Famille : Tora (père) - Elvira (Mère) - Marika (Sœur aînée)
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29.06.23 20:33
Une photographie ou un conflit ?
15 Octobre 2022
C'est un jour d'automne comme je les aime. Frais mais pas pluvieux. De quoi faire de belles photos. Je me demande bien quels seront mes modèles du jour. Je ne choisis pratiquement jamais à l'avance ce que je vais faire. Sauf bien sûr quand j'ai un travail précis pour les cours et le club photo. Mais je considère que les meilleures photos de mon album sont celles où j'ai réussi à capter un instant parfait, une scène simple mais qui révèle beaucoup de choses. Une petite fille avec son chien, un jeune couple très amoureux, un étudiant plongé dans sa lecture... Toutes ces scènes du quotidien paraissent banales aux yeux de tous, mais pour moi, elles sont tout simplement parfaites... Alors oui, c'est vrai, prendre les gens en photo sans leur demander leur accord, ce n'est clairement pas... sympa. Mais ce n'est pas comme si je postais ces photos ou que je les modifiais pour en faire des rumeurs. Quelqu'un fait ça à Indarë. D'ailleurs, j'ai déjà entendu des chuchotements à mon sujet. Avec mon appareil photo constamment autour du cou, on me soupçonne parfois d'être ce photographe mystère. Mais son travail ne me plait pas.
Personnellement, je me plais à croire que les photos que je prends reflètent le meilleur des gens. Je mets en lumière des scènes et les embellis ou fais ressortir un petit truc mais qui rend le cliché exceptionnel. Pas besoin d'artifices, pas besoin de modifier complètement les photos. Un petit ajustement de lumière pour mettre en avant ceci ou cela. Un contraste des couleurs pour faire ressortir une personne. Rien qui dénature complètement la photo, juste embellir le sujet. Je veux que si un jour quelqu'un voit mes clichés, il se dise : Ouah, la scène a été captée au bon moment, le sujet est parfaitement mis en avant, ni trop ni pas assez. Mais je suis bien trop timide et effacée pour montrer mes photos. Elles restent dans mon album ou sur mon ordinateur. Les seules que mes colocataires aient déjà vu, ce sont celles que j'accroche au dessus de mon lit. Mais ce sont des paysages ou des animaux que j'ai pris au détour d'une rue, entre deux cours. Je ne montre pas les clichés que je fais des personnes que je croise.
Aujourd'hui, j'ai décidé de me rendre à l'université. J'ai envie de me trouver une salle pour danser, dans ma bulle, loin de l'agitation du lycée. L'année n'a pas commencé depuis très longtemps et voilà que je veux déjà m'échapper. Je crois que j'ai hâte d'être à l'université, il y a moins de monde déjà. Je m'arrête sur un banc en plein milieu de mon trajet. J'ai envie de prendre une photo, l'ambiance s'y prête parfaitement. Je m'assois donc et observe tout autour de moi, appareil photo en main. Et là, j'aperçois celui qui va être mon modèle du jour. Je crois l'avoir déjà vu à l'université durant l'une de mes escapades. Il est en train de courir. Un jogging, une scène du quotidien, un cliché parfait. Je m'arme rapidement et appuie sur le bouton qui capturera la scène du jour. J'en prends plusieurs d'affilée pour pouvoir faire du tri et ne garder que les plus belles photos. Je baisse d'ailleurs mon appareil pour déjà faire un premier tri entre les photos flous ou non cadrées, sans faire attention au monde qui m'entoure.
15/10/22. Petit chemin longeant la rive de la tamise, entre les deux campus. 14:22.
Un temps un peu couvert, mais agréable. Il ne faisait pas trop chaud, et il ne pleuvait pas non plus. Idéal pour aller faire un footing jusqu'au campus du lycée. Vêtu d'un survêtement de sport noir et rouge, les mêmes couleurs que celles qu'il mettait à la boxe, l'universitaire s'était tranquillement mis en route pour un peu de sport en ce début d'après midi.
Alternant les running et le shadow boxing, Chris courait tranquillement, écouteurs sans fil dans ses oreilles. Par le passé, il n'en portait jamais, pour être toujours alerte et concentré. Mais Lily l'avait converti au plaisir que pouvait procurer la musique depuis qu'ils sortaient ensemble. Son poing fendit à nouveau l'air quelques fois, puis il effectua un nouveau sprint avant de s'immobiliser, et de se plier en deux, mains posées sur ses genoux, le temps de reprendre son souffle.
C'est alors qu'il le ressentit: ce feeling qui le prenait lorsqu'une lunette de visée était focalisée sur lui avec insistance. Il se redressa, et retira ses écouteurs aussitôt, avant de balayer la zone des lieux. Quelqu'un l'observait... Son regard se posa soudain sur une jeune adolescente en train de prendre des photos... Non, en train de LE prendre en photo ?! Son sang ne fit qu'un tour, et avant même qu'il ne s'en soit rendu compte, il sprintait dans sa direction à pleine vitesse. Sans lui demander son avis, il lui arracha son appareil des mains alors qu'elle était encore perdue dans son objectif, puis, sans même lui laisser le temps de protester, il ouvrit le menu de l'appareil et constata que les dernières photos prises étaient bien de lui.
Il leva alors le visage vers la jeune inconnue: - Qu'est ce que ça veut dire ?! Demanda t'il d'un ton calme en levant l'appareil dans sa direction. Ca te prend souvent de prendre les gens en photo sans leur accord ? Sa voix était encore calme, et plutôt gentille, bien que méfiante. Mais s'il n'obtenait pas très vite des explications, il se pourrait que la situation s'envenime rapidement... Très rapidement...
