer, puis de le guider à l'intérieur. Il s'imprégna de l'ambiance, le genre qu'il avait déjà côtoyé sans vraiment le faire, au bras d'un homme ou d'une femme assez fortuné pour se payer sa présence, assez inconscient pour l'emmener en public alors qu'il était bien trop jeune. Ou peut-être choisissaient-ils leur endroit avec soin, toujours est-il que c'était probablement la première fois que sa présence n'était pas totalement incongrue. Il s'installa à la table où on l'avait guidé, son esprit recommença à se perdre en conjectures. Mais il pouvait se le permettre, maintenant. Il avait des choses à observer, des éléments de réponse, des questions plus concrètes.
- D'accord.
Savoir se faire désirer. Première leçon qu'il avait apprise dès qu'il avait commencé à vendre autre chose que de la chimie pour financer son addiction. Tout était dans l'attente, et c'était un art que son rendez-vous du soir semblait déterminé à maîtriser. Alix se permit un sourire en tirant une cigarette et un briquet de sa poche. L'alcool peut-être, oui, un peu plus tard. Il voulait avoir l'esprit le plus clair possible pour commencer à mettre en place ses réponses et entrevoir la situation dans son ensemble. Il se contenta de fumer, le regard rivé sur le spectacle qui se déroulait un peu plus bas. Visage inexpressif, cerveau en ébullition. Avec au coeur de tout la même question qu'il s'était posée toute sa vie. Pourquoi les gens avaient-ils besoin d'univers fictifs alors qu'il y avait tant de choses captivantes dans la réalité ?
Les mouvements des danseurs, la musique, la créativité insatiable de l'esprit humain. Une ombre, une voix qui glissa avec une aisance surnaturelle jusqu'à lui. Tenue, sourire, regard, mélodie ; son attention s'accrocha presque malgré lui, bien avant de lui avoir demandé son avis. Alix expira quelques volutes de fumée avec un début de sourire au coin des lèvres. La distance n'empêchait pas de reconnaître l'homme qui arpente la scène, de suivre les mouvements sensuels qui le transportaient à travers la salle. Ils avaient appris à la même école.
Une main se posa sur son épaule, lui tira un semblant de frisson tandis que des mots glissaient jusqu'à lui. Pour lui, pour tout le monde. Par instinct, il releva les yeux pour les croiser au regard rougeoyant qui lui faisait face. L'effet du maquillage était hypnotisant, ou peut-être est-ce juste tout ce qui semblait briller dans ses yeux, aussi chargés de possibilités que ceux d'Alix étaient incapables de refléter tout ce qui se bousculait sous son crâne. La curiosité était un moteur qu'il fallait savoir quand mettre en veille ; elle n'avait plus besoin de l'être. Certaines personnes avaient le don de l'intriguer. Très rares, mais l'homme face à lui étaient clairement de celles-là. Alix écouta son début de discours sans le quitter des yeux. Dans l'ambiance du casino, il n'avait pas eu l'occasion de beaucoup s'attarder son apparence. Et aussi insensible soit-il à ce genre de chose, il devait reconnaître que son vis-à-vis avait gagné la loterie génétique.
Les premières paroles qui lui furent directement adressées étirèrent les coins de son sourire tandis qu'une expression légèrement incrédule se peignait sur ses traits. S'ils avaient appris à la même école, ils n'avaient pas le même talent pour la mise en scène ; son rendez-vous du soir le battait à plate couture. Alix prit quelques instants pour associer son image à la route faite ensemble, et son sourire s'élargit un peu plus.
- Tu sais soigner ton entrée dans les règles de l'art, murmura-t-il en guise de salutations.
Il prit le temps de détailler sa tenue. De la qualité, à n'en pas douter, mais surtout un tissu adapté à la perfection. Le soin apporté aux détails était un élément trop souvent ignoré, mais là... Non. Tout était méticuleusement calculé.
- Le trajet était agréable. Si j'avais su qui conduisait, il l'aurait peut-être été encore plus, qui sait.
Flirter n'était pas vraiment dans ses habitudes, mais la surprise avait été suffisante pour le sortir un peu de son attitude faussement blasée habituelle. Ce monde était fascinant, et les gens qui l'arpentaient l'étaient parfois beaucoup plus.
Ⓒ Alix paroles en #9E1A12
Rune Campbell
Rune Campbell
Rune Campbell
Londres |:| Gérant de cabaret
Genre :
Sexe :
Age : 29
Date de naissance : 20/03/1995
Taille / Poids : 1m82 | 82 kg
Orientation sexuelle : Pansexuel.
Situation amoureuse : Attraper sa chance et la garder près de soi.
La coupe de vin est déposée. Le corps approche, doucement. Une main douce vient chercher celle de l'invité. Un corps qui s'incline. Des lèvres qui viennent souffler un délicat et chaste baiser contre une main récupérée tendrement. L'autre main ? Dans le dos. Tenant une canne à la décoration attentive. Dans sa pose, le naturel d'un sombre dandy. Le conteur de fables et légendes. Un Dorian Gray, ami des malebêtes qui se baladent dans les esprits des rêveurs. Voix. Qui accompagne le corps qui se redresse. Murmure, qui résonne dans l'intimité de leur balcon, alors que violon et piano résonne. « Merci pour le compliment. Et te voilà en une magnifique Medusa. » Langue qui claque doucement. Portant des sonorités nordiques. Qui viennent se perdre dans ces quelques mots.
La main, toujours dans la sienne. Légère pression. Pour le tirer de son siège et le redresser. L'accompagner dans une légère pirouette. Pour admirer le travail de couture. La créativité qui habille cette silhouette. La main. Qui bouge légèrement le bras. Et éclairer à la lueur d'une flamme ces courbes d'encres posées sur sa peau. Oui. Le costume est travaillé. Recherché.
Dans ses gestes. Rien de déplacé. Juste le mouvement d'un esthète qui observe. Le vêtement. Celui qui se trouve dans ces tissus. Simple sourire. Avant de le raccompagner à son siège. « Je ne doute pas de l'aspect agréable que ce trajet aurait pu avoir. À nous de rendre le réel ... plus beau que l'idéal. » Main qui vient retrouver le verre, alors qu'il s'installe dans les profondeurs de son siège, aux côtés de son invité. Deux assises confortables. Lentement, il remonte un pied. Appuie son avant bras sur le genou redressé. Le dandy profite du confort. Ferme les yeux. En effet. Maquillage travaillé. Délicat. Une extravagance douce. Inspiration. Alors qu'une gorgée glisse entre ses lèvres. Le goût. Le toucher. La délicatesse du vin qui s'écoule dans sa gorge. Puis. Poser le verre, sur la table. Ouvrir les yeux. Observer à peine le spectacle. Qu'il connaît.
N'est-ce pas lui qui l'a écrit, produit et imaginé ? Il a confiance. En eux. En elles. Et pour le moment se trouve quelqu'un de plus … curieux. Grande silhouette. Aux charmes nordiques. Un point en commun, possiblement.
Ses yeux le quittent. Viennent chercher les courbes des danseuses et des danseurs. « Après. Peut-être que le théâtre et la danse ne t'intéressent pas ? » Faisant une fausse bouille surprise et inquiète. « Oh je serai un très mauvais hôte si je décevais mon invité principal à cette soirée. » Posant sa main sur son front. Dramatique. Il ferme quelques secondes les yeux. Un court instant. Avant de les ouvrir. De le fixer. Pour mieux se redresser. Approcher. Poser un genou au sol. Véritable maître des lieux qui invite quelqu'un dans sa maison. Dans son sanctuaire. N'est-ce pas ce que cela est, finalement ? Un endroit. Dans lequel la fiction se mêle au réel. Deux réalités qui s'aiment. Se détestent. Qui dansent un véritable tango. Se repousser. S'attirer. S'embrasser. Se glisser entre les cuisses de l'autre. Pour mieux le baiser. Pour mieux le faire crier. Jouir. Avant de le détester. De l'oublier. Et de ressentir l'absence. Le manque. Le besoin de l'embrasser. À nouveau. De se glisser dans ses bras. De dormir. D'écouter son cœur. Ah. Que ceux qui pensent que regarder une pièce, un spectacle, n'est finalement que de regarder des gens danser, chanter, ou jouer la comédie … sont ceux qui ne sont jamais aller dans ces lieux.
Ils sont ceux qui ne savent pas ressentir ça. Le désir de l'Histoire qui se mêle au Réel. Amour interdit. Haine amoureuse. Ils ne savent pas cette relation charnelle, haineuse, entre les concepts de l'existence. Ils loupent tant de choses ...
Main ouverte. Donc. Cavalier. Pour le faire se redresser. « Je t'avais promis de quoi apprécier les arts du hasard. Je compte bien tenir ma promesse. » Visage qui s'incline légèrement. Avant de le guider. Dans le couloir. La musique résonne. Plus étouffée. Les couloirs d'un vieux théâtre. Le parfum du bois. L'impression de l'obscurité. La sensation, suintante, du trac. Qui empli les lieux. Au bout du couloir, un autre. Qui mène vers les coulisses. Et au moins une autre salle de spectacle. Plus isolée. Plus réservée. Plus petite, aussi. Mais aussi deux escaliers. L'un monte. Vers des hauteurs qui n'appartiennent qu'à l'hôte. L'autre descend. C'est ce dernier qui est emprunté. Pour rejoindre des Enfers plus profonds que ceux qui sont racontés dans entre les murs de son cabaret.
Des marches. De chaque côté. Des décorations. Tableaux thématiques. L'Horreur. Peut-être. Mais aussi le Hasard. Le Temps. Miroir. Aussi. Un miroir face auquel il passe avec son invité. Dans le reflet, possibilité d'observer le profil. Silhouette grande, aussi. Une silhouette bien faite, en effet – mais son invité n'est pas sans être agréable aux yeux de Rune Campbell. Certaine douceur. Dans le regard. Dans le geste de le guider sans le toucher. Puis, enfin, le sol de l'étage inférieur. Éclairé. Car c'est en effet un endroit peu sordide. Finalement, qui ressemble autant à l'étage quitté. « Écoute. » Une oreille tendue. « Il est dit que dans les profondeurs de ce théâtre, quelques fantômes s'amusent parfois à se promener. Malheureusement, je n'ai jamais eu la chance d'en voir un depuis mon arrivée. » Il se retourne. Marchant en arrière tout en s'inclinant. « Du moins, sauf moi. Mais j'espère que je suis bien physique et visible pour mon invité. » Puis. Reprise du mouvement. Jusqu'à une porte. Fermée. Dos à la porte, son regard observe à nouveau le jeune homme. « La vraie soirée commence. »
La poignée est tournée. La porte est ouverte. Une pièce aménagée. Une table avec des cartes disposées en son centre. Un petit bar. Plusieurs bouteilles disposées. Quelques volutes, du bois de cade brûlant sous une lampe. Canapé et fauteuils. Bibliothèques. De nombreux livres. Autant sur l’irréel que le réel. Un certain charme, dans cette pièce. Une petite porte, aussi. Qui semble mener à des escaliers. Mais au vue de la structure, pas les mêmes. Ils montent. Eux. Montent. Au-delà de l'étage des prestations. Il est facile d'imaginer que pour des gains de place, certaines pièces à vivre ont été aménagées sur plusieurs niveaux. Ou que ce sous-sol est autant un lieu de travail que de vie. Qui sait. En tout cas, dans ce petit sanctuaire, une petite décoration aussi sombre. Comme pour se caler aux ombres de Samhain. D'un mouvement, il se dirige vers un vieux tourne-disque. Oui. De quoi lire des vinyles. Et à côté, quelque chose de plus contemporain.
« Seigneur de ces lieux, je t'invite aujourd'hui à être le Roi. Et en tant que Roi, tu as le choix de la musique. » Un petit mouvement de la canne pour montrer les appareils. Puis. Mouvement vers la table. Cartes récupérées. Mélangées. Avec dextérité. Habile de ses mains, donc. Oui. Un bon point, n'est-ce pas ?
« J'ai préféré une session intime … J'aurai été déçu de devoir inviter des personnes pour … jouer les seconds couteaux. »
Alix Scarønson
Alix Scarønson
Alix Scarønson
M1 |:| Chimie (SL)
Genre :
Sexe :
Age : 22
Date de naissance : 30/07/2002
Taille / Poids : 1m93 / 80kg
Orientation sexuelle : C'est important ?
Situation amoureuse : "Les coups de foudre n'existent pas"
Famille : Frère jumeau de Rikissa, grand frère de Naev
Plaire était un art. Un art qu'Alix avait lui-même travaillé en début d'adolescence pour l'abandonner quelques années, un art qui avait toujours pour lui eu un aspect pratique - argent facile, principalement. Chaque geste, chaque poste, chaque expression qu'il percevait en face de lui semblait tendre dans la direction de cet art. Dans le baisemain aussi délicat que son entrée en scène avait été remarquable, dans le murmure, dans le mouvement qui l'incita à se redresser. Il l'étudiait avec le sérieux d'un connaisseur et Alix se permit un petit souffle amusé.
