Curieuse, hein. La curiosité n'est pas un défaut, quoi qu'en disent les gens rasoirs. Au moins, elle teste des choses et elle s'amuse. En étant mal à l'aise, certes, mais elle s'amuse. Il faut bien tenter des nouveaux trucs de temps en temps, sinon la vie devient fade à mourir et ce n'est jamais une bonne idée d'atteindre ce stade. Ou peut-être que c'est juste lui qui est comme ça et qui ne supporte pas l'ennui.

» Beaucoup de monde, je sais pas, ça dépend de ta définition de "connaître". Mais bon j'ai déjà vu pas mal de têtes.

Qu'ils soient dans sa classe ou non, il reconnaît un certain nombre de visages sans forcément trop savoir où il les a vus. Comme le gars qui se débat pour que la petite blonde ne le force pas à sortir du lit, par exemple. Sa voix lui est familière, il a déjà dû le croiser quelque part, même si elle est... différente. A son âge, probablement quelqu'un qui a commencé à muer. Il est bien content d'avoir passé ce stade.

» Celui qui a la paille la plus longue doit relever un défi avec celui qui a la paille la plus courte.

Et en l'occurrence, sur ce tour, il n'a ni l'une ni l'autre. Dommage. Cela dit, petit côté amusant, c'est le Prez qui se retrouve avec l'une et sa partenaire de châteaux de sable avec l'autre. Est-ce qu'il fera une blague sur le fait que le Prez a une paille plus longue que lui ? Non, mais il l'aura pensée très fort.

» Mec, tu vois bien qu'elle insiste, sors de ton lit et viens jouer avec nous.

Il ne faut jamais dire non à une jolie fille qui insiste autant, surtout quand elle a de bonnes idées comme ça. Dire des mots doux pendant trois tours... Mais quelle bonne idée. Damen étire un petit sourire moqueur et se penche un peu en arrière et s'appuyant sur ses paumes posées derrière lui.

» Oui, tiens, Prez'. Un câlin c'est trop facile, montre-nous plutôt ton côté fleur bleue et fais-lui donc des compliments. T'es un dragueur de profession, il paraît, ça devrait pas être bien difficile pour toi.

Cette fois, les votes vont dans son sens. Parce que ce n'est pas trash ou violent, ou parce que ce n'est pas lui qui a proposé ? Allez savoir. En tout cas, l'idée est approuvée. Tant mieux, c'est déjà un degré de plus que le câlin, ça veut dire que la soirée avance dans le bon sens.

Oui, le pousser à dire des mots doux à quelqu'un pendant trois tours reste gentillet, mais il a bien compris avec les deux-trois tirages précédents que ses idées sont encore trop rudes pour les petits agneaux qui l'entourent. Ça viendra plus tard. Les gens montent en grade plus ou moins vite parce qu'ils veulent voir des choses amusantes sans prendre en compte l'éventualité qu'ils risquent eux aussi d'être victimes de leurs propres idées, et c'est comme ça que les situations escaladent. Ça tombe bien, c'est sa spécialité. Cependant, vu que c'est lui et la petite détective qui sont choisis au tirage suivant, il n'a pas son mot à dire en terme d'idées. Heureusement que la petite fouine de la radio locale ne se prive pas pour le faire.
On peut toujours compter sur les commères pour apporter du piment aux situations banales.

» Deal.

Il n'a même pas pris le temps de laisser les autres proposer un gage différent. C'est lui qui voulait que les choses montent un peu en grade, autant sauter sur les occasions qui se présentent, surtout que comme ce n'est pas lui qui a donné l'idée, les gens ont plutôt l'air d'approuver. Enfin, tous, sauf la seconde victime.

» T'inquiète pas, va. C'est pas si terrible.

Ça peut même être très intéressant dans d'autres circonstances. Visiblement, sa partenaire de châteaux de sable a plus de ressource qu'il ne l'imaginait. Avant que qui que ce soit ne puisse chercher une solution pour réaliser le gage en question, elle s'est déjà levée et a récupéré un foulard pour les attacher avec. Il sourit. Eh bah voilà, les choses commencent à devenir amusantes. Il faudra juste s'assurer que la petite détective ne meure pas d'une crise cardiaque avant la fin de la soirée.

