J'étais restée un peu après mon dernier cours de ce vendredi. Bizarrement, un étudiant avait des questions sur mon cours "d'étude biologique de la sexualité". Mais bon, j'ai vite compris la déviation et j'ai vite expédié cette conversation ennuyeuse. Pitié, laissez moi rentrer en paix dans ma demeure. Je veux juste retrouver mon mari que je n'ai pas vu de la journée. J'ai donc rangé rapidement mes affaires avant de me diriger vers la sortie. 16h30, le cours d'Alexandre finit dans 30 minutes, j'ai le temps de rentrer et de me rafraichir.
Je presse donc le pas en direction de notre havre de paix. Je n'ai eu qu'un seul cours aujourd'hui mais ils m'ont épuisé avec leur ignorance et leur capacité à ne rien suivre en cours. Alors je veux juste rentrer pour retrouver mes deux étalons. Mais j'ai un mauvais pressentiment. Je ralentis le pas en arrivant dans ma rue. Je sens qu'il y a quelque chose d'étrange.
En arrivant devant la maison, je vois que la porte est ouverte. Je fronce les sourcils. Ce n'est pas normal. J'ai correctement fermé derrière moi en partant tout à l'heure et il n'y avait personne dans la maison, les domestiques étant en repos le vendredi. Je sors rapidement mon téléphone pour prévenir mon époux.
"Je crois qu'il y a un intrus chez nous. Je rentre pour m'en occuper. Ne tardez pas, on ne sait jamais..."
Je pousse délicatement la porte, pose mon sac, referme la porte puis dégaine mes aiguilles. Je retire rapidement mes talons pour rester discrète. Je marche doucement, observant chaque recoin de ma maison mais je n'entends rien pour le moment. Il n'y a rien à signaler au rez de chaussée. Je jette un œil dehors et aperçois Diablo et Libertine au loin. Je me détends en voyant qu'ils vont bien.
Je me dirige vers l'étage et cette fois, j'entends quelque chose. Il y a donc bien quelqu'un chez nous. Je garde bien fermement mes aiguilles dans mes mains, prête à les utiliser. J'entre dans notre chambre et vois un homme qui fouille dans ma commode.
"Que faites vous là ?"
J'avais dit cela d'une voix sèche et dure. Il n'a pas choisi la bonne maison à cambrioler celui là. Il se retourne vers moi, mains en l'air, dont une avec une arme, et je lance une de mes aiguilles qui vient se planter dans sa main. Le hurlement qu'il pousse m'arrache un sourire. Mais le bruit sourd ainsi que la douleur que je ressens au niveau de ma tête me font vite comprendre qu'il n'était pas seul. Je n'ai pas été assez prudente. Je sens un liquide chaud qui s'écoule le long de ma temps alors que je m'écroule sur le sol. Puis, c'est le trou noir.
Quelques minutes plus tard
Je me réveille avec une douleur qui me vrille le crâne. Qu'est-ce qu'il s'est passé ? Les pièces du puzzle s'assemblent. Le cambrioleur, le coup sur la tête, l'inconscience. Je me déçois d'avoir été aussi peu prudente. Je l'ai vite payé. Je regarde autour de moi et vois deux hommes, dont un avec la main en sang. Un sourire s'affiche sur mon visage. Je ne l'ai pas raté celui là. Je suis assise sur une chaise, les mains derrière le dos. Je bouge mes mains et soupire.
"Sérieusement ? Vous appelez ça m'attacher ?
- Ferme la ! Dis nous où sont tes bijoux la bourgeoise !"
Le professeur De Chatelet est fort exigeant depuis le début de la journée. Ses élèves de son cours de traduction vers et depuis l'anglais étaient à peine passables. Sans doute que la fin du printemps a fini par les épuiser... Alexandre a cependant presque pitié de ces élèves. Certains ont presque fait preuve de bonne volonté durant son cours et il a presque des scrupules à les noter sévèrement. Si ses étudiants ont bien essayé de négocier avec le noble professeur, c'était peine perdue, il est incorruptible. Arrivé à son dernier cours de la journée, sa patience était arrivée à son terme. Lors de son cours de communication en Français appliqué, les étudiants étaient mous, eux aussi. A croire qu'ils s'étaient tous passé le mot pour être d'un niveau déplorable pour faire terminer la semaine de Monsieur De Chatelet sur une note amère. Qu'à cela ne tienne, il était temps de mettre fin à ce cours.
Bien, cela suffira pour aujourd'hui. Tâchez de vous concentrer, j'exige un travail optimal pour la semaine prochaine. La chaleur ne doit pas être une excuse pour justifier la médiocrité de votre travail. Qui veut trouve un moyen, qui ne veut pas trouve une excuse. Ce sera tout, jeunes gens.
Il a pris congé d'eux pile au bon moment. Dix sept heures sonne. Enfin. C'est excédé qu'il prend ses affaires pour les ranger dans sa serviette en cuir. Il y a bien une petite étudiante pleine de bonne volonté qui essaie de converser avec lui, mais hélas, il n'est pas d'humeur à le faire avec la journée qu'il vient de passer. Elle fera son numéro de léchage de bottes un autre jour. D'une certaine façon, même si elle est bien plus agréable, cette étudiante a tendance à lui faire penser à sa belle-sœur. Ce qui n'est pas vraiment une qualité. Après tout, ce n'est pas pour rien qu'il a joué des pieds et des mains pour épouser la jeune Du Barrois plutôt que l'aînée, à l'époque... En parlant de son épouse, Alexandre constate qu'elle lui a fait parvenir un message sur son téléphone. Au vu de l'état excédé dans lequel il s'est trouvé, il a effectivement un grand besoin de décharger toute sa frustration au cours d'une session dans la chambre rouge, comme tous les vendredis. C'est alors qu'il lit le contenu du message, ce qui le fait hausser un sourcil.
Curieux scénario... Mais après tout, pourquoi pas ?