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02.07.23 12:02
Une photographie ou un conflit ?
J'étais dans ma bulle alors que je triais les photos que je venais de prendre. Si bien que je n'entendis pas la personne qui m'approcha en sprintant et qui m'arracha mon appareil des mains. Un petit cri paniqué m'échappa alors que je regardais celui qui avait fait ça. C'était celui que je venais de prendre en photo ? M'avait-il vu ? Il semblait pourtant si concentré dans son jogging et moi, je suis très discrète. Comment a-t-il réussi ? Ai-je fait une erreur ? Toutes les questions se bousculaient dans ma tête.
Son ton calme me fit revenir sur terre pour que je puisse lui répondre. J'étais d'ailleurs très étonnée qu'il s'adresse à moi si ... gentiment ? Je m'étais de nombreuses fois imaginée ce que dirait quelqu'un qui me voyait en train de le photographier et ça ne se finissait jamais bien pour moi. A vrai dire, j'avais plus peur de ce qu'il pourrait faire à mon appareil photo plutôt qu'à moi. Je me fichais qu'il me fasse mal. Les blessures physiques, ça guérit. Mais cet appareil, c'est toute ma vie.
"Je suis désolée !"
Ma petite voix sortit enfin quelque chose pour lui répondre et éviter une catastrophe. Mais je savais très bien que ça ne suffirait pas. Comment est-ce que je pouvais justifier ce que je faisais ? Pour moi, je ne faisais rien de mal. Je ne faisais que prendre des photos de scènes du quotidien. Mais ça pouvait être très mal interprété. Surtout avec le photographe mystère qui diffusait des photos étranges des étudiants.
"Ce ne sont pas... les gens que je prends en photo. Plutôt la scène en elle-même. Je supprimerai ta photo si ça te dérange !"
Je devais me faire violence pour qu'il m'entende. Je n'avais pas une voix très forte de base mais alors là, le niveau sonore était encore plus faible vu que je commençais à paniquer.
"Je prends tout en photo à vrai dire... J'aime bien utiliser la photographie pour embellir une scène du quotidien qui paraitrait normale à d'autres yeux..."
Je baissais le regard, n'osant soutenir le sien. Je sais que je suis en tort et il aurait tout à fait le droit de m'en vouloir et d'être en colère. Mais j'espérais que lui dire que je supprimerais sa photo s'il préférait suffirait à ce qu'il me rende mon appareil sans l'abîmer...
A force de fuir pour sa vie, on finit par en oublier que ce n'est pas le cas des autres. On développe une paranoïa latente, et chaque passant croisé dans la rue devient un potentiel ennemi qu'il faudra peut être éliminer afin de maintenir sa couverture, de conserver le semblant de vie qu'on a pu se construire.
Depuis 2018, depuis qu'il avait été trahi, Chris vivait de cette façon. Une fuite éperdue afin d'échapper à l'emprise de Black Thorn. Une emprise si puissante qu'elle l'avait forcé à tuer son propre frère quelques temps plus tôt. Il le savait, chaque sortie dans les rues de Londres pouvait se transformer en bain de sang imprévu. C'était arrivé par le passé. Plus d'une fois... Il s'en était sorti à chaque fois, certes, mais qu'en était il de la prochaine fois ? Maintenant qu'il avait gros à perdre, beaucoup à protéger, que se passerait il s'ils le trouvaient à nouveau ? Cette question le hantait, jour et nuit. Comme un spectre flottant au dessus de lui depuis les ombres sans jamais réellement se révéler au grand jour.
Lorsqu'il avait vu cette photographe, son sang n'avait fait qu'un tour, il n'avait pas réfléchi ! Il s'était précipité sur elle, et lui avait arraché des mains. Une erreur, sans aucun doute. Mais les apparences ne jouaient pas en sa faveur... - Je suis désolée ! Il la fixa étrangement, comme s'il cherchait à se rappeler son visage. Elle lui disait quelque chose, ce qui n'était pas bon pour elle. Il l'avait peut être vue par le passé alors qu'elle le suivait déjà ? - Qui es tu, quel est ton nom ?
Il sentait la panique envahir la jeune étrangère, mais rien ne lui prouvait que ce n'était pas de l'acting. Il ne pouvait pas se permettre de prendre le risque... - Ce ne sont pas... les gens que je prends en photo. Plutôt la scène en elle-même. Je supprimerai ta photo si ça te dérange ! - Tu m'as déjà pris en photo, par le passé ? Il cherchait où il avait déjà vu ce visage et cette tignasse blonde, sans succès. - Je prends tout en photo à vrai dire... J'aime bien utiliser la photographie pour embellir une scène du quotidien qui paraitrait normale à d'autres yeux... - Ca ne répond pas à ma question ! Ecoute, je suis presque sûr de t'avoir déjà vue quelque part, et je veux savoir où c'était ?
Sa voix était redevenue calme, mais c'était une apparence. D'ailleurs, il ne lui avait toujours pas rendu son appareil, qu'il gardait fermement en main. Le fait que cette fille s'amuse à prendre des photos de tout et n'importe quoi n'expliquait pas pourquoi il l'avait déjà vue quelque part. Son instinct lui soufflait que ce n'était pas la première fois, et il se trompait rarement...