» Pourquoi pas. Sinon j'ai aussi ça.

Il fouille dans le sac contre lequel il est un peu appuyé pour en sortir la paire de menottes qui était, à la base, associée à son costume d'Halloween. Et qui a eu bien d'autres utilités avant et après cette soirée, mais c'est une autre question.

» Pourquoi tu as... non, j'ai rien dit, oublie ma question.

Sourire en coin pour seule répartie, Damen attrape le foulard et pose les deux objets au centre de leur cercle improvisé. Puis il adresse un petit clin d'oeil à sa compagne d'infortune.

» Choisis.

Elle ou le reste du groupe, dans les faits ce qui compte c'est que le défi soit réalisé.

Quoi de pire sentence au monde autre qu'être en voyage scolaire, de s'emmerder et de se rendre compte que les démons qui hantent l'esprit à Londres n'ont pas été stoppés à la douane grecque ? Il n'en a aucune idée. Lui qui se pensait libre de ses tourments, au moins le temps du séjour, s'est rapidement retrouvé rattrapé par ce qu'il espérait avoir laisser loin derrière lui ; ses parents, ses études, son avenir, Dan et son influence bien trop aisée auprès des addictions les plus néfastes. C'est peut-être pour cette raison qu'il s'est empressé de trouver un dealer non loin de la pension dans laquelle le bon petit troupeau a établi son arrêt au sein de leur transhumance. Il lui a suffit d'attendre que les professeurs baissent leur vigilance -ce qui était obligé d'arriver- pour s'éclipser en douce et rejoindre le monde dangereux de la nuit. Pour les autres, c'est un étranger. En plus de ça, il n'est pas bien grand, ni imposant, la proie facile. Pourtant, il n'a pas peur et sait très bien comment se défendre. L'avantage d'avoir une gueule d'ange, c'est d'attirer les cons pour ensuite leur offrir un tête-à-tête avec un démon au cas où quelqu'un oserait tenter quelque chose avec lui. Il sait où frapper et n'hésitera pas à user de ses poings en cas de nécessité.

Pourtant, il n'en as pas eu besoin. L'échange s'est fait sans accro, bien que les regards affamés de certaines personnes en soif de chair et de sang sur son petit corps menu n'ont pas échappé à son analyse, sans pour autant y prêter une quelconque attention. En temps normal, il n'aurait pas dit non, ne serait-ce qu'à une fellation vite faite, bien faite dans une ruelle sombre, mais l'envie n'est pas vraiment au rendez-vous. Ses pensées font barrage et ça l'empêcherait de pleinement profiter de la situation.

Non, à la place, il préfère se procurer une cigarette aux propriétés apaisantes, presque narcotiques, ainsi que plusieurs bières locales à consommer tranquillement sur le chemin du retour et peut-être, avec un peu de chance, dans sa chambre s'il en reste encore une fois rentré.

La cigarette allumée avec l'aide d'un passant qui a bien voulu lui prêter son briquet, il commence à vapoter tout en s'ouvrant une des canettes qu'il s'est offert. Le goût est ignoble, mais c'est la seule boisson alcoolisée bon marché qu'il a pu s'offrir avec le peu d'argent qu'il a sur lui et surtout celle qui lui permet de rapidement entrer dans un état de désinhibition. Tout ce qui l'importe, en soi, c'est de semer le trouble dans sa tête afin d'étouffer les voix, les scènes qui se reconstituent presque à l'identique de celles s'étant produites dans la vrai vie.

Les cannettes s'enchaînent rapidement jusqu'à ce qu'il cherche à attraper la dernière goutte de celle mettant une finalité au stock qu'il possédait jusque là. Dans un état second, il regarde l'ouverture étant censée lui offrir un liquide qui refuse de sortir et en totale incompréhension, le voilà à secouer le cylindre métallique face à lui comme geste de vérification jusqu'à prendre conscience que celle-ci est définitivement vide. Une manifestation orale du mécontentement et retour à la cigarette qui menaçait de s'éteindre.