Ils n'ont jamais eu recours à des figurants pour leurs jeux intimes. Sans doute veut-elle pimenter leurs jeux plus qu'ils ne le sont déjà ? Il prend congé de l'étudiante bavarde et sort bien vite de la salle de classe. De toute façon, si elle désire lui parler en détail, elle sait le contacter par courriel pour toutes sortes de questions futiles sans queue ni tête auxquelles seule elle semble accorder de l'importance... Une véritable Cassandra Du Barrois seconde du nom. Bien qu'au vu de ses études, elle semble avoir un futur plus intéressant que celui de la belle sœur du professeur sévère... Bien vite, Monsieur De Chatelet rentre en sa demeure et constate que la porte a été ouverte. Il cerne le regard. Ça ne ressemble pas à ce que Madame De Chatelet lui offre lorsqu'il rentre de son éreintante semaine. C'est en entendant des bruits et des voix venir de la chambre qu'il se dit que son épouse innove pour les rituels du vendredi soir, ce qui le met en joie. Il empoigne dans l'entrée une de ses cannes qu'il a tendance à utiliser pour l'escrime ou pour punir Madame. Mais à croire que cette fois-ci, il risque de devoir s'en servir contre les figurants du jeu de rôles d'Olivia. Il gravit les escaliers marche par marche avant d'arriver dans leur chambre où il voit deux hommes. L'un d'entre eux fouille dans la commode de son épouse alors que l'autre semble essayer de torturer sa prisonnière, assise à une chaise. D'ici, il voit à quel point ils sont des amateurs dans leur rôle de ravisseurs. Peut-être voulait-elle tenter d'être la demoiselle en détresse libérée par son héros ? Après tout pourquoi pas ? Il entre dans la chambre et intervient alors dans la conversation.
Ma chère ? Oh, j'étais dubitatif quant à votre scénario, mais en vous voyant ainsi accompagnée de deux solides gaillards, tout de suite, il me paraît bien plus intéressant...
Il cerne le regard en constatant la présence des aiguilles de son épouse à terre dans la chambre. Jamais elle n'aurait délibérément laissé un cadeau de son mari négligemment posé à terre sans un minimum de soin. C'est là qu'il déduit que ce ne sont pas des figurants, mais bel et bien de réels cambrioleurs. L'un d'eux est blessé, certainement par Madame De Chatelet qui... Saigne ? Alexandre, à cette vue sent la colère monter en lui. La rage gagne ses veines. Comment ont-ils osé s'en prendre à sa femme adorée ?! Son épouse, sa princesse, sa précieuse amoureuse si parfaite, agressée par des déchets humains ?! Il ne lui en faut pas plus pour réveiller en lui une colère noire, faisant s'abattre la canne d'un coup sec sur le crâne de l'homme le plus proche de lui, le faisant s'écrouler comme un sac de riz. Les yeux injectés de colère, le professeur pointe son arme sur l'autre homme qui retient Madame en otage.
Je constate que vous n'avez pas prévu de dérober le tableau...
Il fait bien entendu référence au tableau de Cassandra qu'elle avait fait faire pour lui afin de lui offrir. Aujourd'hui, il sert de défouloir à Madame. Il risque également de finir par servir de cahier des charges pour transformer le visage du cambrioleur en quelque chose de méconnaissable. Il s'adresse un instant à son épouse, l'air inquiet alors qu'il tient en respect l'homme qui a osé porter la main sur elle.
Vous ont-il blessée ailleurs, ma chère ?
@Indarë
02/06/2023
J'ai des goûts très particuliers. Vous ne pourriez pas comprendre.
Alors que je me réveillais de mon inconscience, j’entendis du bruit au rez de chaussée. Léger, à peine perceptible, mais moi, je reconnais ces bruits. Mon époux venait de rentrer, et l’heure de l’horloge me le confirma. Mes agresseurs, en revanche, ne se sont rendus compte de rien. Par contre, quand Alexandre arriva dans la chambre, ils s’arrêtèrent et le regardèrent tous les deux sans comprendre ses paroles. Je tournais ma tête vers lui en riant. Il pensait à un scénario alors… Intéressant. C’est peut-être une idée à garder si elle semblait lui plaire. Mais aujourd’hui, comme en témoignent mes aiguilles à terre et le sang qui coulait le long de mon visage, cela n’avait rien à voir avec nos rituels du vendredi soir.
D’ailleurs, en tournant la tête, il avait dû voir le sang car son expression avait changé du tout au tout. Je voyais la colère qui émanait de lui. Je savais reconnaitre ça en lui. On pourrait presque croire que ses yeux sont plus foncés avec son changement d’humeur. Le coup résonna dans la chambre, suivi du bruit sourd d’un corps qui tombait. Je le regardais à terre, amusée. Ils ne s’en étaient pas pris à la bonne famille. L’autre homme, dont la main saignait à cause d’une de mes aiguilles, s’était approché de moi. Sûrement pour se servir de mon corps comme d’un bouclier humain. S’il croit que ça va arrêter mon homme, il est déjà perdu d’avance.
« Oh, ce serait tellement dommage qu’ils le prennent… Sur quoi pourrais-je me défouler si ce splendide tableau disparaissait… »
J’avais insisté sur le mot splendide car je n’en pensais guère un mot. Ce tableau était horrible. En même temps, il représentait ma sœur donc il partait déjà mal. Mais il avait une toute autre utilité du coup. Je m’entrainais à lancer mes aiguilles dessus pour décompresser.
« Non, je vais bien, j’ai juste pris un coup sur la tête. »
Sa canne est pointée vers mon agresseur qui saisit tout à coup mes cheveux pour tirer ma tête en arrière et placer une lame sous ma gorge. Je souris. Ah la menace… Un moment exquis. Mais son lien était très mal fait et j’ai profité de sa proximité pour défaire rapidement le nœud sans qu’il ne s’en rende compte. Je balançais mes coudes dans son ventre, de quoi le faire lâcher prise et reculer un peu. Puis je me saisis de ma chaise avant de venir lui éclater dessus. Il tomba juste à côté de son acolyte. Mon regard, juste avant amusé, avait pris une teinte foncé, empreinte de colère. On ne me menace pas impunément.
Alexandre est en garde, prêt à frapper le second homme qui s'est attaqué à sa demeure et à son épouse, les yeux encore noirs de colère. Il n'est pas bon de s'attaquer à elle et hélas, ces deux voleurs n'ont décidé ni de cambrioler la bonne maison, ni de s'en prendre à la bonne famille, ni de le faire le bon jour. Olivia est dotée d'un sang froid exceptionnel car elle ne bronche même pas lorsque l'homme qui la retient en otage lui met un couteau sous la gorge. Elle a même relevé la plaisanterie sur le tableau de sa grande sœur. Mais elle le rassure sur son état, seule sa tête a été frappée. Si Alexandre n'est en rien heureux qu'elle ait été attaquée, il est cependant un peu plus serein en la sachant ainsi.
Vous m'en voyez soulagé, ma chère...
Mais l'homme qui voulait la menacer une fois de trop le regrette amèrement. D'un geste, Madame De Chatelet se libère de ses liens qui ne méritaient même pas d'être qualifiés ainsi par Monsieur qui n'aurait jamais insulté son épouse à l'entraver de la sorte, même en laissant place à l'improvisation lors de leurs jeux interdits... Olivia contre attaque et neutralise son geôlier avec une facilité qui ne fait même pas sourciller Alexandre, parfaitement conscient des compétences d'évasion de son épouse. Alors que le cambrioleur s'écroule à côté de son comparse, Alexandre pointe sa canne vers eux avec des remontrances bien plus incisives que lorsqu'il réprimande ses étudiants tire-au-flanc. Au moins, eux, ont encore la chance d'avoir le bénéfice du doute du fait de leur jeune âge...