Il la vit baisser le regard, et montrer de plus en plus de signes de crainte. Il décida alors de faire un pas vers elle, du moins métaphoriquement. Il baissa les bras le long du corps, et souffla doucement, pour tenter de se calmer. Son visage de marbre ferait le reste. - Je ne cherche pas à te faire du mal, je veux simplement comprendre, d'accord ? Attends une minute... A quelle école est ce que tu vas ? Demanda t'il soudain en évaluant qu'elle devait avoir l'âge d'être inscrite à Indarë et en faisant le lien avec leur position voisine du campus.
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03.07.23 13:33
Une photographie ou un conflit ?
Il me fixa alors que je m’excusais. Je baissais le regard, je n’aimais pas affronter celui des gens. Certains prennent ça pour une attaque qu’on les regarde dans les yeux, et je ne cherche pas le conflit. J’étais prête à lui dire tout ce qu’il voulait savoir, pourvu que mon appareil reste en un seul morceau. Et moi avec, si possible.
« Liv Eriksson. »
Je ne savais pas ce que mon nom pouvait lui apporter de plus. Je ne le connaissais pas. Il avait l’être d’être à l’université. Je me risquais à le regarder pour essayer de voir si vraiment on se connaissait. Son visage me sembla familier et, en fouillant dans ma mémoire, je me rendis compte que je l’avais déjà pris en photo par le passé. Mais il me semblait que ça remontait à quelques années déjà…
Je sursautais lorsque ma réponse ne lui plut pas. Pitié, ne me frappe pas… J’essayais de remettre de l’ordre dans ma tête pour lui répondre et faire en sorte que cette réponse ne m’attire pas d’ennui. Je lui dirai de toute façon la vérité. Je n’aimais pas les mensonges, encore moins ceux par omission. J’avais toujours été honnête et s’il y a bien une chose que je ne veux pas changer en moi, c’est ça.
« Je crois que oui, peut-être une fois, dans mes premières années ici… »
Je baissais à nouveau ma tête, me recroquevillant légèrement, pour être prête à encaisser s’il lui venait l’envie de me frapper. Mais rien ne vint. Alors je me risquais à nouveau à le regarder et je vis qu’il s’était un peu détendu. Je repris une position plus détendue à mon tour. J’acquiesçai doucement de la tête à sa première question.
« Je vais à Indarë, depuis quelques années… »
C’est vrai qu’aujourd’hui, je me baladais sans mon uniforme. C’était un jour où je n’avais pas classe. Alors pour éviter d’être stigmatisée, encore, je l’enlevais pour me balader en dehors de l’école. Surtout qu’avec ma couleur, on ne pouvait pas savoir de quel groupe je faisais partie mais on savait que j’étais à l’IRS. Et c’est généralement mal vu…
« Tu as… d’autres questions ? »
Si ça pouvait l’apaiser et lui faire comprendre que moi non plus, je ne lui voulais pas de mal avec mes photographies. Je devrais peut-être lui dire directement en fait ? Allez Liv, un peu de courage…
« Je ne veux pas te blesser non plus… Je n’ai rien à voir avec la personne qui divulgue des rumeurs à l’école… »
Je ne savais pas s’il allait me croire, mais au moins, je lui avais dit de moi-même.
Les premières réponses de la jeune Suédoise semblèrent satisfaire Chris, mais celui ci poursuivit malgré tout son investigation, par sécurité. Tranquillement, il parcourut les photos présentes sur l'appareil pour s'assurer qu'il n'y en avait pas qu'une dizaine qui étaient là pour donner le changer et dissimuler le véritable sujet des photos. Mais il se rendit vite compte que beaucoup de sujets différents étaient présents, et que les dates variaient beaucoup aussi. - Tu as… d’autres questions ? - Non... Non, je ne crois pas, murmura t'il, toujours absorbé dans les photos. Il eût alors un sourire en reconnaissant une photo de Mike, son ami le plus proche, décrochant un sourire enjôleur, comme à son habitude. - Je ne veux pas te blesser non plus… Je n’ai rien à voir avec la personne qui divulgue des rumeurs à l’école…
L'Américain leva soudain les yeux, visiblement surpris: - Oh, non... Ne t'inquiète pas, ce n'était pas ce que je croyais, lui répondit il d'une voix redevenue douce avant de lui sourire doucement. Je... excuse moi... Je t'ai fait peur... Tiens, je te rends ça, pour commencer, ajouta t'il en lui tendant son appareil, avant de se confondre en excuses. J'ai cru... Peu importe, je me suis trompé, conclut il soudain. Tu es douée ! Reprit il en désignant son appareil d'un signe de tête. Ce serait dommage d'arrêter.
Lentement, il se dirigea vers une petite butte sur laquelle il pourrait s'assoir pour récupérer un peu. - Je suis à Indarë, moi aussi, tu sais ? Enfin, à l'université, bien sûr... Mais tu le savais peut être déjà, si tu sais que des rumeurs sont régulièrement dévoilées sur moi ? Lança-t-il soudain, avant de se coucher dans l'herbe, et de fermer les yeux quelques instants.
Elle était donc une élève d'Indarë. Il était très probable qu'il l'ait déjà croisée lors d'un de ses footings. Sa chevelure blonde ne passe pas inaperçue. Dans la mémoire, elle finit par ressurgir. Oui, c'était certainement ça. - Tu fais de la photo depuis longtemps ?
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04.07.23 13:34
Une photographie ou un conflit ?