En titubant, il parvient à retrouver son chemin jusqu'à sa chambre, sauf qu'au moment d'ouvrir la porte en trébuchant légèrement, il reste à peu près statique face au nombre anormal de personnes présentes dans ce qui est censé être un dortoir réservé aux garçons. Il a l'impression que tout le monde le dévisage, ce qui doit probablement être le cas de certains. Cigarette fumante toujours à la bouche, il la fait rouler sur le côté et se saisit de la phrase prononcée lors de son entrée pour en faire un détournement plus que prévisible de sa part.

- Sinon, Jesse... tu peux... toujours bander tout court !

Elocution un tantinet affectée par les substances ainsi que par le fait qu'il tient quelque chose entre ses lèvres, Timaé se met ensuite à ricaner tout seul à sa propre "blague" avant d'essayer de regagner son lit sans perturber la soirée. Autant dire mission impossible en l'état.

Tout en extirpant la fumée d'un côté, il se saisit de sa cigarette pour prendre la parole, s'y reprenant à plusieurs reprises tant tout semble confus. Trop d'idées affluent à la fois et le peu de concentration qui lui reste s'occupe de sa marche afin d'éviter de se vautrer comme un pavé de saumon.

- Nan, mais c'bien... Continuez votre p'tit jeu, les jeunes ! Parce que j'vais vous dire, profitez en tant que vous l'pouvez encore... avant qu'on vienne vous prendre votre innocence pour brutalement la déchirer et vous la j'ter à la gueule. R'marque, c'est plutôt mon cul que j'préfère qu'on déchire...

Une autre vacherie balancée qui ne manque pas de relancer le jeune homme hilare tandis qu'il atteint son but et se laisse tomber sur le dos, sur son matelas, regard rivé vers le plafond tout en portant une nouvelle fois sa drogue à ses lèvres. Il ne saurait même pas expliqué ce qui fait le plus d'effet entre le joint et les bières puisque sa diction n'est pas aussi affectée qu'une personne complètement bourrée pourrait le vivre malgré cette sorte de lourdeur qui l'enveloppe.

Bon, bon, peut-être qu'il est allé un peu vite en besogne en acceptant du premier coup, mais c'était trop tentant. Ça pousse le jeu et les défis dans la bonne direction, celle qui l'intéresse vraiment et qu'il voulait à la base, et se retrouver attaché à quelqu'un c'est... léger. Pour ne pas dire que c'est presque son quotidien. Enfin, peu importe, maintenant que c'est fait, il reste le choix crucial : le foulard, ou les menottes. Vu la réaction de la petite détective, il y a peu de chance qu'elle fasse vraiment ce qu'il lui demande et qu'elle choisisse.

» Ecoute, les menottes ont beaucoup d'utilités différentes...
» On veut pas savoiiir.
» C'est elle qui a posé la question.

Il hausse les épaules. De toute façon, il n'avait pas l'intention de rentrer dans les détails, mais c'est drôle de voir les gens être mal à l'aise. S'il y en a une qui ne l'est pas, par contre, c'est la petite blonde de tout à l'heure, qui s'empresse à nouveau de répondre à la place de la concernée. Eh bah va pour les menottes, alors. Le foulard trouvera bien vite un nouveau rôle, parti comme c'est. Cette petite blonde est vraiment sa meilleure alliée pour la soirée.

» Boude pas. Vois ça comme une extension de mon costume d'Halloween.

C'est de là que viennent les menottes, après tout. Inutile de préciser que le costume en question - menottes comprises - est l'une des tenues des employés de son club, ça la mettrait encore plus mal à l'aise. C'est déjà un miracle qu'elle ait survécu à l'étape de base. C'est assez amusant, pour quelqu'un qu'il surnomme détective, de se retrouver attachée à lui.

» Je pense que vous avez la mauvaise cible, détective. Je ne suis pas le coupable que vous cherchez.