Sachez une chose, abjects scélérats, vous paierez très cher cet affront ! Nul ne menace ma femme !
Sa dernière phrase résonne encore dans toute la chambre. La colère n'est pas redescendue. S'il sait que Madame De Chatelet n'a rien d'une demoiselle en détresse passive de contes de fées, il met un point d'honneur à veiller sur elle, à protéger sa femme comme on lui a appris à le faire et comme il l'aurait de toute façon fait. S'attaquer à son épouse, c'est s'attaquer à lui, à son nom, à sa déesse, et ça, il ne peut le tolérer. Elle a toujours été ce qui compte le plus à ses yeux et ce, depuis qu'ils sont adolescents, depuis qu'elle est venue le voir un soir sous une pluie battante pour lui confier son précieux étalon. Il s'approche de sa belle amante avant de passer son mouchoir en soie rouge sur sa blessure à la tête pour retirer le sang qu'elle a perdu. La vue du sang ne l'a jamais dérangé. Mais les choses étaient toutes autres lorsque ce sang était celui de Madame De Chatelet, transformant l'homme élégant et raffiné en un redoutable loup enragé. Dès lors que le sang d'Olivia est épongé, il sent déjà sa colère s'apaiser, redescendre, surtout lorsqu'il baise les doigts de son épouse dans un geste d'amour très intime bien à eux. Il peut même envisager de plaisanter au sujet du tableau.
Même un banal groupe de brigands minables ne veut pas nous déposséder de votre sœur... Un réel cas désespéré... Je me demande si cela serait lié aux trous, par hasard...
Il pousse un rire en se rappelant des circonstances dans lesquelles Cassandra Du Barrois a offert à son fiancé de l'époque, Alexandre De Chatelet, ce tableau la représentant, comme les nobles avaient l'habitude de s'offrir dans le passé, pensant cette idée intelligente et raffinée. Alexandre en était très touché. Il aurait cependant préféré que ce tableau représente Olivia dont la beauté lui plaisait déjà bien plus à l'époque, autant que les conversations, le talent pour la musique... Et tout le reste aussi, d'ailleurs. C'est alors qu'après quelques instants de baise-main, il reprend son calme. Son épouse est hors de danger, il est enfin détendu.
Bien. Appelons la police afin de les informer de cette tentative de cambriolage...
@Indarë
02/06/2023
J'ai des goûts très particuliers. Vous ne pourriez pas comprendre.
Nous tenons une conversation comme si de rien n'était. Son couteau sous ma gorge ne me fait ni chaud ni froid. Par contre, ils ont fait l'erreur de nous menacer nous. Ils ne sont clairement pas tomber sur la bonne famille. Les armes ne me font pas peur, je n'ai pas peur d'être blessée. Par contre, s'en prendre à moi devant Monsieur De Chatelet est probablement leur pire erreur. Je ne suis certes pas une demoiselle en détresse. Je sais me débrouiller, en général. Mais s'en prendre à moi devant lui, c'est prendre le risque de le mettre très en colère. L'un des deux en a déjà fait les frais. Le deuxième subira mon attaque.
La colère est encore présente dans mes yeux alors qu'ils sont à terre et que mon époux s'adresse une dernière fois à eux. Je souris à sa phrase. Je ne suis pas certaine qu'ils aient compris la moitié des mots utilisés. L'utilisation correct de la langue se perd, c'est dommage. Je me tourne vers mon époux et lis dans son regard sa colère et sa détermination. Il a toujours été ainsi avec moi et je dois bien avouer que j'ai toujours adoré ça. Il sait que je sais me défendre mais le savoir prêt à se jeter dans un combat pour ma défense, ça a quelque chose de très excitant.
Je le laisse nettoyer le sang de ma tête avec son mouchoir en soie rouge. Un contact doux me fait du bien. L'adrénaline redescend et je sens que ce coup a probablement été plus violent que ce que je pensais. Je souris lorsqu'il vient embrasser le bout de mes doigts. Ce geste d'amour bien à nous me rappelle à quel point je l'aime. Je ris à sa remarque sur le tableau de Cassandra. Mais alors que j'allais lui répondre, je ressens un léger tournis.
"Pardonnez moi... Je crois que j'ai besoin de m'assoir..."
Je me dirige vers notre lit et m'assois, une main sur la tête. Je ne dirais pas que j'ai un traumatisme crânien, mais je pense que je vais avoir besoin de repos. Mon intervention après mon coup sur la tête n'était sûrement pas une bonne idée. Je le regarde avec un faible sourire.
"Si ça ne vous dérange pas, je vais vous laisser vous en charger. Je répondrais à leurs questions si besoin, mais je sens que j'ai grandement besoin de repos."
Je prends le temps de respirer doucement. Je ne me savais pas si faible. N'ai-je pas assez manger ce midi ? Cette baisse de régime m'inquiète.
Le professeur De Chatelet avait laissé sa colère éclater et les deux malfrats au sol en ont fait les frais. Alexandre est un homme qu'il ne vaut mieux pas provoquer, contrarier ou offenser. En s'en prenant à sa maison, les deux cambrioleurs avaient déjà fait une erreur. Mais en s'en prenant à son épouse, ils avaient signé leur arrêt de mort. Sur ce point, Monsieur De Chatelet est impitoyable. Sa femme est sacrée et tout ce qui l'offense l'attaque également dans le même temps. Madame De Chatelet s'assoit sur leur lit, quelque peu désorientée par une telle incartade. Alexandre ne peut s'empêcher d'être inquiet pour elle. Olivia Du Barrois a toujours été une jeune fille, une adolescente et une femme solide, maintenant qu'elle est Olivia De Chatelet, Alexandre s'inquiète encore plus pour elle. Il l'aide à s'asseoir et lorsqu'il évoque le fait d'appeler la police, elle délègue rapidement la tâche à son mari. Il acquiesce, posant une main sur sa joue de son épouse et dépose un baiser sur ses lèvres
Bien sûr, ma chère, restez assise et reposez-vous, je m'occupe de tout, mon aimée.
Il se lève et quitte la chambre armé de son téléphone et de sa canne ainsi que des aiguilles de Madame. Il ne faudrait pas risquer de voir les malfrats reprendre conscience avec les armes des De Chatelet à proximité pour faire passer un mauvais quart d'heure à Madame le temps de l'absence de Monsieur. Il compose le numéro et fait les cent pas dans le long couloir de l'étage le temps que le standard de la police lui réponde.