Je ne dis rien alors qu’il regardait mes photos. Je n’avais rien à cacher alors il pouvait bien fouiller un peu. Il ne verrait que des photos de paysages, d’animaux ou de personnes dans une scène banale. Le sourire qu’il fit en voyant une de mes photos me fit sourire. C’était ce genre d’émotions que je voulais faire ressentir aux gens avec mes clichés. Peut-être qu’un jour, je pourrais exposer mes photos aux yeux de tous, pour illuminer leur journée rien qu’en les regardant.
Je fus rassurée de voir qu’il ne pensait pas que je pouvais être le photographe mystère. Mais alors… De quoi avait-il peur ? Car avoir peur d’être suivie, pour une raison ou pour une autre, c’était toujours angoissant. Mais ça ne me regardait pas…
« Ce n’est pas grave, ta réaction était légitime… »
Je récupérais mon appareil avec un sourire, repassant la lanière autour de mon cou pour le garder près de moi cette fois.
« Merci… Désolé de t’avoir fait peur en tout cas. »
Je jetais un œil à la photo restait ouverte quand il me complimenta. Je n’avais pas l’habitude de recevoir des compliments en général et ça me fit rougir.
« Merci… Je ne compte pas arrêter, j’aime trop ça. »
La photographie est bien trop importante dans ma vie pour que je songe à arrêter un jour. Je le suivis du regard alors qu’il s’installait dans l’herbe. Je me tournais sur mon banc pour lui faire face, l’écoutant parler.
« Oh d’accord ! Euh… Non. Désolée, je ne sais pas qui tu es… Mais je fuis les rumeurs alors… J’ai peur… de tomber sur une qui pourrait parler de moi… »
Et je me passerai bien de ça. Les rumeurs, les mauvais traitements, les moqueries… Je ne veux pas revivre tout ça. Je ne suis pas sûre de pouvoir y survivre. Je me reconcentrais sur l’étudiant face à moi, qui avait fermé les yeux. Il était beau… Mes mains s’étaient posées d’instinct sur mon appareil mais je me retins.
« Assez oui, depuis que j’ai l’âge d’avoir un appareil sans avoir peur de le casser. Le collège je dirais. »
Ce mot m’arrache un frisson. Seule la dernière année avait été horrible. Mais le mot collège ne faisait écho qu’à cette année. Je n’arrivais pas à me rappeler de bons moments durant cette période…
« Dis-moi… Ca te dérange si je te prends en photo ? »
Cette fois, j’avais eu le courage de lui demander. Mais je savais que cette scène pouvait durer le temps que je prenne un cliché. Certains moment méritent d’être immortalisé sur l’instant. Aller demander l’autorisation revenait à casser ce moment et la magie ne serait plus la même…
L'ambiance s'améliora dès que le malentendu fut dissipé entre les deux jeunes gens. Liv était une fan de photographie, et cela ne datait pas d'hier, visiblement. Chris pouvait comprendre son amour pour sa passion, puisque lui même était en train de se noyer dans la pratique du piano depuis quelques temps, déjà. Faire quelque chose que l'on aime peut tout changer. On lui avait dit quoi faire pendant toute son enfance. On l'avait formé et entraîné dans le but d'arracher des vies, mais il n'avait jamais aimé ça. C'était l'une des différences majeures qui existaient entre lui et Falcon, son frère qu'il avait dû affronter après que Black Thorn l'ait envoyé sur ses traces.
Le piano avait beaucoup changé la vie du Corbeau. Pour la première fois de sa vie, il faisait quelque chose qu'il aimait, qui le passionnait, même. Aussi, il ne pouvait pas en vouloir à la jeune adolescente de pratiquer sa passion à son tour. - Non, tu ne m'as pas... c'est juste que parfois, je suis un peu à cran, c'est tout. Ce n'est pas de ta faute, ne t'inquiète pas, lui dit il, toujours allongé dans l'herbe les yeux fermés, en profitant d'une petite brise venant rafraîchir son visage.
La jeune Eriksson lui fit alors part de sa crainte des rumeurs, et le brun comprit très bien ses craintes: lorsqu'on est trop gentil, on risque d'être avalé tout cru par les autres. Il le savait, il l'avait vu de ses yeux. Il avait dû se créer sa place à la force de ses poings en arrivant sur le campus d'Indarë. Et Liv lui paraissait beaucoup trop gentille pour pouvoir agir de la même façon. C'était typiquement le genre de personne que l'on cherchait à protéger des horreurs de la vie. - Je vois ce que tu veux dire, oui... En réalité, le fait est que si tu n'y fais pas vraiment attention, la majorité des rumeurs te concernant mourront dans l'oeuf après quelques semaines. Elles sont là pour provoquer une réaction. Mais parfois, c'est mieux de ne rien faire, et de ne rien dire.
Bon nombre de rumeurs avaient frappé Chris depuis son arrivée sur le campus, la plupart toutes plus abracadabrantes les unes que les autres. Au départ, chaque rumeur le faisait stresser, car elle entraînait automatiquement des trashtalk de couloir à son sujet. Et pour rester caché efficacement, la meilleure solution demeurait encore de se faire tout petit, ce qui était incompatible avec le fait de voir des rumeurs le concernant poindre régulièrement. Il avait même réfléchir à un moyen de neutraliser Any, définitivement, s'entend... chantages, violences physiques, élimination... toutes les idées étaient passées dans son esprit mais aucune ne l'avait pleinement satisfait, que ce soit à cause des risques, ou des retombées sous jacentes. C'était trop risqué. Tout le monde connaissait Any, et plus important, tout le monde PARLAIT d'Any. La cibler aurait été une mauvaise stratégie...
