Fille numéro 1 - » Hé, les filles venaient voir par là
Fille numéro 2 - » Vous croyez qu'il est mort ?
Fille numéro 3 - » Mais non banane, il est juste assoupi
Fille numéro 4 - » Il est trop mignon, attention à ne pas le réveiller

Quatre lycéennes qui étudiait dehors, entouraient le brun, un sourire attendrie sur le visage. Car après tout quoi de plus normal que d'être éveillées aux sentiments en cet saison des amours et amants de l'été quand bien même ils touchaient bientôt à sa fin. L'une des étudiantes à la recherche du prince charmant, baignée dans une sorte de conte de fée, lui poka la joue. Si seulement ça pouvait être le destin, se dit-elle ? Mais qu'est-ce que vraiment la destinée ? Ne sommes-nous pas maîtres de nos propres origines, et ce fait de notre propre avenir ? Hélas non. Rien n'est un hasard. En tout cas, Sharon y avait toujours cru.

Sharon - » Bon il faut qu'on retourne étudier les filles, on ne va pas regarder ce prince charmant pendant toute la fin d'après midi non plus
Fille numéro 1 - » Tu dis ça mais t'en meurs d'envie !  
Sharon - » Je ne vois absolument pas de quoi tu parles ! fit-elle les joues remplies de rouge.

Oui...c'est le destin qui l'a fait rencontrer ce garçon de nouveau. Sans doute ne s'en souviendra t-il pas, mais elle, cette rencontre est ancrée dans son âme depuis maintenant des lustres. Constatant qu'elle était incapable de lui dire ce qu'elle ressentait pour lui, elle avait fini par écrire une lettre, puis après avoir vu Cullen avec lui, proche de lui, elle avait finie par la brûler et taire au plus profond ses sentiments. Depuis ce jour, Sharon ne l'a pas oublié, et rien ne pouvait aller à l'encontre de l'envie de le revoir. Et puis voilà....ce jour arriva finalement !

Fille numéro 2 - » Allô Sharon ? T'es encore dans les nuages ?
Sharon - » C'est rien, je repensais juste à...qu'il faut étudier les filles !
Fille numéro 2 - » Je reconnais un mensonge entre milles

Tout est si compliqué pour elle. Ce mélange à la fois d'admiration et de haine profonde envers la rousse Cullen. Si seulement elles n'étaient pas tombée amoureuses du même homme, cela aurait pu mieux se passer, mais malheureusement ce n'est pas le cas. Sauf qu'à présent, la donne avait changé depuis que Mirio, cet universitaire trop beau gosse était arrivé dans la vie de Lily Cullen. Et malgré tout ça, elle n'avait pas sauté sur l'occasion de s'approprier Chris Raven. Pourquoi ?
Peut être parce qu'au fond....elle sentait l'appel de détresse de Lily Cullen, le fait qu'elle soit sortie de l'hôpital il y a des mois l'interpellait encore. Sa rivale n'est pas une personne faible, et pourtant elle ne la reconnait plus.

C'est comme si une part d'elle avait disparue.

Fille numéro 4 - » Bon tu sais quoi on va te laisser, avec ton beau au bois dormant et puis tu nous rejoins plus tard.

Puis les quatre s'éclipsèrent avant qu'elle n'ait pu protester. Assise devant lui, elle détaillait les traits fin du visage de l'homme qui avait su faire battre son coeur après les déceptions de sa vie. Elle voudrait être proche comme Lily l'a été, mais plus encore qu'il le remarque même si elle sait que ça n'arrivera jamais...

La lueur de peur qui avait filé dans le regard de la lycéenne quand elle avait ressentie une poigne sur sa nuque, ne disparaissait pas. Est-ce pour cette raison que Lily...Non il ne faut pas tirer de conclusion trop hâtive. Évidemment qu'il a eu peur, il était endormi, et elle l'a dérangée dans son sommeil, qui plus est en tentant de lui voler un baiser, une chose qu'elle voulait faire depuis longtemps. Mais cela ne s'était pas passé comme prévu. Se massant un tant soi peu la nuque, toujours assise, elle regarda ce sourire de façade. Lui aussi semblait avoir changé...