Bonjour, Professeur Alexandre De Chatelet à l'appareil. Je réside au 236 Baker Street. Je vous appelle pour vous signaler une tentative de cambriolage avec séquestration de mon épouse à mon domicile par deux individus. Oui, tout à fait, ils ont été maîtrisés. Parfait, nous vous attendons. Merci.
Une voiture arrivera dans quinze minutes à en juger par l'opératrice. Il sent cependant un besoin de boire assez urgent. Alexandre descend les escaliers aussi vite qu'il le peut afin d'atteindre la cuisine pour s'emparer d'une bouteille d'eau du réfrigérateur. Il se sert un verre qu'il boit cul sec sans élégance avant de regarder tout autour de lui les traces du passage des voleurs. Il cerne le regard, offensé, outré. Mais là où la colère ne suffit plus pour exprimer son état, c'est concernant la prise d'otage à laquelle sa femme a été victime. Elle est encore à l'étage, assise sur le lit alors que les deux cambrioleurs sont certes sonnés, mais il doit se charger de surveiller leurs invités surprise le temps que la maréchaussée accoure... Il remonte les escaliers, armé d'une bouteille d'eau fraîche à peine entamée, sentant la sensation de soif lui revenir. Mais si une autre personne doit bien souffrir de cela en ce moment même, ça doit être Olivia... Il ouvre la porte de leur chambre à coucher, bouteille en main et pénètre dans leur domaine.
Je vous ai apporté de quoi vous désaltérer, ma chère. Votre état me préoccupe grandement...
@Indarë
02/06/2023
J'ai des goûts très particuliers. Vous ne pourriez pas comprendre.
Je vois rarement mon époux se mettre en colère. Mais aujourd'hui, il était particulièrement remonté. Je me doutais que c'était dû à ma blessure à la tête. Mais j'allais bien. Enfin, je crois. Je devais bien avouer que mon moment de fatigue qui vient d'arriver d'un coup m'inquiétais un peu. Mais je préférais ne rien dire, je ne voulais pas inquiéter Alexandre. Mais je voyais qu'il s'inquiétait beaucoup. Il m'aida à m'asseoir. Il posa délicatement une main sur ma joue et m'embrassa. Je le laissais faire, cette attention délicate m'aida à penser à autre chose.
"Merci..."
Je le vis récupérer mes aiguilles au sol et il sortit pour passer son coup de téléphone. Je jetais un œil aux cambrioleurs par terre. Ils étaient pour le moment inconscients. Mais s'ils venaient à se réveiller, je ne pense pas que je serais capable de faire la même chose que tout à l'heure. Je l'entendis parler dans le couloir. Le coup de téléphone fut rapide, je me doutais qu'ils allaient arriver assez vite. Je l'entendis ensuite descendre les escaliers.
Soudain, je sentis que quelque chose n'allait pas. Je me sentis nauséeuse. Je me levais difficilement du lit pour rejoindre notre salle de bains en titubant. J'aimerai autant ne pas m'effondrer au milieu de notre chambre, à côté des deux cambrioleurs. J'arrivais à atteindre la pièce, juste avant que mes nausées soient plus intenses. Je me mis à vomir.
J'entendis la porte de notre chambre qui s'ouvrait à nouveau. J'imaginais qu'il allait encore plus s'inquiéter de ne plus me voir sur le lit.
"Je suis là..."
J'avais à peine terminé ma phrase que je me mis à nouveau à vomir. Oh bon sang, que se passait-il ? Etait-ce à cause du coup que j'avais pris sur la tête ? Il n'avait pourtant pas été aussi violent... Sentant que m'entendre et me voir dans cet état n'allait pas le rassurer, j'allais essayer de l'apaiser.
"Je vais bien, ne vous inquiétez pas, ce n'est rien..."
Je n'étais pas certaine d'arriver à le convaincre. Rien n'allait dans le sens de ma phrase. J'étais certaine que, de l'extérieur, je devais être dans un sale état.
Le sang d'Alexandre ne fit qu'un tour dans ses veines avant de se mettre à bouillir. Lui qui s'attendait à voir son épouse assise sur le lit conjugal était finalement dans leur salle de bain. Il s'attendait à ce qu'elle ne bouge pas, ne sollicite pas son corps. Alerté par les paroles de son épouse, il se précipite pour la rejoindre, la voyant fort mal en point...
Oh, Olivia...
Alors qu'elle sentait une nouvelle fois sa tête s'attirer instinctivement vers la cuvette d'ivoire, Alexandre retient ses longs cheveux noirs et les maintient en arrière afin qu'ils ne la dérangent pas et ne se fassent pas souiller. Il ne peut pas faire grand chose de plus en ce moment, se contentant simplement d'être là et de prendre soin d'elle du mieux qu'il peut.
La police arrivera dans quelques minutes. Nous vous emmènerons à l'hôpital dès que nous le pourrons...
Elle avait beau lui dire qu'elle allait bien, son état semblait plus nuancé que ce qu'elle voulait bien affirmer. Il était absolument hors de question qu'il la laisse dans cet état sans rien faire. Ayant attendu que son épouse se redresse pour reprendre son souffle et tenter de calmer ses vertiges, il lui tend la bouteille d'eau qu'il avait prise plus tôt. Il n'aurait pas toléré de lui-même de rester passif devant une pareille situation...
Tenez, mon aimée. Un peu d'eau fraîche vous fera du bien...
Alexandre a toujours été aux petits soins avec son épouse et aujourd'hui ne fait pas exception. Il la pensait quelque peu déshydratée, mais il était en dessous de la vérité. L'eau qu'il lui a apportée peut en revanche apaiser sa gorge. Il ne peut faire beaucoup plus pour son épouse et il en est, hélas, le premier désolé. Il jette cependant furtivement à plusieurs reprises un œil vers les cambrioleurs inconscients, le regard cerné et méfiant. Heureusement que les forces de l'ordre sont rapides...
@Indarë
J'ai des goûts très particuliers. Vous ne pourriez pas comprendre.
J'avais toujours été forte. Je tenais tête à ma famille, j'en faisais baver à ma sœur. Je jouais les jeunes filles, puis les jeunes femmes fières. J'avais mon caractère et je l'assumais totalement. Et s'il y avait bien une chose que je ne laissais pas paraitre, c'était mes faiblesses. Alexandre était l'une d'elles. J'avais ma fierté, mal placée ici en l'occurrence. Lui dire que tout allait bien alors que ce n'était clairement pas le cas, un moyen de tenter de ne pas paraitre faible. Raté, évidemment, il était certain qu'il ne me croirait pas, vu l'état dans lequel je me trouvais.
