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Un souffle de tentation [Solo]

Alix Scarønson
Alix Scarønson
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Alix Scarønson M1 |:| Chimie (SL)
M1 |:| Chimie (SL)
Genre : Homme/Garçon
Sexe : Masculin
Age : 21
Date de naissance : 30/07/2002
Taille / Poids : 1m93 / 80kg
Orientation sexuelle : C'est important ?
Situation amoureuse : "Les coups de foudre n'existent pas"
Famille : Frère jumeau de Rikissa, grand frère de Naev
Pays d'origine : Norvège
Nationalité : Norvégien
Messages : 436
Date d'inscription : 05/09/2022
Couleur(s) de parole : #9E1A12
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23.09.22 21:29
Rp terminé
B3 |:| Chimie (SL)

21 Janvier
2018
Un souffle de tentation

Rp Solo

L'IRS était une école étouffante. On essayait chaque jour de le débarrasser d'une addiction qu'il ne trouvait pas dangereuse, au point qu'il avait fait une crise d'épilepsie totale la semaine dernière, tout ça à cause de leurs vacances sous haute surveillance. Les psys, c'était pesant. Et histoire d'en rajouter, il était coincé en heure de perm. Il n'avait rien contre les cours (enfin, surtout les cours scientifiques), mais il ne voyait pas l'intérêt de mettre une heure vide dans leur emploi du temps. Pour "étudier", soit disant. Alix soupira. Au moins, son heure de perm était en commun avec celle des troisième année de l'IRS, donc il avait l'occasion de passer un peu de temps avec Hannah. Une des rares personnes de cette école à être assez intéressante pour qu'il veuille discuter avec elle régulièrement.
Bon, il n'y avait pas que ça.

Depuis quelques temps, il se sentait un peu... étrange, quand elle était là. Ou, pour mettre ça dans des mots un peu plus pragmatiques : elle lui plaisait. C'était peut-être d'être la seule avec qui il discutait vraiment et pas juste superficiellement, peut-être parce qu'il la trouvait jolie. Il faisait juste de son mieux pour garder ça pour lui.
Il s'efforçait juste de s'asseoir à la même table qu'elle pendant ces fameuses heures. Discuter en silence n'était pas toujours simple, mais c'était toujours plus faisable qu'à trois tables de distance.

Hannah était en pleine lecture. C'était souvent le cas, lorsqu'il arrivait ; il avait tendance à traîner des pieds et à arriver parmi les derniers dans ces heures, même en sachant qu'il avait de grandes chances de passer un temps pas si désagréable que ça. C'était pour le principe - et, un peu, pour ne pas se faire charrier par ses potes s'il allait avec trop d'entrain retrouver Hannah. Déjà qu'on lui faisait souvent pas mal de remarques sur le sujet... plus agréables qu'avant vu qu'ils avaient cessé d'insulter la jeune fille à tout va, mais à peine. Ça restait chiant.  Il l'écouta lire sa poésie à voix haute en posant sa tête sur ses bras croisés, sur la table, avant de hausser un sourcil à sa question.

- Tu as déjà aimé à ce point, Alix ?

Aimé ? Non. Que ce soit à ce point ou moins que ça. Les seules personnes à qui il était vraiment attaché, c'étaient ses sœurs, Rikissa en particulier. Mais c'était sa jumelle, la fleur bleue du duo, la rêveuse. Il était un peu trop cynique pour croire au romantisme.

- Jamais. Les sentiments ne m'approchent pas souvent. Et toi ?

Un instant, il se demanda pourquoi il lui avait retourné la question. Ce n'était pas systématique, pour lui, les "et toi" qui sont suite logique pour beaucoup de monde. Sa réponse l'intéressait, évidemment, mais de quel point de vue ? Savoir s'il lui plaisait ? Il y avait de meilleures manières de s'en assurer.  