Sharon n'aimait pas ce qu'elle voyait. Les blessures, l'angoisse dans ses yeux. Qu'avait-il bien pu se passer ? Mais le questionner sur sa vie privée. Elle n'en avait pas réellement le droit après tout...elle n'était pas aussi proche de lui que l'a été Lily Cullen. Encore une chose qu'elle lui avait décemment volée.

Sharon - » Non tu n'as pas à t'excuser c'est de ma faute....je voulais pour une fois...je....connaître ce que ça fait d'embrasser quelqu'un qu'on aime...

Mais cette relation ne saurait vivre, même en lui avouant la vérité aujourd'hui, rien n'y changerait. Trop de temps avait passé, et l'ombre de Lily Cullen planait encore tout au dessus, du brun. Il ne souriait pas, comme il lui souriait à elle. Il ne riait plus comme il avait pu rire avec elle. Cela fait mal de s'accrocher à cet espoir, qu'elle pourrait y changer quelque chose, mais elle savait que c'était un mensonge.  

Sharon - » Durant tout ce temps j'avais espéré pouvoir te revoir en tête à tête comme aujourd'hui, mais même si la concurrence n'est plus...je n'arrive pas à m'enlever de la tête...la proximité que tu as eu avec elle ! Alors c'est peut être fourbe de ma part d'avoir voulu profiter de ce moment de faiblesse...mais je me suis dit pourquoi pas après tout...

Sharon ne prononcerait pas son nom...comme s'il était interdit, comme si elle avait peur que cela changerait de nouveau le Chris qu'elle avait connue ce jour là. Alors juste dire "elle" suffirait amplement.

Sharon - » Je t'observe depuis longtemps Chris...ce n'est pas ton genre de t'endormir comme ça, d'être paniqué de la sorte...qu'est-ce qui t'arrives ? Je m’inquiétè pour toi tu sais, je veux que mon chevalier blanc que j'idéalise...aille bien...

Tenter le tout pour le tout, briser les quelconque barrières.

Elle s’y attendait bien sûr. Qu’il lui prononcent ces mots ne la surprend pas pour être tout à fait honnête. Mais peut être avait-elle imaginé un instant que la roue avait tourné en sa faveur. Hélas non, ce n’est qu’illusion…
La dénommée Sharon n’avait jamais eu aucune chance dans ses aventures amoureuses, alors pourquoi est-ce que cela évoluerait ?  
C’est précisément par dépit qu’elle acceptait les paroles de Chris Raven, sans émettre de se retenir sur cette formulation.

Sharon - » Dis plutôt que c’est parce que tu aimes Lily…je le savais de toute façon ! Avec elle tu es un autre, tu es rayonnant.

Se mordant les lèvres, elle vint faire taire tout autre commentaire. Qu’il lui dise non n’y changerait rien, et ne serait qu’un simple mensonge. Seulement la lycéenne n’arrive pas à s’enlever de l’esprit ce que le brun vient de lui révéler. Il compte partir ? Est-ce que Cullen est au courant ?
Et pourquoi est-ce qu’il est soulagé que cette dernière ait un petit ami ?
Décidément les hommes sont d’un compliqué. C’est inexcusable.

Sharon - » Attends…je rêve là ? Tu es soulagé que la fille que tu aimes soit avec un autre ?

Sans avoir le fin mot de l’histoire, Sharon savait qu’il ne pouvait pas s’en réjouir, mais après tout quelle importance comme il le dit, s’il compte quitter le pays ?

Sharon - » Tu devrais quand même lui dire ce que tu ressens…ce serait dommage de partir avec des regrets…si tu ne le fais pas pour toi…fais le au moins pour celle à qui tu viens de mettre un râteau…

Elle rit légèrement, mais la vérité c’est qu’elle est prête à s’effondrer en larmes, sauf qu’elle ne le fera pas devant son chevalier blanc « pas si blanc » que ça d’après ses dires. Mais voilà qu’une note moins joyeuse vient s’ajouter à cette équation déjà difficile à résoudre. Mirio arrive vers elle, un air un peu paniqué sur le visage. Et comment dire….pour que Mirio soit paniqué…c’est qu’il y a un réel problème.