- J'ai peur que mes talents en couture soient loin d'égaler ceux qui ont créé ton costume.
Ils se résumaient à quelques années à coudre et recoudre une capuche qu'on tentait de le forcer à retirer sur son uniforme, et les guides laissés par sa sœur. Rikissa ne passait pas beaucoup plus de temps que lui avec une aiguille entre les doigts, mais elle ne laissait rien au hasard et elle avait pris sa demande très au sérieux. Oui, sans doute que sa tenue, aussi simple soit-elle, avait un certain sens du détail. Loin d'égaler la qualité de la sienne, cependant - question de temps, de moyens, de talent aussi, probablement. Fais de sa propre main ? Non, probablement commandé. Il semblait avoir largement de quoi se payer les services de couturiers professionnels ; c'était même sans doute une nécessité, dans un endroit comme celui-ci. Était-il à lui, d'ailleurs ? Sans doute. Ça expliquait l'argent, la désinvolture à le dépenser sans compter, le désintérêt manifeste à l'idée d'en perdre quelques centaines dans un jeu de casino qui ne pouvait rien lui apporter. Le genre de personne qu'Alix ne pouvait s'empêcher d'apprécier. Ceux qui accordaient trop d'importance au moindre petit centime avaient tendance à le fatiguer très vite. Et son maquillage, son attitude, son regard, sa gestuelle, avaient de quoi attirer l'œil.
Assis de nouveau, Alix éteignit sa cigarette en suivant le regard de son hôte vers la scène. Le spectacle avait l'air travaillé, répété à l'infini jusqu'à frôler la perfection. Il sourit du coin des lèvres en pensant à ses propres qualités d'acteur, médiocres tout autant que celles de sportif. Il n'aurait pas tenu une seconde sur cette scène. Une petite phrase ramena son attention dans la pièce. Un changement d'expression, une gestuelle théâtrale, un commentaire qui eut de quoi le faire sourire. Cet homme maniait avec aisance les expression de son visage, tout semblait aussi travaillé que naturel dans sa façon d'être. Une étiquette se posa aussitôt dans son esprit. Adversaire dangereux. Donc bien plus intéressant que ceux en qui on pouvait lire comme dans un livre ouvert.
- Oh, ne t'en fais pas pour ça. Tu en es très loin.
Le décevoir, hein... C'était difficile. Non, pas difficile, sauf si on était un tant soi peu intéressant. Beaucoup de personnes étaient décevantes ou ennuyeuses dans son quotidien, de jour ou de nuit. Des personnes plates, feuilles de papier à visage humain qui n'avaient rien à offrir de plus qu'une succession d'adjectifs clichés sans intérêt. Il en avait côtoyé tant qu'il avait depuis longtemps cessé de compter. Mais lui ? Non, il n'en faisait pas partie. Loin de là. Il y avait trop de mystère autour de lui. C'était comme agiter une flamme sous les yeux d'un papillon de nuit et espérer qu'il s'en détourne. Il glissa sa main dans la sienne sans un semblant d'hésitation, se releva de son siège, le suivit du regard quelques secondes avant de faire un pas dans sa direction.
Comme un papillon de nuit, il se laissa guider. Son attention voletait d'un élément de décor à l'autre, absorbant chaque détail dans sa mémoire. Certains l'auraient fait pour être sûrs de ne pas se perdre, de pouvoir reprendre facilement le chemin en sens inverse, il le faisait par habitude. Il avait besoin de réel, de concret ; il alimentait ses souvenirs d'un maximum de détails pour leur laisser toujours une porte d'entrée. Il avait l'embarras du choix dans les détails. Combien de personnes lui auraient dit de se méfier en s'aventurant dans le sous-sol d'un bâtiment où il n'avait jamais mis les pieds ? L'attrait, le risque de l'inconnu faisait palpiter son cœur plus fort. Par jeu ou par principe, son regard effleura à peine la silhouette qui avançait devant lui. Son image furtive dans le miroir, quelques fragments de vision quand il reportait son attention sur son avancée au lieu de détailler l'environnement, puis un murmure qui finit par remaquiller son visage d'un sourire. Un sourire à la Alix, amusé, vaguement ironique.
- Je ne crois pas aux fantômes, il t'en faudra bien plus pour me faire peur.
Cette légende ne devait par contre jamais tomber aux oreilles de sa soeur, sinon ce cabaret risquait d'avoir une nouvelle résidente indésirable pendant longtemps. Jusqu'à ce qu'elle en voie un - donc, l'éternité. Il s'avança jusqu'à la porte, s'arrêta un court instant à son niveau, ajouta avec un petit murmure :
- Mais ne t'en fais pas, tu es parfaitement visible.
Difficile à ignorer, difficile à rater - que ce soit dans la tenue ou la prestance générale. Difficile de ne pas avoir vu le nombre de personnes qui s'étaient retournées sur son passage au casino, ou même simplement écartées. Un pas dans la pièce, son regard parcourut les rayonnages, repéra aux titres les plus proches les livres qui l'intéressaient, ceux qui intéressaient sa sœur. Il vivait dans le réel, elle dans les rêves. À croire que leur séparation avant la naissance ne leur avait laissé à chacun qu'une face de la pièce qui créait d'ordinaire la psychologique humaine.
Il était bien loin des sous-sols sordides dans lesquels il avait erré pendant la majorité de son adolescence, de partie de poker clandestine en partie de poker clandestine, entre deux nuits rémunérées dans des hôtels aussi luxueux qu'ils étaient peu regardants - puis entre deux journées de cours et soirées dans les bras de la seule personne au monde qui s'était arrogé ce droit gratuitement. Ça lui changeait. Un casino aux yeux de tous alors qu'il était obligé de se cacher à peine quelques années plus tôt pour ne pas se coltiner des rendez-vous chez le psy, et maintenant un sous-sol si confortable qu'on aurait pu y vivre sans problème. Le monde évoluait dans le bon sens.
- Mes goûts en musique ne sont pas transcendants, mais si c'est demandé si gentiment...
Il fit glisser quelques vinyles à la recherche de quelque chose de calme, d'une ambiance relativement discrète. Pas trop omniprésente, juste de quoi sublimer la pièce sans l'envahir. Enfin, c'était le but, mais il ne s'y connaissait pas assez pour être sûr de lui. Deux-trois titres qu'il reconnut suffirent à le convaincre de choisir un disque plutôt qu'un autre. Le son des cartes le fit tourner la tête un peu trop vite. L'addiction circulait peut-être un peu trop dans ses veines - mais elle n'était pas dangereuse. Pas assez à ses yeux, du moins, pour qu'il prenne au sérieux la moindre tentative de s'en débarrasser. Il plaça un peu distraitement le disque sur son support, s'assurant juste de ne pas l'abîmer avec un faux mouvement. Quelques notes à peine, et il avait déjà rejoint la table - quant à savoir si c'était la vitesse de ses pas, la taille de ses jambes, ou le rythme de la mélodie, c'était à chacun d'en juger.
- C'est donc toi et toi seul que je dois coucher pour gagner ? Ça me convient.
Un tête à tête était à la fois plus facile et plus difficile, selon l'angle d'approche. La victoire, quant à elle, n'était qu'un prétexte : seul le jeu importait, ou du moins, un importait plus. Et même une seule partie était suffisante pour lever beaucoup de mystères, comprendre quelqu'un, l'apprendre. Et il y avait tant de choses à apprendre.
Ⓒ Alix paroles en #9E1A12
Rune Campbell
Rune Campbell
Rune Campbell
Londres |:| Gérant de cabaret
Genre :
Sexe :
Age : 29
Date de naissance : 20/03/1995
Taille / Poids : 1m82 | 82 kg
Orientation sexuelle : Pansexuel.
Situation amoureuse : Attraper sa chance et la garder près de soi.
Au compliment concernant le costume, un sourire. Une légère révérence. Remerciant d'un murmure ces quelques mots. Les remerciant d'ailleurs non pas pour lui. Mais bien pour les mains expertes – et gratuites – qui se sont occupées de ces tissus. Un travail fait avec un certain doigté. Une qualité rare. Une légère jalousie, au fond de son esprit. Après tout, il est incapable de concevoir ce genre de choses. Quel plaisir se serait, de pouvoir s'installer, dans le confort d'un fauteuil. De jouer des doigts avec aiguille, fil et tissu. De sentir parfois sa peau être légèrement piquée. L'esprit, concentré sur chaque chose. Sur cet art de la main. Du manuel. Savoir ainsi profiter des mains. Caresser les tissus. Les comprendre. Les ressentir. Avant de s'habiller de ceux-ci. N'est-ce pas en soi une chose agréable ? Mais. Il ne sait pas. Et sans doute ne prendra-t-il jamais le temps d'apprendre. Car à cette légère envie s'opposent certaines pensées. Mais tout ceci est une autre histoire.
Alors. Lui qui ne sait pas manipuler ainsi le tissu. En profite. Lui donne une certaine vie. C'est là son talent, peut-être. De pouvoir raconter l'histoire d'un vêtement. Par un mouvement. Par une danse. Par un baiser. Par une caresse. De pouvoir immortaliser ces gestes sur les tissus retirés ou enfilés. Ah. Vivre. Même les vêtements possèdent peut-être le droit de cela. Avant de finir, au fil des années, souvenirs. Si vous saviez. Tout ce que peut raconter un vêtement. Vous l'aimeriez.
« Qui prétends pouvoir te faire peur ici ? Je n'ai jamais trouvé les histoires de fantômes effrayantes. Elles sont tout de même quelque chose. D'une certaine beauté. » Léger sourire à cette réponse. Offerte lorsque les esprits et les revenants. Une beauté. Oui. Un esthète pourrait y trouver une certaine beauté. C'est parfois pour cela que les gens se réfugient dans la fiction, dans la légende. Car à travers les mots choisis, à travers les sentiments portés par les fables … se trouve une agréable mais terrible représentation des pensées. De ce monde. De cette humanité. Vouée à disparaître. Est-ce le souhait de l'immortalité qui pousse l'Homme à prendre la plume ? Ne pouvant sauver son corps, il sauve son histoire, son âme. Ses sentiments. Un château de cartes. Fragile. Car l'exercice de se plonger dans sa propre conscience pour en arracher l'inspiration …
Est parfois une porte ouverte vers un Enfer que seuls les artistes peuvent ressentir. Celui du vide. Du néant. Comprendre que son existe n'a guère de substance. À peine celle d'une poupée. N'est-ce pas ton cas, Sköll ?
Naturellement, le propriétaire des lieux laisse son invité habiter son espace. Observer. Assimiler. Il le laisse choisir. Jauger. Ce qu'il aimerait écouter. Ce qu'il désirerait entendre ici – à part leurs propres voix. Voix. Ah. Si les voix pouvaient parler. Que dirait celle du jeune homme sur son propriétaire. Que cache ce léger murmure qui offre aux mots une légèreté, une douceur ? Qu'est-ce qui peut transformer cette voix en une symphonie grandiloquente ? Qu'est-ce qui anime cette union entre le regard et la voix ? Quelles émotions viennent la faire vibrer ? Quelles pensées viennent transformer ce murmure en un secret soufflé au creux de l'oreille d'un ami ou d'une confidente ? Voix de Alix Scarønson, tu es inspirante. Mais tu le seras sans doute plus lorsque tu participeras à cet échange. Échange de cartes. Échange de mots. Échange de regards. Un regard curieux, d'ailleurs. Qui se pose sur la réaction de son invité. Oh. Qu'avons-nous là ? Une telle inspiration au jeu … Un tel spasme automatique. Du joueur qui vient approcher de celui qui a les cartes. Comme si entre les mains de Rune Campbell ne se trouvait pas des cartes. Mais bien une clé.
Quelle porte ouvre-t-elle ? Passion ? Obsession ? Addiction ? Plaisir ? Souffrance ? Les uns et les autres se mélangent. Organique union, qui palpite dans l'esprit. Qui rend fou. Qui fait tomber. Mais qui fait se relever. Encore et toujours. Pour la même chose.