- Je n'ai pas vraiment le temps de tomber amoureuse. Et les autres me voient comme un monstre, donc difficile d'imaginer qu'on pourrait m'aimer, non ? Mais j'aimerais bien. Pas toi ? Avoir quelqu'un qui sera toujours à tes côtés, toujours là pour toi, qui t'aimerait quoi qu'il advienne. Je trouve ça rassurant. Un peu effrayant, mais rassurant.

Un monstre... C'est vrai que c'était un terme qui revenait assez souvent quand Hannah apparaissait dans la conversation, et qui l'énervait tout autant à chaque fois. Elle n'avait rien d'un monstre, et seuls les idiots ne s'en rendaient pas compte. Ça faisait quand même une bonne concentration d'idiots dans la même école.

- Rassurant...

Il ne savait pas trop quoi en penser. Est-ce qu'avoir une personne au centre de son univers lui semblait rassurant ou effrayant ? Il n'arrivait même pas à l'imaginer, alors savoir si c'était une bonne ou une mauvaise chose...

- Je ne sais pas trop ce que j'en pense. Je dois être trop cynique...

Il était déjà difficile de s'imaginer aimer quelqu'un, avoir des sentiments, alors quelque chose de durable ? Il ne s'en pensait pas capable. Et il avait du mal à songer que quelqu'un pourrait l'aimer. Il n'avait jamais été spécialement appréciable, la plupart des nanas qui lui tournaient autour ne le faisaient que pour coucher avec lui, par intérêt purement physique, ou parce qu'il organisait des soirées. Alors des sentiments... Le mot sonnait bizarrement, dans sa tête. Comme si même sa voix mentale n'était pas appropriée pour en parler.

- Peut-être qu'il faut déjà avoir une idée de la chose pour pouvoir en rêver.

Il baissa d'un ton au milieu de sa phrase après un regard glacial de la bibliothécaire, qui les toisa un moment avant de revenir à ses occupations.

- Tu te trouves cynique ? Je n'ai pas cette impression... Ça te donne l'impression que tu n'es pas digne d'être aimé ?

Digne n'était pas vraiment le mot, il avait juste du mal à trouver ce qui pourrait être aimé chez lui. Il était trop terre à terre, trop réaliste ; la magie, les rêves, toutes ces choses qui faisaient pétiller les yeux d'une majorité de la population le laissaient indifférent. Sans sa propension aux mauvaises blagues et son goût pour l'insolence à outrance, il était à peu près persuadé qu'on le trouverait rasoir.

- Cynique n'est peut-être pas le bon mot. Mais j'ai toujours été un type très distant. Je m'attache très peu aux gens, alors qu'ils s'attachent à moi...
- Distant ? Mais tu t'attaches à des gens, non ? Tes soeurs, tes parents, tes amis. Je ne te trouve pas distant, juste... sélectif. Ce n'est pas un mal.

Ça dépendrait de la personne, sûrement. S'il tombait sur une nana pot-de-colle dans le genre de celle qui s'était gluée à lui à la soirée où il avait rencontré Hannah, il se passerait très fort des sentiments pour lui. Mais quelqu'un de calme qui n'irait pas lui sauter dessus et lui raconter sa journée d'une voix haut perchée et hystérique, quelqu'un avec qui il pouvait discuter paisiblement, peut-être que...
Est-ce que c'était vraiment le moment de penser à ça ?

- Tu sais, tu es loin d'être un monstre...

"Difficile d'imaginer qu'on pourrait m'aimer." Était-ce une pensée qu'elle avait souvent ? Il ne l'imaginait pas vraiment en recherche d'amour, mais il ne lui avait jamais posé cette question, après tout...

- Hm. Au contraire, je ne suis que ça. Mais tu n'as pas à prendre des gants avec moi, tu sais. Je sais que ma maladie fait peur. Tu es distant par choix, moi... je ne sais pas. On ne peut pas vraiment dire que j'ai choisi. Elle est là, c'est tout.
- Je n'essaye pas de te ménager, je suis juste honnête. Tu n'as rien d'un monstre.