Sharon - » Ha ben tiens quand on parle du loup…

Mirio ne reconnut pas Chris aux premiers abords, donc aucune agression ne viendrait de sa part, l’affaire était tout autre.

Mirio - » Excuse moi de te déranger, enfin de vous déranger, mais Sharon aurais-tu par hasard vu Lily ?
Sharon - » Cela m’étonne qu’elle n’est pas avec toi…normalement t’es assigné à toujours veillé sur elle depuis qu’elle est sortie de l’hôpital non ? T’a réussi à la perdre ? T’es vraiment pas possible Mirio
Mirio - » Hé je te permets pas mademoiselle ! Non vraiment tu ne l’as pas vue ? J’ai essayé de la contacter sur son téléphone, mais aucun signe de vie. Cela doit faire au moins 20 appels.
Sharon - » C’est pas mon problème ! C’est ta copine non ?
Mirio - » Mais comprend mon inquiétude s’il te plait….ce n’est pas son genre de disparaître comme ça de la sorte
Sharon - » Elle a peut être juste éteint son téléphone portable ?
Mirio - » J’espère que tu as raison…

Encore une fois, pour une raison inconnue, la jeune Cullen avait disparue. Certains esprits présents se souviendront de l’affaire Meunier. D'autres préfèrent l'oublier.

Ils avaient enfin mis la main dessus après tout ces mois.

Un des agents de Black Thorn avait grâce à une enquête approfondie trouvé le rapport entre celui qu’ils recherchait et l’affaire Meunier. En épluchant les connaissances, les interrogeant toutes, il avait réussi à tomber sur un prisonnier qui lui avait lâché par mégarde les informations qu’il souhaitait. Ainsi donc quelqu’un était venu lui rendre visite car il recherchait Meunier Laurent ?

En épluchant l’affaire, il s’était rendu dans l’appartement de ce dernier avait trouvé des traces de brûlures dans un évier servant dans un atelier photo. Il était également tombé dans son bureau sur des affaires personnelles appartenant à ses anciennes victimes. En piratant son ordinateur, il était tombé sur des mails qu’il avait envoyé à une certaine « Lily Cullen » récemment.
D’après les informations véhiculées par la presse, cette même jeune femme aurait été sa dernière victime, mais serait la seule à s’en être sortie en vie, bien qu’hospitalisée dû à des contusions et des blessures.

Impossible donc d’approcher cette jeune fille même en civil pour le moment.
Il a donc réitéré ses recherches de nouveau en se rendant sur l’ancienne maison familiale de Meunier, le lieu où le drame est survenu, maison emportée par les flammes, les objets à conviction et l’agresseur avec. Il ne pouvait rien en tirer si ce n’était des balles retrouvées parmi les cendres. Non identifiables bien entendu. Tout porte à croire que celui qui a voulu faire passer cela pour un accident ne souhaite pas qu’on l’identifie. Mais il n’est pas dupe, il y a forcément un fond de vérité quelque part.

Intelligiblement, il n’est pas difficile de faire le rapprochement avec tous les éléments qu’il possédait. Il ne restait donc plus qu’à attendre que ce soit propice.
Tel un traqueur vétéran, il décida de profiter des jours de repos qu’il possédait pour ouvrir un dossier concernant cette Lily Cullen car aujourd’hui il en est certain, elle est une pièce capitale pour piéger le fugitif. Il avait tout récupéré la concernant, il savait qui était sa famille, qu’elle était une ancienne idole connue sur internet qui a stoppé sa carrière du jour au lendemain à cause de son père qu’elle dénonçait comme menteur et manipulateur.
Que sa mère et elle s’était installées après avoir fui L’Irlande en Angleterre, et savait maintenant où elle étudiait. Il aurait pu faire un coup bas et s’attaquer à sa famille directement, mais il savait que cela compromettrait tout ses plans. Non il fallait juste qu’il fasse preuve de patience.
Lui et son escouade étaient les seuls au courant de tout cela.