Un mouvement. Pour mélanger et jouer une dernière fois des cartes, qui passent d'une main à l'autre. Avant de s'installer simplement à table. D'un simple mouvement, ouvrir une mallette. Plusieurs jetons de poker à l'intérieur. « Sers-toi. Je te fais suffisamment confiance pour savoir ce qu'ils représentent. » Petit éclat dans le regard. Avant de prendre sa part. Dernier mélange. Avant de commencer à donner les cartes. D'en poser entre eux. Une gestuelle habituée. « Nous payerons nos dettes à la fin. Et si tu as besoin de liquidité … » Une carte glisse jusqu'à son invité. Regard. Petit clin d’œil. « Je t'offrirai une nouvelle promenade. De toute façon. En tant qu'hôte, il me semble essentiel de devoir te ramener. » Un moment. Lorsque la nuit ne sera plus jeune. Et lorsque la table sera quittée. Lorsque l'envie aura quitté les esprits. Cela peut donc durer, finalement … très longtemps. Alors. Cher ami. Prouve donc à ce moment-là que tu peux rendre cet instant citadin encore plus agréable. Oui, prouve le. Alix Scarønson. Puis. Sourire. Léger. Alors que son esprit garde bien en tête ce double-sens. Appétissant. Oui. Pourquoi ne pas finir par se coucher. Pourquoi pas ?
Mais parle-t-on toujours des cartes en cet instant ?
« C'est cela. Mais n'oublie pas que c'est donc toi que je dois coucher pour pouvoir rendre ma soirée productive. » Une première mise est donc lancée. Tandis qu'il observe son adversaire. Ne regardant pas encore ses cartes pour le moment. Il caresse du bout du doigt la tranche. Voit l'attitude première. Oui. Il n'avait pas eu tort. Ce jour-là. Au milieu des autres. Ce parfum – non pas celui qui colle à la peau claire de son invité, mais celui qui entoure les cartes, les jetons et les roues. Est-ce l'argent qui est recherché ? Ou simplement le plaisir de gagner ? Le plaisir de perdre. De tomber plus bas que terre. De remonter, ensuite. Petite lueur. Intéressée. Amusée. Excitée. Là. Oui. Une vérité derrière cette réalité. Adversaire dangereux. Ah. Bien. Cela fait si longtemps … Qu'il n'en a pas eu à sa table. Perdre. Perdre. Perdre est toujours un plaisir. Pour peu qu'on retire quelque chose de cette défaite. Bien entendu, certains pourraient dire qu'en ce moment, il a déjà retiré quelque chose à cette table. Le fait de voir ainsi installé son invité.
Profiter du charme qui se pose sur son visage. Entendre ce murmure. Mais … Ce n'est pas assez. Non. Chassez ces idées. Chez ce jeune homme, les premières choses à apprécier ne se passent pas entre les draps tandis que des chairs glissent l'une contre l'autre. Non. C'est ici ! Dans cet élément. D'excitation mentale et de jeu. Le hasard qui se perd. Entre les mains. Dans les cœurs. Les faire battre sans avoir besoin de bander ou de frissonner de peur. Les faire exploser. Parce que le danger est là. Toujours là. Mais qu'il est bon de le sentir. Sous sa peau. Sous ses yeux. De le voir. En un visage. Lui. Alix Scarønson. Et l'autre. Rune Campbell.
Le loup ne chasse pas le soleil. Aujourd'hui. Il chasse la victoire. Ou la défaite. Tant que le plaisir d'explorer ce cœur et ces nerfs à vif à travers les aléas du Messager des Dieux.
Première mise lancée. Donc. Et regard qui se pose. Un instant. Sur les couleurs et symboles. Alors que se dévoilent les premières filles du Hasard.
Alix Scarønson
Alix Scarønson
Alix Scarønson
M1 |:| Chimie (SL)
Genre :
Sexe :
Age : 22
Date de naissance : 30/07/2002
Taille / Poids : 1m93 / 80kg
Orientation sexuelle : C'est important ?
Situation amoureuse : "Les coups de foudre n'existent pas"
Famille : Frère jumeau de Rikissa, grand frère de Naev
La beauté des histoires de fantômes, hein… Voilà qui ferait plaisir à sa sœur. Rikissa et ses fées, ses fantômes, ses esprits et sa magie ; Rikissa et ses rêves, sa fiction, ses sortilèges et ses superstitions. Paradoxalement, pourtant, plus mature que lui sur bien des points. L'un n'empêchait pas l'autre, probablement. Quand il était adolescent, il considérait l'attrait pour les mythes comme une perte de temps stupide, Riki représentant l'unique exception à la règle. Avait-il changé ? Il n'en était pas totalement certain. Lui n'y avait jamais vu quoi que ce soit qui l'intéresse davantage que le réel. Tout pouvait trouver une explication rationnelle, et il ne comprendrait sans doute jamais cette fascination pour ce qui n'existait qu'en imagination. Il s'abstint cependant de commentaire supplémentaire. Il savait sa vision assez radicale, et ce n'était pas le sujet de la soirée. Le débat n'avait que peu d'intérêt positif ; nettement moins, en tout cas, que le petit murmure par lequel il le remplaça.
La musique qu'il avait choisie se déposa sur l'atmosphère sans l'envahir. Insuffisante pour couvrir le son du dernier mélange des cartes. Combien en avait-il tenu dans ses mains ? Épuisées, cornées, lassées de sa présence alors qu'il ne saurait probablement jamais se défaire de la leur ? Sa vie avait vibré au rythme du hasard depuis que quelqu'un lui avait mis l'une d'elle entre les mains, éveillant une partie de lui jusque là insoupçonnée et qu'on avait vainement tenté de lui arracher. À quoi bon ? Il ne risquait rien. Ce n'était ni toxique, ni dangereux, et l'argent n'avait pas assez d'autre valeur à ses yeux pour qu'il considère le risque qu'impliquait d'en manquer. Avec un peu d'imagination, on pouvait toujours en trouver quelque part. À la table de sous-sol d'un cabaret, par exemple.
L'argent... combien lui en restait-il, d'ailleurs ? Combien pouvait-il se permettre de prendre de jetons sans mentir à son hôte ou à lui-même. Il en prit un, le faisant tourner entre ses doigts le temps de réfléchir. Puis il augmenta sa part. Au pire, il aurait des dettes - rien de spécialement grave, il pouvait toujours se refaire. Ce ne serait pas la première fois. Il se servit ce qu'il lui semblait avoir sur son compte, de mémoire. Généralement fiable, même si l'épilepsie s'amusait parfois à la rendre défaillante. Un sourire étira ses lèvres. Une nouvelle promenade…
- On aura donc l'occasion de savoir si le voyage aurait été plus agréable en toute connaissance de cause, finalement.
Pas tout de suite, cependant. La soirée ne faisait que commencer et il n'avait aucune intention de l'écourter. Il fit rouler le jeton dans sa main, le reposa sur la table pour ramener ses cartes vers lui. Un sous-entendu clair dans l'air, peut-être le même dans le sourire qui se dessina face à lui. Mais le jeu passait en premier. Toujours. Le résultat des parties déterminerait le reste, peut-être. Sans doute.
- Me coucher n'est pas si facile.
Et rarement gratuit. Mais le sous-entendu prendrait une valeur trop unique s'il ajoutait ce détail, alors il le garda pour lui. Il y avait deux tensions parallèles autour de cette table, et l'une d'elle avait priorité. Celle des cartes, du risque et du hasard. L'autre attendrait.
Il avait déjà jaugé une partie de son adversaire avant d'entrer dans la pièce. La partie la plus dangereuse et, au fond, la plus importante dans un tel jeu. La chance n'avait que la place qu'on voulait lui accorder, mais on ne maîtrisait pas ce jeu en ne comptant que sur le hasard. Observateur et difficile à lire à cause de son regard inexpressif, il perdait très rarement contre des amateurs. Mais. Celui qui lui faisait face n'était pas un amateur, ou en tout cas pas dans tous les domaines. C'était un acteur. Un homme qui vivait sur et pour la scène et qui savait sans doute manipuler jusqu'aux lueurs de son regard s'il en avait besoin. Cependant, tout le monde avait des tics. Des mimiques difficiles à cacher ou à contrôler. Il suffisait de les repérer et de les reconnaître. Et de détourner l'attention des siennes d'une manière ou d'une autre. Son jeton se remit à tourner autour de ses doigts sans qu'il s'en rende vraiment compte. Un réflexe. Tout ce qui finissait entre ses mains devenait un jouet à un moment ou un autre.
Il finit par jeter un œil à ses cartes. Réfléchit un instant avant d'avancer sa mise. Il avait de l'argent en réserve en ce moment, mais il préférait commencer doucement. Les premières parties ne comptaient pas, ce n'étaient pas celles sur lesquelles il fallait prendre des risques. C'était le moment d'observer, d'apprendre. Dans beaucoup de cas, de repérer les tricheurs, mais il était à peu près persuadé de ne pas en avoir un en face de lui. Quel aurait été l'intérêt de l'attirer ici juste pour tricher ? Gagner n'était plaisant que parce qu'on pouvait remettre sa mise en jeu. Parce que tant qu'on gagnait, le jeu ne s'arrêtait pas. À l'inverse, trop gagner d'un coup, aussi satisfaisant soit le goût de la victoire, mettait fin au plus intéressant.
À mesure que les cartes se posaient sur la table, il calculait ses chances. Les combinaisons et possibilités que lui offraient les siennes autant que celles déjà dévoilées. Peu de choses, mais il ne pouvait pas se faire mentir aussi vite. Me coucher n'est pas si facile. Pourquoi fallait-il qu'il prononce ce genre de phrase ? Question d'ego, la première partie, victoire ou défaite, se terminerait à la dernière mise, ou si son adversaire renonçait avant la fin.
Adversaire, donc. Adversaire, hôte et mystère tout à la fois. Le regard d'Alix se posa partout où il pouvait. Sur ses mains, quand il tirait une carte pour la poser sur la table et la révéler, sur ses yeux, ses lèvres, le moindre frémissement qui pourrait agiter sa peau, sa gorge ou ses paupières. Jeu de chance ou non, il y avait certaines choses qu'il ne valait mieux pas laisser au hasard quand on affrontait quelqu'un d'un tant soit peu dangereux. Voulait-il gagner ? Ou, comme Alix, cherchait-il simplement la dose d'excitation qu'inoculait chaque partie, chaque carte, chaque mise ? Rien n'était jamais certain. Et c'était cet incertitude qui faisait tout. Comme à la roulette, aux dés, au blackjack. Avec moins de hasard et plus de technique.
Gagner n'était plaisant que parce qu'on pouvait remettre sa mise en jeu. Parce que tant qu'on gagnait, le jeu ne s'arrêtait pas. À l'inverse, trop gagner d'un coup, aussi satisfaisant soit le goût de la victoire, mettait fin au jeu. Tout était question d'équilibre, et de savoir quand on était prêt à accepter le point final. Mais chaque chose en son temps.
Ⓒ Alix paroles en #9E1A12
Rune Campbell
Rune Campbell
Rune Campbell
Londres |:| Gérant de cabaret
Genre :
Sexe :
Age : 29
Date de naissance : 20/03/1995
Taille / Poids : 1m82 | 82 kg
Orientation sexuelle : Pansexuel.
Situation amoureuse : Attraper sa chance et la garder près de soi.
Sourire. À cette vérité murmurée. Cette voix qui porte les sous-entendus d'une pensée. D'une image. Belle. À imaginer. Mais qui n'est pas un objectif. Pas là. Pas en cet instant de la conversation. Alors. Simplement. Regarder. Et répondre. D'un même murmure.
« Je l'espère. » Léger mouvement qui vient caresser la tranche d'une carte. Légère observation. Alors que la lueur, lentement s'efface. Comme un vide. Deux perles automnales. Qui finissent par devenir deux pierres précieuses. Sans vie. Avec pour seul objectif. Seule raison de vivre. Cet instant. Celui du jeu. Du hasard. Du duel des chances et des mondes intérieurs. N'a-t-il donc pas autre chose à penser qu'une partie de carte aux côtés d'un étudiant, trésorier dont il a comblé les caisses ? Sur les planches de son cabaret, ne se déroule-t-il pas un événement qui demande son regard, son attention ? Ils savent. Eux qui travaillent pour et avec lui. Qu'il a confiance. En leur façon de faire. En leur voix. En ces corps qu'il a observé encore et encore répété ces gestes. Il a confiance au charme de ces danseurs et danseuses. À la sensualité de ces musiciens et musiciennes. Au partage. À l'histoire racontée. Par eux. Petite pensée. Oui. Ils n'ont pas véritablement besoin de lui. Alors que les cartes. Là. Elles. Elles ont besoin de son esprit. De ses doigts. Et de ses yeux. Pour observer. De son corps. Pour imposer. Quelques rythmes. Vraies habitudes se mélangeant aux fausses interprétations. Jamais le Loup n'a été doué pour coudre.
Mais tisser un bluff ? Voilà une activité qui le sied mieux.