Il ricane en posant la clé à côté de lui. Allez, au suivant. Ça tombe encore sur le Prez' - décidément - et la blondinette s'empresse de trouver une nouvelle idée. Il l'aime bien, cette fille. Elle a la bonne énergie pour ce genre de soirée. Au commentaire que fait le brun qui vient d'entrer, dans un sale état, Damen ne peut retenir un rire... et sa propre réplique :

» Si seulement il en était capable, peut-être que ses petites histoires de coeur dureraient plus que deux semaines.

C'était facile, et mesquin. Mais si on ne peut plus profiter de l'entrée en scène d'un gars complètement défoncé pour balancer des piques, où est l'intérêt ?

» Tu ne viens pas jouer avec nous, l'artiste ? Trop peur de ce qui pourrait t'arriver ? Ou bien ce genre de jeu ne t'intéresse que si tu peux librement enlever tes vêtements ?

Petit clin d'oeil et il se recoiffe machinalement, entraînant le bras de la détective dans le mouvement.

» Ah, désolé.

Il ne l'a pas trop secouée, ça va. Mais il faudra qu'il y pense la prochaine fois qu'il voudra bouger.

Au fond, ça aurait pu être pire. Quitte à être attaché à quelqu'un, il préfère que ce soit à elle qu'à ceux dans la pièce qu'il a du mal à supporter. Il en voit deux, déjà ; deux qui ont été sélectionnés en même temps, d'ailleurs. Amusante coïncidence.

» Peut-être, mais c'est toi la détective. Ou alors c'est quelqu'un qui nous as joué un tour.

Ça reste encore doux, comme soirée. Ça ne devrait pas l'étonner ; on est sur des lycéens classiques d'Indarë, pas sur le genre de personnes qu'il a l'habitude de côtoyer. Pas de défi dangereux ou ouvertement provocateurs, juste des petits trucs presque mignons. Oui, c'est comme ça qu'il définit le fait d'être attaché à quelqu'un ou d'avoir les yeux bandés. Pas comme s'il faisait ça tous les trois jours, mais un peu quand même. C'est son quotidien.

Le jeu continue, jusqu'à ce qu'il tire à nouveau le bâton de celui qui doit réaliser un gage. Soumis à nouveau à l'imagination des autres, hein ? C'est tout l'intérêt de ce genre de soirée. Cela dit, la personne avec qui il a été désigné lui tire un sourire à mi-chemin entre le sarcasme et la grimace. Il a un peu de mal à se situer par rapport à ce type. Tout en lui le dérange, par principe.

» Il vient déjà de faire un gage avec le Prez', il y avait pas une règle de pas sélectionner la même personne deux fois de suite ?

Et si elle n'existe pas, il est partant pour l'inventer. Ce n'est pas que taquiner le petit blondinet qui lui sert de voisin le dérange, bien au contraire, c'est... autre chose. Un petit malaise, en sa présence. Il déteste cette impression de se regarder dans un miroir déformant, encore plus considérant que le garçon a les yeux bandés et qu'il ne peut donc pas croiser son regard, si différent du sien. Il déteste ressembler à ce mec. C'est dérangeant à un niveau viscéral.

» Je propose qu'on relance. De toute façon, le petit prince risque de préférer abandonner le jeu plutôt que de s'approcher à moins de deux mètres de moi.

Et encore, deux mètres, c'est presque un euphémisme. Il se rappelle encore de son expression quand il l'a touché, quand il s'est approché si près qu'il aurait suffi d'une impulsion pour que leurs lèvres se touchent, quand il a fini par l'embrasser sur la joue dans une ultime tentative de ne pas laisser percer autre chose que sa personnalité chaotique. Le choc et le regard brisé de quelqu'un qui ne sait plus quelle émotion ressentir et qui préfère temporairement toutes les laisser de côté. Damen a brisé quelque chose, ce jour-là, et il le sait très bien. Il est de bonne humeur, ce soir, il préfère éviter d'avoir à revoir cette expression.