Pourquoi en parler quand on veut renverser un gouvernement ?

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Homme louche - » Lily Cullen ?

La rouquine se retourna pour tomber sur un policier. Qu’est-ce que la police lui voulait encore ? C’était à cause de cette affaire de nouveau ? L’affaire était pourtant classée non ? Fronçant les sourcils, elle demanda à ses collègues avec qui elle étudiait de l’attendre tandis qu’elle allait vers ce dernier.

▬ Qu’est-ce que vous me voulez encore ? J’ai plus rien à vous dire…ça vous dérangerait de me foutre la paix pour que je puisse me remettre de ce traumatisme que j’ai vécu ?

Homme louche - » Veuillez m’excuser ! Nous comprenons que cela est difficile pour vous, mais nous avons encore besoin d’informations pour le dossier.
▬ Parce qu’il n’est pas clos ?
Homme louche - » Pas tout à fait, nous travaillons encore sur certains éléments, veuillez nous suivre je vous prie.

La rouquine soupira avant de suivre l’agent sans se douter de la fausse identité de ce dernier, mais ce qui la bloqua nette, c’est quand elle s’aperçut qu’il n’avait pas de véhicule de fonction, mais une énorme voiture noire avec des vitres teintées. Avant même qu’elle ne puisse réagir, elle se retrouva bâillonnée, un sac en toile mis sur sa tête, puis forcée à rentrer dans le véhicule dans lequel on la ligota.

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Jetée au sol sur un carrelage froid, on lui enleva le sac, puis le bâillon. Un homme en tenue de mercenaire assis sur un canapé en cuir lui faisait face, une cigarette allumée sur laquelle il tirait.

Inconnu - » Beau travail messieurs.

Il recracha la fumée qu’il avait stockée

Inconnu - » Lily Cullen, victime numéro 15 de Laurent Meunier…mais qui s’en est sortie indemne étrangement. La seule et unique victime encore en vie….

Il fit un geste de main pour demander à ses sbires de lui enlever le bâillon. La rouquine comprit instantanément qu’user sa salive pour crier ne lui servirait à rien. La pièce était d’un sombre, rien ne pouvait lui permettre d’identifier où elle se trouvait.

Inconnu - » Qui t’a aidé ?
▬ Qu’est-ce que vous me voulez ! Relâchez moi !
Inconnu - » Je vais être dans ce cas être un peu plus précis dans mes questions. Où est Corbeau ?

Corbeau ? Mais de quoi est-ce qu’ils parlent enfin ? Attend corbeau en anglais ça fait bien « Raven » non ? Ils cherchent Chris ? Elle déteste le mensonge et elle va devoir encore mentir pour lui ?

▬ Vous perdez votre temps ! Je ne connais pas la personne dont vous parlez !
Inconnu - » Ton regard te trahit ! Ne m’oblige pas à te torturer pour que tu parles…

Lily a peur, il est vrai, elle ne sait pas ce qui va lui arriver, mais avec l’expérience Meunier, elle est un peu plus rôdée maintenant. Soutenant son regard, elle ne démordrait pas.

Inconnu - » Soit tu as donc choisi la voie de la souffrance, ton insolence va te couter chère.

En un claquement de doigts, elle fut rebâillonnée et emmenée au sous-sol, avant d’être attachée en suspension par les poignets. Rien ne la ferait céder…
Du moins c’est ce qu’elle pensait...

Attachée tel un gibier, elle regardait avec effroi les objets de torture autour d'elle, avant de tourner son regard vers l'homme qui venait de lui dire qu'elle allait regretter sa décision. Ses remembrances la conduire alors vers des souvenirs lointains, ceux de son agresseur et de ce qu'il lui a fait subir psychologiquement. Non elle ne doit pas montrer qu'elle est terrifiée, cela donnerait à ces types qui l'ont enlevée. Lily ignore quel rapport ils ont avec Chris, mais ils risquent d'être très vite déçus quand ils apprendront que lui et elle ne se sont plus parlés depuis longtemps. Voir même presque couper les ponts à ce stade. Ce serait un manque de respect envers Mirio et les personnes qui l'ont soutenue de croire que Chris viendrait la sauver. Non c'est fini cette époque, elle se fera torturée, puis relâcher peut être et elle mènera une vie moyennement paisible. Pourquoi avoir peur de mourir quand on a plus rien à perdre ?