Victoire. La victoire n'est qu'agréable si la partie peut poursuivre. L'échec. La défaite n'est qu'agréable si la partie peut poursuivre. Oui. Sur cette table, la finalité n'est finalement pas le plus important. L'essentiel est que le sentier continue. Tout comme voyager sans doute. La destination n'a pas d'intérêt. Le plus intéressant est de savoir avec quelle belle âme vous voyagerez. Par chance, le passager avec lequel il a grimpé dans cet avion n'est pas désagréable à observer. Physiquement ? Non. Non. Là est bien plus profond. Trouver dans cette absence d'expression. Dans ce murmure. Ce qui fait vibrer cette âme. Cette corde. La toucher. Du bout des doigts. Cette vibration. La sentir en un frisson. Oh. Mais la réussite n'est pas encore apparue dans cet échange. Et sans doute pourrait-elle ne pas apparaître cette nuit. Cela serait-il triste ?
Bien sûr que non ! N'avez-vous donc rien compris ? Perdre ou Gagner ? Quelle importance ! Tant que la partie peut se poursuivre. Elle change. Seulement. Elle se transforme. Tout aussi délicieuse. Différente. Le frisson de la chasse. De la découverte. L'addiction à sentir ce trésor se révéler. D'en trouver la clé. L'excitation d'échouer. Mais ne jamais tomber. Car aucune forteresse n'est impénétrable. Pas même celle de Rune Campbell, d'ailleurs. Alors ! Sésame, Ouvre-toi ! Mais pas tout de suite. Laisse-moi donc profiter de la beauté de cette porte close. Laisse-moi donc profiter de cette architecture de la pensée. Une architecture de talent. Celle d'Alix Scarønson.
Mise. Pas surprenante. Mais suffisamment pour attiser le jeu, sans en faire trop. Un contrôle dans celle-ci. L'argent n'est pas un problème, dit-on de lui. Pourtant, il ne montre pas les inconvénients du flambeur. Ni sûr de lui. Ni sans confiance. Tout ce qu'il fait est ce que fait un joueur observateur : vérifier les réactions. À une donne, une mise. Puis. Nouvelle observation. Alors que la quatrième est retournée. Silence, qui se perd dans les notes tranquilles qui viennent habiter cette salle. Alors. Cartes qui se posent. Cachées. « Je me couche. » Une première fois. Mais pas la meilleure fois. Rien n'est simple dans les premières donnes. Au contraire. Et sans doute Alix Scarønson le sait. Que tout ce qui est visible ou invisible lors de la première donne n'est qu'une première mise en bouche. Un moyen de juger. D'évaluer. D'observer.
Oui. Il joue. Depuis combien de temps ? Suffisamment pour savoir.
Mais la question se pose toujours. Était-ce réellement une évaluation ? Une observation ? Après tout, lui aussi connaît le rythme d'une partie. L'impose-t-il ? Le suit-il ? Jouer selon les règles ou jouer avec les règles – non pas des règles du jeu, mais des règles de l'esprit. Bluff. Vérité. Réalité qui se mêlent tranquillement. Ne t'inquiète pas. Jeune Alix Scarønson. Le rythme deviendra plus effréné. Mais la véritable question n'est pas de savoir si tu réussiras à le suivre. Mais combien de temps ? L'endurance doit être une de tes plus grandes qualités. N'est-ce pas ?
Poussant les cartes. Observant les jetons ainsi laissés à son adversaire. Ni lueur. Ni sourire. Menton qui se pose sur ses mains. Un léger bruit. Dans la pièce. Celui d'un nouveau morceau qui vient remplacer le précédent. Regard. Dans sa direction. « Une heure de jeu t'apprends toujours plus qu'une longue conversation. » Les mots d'une amie, qu'il vient prononcer doucement. « Mélanger. Poser. Donner. Observer. » Les yeux se ferment. Les doigts viennent attraper les gants. Pour les retirer et les poser à côté. Sur les ongles, un léger maquillage. Comme si, qu'importe le costume, les ongles du dandy démoniaque devaient être peints. Main qui vient glisser dans la poche intérieure. Étui à cigarettes. Qui s'ouvre sous une petite pression. Le tendant dans la direction. « Quitte à jouer sa vie, ses pensées … autant le faire pleinement. » Ne sont-ils pas en train de faire cela ? Plus que de parier de l'argent. Ils parient leurs pensées. Leurs façon d'être. Peu à peu, ces visions tâcheront les cartes et la table. Souilleront leurs propres idées. S'accrocheront.
Un trésor bien plus précieux que de l'argent. Celui d'arracher le mystère.
Doigts qui se touchent. Connaître la douceur d'une peau. Tout en observant. Détailler la légère décoloration sur le visage. Le pigment légèrement différent. Alors que les lueurs tamisées dansent. Oui. C'est une chose observée. Intrigante. Quand il était proche au point de pouvoir profiter du parfum qui colle à la peau et aux vêtements de son invité. Léger sourire. Celui d'avoir trouvé quelque chose. « Qu'était-il … ? » Ne pas proposer plus à cette question. Mais la poser quand le jeune homme est à son tour donneur. Pour observer réaction et gestuelle. Le regarder. Tout en allumant son propre poison. Laisser les volutes se mêler à celles qui accompagnent le poison d'Alix. Mauvaise habitude que de fumer. Mauvaise habitude que de boire. Mauvaise habitude que de jouer. Mauvaise habitude que de parier sa vie. Mais l'investissement qu'il est a fait le choix d'apprécier cela.
Après tout. Demain. Le pantin pourrait être cassé. Alors autant profiter de ces jours comme des derniers.
Et nulle doute que cette nuit de jeu serait agréable. Et nulle doute qu'il aurait un rire, s'il venait à se briser. À se dire qu'il aurait eu tant à raconter en tapant le carton ainsi. Et qu'il aurait encore eu à apprendre. Alors espérons que demain, il ne se brise pas. Ne serait-ce pas dommage ?
Alix Scarønson
Alix Scarønson
Alix Scarønson
M1 |:| Chimie (SL)
Genre :
Sexe :
Age : 22
Date de naissance : 30/07/2002
Taille / Poids : 1m93 / 80kg
Orientation sexuelle : C'est important ?
Situation amoureuse : "Les coups de foudre n'existent pas"
Famille : Frère jumeau de Rikissa, grand frère de Naev
Par définition, un homme qui réfléchit est difficile à lire. Tant qu'on n'aurait pas moyen de s'inviter dans la tête des gens, leur visage resterait une fenêtre floue, loin d'être une vitre immaculée ou mieux, une porte vers leurs pensées. Pourtant, avec un peu d'expérience, on pouvait apprendre à y lire quelque chose de cohérent, à y dénicher des émotions, des tics ou des micro-expressions, infimes indices sur tout ce qui pouvait se passer à l'intérieur. L'observation était une activité à double-tranchant. À trop se concentrer sur l'autre, beaucoup laissaient échapper leurs propres émotions à leur contrôle. Un petit froncement de sourcil trahissait une réflexion, un coin de sourire celui qui pensait avoir déniché quelque chose d'intéressant, une lueur dans le regard pouvait tant dire en si peu de fractions de secondes. Alix avait l'avantage naturel de s'épargner cette dernière erreur, mais pas les autres. Le plus important restait l'équilibre. Manié à la perfection d'un côté comme de l'autre. Conclusion de la première partie : son adversaire ne serait pas si facile à lire. Ni à prédire. Ni à battre.
L'incertitude enfla dans ses veines au moment où il reposait ses propres cartes sur la table, récupérait sa mise et ses gains. La seule vraie raison d'exister : découvrir de quoi serait faite la prochaine seconde, la prochaine minute, la prochaine heure, la prochaine journée. Aucune prédiction, aucun plan ne pourrait jamais apposer le sceau de la certitude sur l'avenir. N'était-ce pas tout l'intérêt ? Les adversaires faciles étaient ennuyeux. Les gens prévisibles étaient ennuyeux. S'il n'était pas aussi concentré, il aurait pu sourire. Ce n'était pas une victoire, c'était une étape. Il n'était clairement pas le seul à avoir décidé de rester en retrait le temps de se faire une idée de ce qu'il affrontait. Son hôte était trop calme, avec un contrôle certain. Pas l'ombre d'un sourire, ni même la moindre lueur dans son regard. Aucune de ses réactions n'était fiable, en tout cas pas les plus évidentes. C'étaient les autres, qu'il devait trouver. Il arrêta la course de son jeton entre l'index et le majeur, le délaissa d'un côté de la table. Petit rire, à peine soufflé. Une heure de jeu t'apprends toujours plus qu'une longue conversation. Vraiment. Puis quelques mots, qui vinrent donner du sens à cette phrase pourtant déjà porteuse d'une vérité absolue.
- Gagner, perdre, s'acharner ou abandonner, ajouta-t-il comme pour compléter la liste.
Chaque étape enseignait quelque chose. Mauvais perdant, mauvais joueur, gagnant hautain, intérêt pour la victoire ou amour du jeu. Tout était important. Bien plus révélateur que les mots. En même temps, il suivit des yeux les gants qui glissaient et révélaient ses mains. Soignées, vernies, mais pas parfaites. Il y avait une vie dans les marques qui les parcouraient, loin de celles, immaculées, de la haute société qui ne les employait jamais. Les imperfections racontaient toujours une histoire.
Il marqua une légère hésitation face aux cigarettes tendues dans sa direction. Le geste de sa main s'interrompit un fragment de seconde. Combien pouvait-il se permettre de fumer avant que le risque devienne une certitude ? Une dans la brume en attendant son rendez-vous. Une demi sur le balcon. Une de plus, sans doute. Peut-être deux ou trois. C'était une limite qu'il n'avait jamais pris la peine de tester et de quantifier. Déconseillées. Comme l'alcool, comme le manque, comme le stress. Son petit doute ne s'attarda pas. Quitte à jouer sa vie, autant le faire pleinement. Une cigarette de plus n'allait pas le tuer.
Leurs doigts s'effleurèrent le temps de l'échange. De quoi sentir le grain de sa peau, quelques imperfections de plus, de quoi imaginer plus. Il y avait tant de chose à apprendre dans les mains d'une personne. Sous ses paumes, entre ses doigts, contre ses ongles. Sans un mot, Alix alluma sa cigarette en laissant son regard dériver un peu dans la pièce. S'attarder sur le décor, revenir sur les jetons, les cartes, le visage qui lui faisait face. Petit sourire vite perdu dans la fumée. Un homme qui souriait beaucoup. Comme il existait plusieurs type d'homme, il existait plusieurs types de sourires. Sincères, comme ceux de Rikissa. Innocents, comme ceux de Naev. Ironiques, comme les siens. Moqueurs, comme ceux de Kaylee. Froids comme ceux d'Hannah. Discrets et mystérieux, comme celui qu'il avait sous les yeux.
Restait à savoir quel était le vrai sens caché de ce sourire. Point de plus dans son tableau des curiosités. Le jeu ne s'arrêtait pas à la première question sans réponse. Ou à la première question sans question. Qu'était-il ? Difficile de connaître le sujet alors qu'il n'avait pas assez suivi son regard. Une seconde d'inattention. Restait à choisir entre l'admettre ou laisser l'interrogation en suspens.
- Un demi-question laisse peu de chance d'obtenir une vraie réponse.
Un peu des deux, donc. Il avait manqué un détail... Oui, même lorsqu'il n'y avait aucune carte sur la table, le jeu continuait. Il s'était laissé distraire une seconde de trop. Une fois. Léger instant de frustration qu'il laissa de côté pour se plier à son rôle de donneur.
Deux cartes d'un côté, deux de l'autre. Jetons poussés vers le centre dans une mise encore difficilement signifiante. Seul l'irrationnel commençait trop vite, trop fort, et se brûlait les ailes avant de pouvoir vraiment effleurer le ciel. Alix était tout sauf irrationnel. Les cartes n'avaient cependant pas décidé d'être de son côté, cette fois-ci. Rien d'intéressant, à chaque carte qui se posait sur la table. Dix et sept entre ses mains. Aucun de ces chiffres au centre. S'acharner ou abandonner. Me coucher n'est pas si facile. Il sourit doucement, glissa ses cartes le long de la table. Il n'avait rien à gagner, et il ne pouvait pas toujours compter sur l'éventualité que son adversaire renonce avant lui. Si, il avait quelque chose à gagner. Essayer de repérer un semblant de réaction en face lorsque la situation penchait en sa défaveur. Il n'était pas sûr de perdre, cependant. Sauf si...
- Je me couche.
Pas si facile, sauf s'il en décidait de lui-même. L'ongle de son pouce claqua trois fois contre celui de son index. Mauvais pour son vernis. Tant pis - il releva les yeux des jetons qui ne lui appartenaient plus. Un partout, restait à savoir qui avait vraiment gagné chaque manche. Ou à savoir si c'était important. Il souffla quelques volutes en laissant son hôte reprendre possession des cartes, ne perdant pas une mienne de la moindre de ses expressions. Il trouverait une faille. Il finissait toujours par en trouver une.