Il fit rouler son stylo entre ses doigts. C'était sa façon à lui de faire semblant e travailler quand on venait le reprendre sur son temps passé allongé sur la table : il se redressait, gribouillait un truc sur une feuille posée à côté de lui, puis il replongeait en léthargie.

- Mais tu te trompes, je ne suis pas distant par choix. Je n'ai jamais vraiment réussi à m'attacher à qui que ce soit d'autre que ma sœur, et c'est parce qu'elle a toujours été comme une autre partie de moi.

Des amis, il n'en avait jamais vraiment eu. Aucun de ceux qu'il avait eu dans son enfance ne lui manquait, il n'était même pas sûr de se rappeler d'un seul nom. Pourtant, il avait passé un temps considérable avec eux, à rire, jouer, discuter ou s'amuser, mais ils avaient disparu de sa mémoire aussi vite que de la neige en été. Ses parents et Naev, il n'en avait jamais été très proche.

- Tu trouveras forcément quelqu'un. Tu es mignon, et intelligent, et tu as plein d'autres qualités. Tu n'auras aucun mal à trouver ta moitié.
- Mais est-ce que j'en ai vraiment envie ? La plupart des filles de cette école sont ennuyeuses à mourir. Ou superficielles. Ou les deux. Les mecs, pas mieux.

Rien de plus que des dragues rapides dont il ne se privait pas vraiment tant qu'il n'avait pas peur de tomber sur une glue vivante. Mais rien de bien transcendant.
Il y avait bien quelqu'un qui sortait du lot, mais...

- Ennuyeuses, hein... Je... Je ne peux pas les empêcher de l'être, mais je peux arrêter de te parler si je t'ennuie...

Il aurait dû s'attendre à cette réaction. A cette réponse. A ce qu'elle pense ça. Il redressa un peu la tête sans totalement la décoller de ses bras croisés sur la table et leva les yeux au ciel, mais il ne put pas ranger totalement un petit sourire désabusé.

- Je te le dirai jusqu'à ce que tu me croies, mais je ne te trouve pas ennuyeuse. Sinon je ne serai pas là.

S'il l'avait trouvée ennuyeuse, il aurait probablement choisi d'aller s'ennuyer tout seul plutôt que de rester ici. Mais il en était loin. Même quand elle ne parlait pas, il aimait réussir à croiser son regarder, à capter une expression. Quand elle parlait, simplement entendre sa voix ou écouter ses paroles, toujours plus sensées que les derniers potins du coin. Il enfonça un peu son menton entre ses bras pour cacher son sourire.

- Tu fais partie des rares personnes intéressantes dans cette école, après tout.

Il continuerait de lui répéter jusqu'à ce qu'elle cesse de se trouver ennuyeuse. Ou monstrueuse. Ou n'importe quoi qui ne correspondait pas à l'image qu'il avait d'elle. Il la trouvait... vraie, loin des faux semblants. Intelligente, jolie, avec une voix qui l'apaisait presque. Non, pas presque. Il laisse son stylo en relevant la tête pour l'appuyer sur sa main après avoir posé son coude sur la table. Etait-ce grave, ou bizarre, s'il avait simplement envie de la regarder ?
Wow, elle était vraiment trop mignonne quand elle rougissait. La pensée fusa dans son esprit avant qu'il n'ait le temps de la retenir ou de la saisir au vol et il sourit doucement, le bas de son visage toujours caché dans ses bras.

- Même... avec tout ça ? Tu me trouves intéressante mais... je ne suis même pas sûre que c'est moi, qui le suis. Parfois, j'ai l'impression que ma tête n'est pas que pour moi. Qu'il y a d'autres personnes. Je les entends... Comme la voix qui m'a poussée à venger mes parents...

La voix... Oui, elle lui avait un peu parlé de ça. De la maladie que les psys essayaient encore de cerner. Une forme de schizophrénie, a priori, mais il n'était pas assez versé en psychiatrie pour en savoir plus. Il savait juste que parfois, elle faisait des choses sous le coup de pulsions qui réfléchissaient à sa place. Mais c'était comme son épilepsie : une gêne qui serait là toute sa vie, probablement. Ça n'influençait que très peu son image d'Hannah.