L'irlandaise s'en voulait de tout ce qu'elle avait pu faire subir aux gens, ses sauts d'humeur, ses airs méchants, ses paroles cinglantes, mais c'était trop tard pour les regrets puisque sa vie pourrait s'achever ici d'une minute à l'autre. Le type qui semble être le chef de l'escouade, la regarde d'un sourire presque trop singulier. Qu'allait-il bien pouvoir lui faire subir pour la faire parler ? La rouquine redoutait tout, elle sait que ce genre de type armé jusqu'aux dents n'irait pas de main morte. Bien qu'elle ne soit pas la cible principale d'après ce qu'elle a compris. Mais morte, elle ne leur serait d'aucune utilité si leur but était de tendre un piège et la lycéenne l'avait compris.

▬ Vous faites ça en vain ! Je vous l'ai dit je ne connais pas ce "Corbeau" dont vous parlez.

Inconnu - » Tu auras beau le nier, j'ai toute les preuves irréfutables qui me fait comprendre que tu as un lien avec lui...enfin tu parleras crois moi, je m'y engagerais...Il m'a échappé l'autre fois mais il viendra pour toi, j'en suis certain. Il ne se soucie de personne en temps normal, et pourtant...il s'est entiché de toi...
▬ Vous vous trompez ! Il m'a menti et manipulée depuis le début...
Inconnu - » Tiens donc tu ne nies plus que tu ne le connais pas ?...

Mince, il faut qu'elle arrête de dire quoi que ce soit, sinon comme elle ne sait pas mentir, elle risque de faire fuiter des informations et mettre le brun en péril, sauf que même s'ils sont en conflits, elle ne veut pas qui lui arrive quelque chose ! Bordel ce que c'est chiant d'être quand même encore amoureuse d'un type pareil...un menteur, manipulateur...pourquoi est-ce qu'elle ne peut juste pas l'oublier, elle a versé assez de larmes comme ça pour lui...
Après quelques ordres, ils finirent par relâcher légèrement la pression sur ses liens de suspensions, afin de lui mettre une sorte de capteur sur le doigt, relié à une batterie électrique...
Hélas elle craignait de savoir la suite. Il avait un boitier dans les mains, avec des ampérages dessus.

Inconnu - » Je répète ma question donc...où est-il ?
▬ Je....je ne sais pas !
Inconnu - » Mauvaise réponse

En l'espace de quelques secondes, après que son doigt ait donné la commande, un courant électrique frappa de plein fouet la jeune fille qui ne pu retenir ses hurlements de douleurs sous le sourire provocateur et les rires de son tortionnaire.

Homme 2 - » Vas y Molo quand même Kraüser...il nous la faut en vie...tu as tendance à te laisser aller ces temps ci...
Kraüser - » Je sais très bien ça ! Pas la peine de me le rappeler. Quand ce petit merdeux va se pointer, je vais lui faire payer de s'être moqué de moi de la sorte ! Il ne s'échappera plus je le garantis ! Ce soir je le bute....une bonne fois pour toutes.

On sent la rage dans ses paroles, la colère qui en émane est palpable.

Kraüser- » Mais cette fois....j'ai un argument pour l'obliger à capituler...je veux voir la rancoeur et la haine se déformer sur son visage, puis le désespoir quand il verra qu'il est incapable de faire quoi que ce soit pour protéger un être cher...et tu vas m'y aider....Lily Cullen....

Par la suite, il enchaina alors les décharges électriques, toujours plus fortes que les autres sans dépasser le voltage mortel. Cet homme digère très mal les défaites et il espère donc passer ses nerfs en faisant souffrir ses victimes.
Lily a l'impression que son corps est en train de se déchirer en milles morceaux, tellement la douleur est insupportable, lui suppliant d'arrêter, mais il ne le ferait pas tant qu'elle n'aura rien dit n'est-ce pas ?