Ⓒ Alix paroles en #9E1A12
Rune Campbell
Rune Campbell
Rune Campbell
Londres |:| Gérant de cabaret
Genre :
Sexe :
Age : 29
Date de naissance : 20/03/1995
Taille / Poids : 1m82 | 82 kg
Orientation sexuelle : Pansexuel.
Situation amoureuse : Attraper sa chance et la garder près de soi.
S'acharner ou abandonner. La règle d'une vie. Lèvres en un doux et léger sourire. Presque invisible derrière les quelques volutes dansantes. S'acharner ou abandonner. Aux cartes. Aux échecs. Dans la vie. Tout ne se résume parfois qu'à ces quelques mots. Oui. Mais à travers la vie il est possible d'abandonner. De se dire qu'une chose est terminée. Qu'elle doit cesser. Parfois. Devoir faire le pas soi-même. Accepter son abandon. Accepter l'abandon d'une autre personne. Sentir que son acharnement n'apporte qu'une certaine souffrance. Et parfois, se dire que l'abandon est impossible. Qu'il ne faut que s'acharner. Contre le vent. Contre les fils. Les chaînes de quelque chose. Regarder l'horizon. En se disant qu'il ne sera jamais atteint. Que le reflet observé ne restera qu'un rêve admiré. Mais continuer de s'acharner. Car se dire que le droit d'abandon ne nous ait pas offert. Avant de l'atteindre. Avant de poser les pieds près de ce reflet. Finir dans le sable. Dans la terre. Sur le bitume. Après s'être acharné. Encore et encore. Tenter de ramper. Peut-être. Mais ne réussir qu'à ouvrir des blessures. Qu'à sentir le sang pourrir l'atmosphère. Se dire qu'il aurait fallu abandonner. Choisir la façon dont on finirait ce sentier.
Certains se disent qu'une poupée ne peut faire que ça. Continuer de s'acharner. Ne pouvoir abandonner. Car c'est ce qu'oblige le code barre qui est gravé sur leur peau. Faux. Faux. Encore faux. Même une poupée peut abandonner. Qu'est-ce que cela change, après tout … Nous finirons tous dans la même déchetterie. Dans le même tas d'ordures. Oubliés. Comme lui. Et l'autre. Et un autre. Au point que leurs noms ne soient que des souvenirs.
Cigarette aux lèvres. Cendre qui se consume. Une hésitation. Observée. Immortalisée dans son esprit. Mais une hésitation neutre. Adorable. Ces yeux qui ne montrent rien. Les siens qui montrent ce qu'il souhaite faire connaître. Si proches. Avec leurs manières. Leurs regards. Et leurs différences. Mais hésitation. Tout de même. Hésitation qui disparaît. S'acharner ou abandonner ? Jouer avec ses pensées demande finalement, parfois de faire l'un ou l'autre. S'acharner dans quelques comportements. Compliqués. Difficiles.
Demi-question, donc. Doucement. Portant la main devant lui. Légèrement. Un doigt, pointé. Sans jugement. En direction de cette marque. Ce petit détail. Cette décoloration que peu verraient. Mais que lui. Peut voir. A-t-il gagné une petite étape, en poussant l'étudiant au questionnement ? À pousser Alix Scarønson à s'arracher à ses propres observations ? Faisant tomber un peu de résidus de cancer dans un cendrier d'un geste tranquille. Léger murmure qui résonne entre les deux hommes. « Que représentait ce qui a disparu ? » Question concrète. En montrant la zone en question. En l'observant. Puis. Doucement. Fermer les yeux. Secouer un instant la tête. « Ce n'était pas convenable. Désolé pour cette question. » Une forme de sincérité. Après tout. Si cela a été retiré, sans doute était-ce pour une bonne raison.
Une main vient se poser sur le poing. Un regard qui se pose sur les nouvelles cartes distribuées – sans encore les observer. Observer un instant la manière de distribuer. Non pas comme pour y déceler une quelconque triche. Mais bien pour voir la technique de celui qui est face à lui. Les mains en disent beaucoup. Brûlures chimiques et dextérité. À se demander comment les premières sont apparues alors qu'il semble maîtriser la qualité des joueurs. Que te murmures cette pièce quand tu la bouge ainsi ? Quel est ton sentiment lorsque tu sens le métal de ce sou entre tes doigts et contre ta peau ? Contre tes tranquilles et délicates imperfections ?
Miser. Toujours sans se perdre dans l'abondance. Ce n'est pas le temps de jouer ainsi. Le temps est encore à la découverte. Comme deux bêtes se tournant au tour, pour juger de la façon de faire. Pour juger de la défense. Des moyens offensifs de l'adversaire. Les duels ne commencent jamais par une certaine violence. Il faut toujours … faire monter la pression. À l'époque des arènes, cette pression venait alimenter l'excitation des spectateurs. Mais là. Qui est là à part eux pour regarder ? Les fantômes ? Oh, non. Ce soir ils ne sont pas là. Et ils ne risquent pas de venir de suite – quoique, tout peut arriver. Après tout. Rune Campbell – ou qu'importe son nom – n'est pas un prophète. Là. Seuls les yeux des nordiques sont présents. À observer. L'autre. Les cartes. Œillade sans nuance vers ses propres figures et couleurs. Six. Trois. L'un de ces deux chiffres lui a souvent porté bonheur. Mais savoir ne fait rien, tant que le centre ne se dévoile pas. Premières cartes observées. Quelques mises s'échangent. Avant que, finalement. Ce qui devait être difficile ne se réalise. Observation. Du visage. Un mouvement contre la tranche. Alors que la fumée s'élève légèrement. Silence.
Poser les cartes. Révéler les deux combinaisons qui s'associent. « Full. » Oui. L'un de ces chiffres lui a souvent porté bonheur. Il ne peut pas le nier. Mais là. Ah. Ce n'est que le début.
Récupérant les jetons, l'hôte fait tomber un peu de cendres au creux du cendrier. Léger soupire. Agréable. C'est agréable d'observer ainsi quelqu'un. Qui n'est pas ouvertement tout. Oh, parfois, il y a un plaisir, à observer. La détresse. Le scandale. Petite pensée. Pour le fils Irridval. Dont l'acharnement à un chaos sans distinction palpite. Se nourris. Se déploie. Au point d'en dévorer sa conscience. « Que penses-tu de ce lieu … ? » Une question qui semble sincère dans son désir d'avoir son avis. Les mains viennent récupérer les cartes. Doucement, jouer entre elle. Pour être de nouveau donneur. Le regard continue. Alors que sa voix poursuit. « Par le passé, ce lieu était un théâtre. J'imagine qu'il devait servir à autre chose. » Léger rire. « Nous trouvons tant de secrets cachés par les propriétaires dans ces vieux murs. » Des choses que les anciens propriétaires voulaient cacher. Qu'ils oublient. Avant de s'en souvenir. Lorsque les Moires viennent à couper l'ultime fil.
« Et je suis certain que je continuerai d'en trouver. Il y a encore un sous-sol. » Son pied tape doucement sur le plancher. « Que je n'ai pas encore totalement aménagé. » Dernière carte. Ses épaules sont doucement haussées. Bien entendu. Il le fera en temps et en heure. Ou peut-être jamais ? Le temps ne lui ai pas toujours accordé. Et si la mission venait à se finir brutalement … Ah. Non.
On ne parle pas boulot. En plus ce serait dommage de gâcher cette ambiance en pensant à ce Corbeau déplumé.
Alix Scarønson
Alix Scarønson
Alix Scarønson
M1 |:| Chimie (SL)
Genre :
Sexe :
Age : 22
Date de naissance : 30/07/2002
Taille / Poids : 1m93 / 80kg
Orientation sexuelle : C'est important ?
Situation amoureuse : "Les coups de foudre n'existent pas"
Famille : Frère jumeau de Rikissa, grand frère de Naev
Que représentait ce qui a disparu. C'était loin, si loin. Trop loin pour son âge. L'alcool, l'argent, une lubie, un tatoueur peu scrupuleux, une envie profonde et viscérale de se débarrasser des carcans, de suivre le mouvement, de grandir trop vite. Quel âge avait-il déjà, à l'époque ? Treize, quatorze ans ? C'était après sa teinture bleue, après la première partie de poker qui l'avait menée sur cette voie, avant le piercing qu'il s'était vissé dans la lèvre lui-même. À cette pensée, il fit jouer le petite boule noire du bout de la langue. Ce tatouage... Comme s'il pouvait encore le voir ou le sentir, Alix passa le bout de ses doigts à l'emplacement du dessin qui n'existait plus. Il ne représentait pas grand chose, au final.
- Rien de très intéressant. Une lubie d'adolescent.
Lubie que son père avait rapidement décidé de faire disparaître, dans une série de rendez-vous qui n'avait rien arrangé. Avant même la dernière séance, l'adolescent enragé s'enfonçait un anneau dans la lèvre. Rentrait couvert de sang, privé de sortie ; fuguait, avec l'aide d'une petite soeur qui avait mis une éternité à s'en remettre. On lui avait retiré son argent, il avait trouvé une autre voie pour en obtenir.
- À vrai dire, je ne m'en souviens pas trop.
Mémoire défaillante ou sélective. Le dessin du tatouage importait au final moins que toutes les conséquences qu'avait eu son effacement. Mais c'était aussi ça de vivre, après tout. À quoi bon se contenter de flotter sagement quand on pouvait crever les vagues ? Il n'aurait probablement rien changé si on lui en avait donné l'occasion.
Aléas de la vie, comme les cartes peu chanceuses qui lui tombèrent entre les mains. Rien de bien seul, rien de bien combiné avec les cartes sur la table. Deux options. S'acharner, perdre, donner trop de valeur à l'orgueil d'une simple phrase prononcée en début de première partie. Abandonner, perdre, laisser l'orgueil de côté, découvrir un peu l'expression que pouvait afficher son hôte en gagnant. Un tic du bout des doigts - naturel ou forcé - et Alix rendit ses cartes sur la petite déclaration d'en face. Simple, rapide et efficace ; révélation de ses cartes pour appuyer une victoire. Appuyer également la décision d'Alix de ne pas miser jusqu'au bout de cette partie. Ça aurait été dommage de gâcher des jetons dans une défaite courue d'avance alors qu'ils avaient encore tant de nuit devant eux. Les cabarets n'étaient pas censés dormir tôt, n'est-ce pas ?
Une petite question reporta son regard sur le décor. Pas aussi distrait, cependant, que pendant son exploration solitaire, ses yeux revinrent régulièrement se poser sur son hôte, suivre le mouvement de cartes tandis qu'il laissait le son du battement s'inviter à ses oreilles. Mélodie parmi les mélodies, chargée de souvenirs de toute son adolescence selon la musique et le parfum qu'on y associait.
- C'est un bel endroit. Intéressant. Du genre dont on ne se lasse pas rapidement, où il faut revenir plusieurs fois pour véritablement en percer tous les secrets.
Une invitation ? Peut-être. En tout cas, le propriétaire des lieux ne fit que confirmer ses paroles. Si même lui n'avait pas encore fait le tour de l'endroit, comment serait-ce possible en une seule visite ? En un bref éclat de soirée ? Les cartes glissèrent jusqu'à lui et il les effleura du bout des doigts. À quel point le hasard était-il son allié ? Parfois, il se plaisait à jouer sans les regarder. Juste pour le frisson, ce petit instant où elles étaient révélées et décidaient à elles seules de victoire ou de défaite sans que personne ne puisse prédire ses mouvements. Le hasard à son paroxysme. Mais pas cette fois. Il releva rapidement le coin de ses cartes pour les observer. Paire, pour commencer. Un bon début, qui ne voulait rien dire, mais qui lui épargnait la main vide du deuxième tour. Restait à savoir ce qu'il y avait en face. Et ce qu'il était prêt à miser sur une paire. Correction, sur un brelan. Bon. En temps normal, un peu plus. Face à lui, il n'était pas sûr de la quantité de jetons qu'il était prêt à sacrifier. Il restait plusieurs cartes à tirer, et elles pouvaient facilement se retourner contre lui.
- Est-ce que tu n'aurais pas des bouteilles comme celles de tout à l'heure dans cette pièce, par hasard ? Je n'ai même pas pris le temps d'y goûter.
Retarder pour réfléchir, ou pour déconcentrer peut-être. Encore une idée à double-tranchant, vu qu'il prenait le risque d'être distrait lui aussi. Mais il n'étais pas sûr de savoir comment jouer cette partie et il avait besoin de lire plus qu'un regard manipulé avec un talent difficile à percer. Et il avait soif, aussi. Quand même.
Ⓒ Alix paroles en #9E1A12
Rune Campbell
Rune Campbell
Rune Campbell
Londres |:| Gérant de cabaret
Genre :
Sexe :
Age : 29
Date de naissance : 20/03/1995
Taille / Poids : 1m82 | 82 kg
Orientation sexuelle : Pansexuel.