- Et puis je suis loin d'être aussi intelligente que toi. Les choses que je sais sont... dangereuses. Les armes, la chasse, les poisons, entrer par effractions, tuer efficacement...

Elle s'arrêta en baissant la tête et il haussa les épaules. Un sourire aux légères teintes ironique remplaça celui qu'il cachait depuis un moment.

- Je sais aussi fabriquer du poison, tu sais. J'en ai même vendu pendant un moment.

Bon, pas vraiment. Il vendait surtout des drogues artisanales ou des créations à effets légers, du style nausée, pour les élèves qui voulaient sécher les cours, au collège. Mais selon la personne, les drogues pouvaient être vues comme du poison. Et ça n'enlevait pas le fait qu'il savait les fabriquer.

- Je serai presque curieux de savoir lesquels tu as fait, mais je pense que la bibliothécaire nous enverrait chez le psy aussitôt.

Elle répondit à sa question qui n'en était pas une. Une longue liste. Très longue. Trop longue pour son âge. Les poisons qu'elle avait utilisés. Ou plutôt ceux qu'elle avait étudiés. S'il l'avait bien comprise quand ils s'étaient rencontré, elle avait finalement opté pour une arme à feu. Pour "qu'il la voie".

- Cette maladie sera toujours là... Je pourrais blesser n'importe qui à cause de ça, je... je ne sais pas ce que je suis capable de faire...

Il remarqua la larme sur sa joue et un léger pincement lui serra le cœur. Il ne savait pas trop pourquoi, mais ça ne lui plaisait pas de la voir pleurer. Il haussa un sourcil avant de se redresser.

- Parlons d'autre chose. Tu as quelque chose de prévu ce soir ?

C'était le changement de sujet le plus aléatoire qu'il ait pu trouver, mais il n'avait pas trente-six milles solutions : quelque chose dans leur conversation l'avait fait pleurer, alors il fallait chasser la conversation. Tout simplement. C'était une logique élémentaire, mais il aurait pu trouver autre chose, comme nouveau sujet. Surtout qu'il n'avait pas la moindre idée de ce à quoi il pourrait l'inviter ce soir, justement.
Il avait juste dit ça pour faire la conversation, mais du coup... à moins qu'elle lui dise non, il faudrait qu'il songe à inventer quelque chose.

- Pas... vraiment.

Booon, elle n'avait pas réagi de manière trop étonnée à sa proposition complètement sortie de nulle part, c'était bon signe. Ça voulait dire que ce n'était pas trop bizarre, de lui poser cette question aussi soudainement.

- Tu veux faire quelque chose ? Si tu veux, on peut se mettre sur le toit. C'est calme pour regarder le ciel. Avec de quoi boire et de quoi grignoter, on pourrait être bien.

Ce fut  lui qui afficha une mine surprise. Il détourna le regard l'espace d'un quart de seconde parce que le mot "rendez-vous" venait d'apparaître subitement dans sa tête. Était-ce vraiment ce que c'était ? Est-ce qu'elle venait... de l'inviter ? Bon, techniquement parlant, c'était lui qui avait proposé le premier, mais l'idée lui tira quand même une sensation étrange. Ça lui faisait... plaisir. Étonnamment plaisir, pour être honnête. Comme si...

- Oui... pourquoi pas. Je dois pouvoir trouver de quoi tenir la soirée.

Il sentit ses joues s'échauffer à l'idée de passer toute une soirée seul avec elle et il passa une main sur son visage de la façon la plus neutre possible pour le cacher. C'était... inédit, de se sentir rougir comme ça. Il était peut-être en-dessous de la vérité en imaginant juste qu'elle lui plaisait.

- Tenir la soirée ? De l'alcool, tu veux dire ?
- Est-ce l'image que tu as de moi, Hannah ?

Il haussa un sourcil avant d'afficher un petit sourire malicieux. Pas vexé pour un sou, il avait employé un ton plus doux et ironique qu'autre chose et il finit par secouer doucement la tête.

