Elle s'était vraiment fait plus mal qu'il ne l'imaginait, si elle avait autant de difficulté à monter les escaliers. il était plutôt familier de ce genre de blessure : dans la danse, les articulations foulées, les tendinites, les élongations et autres désagréments physiques étaient plutôt commun, surtout au début. Et il avait, en plus, expérimenté un certain nombre de blessures auto-infligées pour éviter les cours de natation. Il était bien contente d'avoir laissé cette période de sa vie derrière lui et qu'on ne le force plus jamais à s'approcher d'une piscine.__________
Pour l'instant, l'essentiel était de sortir Liv de ses vêtements mouillés. Heureusement, une fois qu'elle fut au chaud et assise dans la chambre, elle put prendre le temps dont elle avait besoin pour se remettre à la fois du froid et des émotions. Il imaginait sans peine ce qu'elle venait de vivre : quand l'ouragan avait frappé, il était à l'extérieur avec une amie. Il l'avait ramenée, blessée, dans le gymnase pour se mettre à l'abri. Il en faisait encore des cauchemars. Le sang de son amie sur sa main, les coups désespérés sur la porte parce que le système de sécurité déréglé par la tempête la rendait difficile à ouvrir... Le soulagement du retour au calme - approximatif, vu que, quelques minutes plus tard, un de ses amis s'était pris un coup de guitare en pleine tronche - et le stress d'attendre la fin du cataclysme... Vraiment, c'était une expérience qu'il ne souhaitait à personne.
Les souvenirs affluaient tandis qu'il attendait adossé au mur et que le vent faisait rage à l'extérieur. Impossible de ne pas faire le parallèle. Il espérait quand même que ce serait la dernière catastrophe de ce genre qu'il vivrait, il n'était pas assez stable psychologiquement pour enchaîner les événements traumatiques.
Le cri que poussa Liv attira son attention, mais, comme elle ne l'appela pas, il préféra éviter d'entrer. La dernière chose dont il avait envie, c'était de rajouter le choc de se faire surprendre dans une situation ou une tenue embarrassante à ses mauvais souvenirs du jour. Il attendit donc qu'elle demande véritablement son aide avant d'entrer.
Il fronça les sourcils face à son problème. En soi, il pouvait l'aider à remettre sa chaussure, mais était-ce vraiment nécessaire ? Ils étaient à l'intérieur. D'un autre côté, s'il se passait quelque chose et qu'ils avaient besoin de sortir pour se réfugier ailleurs, mieux valait qu'elle ait des chaussures. Finalement, il se dirigea vers sa valise.
- Attends une seconde.Il fouilla jusqu'à retrouver son nécessaire de soin et en tira une bande. À défaut d'avoir une attelle, ça diminuerait la pression sur sa cheville et ça lui permettrait de marcher plus facilement.
- Donne-moi ton pied.Il allait lui faire un bandage rapide et efficace, et ensuite ils verraient pour cette histoire de chaussures. Ça serait plus simple de la remettre si elle n'avait pas mal à chaque fois que son pied se déplaçait d'un millimètre.