Situation amoureuse : Attraper sa chance et la garder près de soi.
« Les lubies d'adolescent font partie des plus intéressantes à écouter et observer. » Quelques mots. Prononcer à demi-mot. Une tranche de carte légèrement grattée. Un regard qui observe cette marque. Le besoin de liberté. Le besoin de dire que nous existons. Le besoin de vouloir cracher à la figure du Père ou de la Mère. Simplement, parfois, par envie. Envie d'être. Envie d'avoir. Envie d'exister. Envie de briser. Des chaînes et des liens. Une histoire intéressante, oui. Qu'il ne saura pas maintenant – d'ailleurs, cela n'était pas l'objet de sa question. Non. Il préfère connaître l'histoire, plus tard. Pas ce soir. Un autre soir. Peut-être. Encore faut-il qu'il y ait un autre soir. Mais. Ce soir-là. Pourquoi ne pas imaginer un peu. Ce que les quelques décolorations de cette peau cachent. Quelques arabesques tribales ? Un quelconque animal ? Une interprétation de certains mots ? Une insulte ? Une carte ? Ou tout simplement l'envie de celui qui tenait l'aiguille et l'encre ? Ah. Il y a tant de possibilité. Bien plus que de victoire dans cette partie. Beaucoup plus.
Tatouage. Un léger sourire. À cette idée. Une légère nostalgie. Son premier tatouage date de bien avant son adolescence. Il est encore là. Impossible à effacer. Une énigme scientifique. Aurait-il voulu la résoudre ? Ah. La question est complexe. Difficile. L'idée derrière le code-barre est finalement, pour eux, d'avoir une certaine sécurité. Ne pas le faire disparaître permet de ne pas être jeté pour trahison. Finir par ne plus l'avoir. C'est ce risquer à une quelconque punition. Bien plus violente que celles appréciées par le Loup. Si mettre sa vie en jeu est un plaisir … il ne faut pas que ça devienne le choix imbécile de lever une pancarte « tuez moi » devant les yeux de Black Thorn.
Enfin. Compliqué. Tout peut l'être. Mais oui. Cette pensée. Du premier tatouage.
« Je l'imagine. » Ses yeux traînent un peu sur ce visage. Léger sourire, toujours. Sans mystères, cette fois. Alors que ses cartes restent dans sa main. Qu'il joue celles du centre pour les retourner. Une mauvaise main. Mais qu'importe. Pour le moment. Le regard se promène. La cendre tombe dans le cendrier. « J'imagine une couleur qui pourrait accentuer ton regard. Quelque chose qui appuierait les teintes. Qui jouerait avec le contraste. Pas quelque chose lié à la chance … Non. Peut-être … Oh. Oui. Le serpent remue pour s'extraire de sa mue. » Son doigt caresse sa propre joue alors qu'il l'observe. Oui. Il voit bien cette chose se dessiner dans ses yeux. Dans son esprit. « Comme une craquelure, qui s'étire légèrement sur le visage. Comme la présence d'un toi intérieur qui s'arrache à sa carcasse. J'arrive même à sentir sous les doigts. Cette petite fissure. Qui s'étire. Ce regard. Ophidien. Qui fixe l'extérieur. Alors que ta propre pensée quitte cette carcasse. Pour s'en offrir une nouvelle. » Il pourrait, simplement. Se lever. Approcher cette main. Imaginer le mouvement de la déchirure. Sentir les écailles. Sous ses doigts. Sous ses cicatrices. Oh. Oui. Il pourrait. simplement. Facilement. « Quelle histoire ce serait, n'est-ce pas ? Toute chose en possède. Même la plus simple lubie adolescente. » Léger clin d’œil. Avant qu'il ne redirige son regard en direction de la présence des cartes. Suivre la mise.
Pas vraiment d'autres réactions. À cette triste main. Mercure ne semble pas avoir offert une nouvelle dose de chance. Mais qu'importe. Le jeu en vaut la chandelle. Le plaisir d'observer les réactions. Le plaisir de savoir. D'apprécier. Au poker, pour qui sait relativiser … il n'y a jamais de défaite. Juste des petits apprentissages. N'est-ce pas ce que cette phrase, finalement, laisse entendre. Dis moi comment tu joues. Dis moi comment tu gagne. Dis moi comment tu te couche. Je te dirai qui tu es. Alors. Oui. Plus que tout. Il se fiche, intérieurement de cette main. Et préfère observer la réaction. À une légère tentation. Augmenter légèrement la mise habituelle. Modifier. Un peu. Le rythme. Observation. De cette salle. Une parmi d'autres. Un léger hochement de tête. Avec une légère lueur. Amusée. « Je suis certain que tu apprécieras découvrir certains de ces secrets lors de nos prochaines parties. » Une invitation. Ou une sorte de promesse. Plutôt. Après tout, pourquoi ne pas profiter d'une présente intelligente et avec qui parler n'est pas désagréable ? Non pas que ses autres interlocuteurs soient des portes en direction du Royaume de Morphée, loin de là. Mais avoir des profils différent à sa table. Face à lui.
Voilà quelque chose qui fait vivre cet homme. Ce loup.
Et vint la demande. « Eh bien. » Les cartes sont posées. Un hochement de tête. Alors qu'il quitte son fauteuil. « J'ai justement quelques bouteilles d'un spiritueux qui a été caché ici. Des bouteilles que tu ne trouveras pas en haut. Du moins … pas à l'étage des spectacles publics. » D'autres prestations. D'autres interprétations. Plus intimes. Plus personnelles. Mais, oui. C'est bien ici, ou à l'étage de ses appartements, qu'il pourrait trouver une de ces bouteilles miraculées. Une bouteille qu'il récupère d'ailleurs de sous le bar. Sur l'étiquette, la silhouette du Ripper. L'étrange et l'inconnu Jack. Récupérant deux verres, il retourne près de la table.
« Étrange histoire que cet alcool. Personne n'en a entendu parler. Tout le monde aurait pu croire qu'une telle publicité serait arrivée aux yeux de tous. Mais seuls les fins connaisseurs, après vérification, connaissaient cela. » Il glisse, jusqu'à sa table. Avant de simplement déposer les verres. De faire entendre le bruit de la bouteille qui s'ouvre. « Il aurait été fabriqué par Jack lui-même. » Quelques gorgées s'écoulent de la bouteille jusqu'au verre. Alors que son regard l'observe. Léger sourire. Alors qu'il rempli son propre verre. « Vérité ou mensonge, cela ne m'importe guère. » Son corps s'enfonce de nouveau dans son fauteuil. Ses doigts attrapent le verre. Son nez profite du parfum. Fort. Et à la fois délicat. Comme si le spiritueux avait été imaginé pour être quelque chose de nouveau. De particulier. « Ce que je sais est que je n'offre cela qu'aux invités de marque. » Une gorgée. Légère œillade. De nouveau. Il l'observe. De nouveau. Ses yeux se perdent dans les siens. Sans vraiment de lueur plus amusée qu'autre chose. Une légère contemplation, en fait. Un léger mouvement. Le verre est posé.
Sa main attrape ses cartes. Son regard se promène sur les chiffres et les couleurs.
Look in my eyes and watch me crawl You're in my mind and in my soul And I can't breathe as you take hold You're a snake charmer Snake charmer …
Alix Scarønson
Alix Scarønson
Alix Scarønson
M1 |:| Chimie (SL)
Genre :
Sexe :
Age : 22
Date de naissance : 30/07/2002
Taille / Poids : 1m93 / 80kg
Orientation sexuelle : C'est important ?
Situation amoureuse : "Les coups de foudre n'existent pas"
Famille : Frère jumeau de Rikissa, grand frère de Naev
Lubie d'adolescent. Six, sept ans plus tôt ; une éternité plus tôt. Était-ce véritablement intéressant ? L'histoire d'un gamin aux cheveux bleus électriques qui traînait avec des lycéens peu fréquentables et qui avait décidé, un jour, de marquer la moitié de son visage d'un dessin abstrait, si volatile qu'il en avait déjà oublié les contours. Alix accordait une importance relative au passé. À son passé. Il connaissait ses choix et leurs conséquences. Ils connaissaient les choix des autres qui avaient eu des conséquences sur lui. Il connaissait les conséquences qui n'avaient pas découlé de choix mais de malchance. Tatouage, piercing, jeu, prostitution, clandestinité ; déménagements, privations, internement, accusations, condamnation ; épilepsie, addiction, manque, crise. Des points d'ancrage dans sa définition de lui-même. Le tatouage était important, oui, sans doute. Assez pour attiser la curiosité d'un hôte qui avait visiblement plus d'imagination que lui. Une voix fascinante. Et un regard envoûtant.
Malgré lui, Alix laissa son regard suivre les gestes qui ponctuaient la description fantasmée d'un tatouage imaginaire. Le sourire, différent, le doigt contre sa joue, le clin d'oeil. Il laissa son oreille absorber les mots et la voix qui les portait, l'image qui se dessinait au fil de ses paroles. Les images se mélangèrent, un instant, une seconde, il aurait presque pu sentir la caresse contre sa joue, effleurant les contours d'un tatouage qui n'avait jamais existé. Il déglutit. Musela son imagination avec une fermeté entraînée par les années. Les distractions n'avaient leur place que quand il la leur cédait, et ce n'était pas le moment. Il avait une partie à jouer. La partie continuait même lorsqu'il n'y avait plus de cartes sur la table. Et là, il y en avait. Concentre-toi.
- Une histoire, hein... Sans doute pas aussi détaillée ni aussi symbolique, cela dit. J'avais de l'argent, j'avais envie de faire n'importe quoi, j'ai trouvé la manière la plus simple.
Mieux. Il reposa son regard sur ses cartes même si une partie de son esprit n'avait pas encore reprit le cours de la partie. Le début de son adolescence était un souvenir assez flou, hanté par les crises d'épilepsie qui avait rongé cette partie de sa mémoire. Ses motivations, ses actes, ses idées, tout n'était qu'un amas difficilement qualifiable. Il valait sans doute mieux ne pas essayer de chercher trop loin. Paire. Non, brelan. Mise à essayer de remporter. C'étaient des valeurs plus fiables que sa mémoire.
La conversation à demi-mots commençait à se parer d'un peu plus de vocabulaire. Questions, commentaires, invitations voilées - ou à peine. Leurs prochaines parties, oui... difficile de nier qu'il était tenté de revenir. D'en apprendre plus, sur les lieux ou sur cet homme capable de dépenser sans y penser autant d'argent pour une université avec laquelle il n'avait, a priori, aucun lien. Qui était-il, et pourquoi ? Alix regarda les cartes se poser en silence. Rien de plus que ce qu'il avait déjà. Il finirait par devoir prendre une décision. Choisir le risque et continuer jusqu'au bout quitte à perdre ses mises. S'arrêter maintenant et éviter des mises supplémentaires. Mais il avait un brelan. Mais il y avait déjà sur la table presque de quoi faire une suite, pour peu d'avoir les bonnes cartes en main.
Sa question lui servit de distraction, ou peut-être simplement à temporiser sa décision. La conversation parvenait cependant à attirer une partie du fil de ses pensées, à déliter un aspect de sa concentration. Curiosité en première ligne, difficile à faire reculer alors que tout la poussait à s'installer. Adversaire plus insaisissable encore qu'il ne l'imaginait, parce qu'entièrement détendu. Non pas qu'il soit spécialement stressé de son côté, mais la nonchalance brouillait ses repères. Ses habitudes. Le goût de risque pulsait dans ses veines, alimenté par l'incertitude et la confusion. Tout le monde avait des tics et des signes qui finissaient par les trahir. Les bons joueurs apprenaient à les contrôler. Les meilleurs, à les noyer dans trop de signaux. Ce n'était probablement pas le but, ou pas le seul, mais l'effet restait le même. On ne pouvait pas lire un livre où les pages et l'encre étaient de la même couleur.
Avec un petit sourire amusé, il saisit le verre qui lui était destiné. L'histoire, en elle-même, lui semblait invraisemblable. Tant de légendes circulaient autour des tueurs. Des mythes, des justifications, du mysticisme pour refuser la réalité froide qu'était la cruauté palpable de certains êtres humains ; ou à l'inverse fantasmes et fascination pour ces monstres bien réels qui semblaient plus insaisissables que de la brume et qui attiraient irrémédiablement dans leur sillage. Qui aurait-il été pour juger ? Il était lui-même facilement happé par les auras dangereuses. Il était ici, après tout.
- Un invité de marque ? Un simple étudiant rencontré au détour d'un casino aseptisé ?