- Je pensais plutôt aux trucs à grignoter que tu mentionnais.

D'un point de vue strictement pragmatique, ce serait bien plus simple pour lui que pour elle de s'en fournir, ne serait-ce que parce qu'il avait le droit de mettre les pieds hors de l'école. Certes, il n'était pas censé avoir d'argent sur lui, mais personne ne vérifiait jamais assez bien, et au pire vu que 'était seulement pour des snacks, Rikissa pourrait l'accompagner et l'aider à en acheter, s'il voulait vraiment garder sa couverture en place.

- Il faut juste qu'on trouve comment accéder à un toit...

Et aussi le moyen d'en redescendre, parce que dormir sur le toit avec elle... hm... c'était le genre de choses à ne pas penser s'il ne voulait pas rougir encore une fois.

- Tu n'as qu'à venir dans ma chambre, je sais comment faire, c'est facile, je pourrais t'aider. Tu n'auras qu'à dormir dans mon lit si tu veux, faudra juste faire attention le lendemain.

Sa réflexion logique fut soufflée en une seconde.

- Dans t...

Il ne savait pas ce qui le perturbait le plus. D'être invité dans sa chambre ou qu'elle lui propose de dormir dans son lit. Pas qu'il se fasse spécialement d'idées sur ses intentions - ce n'était pas le genre d'Hannah - mais c'était peut-être le naturel avec lequel elle l'avait proposé qui le fit buguer une minute.
Dormir aussi près d'elle c'était... hm...

- Tu n'as pas peur des rumeurs ? dit-il d'un ton légèrement ironique pour chasser sa gêne.

Tu perds pied, mon gars...

- Il y a tellement de rumeurs sur moi, je m'en fiche. Je fais ce que je veux. Ils peuvent dire ce qu'ils veulent, de toute façon je suis déjà un monstre et une tueuse folle, qu'est-ce que tu veux qu'ils disent de plus ? On s'en fout, non ?

Un petit sourire se dessina sur ses lèvres, chassant sa gêne pour une forme de fierté, ou d'admiration. Cette fille était vraiment fantastique. Indépendante, libre d'esprit, agréable, intéressante, jolie et... stop. Stop. On va s'arrêter là.

- Tu vois, c'est pour ça que je t'aime bien.

Il avait bafouillé sur le "bien", non ? On va dire que non, même si on fond de lui il était parfaitement conscient qu'il avait eu un instant d'arrêt de trop, même si ça n'était qu'une milliseconde.
Il était peut-être temps de réaliser.

Alix resta silencieux un moment, pensif. Était-il contradictoire à ce point ? Il avait l'air malin, à prétendre ne s'attacher à personne, pour ensuite...
Il la regardait trop. Détourne le regard, c'est bizarre d'avoir les yeux rivés sur elle comme ça.
Voilà. Ensuite, ça. Il la regardait sans y penser et se perdait à lister toutes les qualités qu'il pouvait lui trouver. Il passa une main sur son visage. Il avait besoin de réfléchir.

- Je vais chercher un livre histoire qu'elle arrête de me regarder comme ça, je reviens.

Il se leva en essayant de ne pas trop racler sa chaise au sol pour ne pas s'attirer un énième regard haineux de la bibliothécaire, puis il avança à pas lent vers les étagères pour faire semblant de chercher quelque chose à lire. Juste le temps de remettre ses idées en place, puis il retournerait s'asseoir plus sereinement.

Il y avait des sujets sur lesquels il était simple de réfléchir, ou plutôt simple d'avoir une réponse tranchée, et il y avait les autres – par exemple, le fil de ses pensées ou le fonctionnement de ses sentiments. Alix posa la tête contre le rayonnage. Comme il l'avait si bien dit un peu plus tôt, les sentiments, ça n'avait jamais été son truc. Ça faisait déjà un moment qu'il s'était levé, mais il voulait répondre à une simple question avant de rejoindre sa chaise : est-ce qu'il oubliait cette impression lancinante et faisait comme si de rien n'était, ou bien..?