Alors que j'aurai voulu qu'il s'éloigne, pour ne pas me voir ainsi, il s'approcha au contraire, afin d'éloigner mes cheveux. Oh comme j'aimais cet homme qui n'avait que faire des situations de faiblesse dans lesquelles je pouvais me trouver. Il était toujours présent pour moi, pour me soutenir.
"Désolée que vous ayez à me voir ainsi... L'hôpital ? Est-ce vraiment... nécessaire ?"
Nouvelle nausée, me faisant comprendre que, oui, je devais passer des examens. Je ne pouvais pas rester ainsi. Lorsque j'eus un moment de répit, je m'assis sur le sol de notre salle de bains, tête en arrière. Mon époux me tendit une bouteille d'eau que j'acceptais volontiers. J'en avais terriblement besoin.
"Merci..."
Ma voix était faible. Je soufflais un coup avant de boire. Le liquide frais coula dans ma gorge et me fit le plus grand bien. Je voyais qu'il était nerveux. Il guettait les cambrioleurs tout en vérifiant régulièrement mon état. Je posais une main sur son bras.
"Ne vous inquiétez pas, c'est passager..."
J'entendis enfin les sirènes de police arriver. La porte étant ouverte, ils purent monter pour arrêter les hommes encore allongés à terre. Je n'avais pas bougé, j'en était bien incapable. Mais, au moins, je n'avais plus de nausées. Mais je n'étais pas certaine que cela suffirait pour convaincre Alexandre de ne pas m'emmener à l'hôpital.
Le professeur De Chatelet est fort prévoyant. Il se refuse à laisser son épouse dans les ennuis et c'est pourquoi l'idée de l'hôpital lui paraissait bonne. Cependant, Olivia semble n'est pas très enjouée à cette idée. Il n'aimait pas non plus la voir ainsi et peut-être que l'hôpital serait un environnement un peu bruyant et bondé de médecins qui seraient intéressés par d'éventuelles complications dans les soins de Madame.
Si vous préférez, je peux appeler le cabinet du Docteur Green afin de savoir s'il peut vous recevoir en urgence, mais je tiens à m'assurer que ces scélérats ne vous aient pas blessée plus que ce que j'ai pu constater par moi-même.
Leur médecin traitant était quant à lui bien plus discret et savait bien s'occuper du couple. Alexandre s'en voulait presque de ne pas avoir pensé en premier lieu à lui pour s'occuper de son épouse. Elle n'est pas un phénomène de foire, elle n'a pas à être vue par des dizaines de médecins si ce n'est pas absolument nécessaire. Le docteur a toute la confiance de Monsieur De Chatelet et il pourra sans doute soigner Madame. Après tout, elle connaît assez bien son corps pour savoir ce dont elle souffre... Elle prend un peu d'eau fraîche afin de soulager sa gorge avant de poser sa main sur le bras de son époux afin d'essayer de le rassurer. Il la regarde dans les yeux un instant avant de souffler un peu.
Je l'espère, mon aimée. Je m'en voudrais s'il vous arrivait malheur. Je ne pourrais pas me pardonner de ne pas avoir pu veiller sur vous...
Il est vrai qu'un De Chatelet veille sur ses proches avec beaucoup de sérieux. Ce ne sont pas des choses à prendre à la légère. Olivia a beau être une femme très résistante et indépendante, Alexandre met un point d'honneur à lui prêter assistance dès que cela est nécessaire. Son épouse l'a toujours impressionné. Quand il pense qu'il a failli épouser Cassandra Du Barrois... La pauvre dame se serait retrouvée dans une très épineuse situation. Jamais elle n'aurait réussi à défaire ses liens et encore moins riposter. Elle aurait hurlé comme un goret lorsque le cambrioleur aurait ne serait-ce qu'approcher la lame de son couteau pour la prendre en otage, là où Olivia n'a pas bronché. La sœur aînée aurait fini par hurler si fort qu'il aurait glissé malencontreusement sur sa gorge tant il aurait été effrayé et lui aurait dans le même temps sectionné la carotide. Ç’aurait été fort dommage, un si malheureux et tragique événement... Mais il est sorti de ce scénario hypothétique mental par les sirènes de la police. Ça y est. Ils sont là. Alexandre compte mentalement les secondes que les agents de police mettent pour investir la demeure du couple De Chatelet. Il ne leur faut qu'une trentaine de secondes pour que deux agents pénètrent dans la chambre des époux où ils trouvent les deux malfrats inconscients. Alexandre baise la main de sa femme avant de se relever lentement pour signaler sa présence aux forces de l'ordre.
Bonjour messieurs, nous sommes là.
L'infortune dans laquelle le couple De Chatelet semble avoir été entraîné s'apprête à bientôt prendre fin. Monsieur reçoit l'un des deux agents alors que le second s'occupe de passer les menottes aux malfaiteurs. Bientôt, Alexandre pourrait à nouveau s'occuper de son épouse...
@Indarë
02/06/2023
J'ai des goûts très particuliers. Vous ne pourriez pas comprendre.
J'avais ma fierté, c'était certain. Mais je ne voulais pas l'inquiéter encore davantage. Et l'hôpital restait le meilleur choix. Il valait mieux que je puisse faire tous les examens nécessaires pour comprendre ce qu'il m'arrivait. Et chez le Docteur Green, il n'y avait pas forcément tous les équipements nécessaires.
"Non, vous avez raison. A l'hôpital, on pourra me faire des examens supplémentaires si nécessaire..."
Ma faiblesse ne m'empêchait pas de réfléchir. Et là, il en allait de ma santé, mais aussi du fait de rassurer mon époux. Je n'aimais pas le savoir inquiet pour moi. Je voulais qu'il soit rassuré, et qu'il puisse ainsi retrouver son air serein. Le docteur Green serait certainement plus discret et plus agréable plutôt qu'un hôpital bondé. Mais je crains qu'au vu de mon état, notre médecin ne soit pas capable de trouver facilement ce qui m'a mise dans cet état et me soigner. Il faudrait peut-être envisager de me recoudre. Je souris faiblement à Alexandre.
"Vous veillez parfaitement sur moi, très cher. Vous n'êtes pas responsable de cela. J'aurai dû être plus vigilante."
Les policiers arrivèrent finalement et il se leva pour signaler notre présence. Je n'eus pas la force de faire de même. Il partit discuter avec l'un d'entre eux alors que je repris un peu d'eau. J'entendis ensuite d'autres personnes qui montaient les escaliers. Je risquais un coup d'œil pour voir finalement des pompiers arriver dans la chambre. Je me rappelais que mon époux avait signalé que j'avais été séquestrée, c'était sûrement la procédure de vérifier que j'allais bien. Tant mieux, j'allais pouvoir ainsi être transportée à l'hôpital.
