Prigione per mocciosi, aka prison pour sales gosses
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Deux heures de colle. Chelsea soupira en rajustant son sac sur son épaule. Est-ce qu'elle était obligée d'y aller ? On risquait quoi si on séchait des heures de colle ? Plus d'heures de colle, peut-être. Tout ça parce qu'elle avait été "insolente" - un autre mot pour dire qu'elle n'avait pas apprécié la soi-disant démonstration d'autorité d'un prof qui avait le charisme d'une huitre bouillie. Et son allure. Et son odeur. Bref.
En tout cas, il n'avait pas apprécié qu'elle se barre de son cours parce qu'il avait trop voulu jouer les chefs, et elle se retrouvait avec des heures de colle auxquelles elle n'était pas sûre de vouloir aller. D'un autre côté, elle n'avait rien d'autre à faire de sa matinée. Ashley et Velvet avaient rendez-vous chez le psy donc elles étaient prises pour une bonne heure, peut-être plus, et Kate n'était pas là. Et franchement, entre passer son samedi matin dans sa chambre sans téléphone, dans la salle commune avec des gens qui l'insupportaient, ou en heure de colle où elle pourrait être tranquille et faire un peu ce qu'elle voulait, elle avait choisi le moindre mal. De toute façon, elle en avait marre que tout le monde la regarde bizarrement ou lui demande pourquoi elle s'était teint les cheveux en rose au début de la semaine, comme si "je m'ennuyais" n'était pas une raison valable.
Au final, elle alla donc à ses heures de colle. En trainant des pieds, d'accord, mais pas autant que si elle avait dû se coltiner les boulets dans la salle commune. Dire qu'elle avait redoublé et qu'elle se coltinerait encore une année de plus à la rentrée, bordel. L'idée de passer un an de plus dans cet enfer que les gens appelaient "lycée" lui tapait sur les nerfs. Elle avait juste envie de se barrer de là. Sans compter qu'ils étaient censés rediscuter sa condamnation en fin d'année, vu que personne n'avait prévu qu'elle redoublerait et que sa peine n'était que de trois ans ; on allait encore la juger comme si quelqu'un qui ne l'avait jamais vu de sa vie pouvait décider en un claquement de doigts si elle avait encore sa place en Forge ou s'il fallait la transférer chez les gens "normaux". Ou plus vraisemblablement en Potion, et elle n'était pas sûre d'être tentée par le changement.
Elle entra dans la salle et balança son sac à la table la plus proche avant de s'asseoir en tailleurs sur une chaise et de sortir son téléphone. On l'engueulerait sûrement, mais elle s'en foutait un peu, à vrai dire ; elle était juste venue là pour être au calme.
Visiblement, proposer comme modèle de robe celui où figurent des chaînes rattachées à cette dernière et au bout desquelles on traînerait des gens comme des chiens ou des esclaves avec des colliers est quelque chose d'outrageant, de grossier, de provocateur ainsi que très loin du raffinement de la mode, et mérite même des heures de colle pour atteinte à la sensibilité d'autrui. Timaé n'en revient pas. Et bien qu'il en riait jusqu'à présent, à force de remuer dans sa tête cette décision jugée arbitraire, le voilà désormais révolté tandis qu'il voit en ce geste une manifestation supplémentaire de la suprématie des genres, dominant alors sur tout le reste.
Pourquoi sa création fait-elle la révérence face au reste ? Pourquoi est-il victime de la censure alors qu'il détenait, du moins selon lui, l'idée du siècle qui allait révolutionner l'industrie très stricte de la mode ? Il hausse les épaules et tape un premier coup sur le mur en étant certain qu'il aurait même réussi à séduire Anna Wintour, alors jugée comme le plus gros dragon de ce milieu très huppé, mais surtout impitoyable. La différence entre lui et les autres, c'est qu'il détient du caractère et une force de vivre qui ne le laissera pas se faire bouffer une fois lâché dans la cage au lion... contrairement aux minettes qui roucoulent avec leurs robes faites de pompons et de magnifiques petits rubans roses. Pas qu'il ait quelque chose contre l'un ou l'autre, mais c'est tellement... bateau... Nous dirons que dans sa tête, elles ne se mouillent pas et c'est ce qui finira par les perdre une fois les bancs de l'école quittés.
Quelques fous le dévisagent après avoir entendu le choc et la rage entre son poing endolori et le mur contre lequel il s'est quelque peu défoulé à l'instant. D'abord, il n'y prête pas attention, un peu trop habitué à attirer par son comportement. Puis, il finit par jeter un regard noir de colère à ceux qui s'attardent un peu trop sur la situation, détestant cette infiltration désagréable par le simple biais de l'observation. Très hypocrite de sa part lorsque l'on sait qu'il est sans gêne et se permet un peu tout et n'importe quoi en termes de "socialisation".