Par chance ou par mégarde, ils avaient confisqué les affaires de la jeune femme, gardées dans une pièce, mais il n'était pas allé vérifier ses effets, et donc potentiellement un téléphone où elle peut se faire géolocaliser. Pourtant malgré qu'elle souhaite que ça s'arrête, elle espère au fond d'elle que Chris ne viendra pas...
Parce que même si les évènements ont créé une séparation, une distance entre eux, ça l'embête que ce soit encore le cas, mais elle tient à lui...bien plus qu'elle ne veut le laisser paraître.

Ne viens pas...je t'en supplie....
Ils vont te tuer....
Je refuse de te perdre....

Si seulement il pouvait l'entendre...

Prisonnière entre les griffes de ces mercenaires, souffrant comme jamais elle n’avait souffert, chaque décharge était comme un étau qui se resserrait petit à petit sur sa gorge. Et le pire dans tout ça, c’est que la position suspendue, ne lui permettait nullement de se recroqueviller sur elle-même pour supporter la douleur. Son nom n’est pas anodin quand on parle de « torture physique »
L’être humain n’a pas été conçu pour supporter ce genre de sévices. Et encore, cela aurait pu être pire, il aurait pu la mettre nue face aux regards des autres mercenaires qui se serait fait plaisir sur son corps d’une manière ou d’une autre. Au final, elle s’en sort plutôt bien.

L’armée n’est après tout pas inconnue dans les affaires de viols sur victimes. Et vu le regard de certains, c’était limite à vouloir se crever les yeux. Soudain, tout se stoppa, et un bruit retentissant sur du métal se fit entendre. Des conversations que la rouquine pouvait facilement comprendre étaient échangées par radio interposées. De tout son cœur, Lily espère que c’est juste la police, ou quelqu’un des forces de l’ordre, mais pas celui auquel elle s’attend.
Malheureusement pour elle, ce ne fut pas le cas.
C’était une personne…
Et elle ne pouvait se tromper sur son identité !
Pourquoi est-il venu ? Non ça ne devait pas se passer ainsi ! Elle s’était résignée à ne pas ressortir vivante d’ici, alors pourquoi est-ce qu’il vient encore lui donner de l’espoir…pourquoi est-ce qu’il surgit là où elle ne l’attend jamais ?
Pourquoi est-ce que l’angoisse commence à grimper au point de lui en tordre les tripes.

Va t’en !
Fuis Chris ! Par pitié !
………

Ici Michael. La cible a été abattue. Je répète: Corbeau a été neutralisé. C'est terminé.

Non…
Non…..c’est….impossible…
C’est un cauchemar par pitié ! NON !

L’écarquillement des yeux de la rousse, ses lèvres tremblantes. Elle refuse d’y croire ! Il est….Non…Il est mort… ? Pas encore une fois…
Son cœur s’accélère dans sa poitrine la faisant devenir martyre, comme si on lui avait planté des poignards. Et puis elle n’y peut échapper, sentant de l’eau salée inonder ses joues glacées. Encore une fois, elle pleure pour moi…mais ce serait probablement la dernière puisqu’il est…

Pourquoi…
Tout est de sa faute, il est mort à cause d’elle, s’il n’était pas venu…si elle était plus forte…si elle ne l’avait jamais rencontré, rien de tout ceci ne serait arrivé, du moins l’irlandaise essaye de s’en auto-persuader. Chaque images qu’elle a passé avec lui, défile dans son esprit comme une diapositive de sa vie. Si aujourd’hui elle s’est autant battue malgré tout les déboires de la vie, c’est parce qu’il…était à ses côtés…et maintenant il ne le sera plus jamais.

Complètement assommée par la nouvelle, abasourdie, tout résonnant comme un écho assourdissant, elle ne sent même pas ses liens se défaire, les menottes se resserrer sur ses poignets, et le glock posé sur sa tempe.