Une soirée qui va bon train et qui se situe complètement à l'opposé de ce dont on l'habitue depuis sa tendre enfance. Déjà, les lieux. Pas que cette sorte d'auberge de jeunesse soit qualifiable de miteuse -bien que ce soit probablement ce que sa mère dirait-, mais plutôt que l'espace chambres à coucher est censé être représentatif de l'intimité la plus totale. Hors, dans le cas présent, garçons et filles sont mélangés, la plupart en sous-vêtements ou en pyjamas, et s'amusent à pratiquer des jeux transpirant l'adolescence et les hormones en ébullition à plein nez. Là encore, Jun ne se sent pas à sa place. Cette ambiance lui est si peu familière et les quelques regards discrets jetés sur son voisin de rue ne fait que confirmer ses pensées.

Tout, absolument tout les oppose, que ce soit en matière de goûts, de manières ou de façon de s'adapter à ce qui les entoure. Si le plus âgé des deux semble avoir embrassé la décadence avec une certaine passion, le plus sage, quant à lui, tend à s'aventurer d'un pas hésitant dans le véritable monde. Celui que sa mère aurait volontairement caché ou noirci pour des raisons qui lui échappent tout autant que la perte de prestige de Irridval junior.

A ses yeux, tous dans cette pièce sont une énigme des plus complexes. Et ce, sans exception. Si au premier abord, il ne participe pas ouvertement à la distribution de gages expressément destinés à alimenter les désirs vicieux de chacun, il n'en est pas moins complètement déconnecté. Chaque geste, chaque prise de parole, chaque évènement qui se produit en ce lieu est soumis à son radar. Entre les deux personnes menottées, celles qui se lancent des compliments forcés à tout-va et ceux qui sont collés ensemble depuis le début de la soirée -ou en tout cas depuis leur arrivée-, le jeune artistocrate déglutit de malaise.

Comment ces personnes peuvent elles se conduire de la sorte sans ressentir une quelconque gêne ? Sans être dévorées par les remords et les regrets d'avoir été plus loin que la limite qui leur avait été tracée ? Que penseraient leurs parents ou leurs proches en devenant témoin du débordement de leur comportement ? Cette pensée n’est que l’ultime preuve le séparant définitivement de ses camarades de classes, ou de manière générale, de ceux qui peuplent le bâtiment de l’école dans laquelle il est inscrit.

Mais à force de questions et d’incompréhension, on finit par attirer le malheur sur soi puisque son prénom est pioché parmi ceux des participants de la soirée, en binôme avec une personne prénommée Jesse. L’action devant en découler ? Se faire bander les yeux par ladite personne.

De prime abord, il ne sait pas trop comment réagir. Alors, la seule chose qu’il fait, c’est délicatement se redresser de son lit sur lequel il était jusqu’à présent allongé. Avec l’aide de ses mains délicates et soignées, il se place sur le bord de ce dernier, laissant ses jambes pendre dans le vide et légèrement toucher le sol du bout de ses orteils. Il lève un regard dans la direction du cercle formé non loin de l’endroit où il se situe, suffisamment brave pour affronter ceux de ses compairs et lâche timidement un soufflement du nez, toujours autant gêné par l’évènement.

- "Je… Je ne suis pas vraiment familier avec ce genre de pratiques. Que dois-je faire, exactement ?"

Comme tout droit sorti d’un conte de fée, ou d’une civilisation lointaine, les aveux de l’absence d’aisance par rapport à l’activité mise en application résonne entre ces quatre murs comme l’affirmation la plus indéniable qui soit de son appartenance à une tout autre couche de la société dans laquelle ils ont tous été plongés dès leur naissance. Une fois encore, il est complètement désarmé face à ce qui l’entoure, avec dans un coin de sa tête le duel perpétuel entre les paroles de sa mère et celles de son voisin qui, il le sait, doit jubiler de le voir dans une telle posture. Il préfère éviter de croiser son regard.

De toute façon, une personne en disgrâce ne vaut pas mieux qu’un batard. Il serait donc plus judicieux de ne plus prêter attention à ce genre d’énergumène.