La main qui se posa sur son bras lui tira un léger sursaut et il tourna la tête. Le visage d'Hannah s'imposa à son regard, brisant son dilemme instantanément.

- Alix ? Tout va bien ?
- Ça va... souffla-t-il en réponse.
- Tu es sûr ? Tu as pas l'air bien.

Il l’inquiétait. Evidemment : son comportement était loin d'être habituel, rien d'étonnant à ce qu'elle pense que quelque chose n'allait pas. Mais sa proximité avec lui n'aidait pas son coeur à se calmer, ni son cerveau à réfléchir posément. Quand elle vint prendre son pouls, sa main sur sa peau était comme une brûlure, agréable mais infiniment perturbante. Elle devait sentir le rythme indéniablement irrégulier de son coeur sous doigts, mais lui ne pouvait détacher son regard du sien, de son visage, de ses lèvres.
C'était la première fois qu'il se sentait comme ce qu'il était : un adolescent maladroit. A force de toujours agir comme plus vieux que son âge, il avait presque oublié.
Un petit sourire flotta sur ses lèvres. C'est vrai, après nous. Il n'avait que quinze ans, pourquoi se prendre autant la tête ? Il s'accorda une seconde de plus pour réfléchir en se baissant pour prendre un livre dans les étagères plu basses, puis il prit une inspiration pour se calmer.
L'appela d'un chuchotement pour qu'elle le rejoigne.
Décision prise, plus qu'à l'assumer.

- Alix..?

Quand elle approcha son visage, il se figea un instant ; mais elle s'arrêta à mi-chemin. Un petit sourire presque déçu fut la seule réponse qu'il lui offrit.
Puis il effaça le peu de distance qui les séparait, posa doucement ses lèvres sur les siennes, ferma les yeux. Pria, un peu, pour qu'elle ne le repousse pas. C'était... différent. Différent des autres. Cachés derrière le masque dérisoire de son livre, Alix sentit son cœur chavirer. S'arrêter, presque, lorsque leurs lèvres se séparèrent après un instant d'éternité.
Il n'avait pas envie de s'écarter ; pas plus de la mettre mal à l'aise.

- J'étais... J'avais tort en affirmant que je m'attachais à personne, murmura-t-il, un air incertain sur le visage.

Il avait peur. Non, c'était autre chose. un mélange d'espoir et d'appréhension. Il la regardait hésiter, rougir, une main incertaine sur les lèvres et lui, attendre, immobile dans ses doutes. Quand elle ouvrit la bouche, tout son être se crispa, cœur compris ; il avait si peur d'un refus qu'il mit un moment à réaliser qu'elle était en train de l'embrasser.
De...
Il ferma les yeux, le cœur battant. Ça voulait dire qu'elle était d'accord, non ? Qu'il... n'avait pas fait de gaffe ? C'était la première fois qu'il se posait ce genre de questions.

- Je... Je peux m'attacher à toi..? J'ai... le droit..?

Oui, mille fois oui, hurla son cœur. Mais il eut un mal fou à parler. S'exprimer correctement. Quand il réussit à prononcer un mot, il avait l'impression d'avoir une vois faiblarde.

- Oui... S'il te plaît...

Il prit sa main dans la sienne. Oui, elle en avait le droit. Il ne demandait que ça. S'attacher l'un à l'autre quitte à contredire totalement ce qu'ils s'étaient dit un peu plus tôt.

- J'ai hâte d'être à ce soir...

Son coeur s'emballa un peu. Regarder les étoiles... C'était vraiment quelque chose qu'il trouvait étrange. Pourquoi les gens considéraient ça comme romantique, exactement ? Il trouvait ça fascinant, mais ça n'en était pas romantique pour autant. Enfin... Peut-être. Peut-être qu'avec elle, ça pouvait l'être...
Et tu te prétendais insensible, mon chou.
Alix
paroles en #9E1A12
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