Kraüser - » Viens avec moi, on va aller lui dire adieu ensemble…

Elle tentait malgré tout de se débattre, même si inconsciemment elle n’en avait plus le courage.
Tout est fini…c’est la fin…

Arrivés dans la pièce, les yeux de la rouquine se pose sur le corps ensanglanté de Chris et ses larmes redoublent de plus belle tandis que Kraüser se complait dans ce spectacle des plus macabres et tire sur la chevelure de la rouquine pour l’obliger à ne pas s’en détourner.

Kraüser - » Regarde Lily Cullen, « ton sauveur » ne peut plus rien à présent.

Puis il s’adresse au fugitif

Kraüser - » Et dire que ce sont tes sentiments qui vont te faire courir à ta perte…

Il s’approche de lui, toujours le glock posé sur la tempe de la rouquine

Kraüser - » Alors Corbeau dis moi…qu’est-ce que ça fait de sentir la vie quitter petit à petit son corps sous les yeux de celle qu’on voulait protéger ? Tu as mal ? Tu veux que j’abrège tes souffrances ?

Un rire passe par sa gorge déployée

Kraüser - » Mais soudainement une idée me vient à l’esprit ! Je n’ai plus besoin d’elle pour t’atteindre alors pourquoi je devrais la garder en vie et la laisser partir quand je peux te faire encore plus souffrir en te montrant sa mort prématurée… ?

Il la fait avancer devant lui, lui tenant fermement les bras, posant l’arme chargée contre ses reins dans son dos.

Kraüser - » Mais je ne suis pas un salopard…je vais lui accorder le droit de te dire ses derniers mots avant…allez ma belle vas-y…dis lui les mots qui le blesse, qui vont le faire plonger dans le désarroi le plus total…dis lui à quel point tu le déteste…que tu vas mourir par sa faute…

La rouquine savait qu’un jour ce jour arriverait, elle y était résignée…et même si ce n’était pas la main d’un tiers, pour elle vivre dans un monde sans rien ressentir si ce n’est de la douleur…elle était déjà morte depuis longtemps…depuis ces 6 mois exactement.
Oui Lily pourrait lui dire qu’elle le déteste après ce qu’il lui a fait, après l’abandon qu’il a volontairement causé à son encontre. Mais elle n’en a pas la force…
Pour quelle raison vu que de toute façon, tout allait partir avec ses plus profonds regrets.

Peut être est-ce que le moment…le seul qu’elle aura pour tout lui dire ? Les lèvres encore tremblantes autant de température que de peur, elle décide lui dire ce qu’elle a sur le cœur.

▬ Chris…je regrette mes paroles que j’ai dit ce jour à l’hôpital…j’étais blessée dans mon amour propre car depuis que j’ai quitté l’Irlande je déteste le mensonge…à cause de mon père…mais j’ai fini par réaliser que si tu le faisais…ce n’était pas pour toi…mais pour protéger ceux qui t’entoure…et malgré mes valeurs…je n’ai jamais réussi à t’en vouloir…je pensais avoir versé toute les larmes que mon corps pouvait contenir quand tu es parti et que tu m’as abandonnée…mais il faut croire qu’encore une fois, là-dessus, je me suis trompée…

Kraüser - » Blabla c’est long abrège bon sang ! Roh les femmes je vous jure…

▬ La vérité, Chris, c’est que si je n’ai pas réussi à te détester…c’est parce que je t’aime…mais j’ai été trop lâche pour te déclarer mes sentiments car j’avais peur de tout briser…je pense que le moment est choisi de le faire maintenant…au moins je pourrais partir sans regrets…

Kraüser - » Comme c’est touchant…dommage que ça soit inutile…bien si tu as finis…à ton tour Corbeau…je n’ai qu’une parole et un honneur, je respecte les dernières volontés.

Lily pensait qu’en lui déclarant sa flamme, cela allait l’alléger, qu’elle se sentirait soulagée…mais bien au contraire cela pesa encore plus en elle. Entendre que ses sentiments ne sont pas réciproques, ne la surprendrait pas car elle y était déjà préparée depuis des années.