Alors il avait laissé courir. Et s'était rendu compte que ça demeurait encore la meilleure stratégie, concernant son problème. - Dis-moi… Ca te dérange si je te prends en photo ? Le brun ouvrit des yeux écarquillés en entendant cette question et se redressa doucement en position assise en ramenant ses genoux contre son torse, tout en observant la jeune Eriksson. Il n'aimait vraiment pas les photos lorsqu'elles le ciblaient. Cela lui faisait le même effet que d'être pris pour cible par un viseur de fusil à longue portée. - Tu ne crois pas que tu as des sujets de photo plus intéressants que moi, autour de toi ? Lui demanda t'il doucement avec un léger sourire ourlant ses lèvres. Ce n'est pas que je ne veux pas, c'est surtout que je suis mal à l'aise face à un objectif, avoua t'il avec un sourire un peu embarrassé.
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17.07.23 0:42
Une photographie ou un conflit ?
L'ambiance semblait s'être allégée une fois qu'il avait compris que je ne le suivais vraiment pas et que je l'avais pris en photo par hasard. La photographie était ma passion depuis longtemps alors dès que je le pouvais, je pratiquais. Peut-être qu'il avait une passion comme ça qu'il pratiquait régulièrement ? Je souris à sa phrase, j'étais contente qu'il ne m'en veuille pas, c'était ma crainte avec mes photos en général.
"Oh je vois... Je suis désolée pour toi..."
J'avais tendance à prendre beaucoup les émotions des autres sur moi, quand une conversation se passait bien. Et c'était le cas avec...
"Au fait, quel est ton nom ?"
Je lui avais donné le mien tout à l'heure, mais je ne connaissais pas encore le sien. J'aimais bien mettre un nom sur les visages que je voyais régulièrement. On arriva ensuite sur le thème des rumeurs. J'en avais eu pas mal à mon sujet dans mon ancienne école. Ce qui avait entrainé des moqueries et ce qui en découlait ensuite... Alors oui, quand j'avais appris qu'il y avait des rumeurs à Indarë, j'avais fait en sorte de les fuir.
"Oui, je préfère faire comme si elles n'existaient pas..."
Entre les rumeurs et les photos, j'avais peur. Peur que ça recommence... Je secouais la tête pour revenir à moi. Il n'était pas temps de ressasser le passé. Pour une fois, j'arrivais à discuter avec un étudiant sans avoir peur de ce qu'il pourrait dire ou me faire. Il fallait que je saisisse cette chance. Peut-être que pour une fois, j'allais réussir à me faire un ami.
Il se releva instantanément quand je lui demandais si je pouvais le prendre en photo. Aie. Je n'aurai peut-être pas dû revenir sur ça... Mais il n'était pas en colère. Plutôt gêné. Je pouvais comprendre. Je souris à mon tour, relâchant mon appareil photo que j'avais pris dans mes mains. Il resta accroché autour de mon cou.
"Tous les sujets peuvent être intéressants à mes yeux. La scène méritait d'être immortalisée. Mais je peux comprendre ton sentiment. Je préfère être derrière l'appareil photo. Je ne le ferais pas, si tu ne veux pas."
Je lui avais demandé, il n'était pas à l'aise avec ça et j'allais respecter son choix. Je n'aimerai pas qu'on me force à faire une chose qui ne me plaisait pas alors je n'allais certainement pas le faire avec quelqu'un.
Que ce soit dû ou non à son passé, Chris avait toujours séparé les gens en deux groupes fondamentalement différents: les victimes, et les chasseurs. Comme leur nom l'indiquait assez facilement, les personnes appartenant au premier groupe étaient d'après lui beaucoup trop gentilles et cela finissait invariablement par leur retomber dessus. Les autres, en revanche, avaient une personnalité plutôt toxique, que ce soit pour eux ou pour leur entourage. D'une manière ou d'une autre, et quel que soit le groupe auquel ils appartenaient, aucune situation n'était jamais idéale, puisque cela finissait quoi qu'il arrive par être toxique.
Très vite, en discutant avec la jeune Liv, Chris fut convaincu qu'elle appartenait au groupe des victimes, et c'est notamment pourquoi son avis la concernant redevint très vite beaucoup plus décontracté. - Tu peux m'appeler Chris, lui répondit il avec un gentil sourire. Si ce n'est pas déjà fait, tu verras probablement très vite mon nom parmi les rumeurs épinglées par Wiesel et sa bande, car cela arrive souvent, malheureusement...
Leur discussion se poursuivit tranquillement, et le brun fut surpris qu'elle veuille le prendre en photo. Aussi le lui fit il remarquer. - Tous les sujets peuvent être intéressants à mes yeux. La scène méritait d'être immortalisée. Mais je peux comprendre ton sentiment. Je préfère être derrière l'appareil photo. Je ne le ferais pas, si tu ne veux pas. - Non, ce n'est pas que je n... Il hésita un instant, puis lui sourit à nouveau avant de s'étendre sur la pelouse une nouvelle fois, et de fermer les yeux. - Tu peux y aller. Mais ne me préviens pas quand tu prends une photo, je fais toujours des têtes horribles quand il s'agit de prendre la pose, ajouta t'il d'un ton amusé.