"Madame ? Nous allons vous prendre en charge. Pouvez vous nous dire ce qu'il vous est arrivé ?
- Je... J'ai pris un coup sur la tête. Et après mon réveil, je me suis débattue et après je me suis sentie faible et j'ai commencé à vomir.
- Merci pour ces informations. Nous allons vous transporter à l'hôpital pour vous faire passer des examens. Vous avez peut-être subi un traumatisme crânien."
Je les laissais m'installer sur le brancard et me mettre un masque respiratoire. Alexandre monta avec moi dans l'ambulance. Je ferais ma déposition quand je serais remise sur pied. Une fois arrivée là-bas, je passais pas mal d'examens, scanner et autre prise de sang afin de vérifier mon état. Une infirmière vont également me recoudre et je m'endormis ensuite dans ma chambre.
Je fus réveillée par la porte de ma chambre qui s'ouvrait pour laisser place au médecin en charge de mon dossier.
"Monsieur De Chatelet ? Tout est en ordre, je vous laisse aller à l'accueil afin de signer les papiers de sortie. Je vais faire les derniers petits tests afin de permettre à votre épouse de sortir."
Je regardais Alexandre sortir de la chambre et me reconcentrais sur le médecin qui prenait ma tension.
"Madame De Chatelet. Après tous les examens réalisés, nous avons pu constater qu'il ne s'agissait pas d'un traumatisme crânien.
- Alors pourquoi je me suis mise à vomir soudainement ?
- J'y viens... Madame De Chatelet, vous êtes enceinte de trois semaines."
Je restais sans voix. Enceinte ? Je posais automatiquement une main sur mon ventre. Nous allions avoir... un bébé ? Je ne pus rien dire de plus car mon époux revint dans la chambre. Je lui souris en remettant mes mains le long du corps. Je ne voulais pas qu'il l'apprenne ainsi. Je voulais lui dire... d'une autre façon.
Alexandre est vite rejoint par les secours lorsqu'ils pénètrent dans la chambre conjugale des De Chatelet. Ils ne perdent pas de temps avant d'emmener Madame au plus vite à l'hôpital. Monsieur ne les lâcherait pas d'une semelle, refusant d'être séparé de sa femme. Il fera sa déposition auprès des forces de l'ordre depuis l'hôpital si nécessaire. Alexandre passe une main dans les cheveux d'Olivia avant de lui parler.
Tout se passera bien, mon aimée, je vous le promets...
Il essaie sans doute de la rassurer, mais lui aussi par la même occasion. Alors qu'ils sont en route, il ressent le besoin d'être auprès de sa femme, de la rassurer et de se rassurer lui-même. Il exècre la voir dans un tel état et l'inquiétude le gagne, même si elle semble aller relativement bien. Sa précieuse épouse est son plus beau trésor et le voir ainsi malmené, abîmé, il n'en est pas question. Les médecins et les infirmières seraient surveillés de très près par le professeur et ça, hélas, il le sait, il fait un bien mauvais accompagnateur au point qu'il pourrait déconcentrer les médecins qui voudraient pourtant soigner Madame. Mais c'est plus fort que lui. Son épouse est sacrée pour lui, c'est sa femme, sa maîtresse, sa princesse, sa reine, sa déesse... C'est alors qu'une fois arrivés à l'hôpital, les secours amènent Madame De Chatelet faire passer toute une batterie d'examens et de tests. Monsieur n'est pas convié pour le moment, à son grand regret, mais il profite cependant de l'occasion pour interpeller le médecin qui entre dans la pièce où les examens auront lieu.
Prenez soin de ma femme.
Ce n'est pas une faveur. Ce n'est pas une question. C'est bien un ordre qui a été prononcé, même si la voix de Monsieur De Chatelet pourtant d'ordinaire très autoritaire lorsqu'il s'agit de donner des ordres était posée sur un ton courtois. Il n'est pas bon de manquer de respect à qui soigne l'être aimé... Mais Alexandre n'a pas le temps de s'ennuyer. Durant les tests auxquels il n'est pas convié, la police l'interroge, prend sa déposition qu'il décrit dans les moindres détails. Il a retrouvé la serrure de sa porte forcée, sa maison mise sens dessus dessous, son épouse séquestrée dans leur chambre, menacée et prise en otage et lui-même menacé par l'un des deux hommes qui était venu cambrioler sa demeure. Le couple De Chatelet a d'ailleurs beaucoup de chance d'être tombé sur un duo d'amateurs et de savoir se défendre. Les choses auraient pu tourner beaucoup plus mal...
Puis-je rejoindre mon épouse, maintenant, en avons-nous terminé, messieurs ?
Les agents acquiescent. Il les a informés au mieux et Madame ne pourra pas faire sa déposition rapidement du fait de ses soins qui n'attendent pas. Alexandre ne l'aurait de toute façon pas toléré. Il se rend alors de ce pas dans la chambre occupée par Madame De Chatelet. Il ne perd pas de temps pour embrasser ses cheveux. Le professeur l'observe pendant son repos, même si elle est bien vite réveillée par le médecin qui pénètre dans la chambre à son tour. Il confie alors à Monsieur la tâche d'aller signer les papiers pour permettre à Madame de quitter l'hôpital. Il hoche la tête et répond.
Parfait, je m'y rends de ce pas.
Il donne un dernier baiser à Olivia avant de quitter la chambre rapidement. Plus vite il va signer ces papiers, plus vite il pourra regagner leur maison, et oublier momentanément toute cette histoire. La standardiste est très aimable avec Monsieur. Sans doute lui a-t-on parlé de lui pour lui signifier qu'il s'agit d'un mari très préoccupé par la santé de sa femme. Il signe les documents après les avoir lus minutieusement avant de les rendre à la secrétaire qui les contrôle une dernière fois.
Votre femme a beaucoup de chance de vous avoir, Monsieur De Chatelet. Merci, Mademoiselle. Moi aussi, je suis très chanceux d'avoir une épouse aussi exceptionnelle qu'elle...
Il n'aurait jamais pu rêver d'une meilleure femme. Aucune autre n'aurait été capable de le rendre heureux comme elle le fait chaque jour. Il tourne les talons après avoir remercié la standardiste sûrement jalouse d'une telle attention d'un homme pour son épouse. Elle ne doit sûrement pas avoir la chance d'avoir un homme à ce point aux petits soins avec elle... Il regagne la chambre occupée par Madame qui l'interroge dès qu'il passe le pas de la porte.