Tout allait s'achever ici et maintenant. Un tour décisif, les précipitant petit à petit vers les abîmes de la perdition et l'adage de la mort. Au moins maintenant il sait ce qu'elle ressent pour lui, il faut au moins qu'elle soit fière d'avoir accomplie cette étape. Dommage qu'elle ne pourrait jamais connaître la réponse, car même si ce Kraüser l'incitait à parlait, elle savait que Chris ne l'aimait pas, il l'avait toujours considéré comme une amie ou une petite soeur qu'il n'a jamais eue, et elle s'était contentée de ça jusqu'à aujourd'hui. Et même ici et maintenant il allait emporter tout ses secrets dans sa tombe. L'irlandaise savait que ses yeux s'était posé sur cette fille, celle qu'il avait vu au bal, qu'il avait embrassé. Et à ce moment là...malgré qu'elle s'était fait une raison, le brun avait réussi à alimenter les sentiments en la secourant pendant l'épreuve, en la sauvant des griffes de Meunier. Il a toujours été là où elle ne l'y attendait jamais. Lily avait eu envie de lui hurler avec haine que s'il aimait une autre fille, pourquoi est-ce qu'il mettait toujours sa vie en péril de la sorte pour elle...

Pourtant ce qu'elle allait apprendre ce soir retourna son estomac bien plus que la peur de potentiels effluves sans retour. Expérience ? Entrainé pour tuer ? Alors c'était vraiment ça ce qu'il lui cachait depuis le début ? - sans bien sûr admettre qu'il lui a encore menti -
Lily avait envie de crier qu'elle était désolée, mais ses mots se bloquaient dans sa gorge au point où ce qui suivit, ce retournement de situation la tétanisa. Voir des gens mourir ne lui faisaient plus rien après l'avoir vu abattu de sang-froid ces deux policiers. Tout s'éclaire pour elle à présent, comme si elle avait enfin la sensation de pouvoir quémander cette proximité qu'elle a toujours souhaitée.  

Chris pleurait, il lui disait de façon muette qu'il était désolé pour tout, et lui accorda un tendre sourire malgré la situation oppressante. C'est la première fois que Lily le voit dans cet état, qu'il révèle enfin cette part de lui même, qu'il relâche tout la rancœur et la tristesse qui l'incombait. Si seulement elle pouvait l'aider.
Mais de toute évidence la fin n'y était pas pour encore. Chris en avait décidé autrement, bien décidé à ce qu'ils s'en sortent indemnes tout les deux. Il retourna ce qui aurait semblé à un dénouement, tuant sans une once de sentiments tout ceux en travers de son chemin. Il est né pour ça se repétait-elle sans cesse. Il a été créé pour ça. Pas étonnant qu'il ne veuille approcher personne. Qu'il la mise en garde plusieurs fois. Et elle avait été si froide et si dure avec lui que ça la dégoutait d'elle même. Une détonation nouvelle, la faisant se retourner avec frayeur, pensant que c'était Chris qui avait été le receveur d'une balle. Mais il n'en fut point. Il s'avança vers elle, mal en point, et la rouquine dont les pas s'étaient stabilisés s'approcha de lui, avant de le prendre dans ses bras.

▬ Tu n'as pas le droit... de me mettre dans tout mes états comme ça...j'ai eu si peur pour toi...

L'irlandaise n'avait deviné que trop facilement que Chris avait bluffé concernant l'explosion mais toutefois ce tour de passe-passe les aura sauvés de cette mort prématurée. Bon et maintenant qu'ils sont en vie que faire...? Elle venait quand même de lui dire ce qu'elle avait sur le cœur en pensant ne jamais le revoir et passer l'arme à gauche. Les joues rouges, toute tremblotante, elle avait froid, elle était sous le choc également.

▬ Pourquoi...pourquoi es-tu venu me sauver encore une fois en sachant que tu allais mettre ta vie en jeu de nouveau...? Surtout après qu'on ne s'est pas parlé pendant 6 mois...Ils auraient pu te...

C'était impossible pour elle de retenir ses lacrymales, pas avec ce qui s'était passé, pas après avoir supporté et encaissé pendant tout ce temps. Pas après cette conversation qu'ils avaient eu à l’hôpital.
Il n'a aucune idée de l'état de détresse dans lequel elle a baignée jour après jour.