Un léger silence s'installa et le brun supposa qu'elle était en train de prendre quelques clichés, lorsque soudain... - Hey, pas mal ton appareil, poupée ! - J'suis sûr qu'on pourrait le revendre un bon prix. - Et comment ! Aussitôt, Chris rouvrit les yeux et aperçut trois types en train d'entourer Liv. Soupirant, il se releva en attrapant une branche de bois située dans l'herbe, non loin. Pourquoi fallait il que ça lui arrive toujours à lui ?! - Hé ! Il n'est pas à vendre. Maintenant, tirez vous ! Ordonna le Corbeau d'une voix soudain plus rauque contrastant de façon saisissante avec le ton qu'il employait précédemment.
Un des délinquants fit quelques pas en direction de Chris, et le toisa, comme s'il avait l'air de le tester, pendant quelques instants: - Dans ce cas, on va le prendre ! Pas vrai, les gars ? A trois contre un, on ne vous demande pas vraiment votre avis... Un sourire mauvais et narquois ourla les lèvres de Chris: ce type n'avait pas idée de la personne à qui il avait à faire... - Essaie un peu, pour voir... Soudain, comme si un coup de feu avait été tiré pour lancer le début d'une épreuve, Chris s'élança sur l'adolescent qui s'était approché de lui. Sa main armée fendit l'air et son bâton se brisa en deux sur le crâne du jeune homme qui s'effondra au sol.
Mais le brun, lui, ne s'arrêta pas là: il poursuivit sa course en direction des deux autres, en profitant de l'effet de surprise, esquiva un coup de poing lancé par le second, donna un coup de pied au troisième, puis s'empara de lui alors qu'il était encore plié en utilisant une clé de bras et le plaqua violemment contre l'arbre le plus proche: - Assez plaisanté... Jurez que vous ne l'offenserez jamais plus, ou je brise ton bras immédiatement ! Ordonna t'il d'une voix sans pitié. - Lâche le ! Espèce de malade ! Hurla le troisième qui tenta de frapper Chris.
Très mauvaise manoeuvre... ce dernier utilisa la clé de bras pour que l'autre agresseur se cogne violemment à l'arbre, et tombe au sol, assomé, avant de s'emparer de la mâchoire du troisième au moment où il tentait de le frapper: - Mal joué... Murmura t'il avant de lui infliger une violente droite descendante qui l'envoya embrasser la pelouse pour un bon moment. Il tourna la tête en direction de Liv, puis lui murmura d'une voix calme: - Ca va, ils ne t'ont pas fait de mal ?
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24.07.23 16:19
Une photographie ou un conflit ?
Il s'était adouci, je m'étais détendue. Il avait l'air souvent sur ses gardes. Chacun a sa manière de réagir. Lui il est direct, moi je me tapis et je fuis, j'imagine. Je lui souris à mon tour.
"D'accord. C'est pas agréable d'être la cible des rumeurs... Mais je n'y prêterai pas attention. Enfin, si je vois ton nom, je ne m'en occuperai pas."
Je pouffais légèrement à sa remarque.
"Très bien. Mais tu sais... Je ne préviens jamais..."
Il était à nouveau installé, les yeux fermés, et cette fois je n'attendis pas pour le prendre. Alors que je faisais du tri dans tous mes clichés pour ne garder que les meilleurs, je vis des ombres au-dessus de moi. J'étais au bout du banc, alors je me levais pour reculer face aux trois garçons.
"L... Laissez-moi..."
Chris se leva automatiquement. Sa voix avait radicalement changé. Et moi je tremblais de peur. Pourquoi ? Pourquoi on ne pouvait pas me laisser tranquille ? Alors que l'un d'eux s'avançait vers Chris, j'en profitais pour reculer encore un peu, me retrouvant dans l'ombre du garçon. Sauf que l'un des deux qui restaient me vit reculer et me rattrapa au niveau du poignet et serra pour ne pas que je m'enfuis.
"Aïe ! -Reste là toi !"
Chris explosa sa branche sur la tête du premier et un cri m'échappa en le voyant s'effondrer. Je fus relâchée pour qu'ils puissent s'attaquer à Chris. Je reculais encore plus et m'accroupis derrière le banc en tremblant. Je mis mes mains sur mes oreilles, je ne voulais pas entendre ce qui allait se passer ensuite. J'avais peur. Peur que ça recommence.
Je réussis tout de même à entendre Chris qui s'adressait à moi, d'une voix beaucoup plus calme. Il était tellement différent de celui qui venait de mettre au tapis les trois agresseurs. Je relevais la tête vers lui, encore tremblante. Je me relevais doucement, m'aidant du banc. Je regardais autour de nous, voyant les trois jeunes au sol, assommés. Je me frottais le poignet où l'un des agresseurs m'avait attrapée et serrée. J'allais être rouge.
"N..non, ça... va. Je crois..."
Ma voix tremblait encore, je tentais de retrouver une respiration moins chaotique mais je n'y arrivais pas. J'étais en train de faire une crise... Je voyais flou, j'avais des flashbacks du collège. Je me tenais au banc, de peur de tomber. Pitié, que ça s'arrête...
Les choses se déroulèrent de façon extrêmement rapide. Un mot de travers, et les trois indésirables se retrouvèrent allongés dans l'herbe, inconscients, autour du Corbeau. Lentement, il se dirigea vers la jeune Liv, et lui tendit la main avec délicatesse pour l'aider à se relever tout en l'observant avec discrétion: cette peur, il l'avait déjà vue plusieurs fois par le passé, notamment chez la jeune Refrain. Il n'était pas certain de lui, mais il était fort probable que la petite tête blonde ait une sorte de phobie de la violence, certainement provoquée par un évènement passé. Dans le doute, et par manque de données, il préféra faire preuve de doigté et de délicatesse avec elle, et l'aida à s'assoir sur le banc avant de poser son petit sac à dos sur le banc.
