Le temps s'était comme arrêté. Tout ce qui m'entourait n'existait plus vraiment. Tout ce qui m'importait, c'était que ce petit lapin blanc aille mieux. Il était frigorifié, moi aussi, mais je ne voulais pas me déplacer tant que je n'étais pas certaine qu'il n'allait pas se faire mal en voulant s'échapper. Mais il restait là, blotti contre moi. La neige continuait de tomber à petits flocons, recouvrant le plaid, tâché par le sang de mes mains.
Combien de temps s'était écoulé depuis que j'étais sortie à la recherche de l'animal en détresse ? Je n'avais aucune notion du temps et pas de montre pour m'indiquer l'heure qu'il était. Peut-être que mon téléphone était quelque part sur moi, mais je n'osais pas bouger. Ou peut-être que je n'y arrivais pas avec ce froid. Le vent se fit soudain plus violent, me fouettant le visage, et la neige tombait bien plus en abondance. Qu'est-ce qu'il se passait ? Une tempête ? Et moi, j'étais dehors, sans aucun repère. Il fallait que je trouve un endroit où m'abriter, n'importe lequel. Personne ne savait que j'étais là, personne ne remarquerait mon absence donc personne ne viendrait me cherchait. Je devais me débrouiller toute seule.
Je réunis le peu de forces qu'il me restait, gardant le lapin blanc dans mes bras, pour me lever. Je n'allais pas le laisser dehors avec la tempête qui commençait à faire rage. Je me déplaçais difficilement, je ne voyais plus qu'à quelques mètres et je ne savais pas du tout où j'allais. Le vent soufflait si fort que je ne pouvais pas me repérer avec la musique que j'entendais quelques minutes auparavant. Mais j'avais repéré d'où ça venait donc je tentais de m'y rendre. La neige s'accumulait et je devais faire des pas de plus en plus grand pour réussir à avancer. Mon pied se prit soudain dans quelque chose que je ne réussis pas à identifier et je tombai dans la neige. Purée... Je tentai de me relever en hâte pour éviter d'avoir encore plus froid, si c'était seulement possible... Je crois que je m'étais tordue la cheville... Mais enfin, après quelques minutes à marcher péniblement, j'aperçus de la lumière.
"
Allez... Encore un petit... effort..."
J'avais si froid... Mais je ne pouvais pas abandonner, pas maintenant. Encore quelques pas et me voilà devant un chalet. Je grimpais les marches avant de pousser la porte pour m'y engouffrer. Je laissais la porte se refermer derrière moi avant de me laisser tomber à genoux. Je n'avais plus de force, j'étais frigorifiée et j'avais terriblement sommeil d'un coup...
"
Aidez... moi..."
Ma voix était faible, je n'étais même pas certaine que quelqu'un m'ait entendu. Je gardais le lapin d'une main, tandis que l'autre tenait encore le plaid, couvert de neige. Mes joues étaient rouge vif, tout comme mes doigts abîmés autant par les ronces que par le froid.