Oui, ma chère, tout est en règle, nous pouvons y aller. Merci, Docteur, d'avoir pris soin de mon épouse.
Comme il le lui avait demandé. Ou plutôt ordonné. Il serre la main du médecin avant de prendre celle de Madame De Chatelet dans la sienne et l'embrasse sur le dos de la main, puis une nouvelle fois, cette fois-ci, sur les doigts, comme il se plaisait à l'embrasser depuis bien des années maintenant. Il escorte alors son épouse, marchant à son rythme et lui proposant son bras pour l'aider à avancer. Il est absolument hors de question de laisser sa femme marcher seule après qu'elle l'ait tant inquiété... Dès lors qu'ils ont quitté l'hôpital, Jenkins les attend devant avec la voiture. Alexandre n'apprécie pas solliciter ses domestiques durant leur jour de congé, mais hélas, les circonstances ont fait qu'il le fallait. Alexandre ouvre la portière et assiste Madame pour la faire rentrer à l'intérieur, dans une élégance qui le caractérise. Il la suit avant de fermer la portière et laisse leur domestique rouler jusqu'à la maison. Fort heureusement, le trajet ne devrait pas être trop long.
Vous m'en voyez confus, ma chère, votre message m'a alerté, mais pas de la même manière que j'aurais dû le percevoir...
Il aurait mille fois préféré que ce message soit l'introduction de leur jeu rituel hebdomadaire où Monsieur peut profiter de son épouse comme elle peut le faire tous les mercredis. Il s'attendait à ce que ce soit le début d'un jeu de rôles fort divertissant. Mais si seulement il avait su, si seulement il avait pensé à autre chose qu'à leurs jeux intimes, peut-être qu'il aurait pu faire quelque chose... C'était bien la première fois qu'un tel événement se produisait, mais pour Alexandre, c'était déjà trop.
@Indarë
02/06/2023
J'ai des goûts très particuliers. Vous ne pourriez pas comprendre.
Alexandre se précipita à notre suite lorsque les secours m'emmenèrent. Lorsqu'il passa sa main dans mes cheveux, je lui souris faiblement. Il s'inquiétait pour moi, cela se voyait. Il avait toujours été ainsi avec moi. Le pauvre, je n'étais pas du genre à rester tranquille, je lui donnais du fil à retordre niveau émotions.
"Tant que vous serez avec moi, j'irai bien..."
Il resta auprès de moi tout le trajet. Il ne voulait pas que nous soyions séparés. Il avait peur et je le comprenais. Je serais probablement dans le même état s'il était à ma place. Quoi que... J'aurai probablement un peu moins de self control que lui. Alors je ne dis rien, je me contentais de le regarder et lui sourire. Juste avant d'entrer dans la salle d'examens avec les infirmiers, je réussis à lui glisser un mot.
"Tout ira bien, ne vous en faites pas..."
J'étais entre de bonnes mains. Je fis tout un tas d'examens. Les médecins étaient vraiment inquiets par rapport à mon coup sur la tête. Un traumatisme crânien, ça peut être dangereux. Alexandre me rejoignit rapidement après que j'eus fini de passer tous mes examens. Je somnolais mais je sentis son contact. Je souris. Il pouvait devenir encore plus tactile avec moi quand il s'inquiétait. Non pas que ça me déplaisait, bien au contraire. Je trouvais cela adorable.
Il revint bien vite après avoir signé les papiers et je peinais à retrouver mes esprits après l'annonce qui venait de m'être faite. Je fus à nouveau reconnectée à la réalité en sentant mon époux qui embrassait ma main puis mes doigts. Sa petite signature depuis bien longtemps... Je saisis son bras après avoir remercié le médecin à mon tour. Je marchais plus lentement que d'ordinaire. A vrai dire j'étais préoccupée à présent que je devais prendre soin du petit être qui se trouvait à l'intérieur de moi.
Je vis notre chauffeur qui nous attendait et le saluais. Mon époux m'aida ensuite à m'installer en voiture. Je restais silencieuse un moment, soucieuse. C'était une nouvelle inattendue. Et je me devais de l'annoncer de la meilleure manière qui soit à mon tendre mari. Il allait être surpris... et heureux, je l'espérais. Nous n'avions jamais vraiment discuté de cette possibilité. Avoir un enfant, un héritier...
Je déposais ma main sur la sienne pour le rassurer.
"Ne vous en faites pas, tout va bien maintenant."
Je voyais bien qu'il était tracassé mais j'allais bien. Nous arrivâmes à la maison et il m'aida à descendre de la voiture. Je remerciais notre chauffeur de s'être déplacé lors de son jour de congé et lui dis qu'il pouvait rentrer chez lui se reposer. Je m'arrêtais un instant devant la porte, en voyant le verrou toujours cassé. Nous allions devoir nous occuper de cela...
Je finis par entrer, sous l'impulsion d'Alexandre. Je me débarrassais de mes affaires et me dirigea vers la cuisine pour me servir de l'eau. J'en profitais pour servir un verre à Monsieur, de son alcool préféré, un whisky.
"Allez vous installer sur le canapé très cher, j'arrive..."
Je bus mon verre d'eau avant de me diriger vers lui. Au passage, je mis un petit air de piano, doux, pour nous détendre tous les deux. Je lui tendis son verre et m'assis à ses côtés. Je jouais quelques instants avec ses cheveux. J'avais envie de le prendre dans mes bras, de le sentir près de moi. Je me contentais de glisser mes doigts sous son menton pour le tourner vers moi et venir déposer un baiser sur ses lèvres.
"Vous avez été incroyable aujourd'hui très cher..."
Il était temps. Je pris son verre et le déposais sur la table. Je me mis ensuite à califourchon sur lui mais plutôt vers ses genoux.
"Mon tendre époux, il faut que je vous annonce quelque chose..."
Je pris ses mains et vins les déposer délicatement sur mon ventre.
Monsieur De Chatelet observe Madame durant tout le trajet vers leur maison. Elle l'a beaucoup inquiété en l'espace de quelques heures. Mais maintenant qu'elle a reçu les examens et les soins par le médecin, Alexandre parvient peu à peu à être rassuré. Plus de peur que de mal, probablement, surtout lorsqu'on sait que le professeur a tendance à être aux petits soins et à facilement s'inquiéter pour son épouse. Mais cela a toujours été dans l'ordre des choses. Il a toujours été inquiet pour elle, même lorsqu'elle n'était pas sa femme, même pas sa fiancée, puisque même lorsque ce titre était, hélas, détenu par Cassandra, Alexandre était plus inquiet et appréciait plus Olivia. Les années passées en Angleterre par la jeune femme n'avaient rien arrangé, au point de leur faire entretenir une relation épistolaire intense. Une fois arrivé dans leur demeure, le couple se retrouve dans le salon. Madame annonce son arrivée sur le canapé d'ici peu, demandant à son homme de s'y installer. C'est difficile pour Monsieur de la laisser tranquille dans ce contexte, après l'avoir vue prise de nausées et saigner de la tête. Mais il tente de se contenir et obéit docilement à son épouse.