Il l'ouvrit et en tira une petite bouteille d'eau qu'il tendit à Liv: - Tiens, bois ça... Ca te fera du bien, murmura t'il avant de s'assoir à son tour sur le banc tout en laissant le sac entre eux. Le brun soupira en se laissant aller sur le banc tout en observant le trio, toujours inconscient au sol. - On devrait peut être s'éloigner un peu, qu'est ce que tu en dis ?
Il se releva, récupéra son sac, puis tous deux quittèrent les lieux en silence. Le brun mit un moment avant de trouver un sujet, et pourtant, il savait que l'initiative devait venir de lui. Dans son état, Liv avait besoin de se changer les idées. - Alors, comme ça... Tu vas à l'école à Indarë, et ta passion, c'est la photographie, n'est ce pas ? Déplorable... Il ne faisait que répéter des infos qu'ils connaissaient déjà tous les deux. Mais il ne voulait surtout pas attirer l'attention sur ce qui venait de se passer. Sur la manière dont il avait mis au tapis ces trois gars avec une facilité déconcertante, ni sur ses capacités en arts martiaux.
Nerveux, il chercha à s'allumer une cigarette avant de se rappeler qu'il était en train de faire son jogging quand il avait rencontré cette jeune fille. Il ne prenait pas ses clopes sur lui, dans ces cas là. Pas de chance... - Tu as déjà participé à des concours de photographie ? Demanda t'il soudain avant de récupérer la bouteille et de boire à son tour.
Famille : Tora (père) - Elvira (Mère) - Marika (Sœur aînée)
Pays d'origine : Suède
Nationalité : Suédoise
Messages : 151
Date d'inscription : 26/06/2023
Couleur(s) de parole : #660099
22.08.23 21:13
Une photographie ou un conflit ?
Trop de violence, de contacts, de peur en moi... J'allais finir par rester enfermée dans ma chambre. J'ai l'impression d'être constamment en danger dès que je sors de l'environnement de l'école. Et à Indarë... Pour le moment, je n'ai pas encore eu trop de problèmes mais je reste souvent dans mon coin et je me fais discrète. Le conflit s'arrête assez rapidement car Chris les met facilement à terre. Et il redevient aussi doux que lorsqu'on parlait juste avant. Je n'arrive pas à me calmer mais je lui fais assez confiance pour prendre sa main et le laisser me guider jusqu'au banc. Je me triture les mains, le regard baissé alors qu'il fouille dans son sac.
"Merci..."
Ma main tremble toujours quand je prends la bouteille mais, au moins, j'arrive à ne pas la lâcher. Je bois doucement et l'eau me fait du bien. J'évite de regarder les trois qui sont toujours au sol. J'entends qu'il me propose de nous éloigner et j'acquiesce doucement. Ca m'aidera peut-être à ne plus y penser plutôt que de rester exactement à l'endroit où tout ça s'est déroulé.
Je le suis en silence alors qu'il s'éloigne du banc. Je presse le pas pour tenter de rester à sa hauteur. Il est plus grand que moi, ce n'est pas difficile pour lui de marcher plus vite que moi. Ce silence est gênant mais je n'arrive pas à parler. Et je pense que ma petite crise n'a pas dû le mettre à l'aise.
"Euh... Oui, c'est ça. Je fais partie... du club de photographie..."
Il est nerveux, moi aussi, cette conversation est vraiment étrange... Il a l'air gentil mais là actuellement, je crois que j'ai juste envie de me cacher dans un trou de souris le temps de calmer, de retrouver une respiration assez stable et de chasser les images de ma tête. Je suis surprise de sa question. Il veut toujours qu'on discute ? Je secoue la tête.
"Non... Je fais de la photo pour moi... et pour faire plaisir aux gens. Et puis... sincèrement... je crois que je n'oserai pas..."
Non, non. L'anonymat c'est très bien. Je ne veux pas me mettre en valeur. Je veux juste faire cette activité pour mon plaisir et pour ceux qui me le demandent éventuellement. Voir les sourires des étudiants quand j'imprime les photos que j'ai prises d'eux, ça me suffit largement à me rendre heureuse.
- Euh... Oui, c'est ça. Je fais partie... du club de photographie... - Ohhh ! Des oeuvres à toi que je pourrais avoir aperçu, peut être ? Sur le campus ou ailleurs ? Tu as déjà participé à des concours de photographie ? - Non... Je fais de la photo pour moi... et pour faire plaisir aux gens. Et puis... sincèrement... je crois que je n'oserai pas... - Oh... Je vois. C'est dommage. Tu devrais peut être te lancer un de ces quatre. - Et toi ? Tu fais quoi à l'université ?
Le brun se rendit soudain compte qu'il ne s'était pas véritablement présenté, en dehors de son prénom. - Du piano ! Je suis un musicien, lui répondit il avec un léger sourire. Tu pourrais même m'entendre jouer, possiblement, lors d'un event, car je fais partie du groupe de musique classique de l'université. Cela dit, j'apprends encore...
Un craquement de branche morte attira soudain le regard de Chris qui se retourna aussitôt pour constater que les trois types qu'il avait mis au sol étaient de retour pour chercher vengeance. Instinctivement, il poussa doucement Liv à reculer derrière lui d'un geste du bras, et s'avança lentement dans leur direction. - Qu'est ce que vous faites encore là, messieurs ? Vous n'en avez pas eu assez ? - Je vais t'éclater ta sale gueule, Raven ! Cracha l'un d'entre eux qui avait ramassé un tuyau de plomberie un peu rouillé, certainement au sol, afin de s'en servir comme d'arme. - Vous n'avez pas envie de faire ça... Rétorqua le Corbeau d'une voix glaciale.