Sourire amusé, encore. Si son hôte souriait beaucoup, il devait admettre qu'il n'était pas loin du compte, lui aussi. Faux blasé qui s'amusait vraiment. Quelques années à peines, qu'il avait appris à sourire, même si ses yeux n'avaient pas encore appris à suivre le mouvement. À nouveau, la voix s'éleva, chantonnant, détendue. Trop détendue, trop calme, trop insouciante. Il ferma les yeux, jouant avec les jetons qu'il hésitait à miser sur la pile. Les saisissant entre ses doigts pour les laisser retomber. Il hésitait souvent, ce n'était pas un problème en soi. L'absence de réponse en était un. Il rouvrit les yeux. Les releva. Les rebaissa. Finit par poser la dernière mise qui devait révéler les cartes. Vrai risque, total absence de lecture et d'élément de réponse qu'elle aurait pu amener. Troisième partie seulement, et son esprit était saturé. Assez pour sourire. Assez pour attendre les prochaines cartes avec impatience. Et les prochaines parties. N'était-ce pas, après tout, ce qu'ils avaient tout les deux évoqué ?
Ⓒ Alix paroles en #9E1A12
Rune Campbell
Rune Campbell
Rune Campbell
Londres |:| Gérant de cabaret
Genre :
Sexe :
Age : 29
Date de naissance : 20/03/1995
Taille / Poids : 1m82 | 82 kg
Orientation sexuelle : Pansexuel.
Situation amoureuse : Attraper sa chance et la garder près de soi.
Malin. Direct. Amusant. Si tout était aussi simple, Alix Scarønson, alors il n'existerait aucune tragédie. Il n'existerait aucun drame. Les mythologies s'effondreraient. Les psychiatres et psychologues fermeraient boutiques. Freud lui-même aurait disparu dans les limbes du Temps. Dans les abysses de cette réalité qui n'attends rien. Qui n'espère rien. Oui. Alix Scarønson. Rien n'est jamais simple. Mais. Mais. Cela n'a pas d'importance. Cela n'aura jamais d'importance. Certains secrets sont fait pour être découvert. Un jour. Jamais le premier soir. Jamais le premier jour. D'autres, encore. Sont des choses qui se tordent. Qui s'étirent. Qui palpitent. Pour n'être qu'imaginé. Pour n'être qu'un murmure. Dans les rêves. Une morsure. Qui s'accroche à l'âme. Pour y diluer ce poison. L'envie. Une envie qui ne peut être assouvie. Oui. Ton secret est l'un ou l'autre. Et, finalement … cela n'a aucune importance. Ce qui est important. C'est maintenant. Là. Autour de cette table. Cette façon que tu as. De te sortir des griffes qui lentement se resserrent contre tes écailles. Éviter. Cette gueule. Qui vient respirer contre ta peau. Abimée. Prête à se déchirer sous l'impulsion de ton toi. Oui. Voilà ce qui est important. Là.
Le reste. Ah. Un jour. Peut-être. Ou alors peut-être jamais. Qu'importe. Pour survivre. Il faut parfois ne pas s'accrocher à l'impossible. Juste. Accepter celui-ci. Comme un amant. Comme un baiser. L'ultime baiser d'un cœur. Oui. Voilà une belle image. Pas pour lui. Mais pour cet impossible. Pour cette idée. De l'impossible.
Une nouvelle gorgée. Maintenant que l'alcool est à leur table. Une gorgée légère. Car l'alcool est fort. Qu'il soit réellement ce qu'il est ou non, les faits sont là. Cet alcool a le mérite d'exister et ferait passer de nombreux grands crus pour une qualité inférieure. C'est la chance qui a porté Rune Campbell jusqu'à ces bouteilles. Il existait bien une rumeur, dans ce quartier. Une rumeur sur cet alcool sans nom et avec pour seule image la silhouette de insaisissable. Mais croire qu'il trouverait ces bouteilles ici ? Ah ! Rune Campbell n'aime pas croire. Il aime la surprise. Et qu'elle agréable surprise ! De trouver cela. Trésor gustatif. Qui le surprend. Même après la première tentative – il y a de cela un mois. Mélange des arômes. Des saveurs. Contrôle du goût. Jusqu'à ce retour en bouche. Qui vient caresser la langue. Oui. Les papilles apprécient. Les siennes. Du moins.
Un léger amusement chez son hôte. Qui arrache un petit mouvement de tête sur la gauche. Les cartes sont observées. Une nouvelle fois. Les chiffres ne changement pas, oui. Les valeurs sont et restent. Ainsi sont-elles nées. Ainsi continuent-elles de vivre. Même figées dans l'encre d'une carte. « Les invités de marque sont différents d'une personne à l'autre. » Mots soufflés. Avec un léger rire. Observation. De cette absence de réponse à la mise. Au jeu. Observation. De l'adversaire. De l'hésitation dans le geste. De ce jeton. Qui va et vient sur ses doigts. Contrôle. Toujours ce contrôle. Ah. Il a un véritable talent. Pour cela. Non pas pour les tics. Mais pour un contrôle. De lui. Du mouvement. De l'espace. De son espace. De sa présence. De son corps. Mais. Mais. Ah. Ceux qui contrôlent. Ils sont les plus intenses. Quand ils perdent la chaîne qui maintient le tout en place.
N'est-ce pas une chose que tu connais … Sköll … ?
« Le Comte de Monte-Cristo apprécie la présence de contrebandiers et repousse les riches silhouettes qui apparaissaient dans sa vie passé. Les repoussant, jusqu'au gouffre. Celui de la vengeance. » Tirant sur sa cigarette. Il observe. Ces jetons poussés. Léger sourire. Voix qui continue. Tranquillement. « La marque de ce qui nous plaît change. D'un humain à l'autre. » Tranche caressée par l'extrémité d'un doigt. Brelan dévoilé par son adversaire. Les cartes sont alors retournées. Pour montrer l'absence même de combinaison. Rien. Un jeu pour rien. Des jetons offerts. C'est ce que certains diraient.
« Je préfère perdre face à un jeune homme rencontré au détour d'un casino aseptisé … Que gagner face à un homme sans talent. Sans réflexion. Sans personnalité. Alors oui. Un étudiant que je juge comme une compagnie de ce niveau. Peut, à mes yeux, obtenir cette distinction. Être un invité de marque. Mais. Après tout. » Nouvelle gorgée. Alors qu'il observe ces jetons qui rejoignent le côté de la table de son interlocuteur. Attrapant l'un des siens. Et jouant. Alors. Comme son interlocuteur. Des doigts contre le jeton. Coude appuyé sur la table. Main libre caressant l'extrémité du verre. Regard. Qui se pose sur lui. Qui ne le lâche pas. « Nous sommes dans un lieu où … les puissants … payent la vermine à s'habiller d'ombre et de lumière. Nous ne sommes pas très loin. Des bouffons qui murmuraient aux Rois et aux Reines. Alors. De ce côté du miroir. Dis moi. » Il arrête de jouer avec le jeton.
Le tient en équilibre sur sa phalange. Continue de l'observer.
« Qui est le plus important ? Toi. Ou … par exemple … Un riche industriel qui ne pense qu'à payer une fortune un spectacle dont il ne comprend même pas les tenant et les aboutissants ? Quelqu'un qui, à ta place ne penserait qu'à la fin du jeu. Sans profiter de chaque instant … d'échanges. De regards. De bluff. Qui toucherait les cartes … sans vie. Sans passion. Sans fébrilité ... » Des mots qui se finissent en un murmure. Alors que le jeton tombe. Doucement. Dans le tas formé par ses frères. Contrôle. Naturel. Flegmatisme. Mais aussi une légère lueur. Dans le regard. Celle d'une sincérité froide. Oui. La vermine est parfois plus importante que le puissant. Tout dépend de là où vous vous trouvez. Lui. Lui. Connaît ces lieux. Et depuis longtemps, même à travers sa fortune. Il a fait son choix.
Tel un Comte de Monte-Cristo. Sans bateau. Mais avec un trésor. Expérience et argent. Puis. Doucement. Voix qui reprend. Alors qu'il attend que le Serpent qui est à sa table distribue. Car, c'est à lui de jouer ce rôle.
Eye on eye, skin in skin Layer on layer as you get in You have me dancing to your tune But I can't move as you consume me whole In my head, out of my mind I'm falling fast, I'm going blind You make me do all you insist And I'll obey, I can't resist
Hahah, oh, I love it ... !
Alix Scarønson
Alix Scarønson
Alix Scarønson
M1 |:| Chimie (SL)
Genre :
Sexe :
Age : 22
Date de naissance : 30/07/2002
Taille / Poids : 1m93 / 80kg
Orientation sexuelle : C'est important ?
Situation amoureuse : "Les coups de foudre n'existent pas"
Famille : Frère jumeau de Rikissa, grand frère de Naev
Boisson rare pour invité de marque. Estimait-il mériter ce titre ? Pas vraiment. Si le dénigrement ne faisait pas partie de ses habitudes, la prétention non plus, et l'absence de ces deux polarités avaient fini par le pousser dans une neutralité parfois tout aussi crispante. Il connaissait ses qualités, ses défauts, ses talents, ses imperfections. De là à se considérer qu'il était un invité de marque sur quelque plan que ce soit, il y avait une marge. Un gouffre, même. Pas que sa compagnie soit spécialement désagréable - au contraire, la facilité avec laquelle il attirait des gens dans son sillage avait tendance à prouver l'inverse - mais il ne s'accordait pas plus de valeur qu'un autre. Exception faite de ceux qui étaient trop transparents pour même attirer une seconde son attention. Pourtant...
Une part de lui était encore habituée aux gens qui se retournaient sur lui et sa soeur quand ils étaient enfants. Jumeaux identique, première rareté ; de sexe opposé malgré tout, deuxième rareté ; yeux noisette dans un environnement fait d'iris bleus, troisième rareté. Une association qui avait fait d'eux des aimants à regards, petits curiosités locales. En quittant la Norvège, l'exception s'était noyée dans la masse. D'où les cheveux bleus, pour retrouver sa différence, peut-être, maintenant qu'il était entouré de gens aux yeux bien plus semblables aux siens. Sa taille, finalement, avait fini par le démarquer des autres. Il n'était pas habitué à passer inaperçu. Alors peut-être que l'idée d'être un invité de marque était intéressante, de ce point de vue. Restait à savoir en quoi, et pourquoi. Comme il l'avait si bien dit, il n'était qu'un étudiant comme un autre, du moins en première impression. Le mystère de l'intérêt que pouvait lui porter un homme qui semblait vivre dans un tout autre monde n'en était qu'un de plus sur la liste. La marque de ce qui nous plaît change d'un humain à l'autre. Alix ne l'avait-il pas vécu toute sa vie ? Entre lui et sa soeur, bien sûr, mais aussi entre lui et beaucoup de ses amis de l'IRS, qui évitaient Hannah comme la peste alors qu'il s'était accroché à elle comme un aimant. Entre lui et l'ISS, trop sage et trop tranquille, qui cherchait la perfection et la popularité là où il cherchait à s'amuser. À apprendre, aussi.
Les paroles continuèrent de bercer l'avancement de la manche. Alix retourna ses cartes. Récupéra la mise sans véritablement quitter des yeux son hôte qui poursuivait son explication. Son sourire s'étira légèrement. Talent, réflexion, personnalité. Des qualités ôtées à un inconnu hypothétique qui au final venaient s'appliquer à lui, entre les lignes. Avait-il du talent, de la réflexion et de la personnalité ? Oui, sans aucun doute. Ni présomption aucune. Il avait des défauts et des lacunes, mais il pouvait au moins se targuer de posséder des trois qualités en quantité suffisante. Dans les bons domaines, bien évidemment. Même si aucune des trois ne plaisait à tout le monde.
Entre deux tour, il s'essaya à la boisson qui lui était apparemment réservée. Alcool fort et bien différent de ce qu'il avait l'habitude de boire. Aucune surprise de ce côté-là. Il était plus proche du fêtard bon marché que d'un adepte de la qualité, la plupart des alcools qui avaient eu l'occasion d'effleurer ses lèvres venaient d'un bar local ou d'un magasin pas beaucoup plus important, là principalement pour l'ivresse ou l'amusement plus que pour leur goût. Les bières pas chères du supermarché local, la bouteille de vodka suédoise si chargée qu'elle aurait eu sa place dans un détergeant plus que dans un verre, le vin en carton fabriqué pour les repas de famille qui n'avaient pas les moyens de se payer une vraie bouteille française. Ou italienne, selon les goûts. Il n'était pas totalement étranger à la qualité, certains clients avaient parfois eu la générosité - selon leurs propres mots - de lui en offrir un verre, mais ce n'était pas son élément. Mais il était un invité de marque, ce soir. Il pouvait bien se le permettre. Surtout considérant que contrairement à bien d'autres, l'homme installé à sa table ne lui avait pas offert ce verre simplement pour prouver qu'il avait toujours les moyens de le payer après déjà glissé une somme exorbitante sous la table. Ça ressemblait finalement bien plus à la générosité que ceux buvant pour leur ego ne faisaient que fantasmer.