Je vous y attends. Ne tardez pas trop...
Il n'a tout de même pas pu s'empêcher de lui demander de faire vite, bien trop inquiet pour elle. Mais elle aussi s'exécute, offrant une ambiance apaisante, douce pour eux. De la musique de chambre, un verre de whisky et elle assiste à ses côtés. Elle a vraiment tout fait pour qu'ils puissent se détendre ensemble. Il la remercie chaleureusement, déposant un baiser dans ses cheveux aile de corbeau. Lui, incroyable ? Comme elle, après tout. Leur couple est parfait, c'est évident qu'il allait être incroyable. Mais il est cependant préoccupé par l'erreur de jugement qu'il a faite. Le message aurait dû être interprété autrement et il s'en voudra encore quelques temps. Il l'observe, le regard tendre, perdu dans ses magnifiques yeux, n'ayant même pas encore touché à son verre de whisky. Ils échangent quelques baisers, puis elle s'installe sur lui après lui avoir signifié qu'elle avait quelque chose à lui annoncer. Il lui sourit, heureux qu'elle parvienne à retrouver ses esprits et ses mouvements d'ordinaire.
Je vous écoute, ma chère.
Elle lui prend ses mains avec une grande douceur, ce qui ne manque pas de plaire à Monsieur. Avait-elle envie de passer un moment intime avec lui après leur mésaventure ? Alexandre n'en serait pas mécontent, il serait même très heureux d'honorer Madame De Chatelet, mais si tôt après avoir été blessée ? Mais la raison était totalement différente, même si elle y était étroitement liée... Elle pose les mains de son époux sur son ventre. Puis elle lui annonce une chose qui le laisse sans voix, bouche bée. Elle porte la vie dans son ventre. Voilà donc pourquoi elle était prise de nausées...
Plaît-il ? Vous voulez dire que.. ?
Le professeur peine à aligner quelques mots. Voilà bien une des rares fois de toute son existence qu'il bafouille, cherche ses mots, abasourdi par la nouvelle qu'Olivia vient de lui apprendre. Elle porte la vie dans son ventre. Elle porte leur enfant, celui qui sera l'héritier des familles Du Barrois et De Chatelet. Son visage s'illumine alors que ses yeux laissent échapper de solaires larmes de joie.
Oh, Olivia, mon aimée, c'est si merveilleux...
Il la prend dans ses bras et l'embrasse. Depuis leur premier baiser, il l'embrasse avec intensité et amour. Mais aujourd'hui, Alexandre laisse éclater sa joie, sa fougue, son bonheur. Ils allaient être parents. Olivia est enceinte. Il n'en faut pas plus pour que le sévère professeur de français pleure de joie. Son cœur s'illumine à cette nouvelle. Il allait devenir père et son enfant aurait la meilleure mère du monde. Il respire le parfum de son cou, de ses cheveux, de son vêtement. L'odeur de sa femme, incontestablement son odeur préférée est un puissant tranquillisant pour lui, d'ordinaire. Mais aujourd'hui, ça ne l'apaise pas. Il laisse la joie éclater en lui. Peut-être qu'il sera un peu moins sévère avec les devoirs de ses étudiants durant le week-end ? Peut-être même qu'exceptionnellement, il s'autoriserait à ne pas faire de corrections ? La journée avait si mal commencée, a failli se finir de la pire des manières, mais au final, la nouvelle qu'Olivia avait annoncée à Alexandre le fit relativiser l'ensemble de cette journée. Rien ne pourrait le rendre plus heureux que maintenant, en étant dans les bras de son épouse, et en devenant bientôt père.
Chaque jour, vous me surprenez, ma chère. Chaque jour, je crois que je ne pourrais être plus heureux. Et chaque jour, vous me prouvez que j'ai tort... Je ne peux rêver d'une meilleure épouse. Ni d'une meilleure mère pour notre enfant...
@Indarë
02/06/2023
J'ai des goûts très particuliers. Vous ne pourriez pas comprendre.
Je sens le regard d'Alexandre sur moi. J'espère qu'il est rassuré maintenant que nous sommes sortis de l'hôpital. Son inquiétude me touche beaucoup. Mais tout va bien à présent, il va pouvoir se détendre. Nous avons toujours été proches, même quand nous ne devions pas l'être. Notre proximité n'a fait que s'amplifier après mon départ pour l'Angleterre. Plus on voulait nous éloigner, plus on se rapprochait.
Lorsque l'on rentre chez nous, il peine à me laisser aller à la cuisine seule. Je lui fais un petit sourire pour le rassurer. Je n'ose imaginer à quel point ça a été difficile pour lui de me voir dans mon état. Entre les saignements et les nausées, de l'extérieur, ça devait être assez impressionnant. Je ne lui en voulais pas, j'aurai sûrement été pareille, peut-être même pire...
"Je ferais vite, je vous le promets..."
Je m'occupe de préparer mon verre et le sien avant de retourner le voir. Il dépose un baiser dans mes cheveux, délicatement. J'adore ces petites attentions... Ca m'aide à me détendre à mon tour. J'en ai bien besoin, au vu de ce que je dois lui annoncer. Il se laisse faire lorsque je m'assois sur lui et que je prends doucement ses mains. Je souris lorsque je le vois bafouiller. Cette nouvelle le laisse sans voix... Comme moi quand le médecin me l'a annoncé quelques heures plus tôt.
Des larmes s'écoulent sur son visage alors qu'il m'embrasse avec encore plus de passion que d'habitude. Alors qu'il glisse sa tête dans mon cou, je passe mes bras autour de lui pour lui faire un câlin, relâchant à mon tour mes larmes de joie. Nous allions devenir parents. J'étais certaine qu'il serait un très bon père. Un père très protecteur, aimant et aux petits soins avec sa famille. Comme il l'était avec moi depuis toutes ces années.
"Vous serez un merveilleux père, mon amour."
Cette nouvelle allait bouleverser notre vie. Et elle rendait cette journée plus lumineuse également. Lui comme moi en avions besoin.
"Mon aimé, vous me comblez de bonheur et cet enfant a de la chance car il va avoir un père extraordinaire. Je me sens tellement bien à présent..."
J'avais l'impression que cette mauvaise journée était derrière moi. Tout se tournait vers l'avenir à présent. Notre avenir.