Le trio se déploya, entourant Chris de façon stratégique: un en face, et un de chaque côté. - Personne ne pose la main sur nous ! Et surtout pas un musicien à la con, comme toi ! Le type armé, situé en face, tenta une attaque large que le brun esquiva avant de lui charger dessus: un coup de poing dans le foie, et il le désarma en lui tordant le bras, avant de finir par le frapper en plein visage avec sa propre arme. Le second type chargea sur l'étudiant mais il s'effondra après avoir été lui aussi atteint en pleine tête. Mais lorsque Chris se tourna vers le troisième... il avait pris Liv en otage et tenait un petit couteau sous sa gorge. - Ne t'approche pas de moi, ou je la tue ! - D'accord... Répondit Chris aussitôt avec une voix étrangement calme, compte tenu des circonstances. Du calme, ok ? Lache la, et barre toi. Je ne te ferai pas de mal, promis, lui dit il avant de laisser tomber son arme improvisée au sol en guise de bonne foi.
Derrière sa poker face habituelle, Chris mentait, évidemment. Dès qu'elle serait en sécurité, il lui ferait regretter son geste sans la moindre once de pitié. Mais cela, il ne pouvait pas le savoir. Il ne savait pas à qui il avait véritablement à faire... - Tu vois bien qu'elle est terrifiée... Laisse la tranquille... Elle a eu assez d'émotions fortes pour aujourd'hui... Le preneur d'otage hésita. Son regard vacilla entre sa lame et la jeune fille, puis il fixa à nouveau le jeune Raven. Il avait peur de lui. Qu'arriverait il s'il la laissait partir ? - Tu me laisseras partir ? - Ce n'est pas moi qui ai démarré ce conflit... rétorqua le brun d'un ton froid. - Tu ne réponds pas à ma question ! - Ca va, ça va... Je te laisserai partir ! Mais laisse la tranquille. Je veux que toi et tes potes, vous la laissiez tranquille. C'est clair ?
Un long silence s'installa entre les trois adolescents, et puis finalement, l'inconnu relâcha Liv en la poussant en direction de Chris. Ses bras retombèrent le long de son corps, puis: - D'accord... je ferai le nécessaire... Là dessus, il s'enfuît en courant en laissant ses amis inconscients, au sol.
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01.10.23 15:51
Une photographie ou un conflit ?
Je souris timidement à sa proposition.
"Le club photo me permet déjà beaucoup... Mais qui sait, peut-être qu'un jour je pourrais... Quand ça ira mieux..."
Je gardais mon regard rivé vers le sol. Quand j'irai mieux... Est-ce qu'un jour, j'y arriverai ? Est-ce qu'un jour, j'arriverai à surmonter tout ça ? Je n'en savais rien. Mais je faisais tout pour. La photographie et la danse m'aidaient beaucoup. Mais j'avais encore beaucoup de chemin à parcourir.
"Oh ! Génial. J'aimerai beaucoup t'entendre... si tu me le permets bien sûr. Et promis, je ne te demanderai pas si je veux te prendre en photo... On en apprend tous tous les jours, je suis sûre que tu te débrouilles très bien."
Je lui fis un petit sourire encourageant. Sourire qui s'évanouit bien vite quand j'entendis du bruit derrière nous et que, en suivant le regard de Chris, je vis les mêmes types que tout à l'heure. Mon cœur s'accéléra à nouveau alors qu'il me poussait doucement derrière lui, pour me protéger. L'atmosphère est pesante. Pourquoi étaient ils revenus ? Pourquoi fallait il qu'ils se battent ...? Je reculais instinctivement en regardant l'échange. Tout ça allait mal finir... Un petit cri m'échappa quand je sentis que quelqu'un prenait mes bras pour les mettre dans mon dos et qu'il posa un couteau sous ma gorge. Je sentis le métal froid qui s'appuyait contre ma peau. Des larmes se mirent à couler le long de mes joues.
"Chris...
- Ferme la !"
Le musicien se tourna vers nous. Je plantais mon regard terrifié dans le sien, glacial. Il était redevenu comme avant, comme quand il s'était déjà battu avec eux. Mais je n'avais pas peur de lui, il ne m'avait rien fait. Par contre, j'avais vraiment très peur de ce que l'autre pourrait me faire. Je sentis la lame qui s'appuyait à nouveau sur ma gorge lors de leur échange. Je sentis alors qu'elle avait légèrement entaillé ma peau et que quelques gouttes de sang s'en échappaient. Je fermais un instant les yeux alors que les larmes continuaient de couler le long de mes joues, silencieusement.
D'un coup, il relâcha mes bras et me poussa contre Chris. Je me cognais contre lui, mes mains sur son torse. Je reculais alors d'un pas, gênée.
"Je... Je suis désolée... Je ne voulais pas... te rentrer dedans..."
Je relevais mon regard vers lui, essayant d'essuyer difficilement les larmes, qui ne cessaient de s'écouler, avec mes mains. Je tentais de me calmer, essayant de retrouver un rythme normal de respiration. Mais je n'y arrivais pas. J'avais eu un trop plein d'émotions en très peu de temps.
"M... Merci, ça fait deux fois que... tu me sauves... Je te suis redevable..."