Le mouvement attire le regard - c'est un principe humain, un principe biologique, même. Il n'y faisait pas exception. Ses yeux se tournèrent vers la main de son hôte dès qu'elle commença à bouger. Mouvement d'un jeton entre ses doigts, presque un reflet de ses propres manies. Son autre main qui effleurait le verre comme s'il n'y avait rien de plus naturel. Hypnotisant, finalement, en si peu de gestes. Il en aurait presque oublié de remélanger les cartes. Non, pas presque. Il en oublia, un instant, de remélanger les cartes.
Elles revinrent à son esprit dès qu'elles furent mentionnées. C'était étrange, finalement. Il avait rencontré des joueurs de toutes sortes, dans sa vie. Ceux qui jouaient par appât du gain, ou par peur de perdre. Ceux qui jouaient par espoir ou désespoir, pris dans une situation sans avenir ou souhaitant, au contraire, booster leurs chances futures. Ceux qui s'y essayaient par curiosité, par mimétisme, par ennui, parce que pourquoi pas, juste le temps d'une fois, pour s'amuser, pour prouver quelque chose ou se prouver quelque chose à eux-mêmes. Il y avait de tout, autour d'une table de poker. Des champions et des gens ordinaires, des menteurs et des acteurs. Mais très peu de personnes, au final, qui auraient prononcé ces mots en leur donnant tout leur sens. Vie, passion et fébrilité. Alix jouait parce qu'il ne se serait jamais imaginé autrement. Parce que les certitudes que sa passion première visait à obtenir se mariaient à merveille aux incertitudes que la seconde faisait briller dans son esprit. Parce qu'il avait besoin de ces deux éléments pour se sentir vivant. On avait tenté de nombreuses explications pour donner un sens à cette addiction qu'on avait voulu lui arracher, mais personne n'avait jamais essayé ceux-là. Vie, passion et fébrilité. Sa relation avec le monde du hasard, résumée à la perfection en trois simples mots.
- Intéressant choix de mots.
Sourire. Il reprit les cartes qu'ils était censé distribuer, se plia enfin au rôle qu'il avait délaissé quelques instants. Distribua les deux de chaque joueur sans véritablement se défaire de la conversation.
- Je ne peux pas te donner tort. Les gens pour qui l'argent est une fin ou un simple piédestal deviennent rapidement ennuyeux.
L'argent n'avait de valeur qu'en tant qu'outil. Un outil pouvait être aussi bien décoré que possible, il restait inutile si on ne s'en servait pas. Ou si on s'en servait juste pour prendre la pose. Petit coup d'oeil à ses cartes au rythme de la mélodie qui glissait dans l'atmosphère. Pas celle du vinyle presque ignoré, non, celle de la voix de maître des lieux. Et pourtant, si l'on en croyait les paroles, pas si maître que ça. Jolis sous-entendus. Jolie chanson, aussi, sans qu'il sache si c'était dû à la chanson à elle-même ou juste au talent vocal qui la portait.
Ses cartes, par contre, n'avaient rien de transcendant. À un chiffre près de la pire combinaison possible. Il avait déjà gagné avec un deux et un sept. Par amusement, par moquerie aussi, parce que ses adversaires étaient faciles à lire autant qu'ils avaient été nuls pour le jauger. Ses chances dans la situation actuelle si rien ne tournait en sa faveur sur la table étaient probablement nulle. Gagner la précédente, probablement perdre celle-ci. Ou bien la gagner aussi... Peu importait. Tant qu'il pouvait jouer encore, continuer cette conversation au son des cartes, de la musique et des jetons qui glissaient sur la table. La seule certitude, ici, c'était qu'il n'était pas pressé de rentrer. Il reprit une gorgée de son verre, songeur. Les cartes pour la table n'annonçaient pour l'instant pas beaucoup plus d'issues positives pour sa main. Il resterait jusqu'au bout quand même. Se coucher une fois passait encore, mais s'il ne prenait pas un peu de risque, il allait rendre cette partie ennuyeuse. Même si c'était probablement un cadeau fait à l'adversaire, il augmenta un peu sa mise sur la dernière carte. Quitte à perdre, autant le faire avec un peu plus de jetons sur la table. Et s'il gagnait et bien... Il y avait encore plein de jetons d'un côté comme de l'autre, ils avaient de la marge.
Ⓒ Alix paroles en #9E1A12
Rune Campbell
Rune Campbell
Rune Campbell
Londres |:| Gérant de cabaret
Genre :
Sexe :
Age : 29
Date de naissance : 20/03/1995
Taille / Poids : 1m82 | 82 kg
Orientation sexuelle : Pansexuel.
Situation amoureuse : Attraper sa chance et la garder près de soi.
Un jeton qui roule. Tourne sur lui-même. Sous l'impulsion d'un doigt. Alors que les yeux cherchent. Ce visage. Ce regard. Ce doigté. Sur les cartes. Ce mouvement. Qui glisse. Carton contre carton. Couleurs contre table. Figure contre bois. Gorgée goûtée par la langue et les lèvres de l'invité. Simple appréciation du fait qu'il en profite. Que l'invité se sente à l'aise. C'est là une chose essentielle. Personne ne devrait penser à soi et son image lorsqu'à sa table s'installe quelqu'un qui ne connaît ni les lieux. Ni les coutumes. Mais ici, les coutumes sont simples. Quelques mots, gravés sur du bois, à l'entrée de cet ancien théâtre transformé. Quelques mots qu'il n'a sans doute pas pu observer. Ici. Laissez-vos soucis à l'extérieur. Nous apprendrons à vous connaître. Vous. Purement vous. Vos doutes. Vos histoires. Vos passions. Vos rires. Vos larmes. Libérez. Et surtout, appréciez. Quelques mots simples. La promesse d'une soirée. Où son soi est touché par l'histoire racontée. Mais où les soucis, eux, ne viennent pas entraver cette union des idées, des esprits.
Nouvelle donne. Donc. Nouvelle mise. Le jeu se doit d'être là. Présent. Cette fois. Pas d’œillade. Les cartes sont posées. Les couleurs et les figures, invisibles. Cette fois. Oui. Peut-être qu'il pourrait perdre juste parce qu'il n'a pas regardé. Observé. Parce qu'il n'a pas pensé. Espéré. Ou au contraire compris l'impossibilité. Mais là. Finalement. Juste cela. Juste ce silence des inscriptions. Juste les murmures des cartes centrales. Valet se dévoile. Armé du Pique. Intéressante carte. Une mise vient répondre. Des non-dits. Alors qu'il observe. Prise de risque ? Peut-être. Sans doute. Prendras-tu le risque ? Je le prends. Alix Scarønson. C'est un risque que je prends. Avec plaisir. Après tout. Tant que cela continue. Encore. Encore. Nouveau jeton qui tourne sur lui-même. Cigarette qui fini par être écrasée au fond du cendrier. Aucune provocation. Au jeu d'ego. Non. Il ne veut pas entendre les cartes qui lui ont été offertes.
« Nous en connaissons. Tous et toutes. Ils voient. Le chemin d'or. Ce qui fait que lorsqu'ils tombent dans la crasse. Ils apprennent. Violemment. Mais ils n'arrivent jamais à se relever. » Dernière respiration de l'incandescence qui monte dans la pièce. Un filet de fumée qui vole entre eux deux. Simple mouvement des paupières. Qui se ferment. Alors qu'il s'enfonce de nouveau confortablement. Un doigt contre sa joue. Qui glisse. Légèrement. Jusqu'à remonter. Simple mouvement. Répétition. Alors qu'il observe. Non. Qu'il écoute. « Que vont donc nous offrir tes doigts comme musique, cette fois ? » Léger sourire. Le cinq se révèle. Habillé de rouge et beau comme un bijou. Nouvelle mise. Les doigts continuent. Il observe. Il continue. Un nouveau cinq. Vêtu de l'Amour. Cinq. Hein. Le rouge a toujours convenu à ses courbes. Oh. Voilà que le faible et pourtant indispensable deux se dévoile. Bijou à l'éclat particulier. Puis. Sombre. Chanceux sans l'être. Le dix.
Une paire. Déjà installée. Deux cartes aux valeurs qui se suivent.
Un regard. Nouvelle mise. Car il a pris le risque. Encore. Il le prend. Encore. Et, toujours, ses cartes restent silencieuses. Alors. Doucement. Corps qui se penche. Coudes qui viennent contre ses cuisses. Mains qui se joignent. Menton qui se repose. Là. Regard. Qui fixe. Cette fois. Qui agrippe le regard. Non pas pour y trouver quoique ce soit. Mais pour atteindre autre chose. Quelque chose. Qui vibre. Une fois. Deux fois. Trois fois. Il regarde. Toujours. Ce visage. Il ne voit que ça. Face au serpent, un vampire. Pourrait-on dire. « Je le vois encore. » Doucement. Main qui vient chercher son téléphone. Et qui le coupe. Le range. Il a vu. Le nom. Rapidement. Il sait. Il la rappellera. Elle le connaît. Après autant d'années. Elle le connaît. Enfin. Si on peut sincèrement penser connaître quelqu'un. Comme lui. Comme eux. Mais elle a appris. À ne pas lui en vouloir. Et à même lui en mettre quelques unes derrière la tête. Ce qui lui arrache toujours un sourire. Oui. Là. Elle ne parlera pas. Mais elle parlera. Plus tard. Demain. Sans doute. Si c'est important, elle laissera un message. Si cela n'est pas important, alors elle fera comme d'habitude, une fausse engueulade avant que les derniers potins ne soient racontés.
Non. Là. Elle n'a pas sa place. Il souhaite être isolé. Totalement isolé. Seul. Avec lui. Juste lui. Et ce qu'il voit. Ce qu'il imagine. Sous cette peau. « Le serpent est là. Même sans ce tatouage. Il est là. Il rampe. Avec son poison. » Léger sourire. Une lueur. Dernière mise. Dernière prise de danger. Pour arriver à cet échange. Ces chansons dévoilées. « Empoisonné. Ou venimeux. La nuance est importante. Sans doute est-ce cette musique. Ton poison. Ce sort. Celui du hasard. Mais … » Un peu plus. Concentré sur lui. Puis. Une tendresse dans les yeux. Avant qu'il ne quitte cette position.
Le chapeau est retiré. Posé sur le côté. La main légèrement tendue. Simple invitation, symbolique. « Je suis certain qu'il doit se plaire, ici. Ce poison. » Oui. Ce poison. Qui palpite non pas dans tes yeux. Ce danger. Qui palpite et gesticule. Dans ce mouvement qui pose les mises. Qui attire les cartes. À lui. À moi. N'est-ce pas cela, ton véritable poison ?
Cartes qui sont alors retournées. Rien. Rien qui ne va avec. Il n'imaginait pas avoir quelque chose d'impressionnant. Mais face à cela. Il ne peut faire qu'une chose. Un rire, légèrement enfantin. Celui qui rigole d'une bêtise qui lui revient dans la tête. Qui s'amuse de ça. Parce qu'il n'y a rien de grave. Et que finalement. Cette tension. Elle est là. Même pour ça. Pour rien. Pour tout. Pour rien. Main qui vient passer sa tignasse un peu en arrière. Alors qu'il s'enfonce dans ce fauteuil. Nouveau petit rire. Amusé. Yeux qui se ferment.
« Tu sais pourquoi j'aime ainsi jouer ? Oui. L'argent n'est pas un problème. Mais je pourrai continuer. Encore et encore. Juste pour ça. » Un mouvement. De main. Vers ces mises. Vers ça. « Parfois. On gagne. Avec rien. On perd. Avec tout. Un pas. Tout s'effondre. Un équilibre. Impressionnant. Entre le Rien et le Tout. Un seul mouvement. Tel un atome. Pouvant devenir Ion. Changeant, par sa charge. Oui. Pour peu qu'on s'amuse de ça. Aucune partie ne se ressemble. » Verre attrapé. Gorgée bu. Tête qui se bascule en arrière. Yeux qui se ferment. Respiration tranquille. Sourire amusé. Toujours sur les lèvres. Cela serait-il fou de croire qu'une telle scène est rare ? Non. C'est rare. Et cela doit le rester. Autour de ses tables, il n'a ressenti ainsi cet amusement que rarement. S'ennuyait-il ? Non. Bien entendu. Il ne peut s'ennuyer s'il prend le risque. D'inviter l'inconnu. À sa table.
Rien. Il n'y avait rien. Et pourtant. Ce rien. Est possible de tout. N'est-ce pas l'ironie d'une poupée, qui n'a rien, et en même temps, possède tout ?