Il sort son portable et remarque que l'heure de la colle est déjà passée de cinq minutes, le faisant donner un autre coup sur ce pauvre mur, mais cette fois-ci avec le côté de son poing histoire de ne pas trop se détruire les phalanges. Pas qu'il craigne la douleur, mais plutôt qu'il trouverait ça bidon de se casser la main maintenant alors qu'il a une bonne leçon à donner à son corps de spécialité... autant à son prof qu'aux autres élèves. C'est d'ailleurs pour cette raison qu'il accélère le pas vers la salle de permanence; afin de s'attarder sur un nouveau croquis. Plus extravagant, plus piquant encore que le précédent. Les règles sont faites pour ceux qui ont peur et qui ne détiennent pas la faculté de se frayer un chemin par eux-mêmes, par manque d'envie ou de capacité. Lui, les règles, il ne les suit pas, il les fabrique.
En trottinant légèrement, guilleret, il arrive au lieu indiqué. Une personne est déjà présente, c'est tout ce qu'il remarque. Sans perdre un instant, il dépose ses affaires, sort son carnet à croquis, tourne la feuille afin de se retrouver face à la nouvelle n'affichant rien de plus que le blanc le plus inspirant possible. Un crayon, un feutre noir, une gomme, des idées, c'est tout ce dont il a besoin en plus de ce véritable parchemin de la créativité... du moins... entre ses doigts experts. Dès lors, il cherche, ronchonne, tourne les idées dans tous les sens jusqu'à sélectionner celle qui va révolutionner le monde. Son but : devenir la nouvelle bête à scandale. Et si Jean-Paul Gaultier a fourré les hommes dans des tutus, lui se donnera comme tâche d'être le serviteur de la mode avec autre chose. Il faut que cela soit plus... bien plus impressionnant encore, bien plus fou. Quelque chose qui sera repris à travers le monde entier, même des années après sa mort. Il veut être immortel.
- Cerveau, Timaé, cerveau.
Un peu agacé, mais surtout muni d'une tonalité ferme, il commence à se frapper le front avec son crayon. L'idée ne lui vient pas. Tant pis, il se lance tout de même dans du gribouillage. Alors, il commence à croquer une silhouette de femme. C'est brouillon, incertain et pourtant... ça rend terriblement bien. Pour l'instant, elle est nue, livrant alors tous les secrets de son anatomie dans son entièreté. Pourtant, elle semble vouloir se couvrir, se cacher et ce même si elle ne détient aucune expression sur un visage qu'elle ne possède pas encore. Nez, yeux, sourcils et bouche sont absents, mais sa gestuelle en dit long sur l'état dans lequel elle est plongée.
Doucement, une idée se glisse dans sa tête, bien qu'elle s'éloigne petit à petit de son idée originale, à savoir; trouver un vêtement matérialisable qui dominera le monde. Un tableau... Un tableau dont la toile est aspirée par cette femme. Non, plutôt une toile s'écoulant de son tableau et dont le tissu forme le commencement d'un vêtement enroulé autour de cette personne. Oui, il tient quelque chose. Dès lors, il ne s'arrête plus, voulant s'assurer d'avoir un début suffisamment clair dans l'espoir de pouvoir s'y retrouver en cas d'interruption sans risquer de perdre son inspiration.
Damen Irridval
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» Certainement pas. » Ai-je laissé sous-entendre que tu avais le choix ? Tu as assez joué, Damen. As-tu seulement conscience de tous les problèmes que tu m'as causés ?
Damen hausse les épaules en roulant des yeux. Bien sûr qu'il en a conscience : c'était le but. Lui pourrir la vie autant que possible puisqu'après tout, il est déjà persuadé que détruire sa carrière est sa raison de vivre. Autant aller jusqu'au bout et le lui prouver.
» Tant que tu vis sous mon toit, tu feras ce que je demande. » Parce que ça a si bien marché jusque là.
Il s'apprête à sortir mais le bras de son père se dresse en travers de l'encadrement de la porte et il s'arrête dans sa marche. Bordel, pourquoi insiste-t-il autant à le traîner à son foutu déjeuner d'affaire ? Le but de tout ça était aussi, en partie, de ne plus avoir besoin de participer à ses événements politiques à deux balles, mais visiblement Charles ne retient pas bien les leçons qu'on lui donne. Rien d'étonnant de la part d'un politicien. Ou peut-être qu'il a l'intention d'essayer de "prouver" aux journalistes qu'il a réussi à renouer avec son fils, ou d'essayer de trouver une nouvelle manière de le faire chanter pour qu'il ferme son club, ou de le menacer encore de couper les vivres qu'il n'arrive jamais à lui retirer. Damen a la main trop leste pour qu'une coupure de compte en banque l'arrête ; il lui suffit de piquer la carte de son père s'il lui prend l'envie de bloquer la sienne. De toute façon, avec la Dame de Velours, il commence à se faire un peu d'argent de son côté. Qu'il dépense aussitôt, mais c'est une autre histoire.
» Je viendrais pas. La politique ça m'emmerde, et toi aussi. De toute façon j'ai des heures de colle. » Tu ne me feras pas croire que toi, tu vas à tes retenues. Tes professeurs m'ont très bien fait comprendre le contraire. » Eh bien je vais faire une exception.
Il se baisse pour passer sous le bras de son père, s'écarte avant que celui-ci ne l'attrape par le bras pour le retenir.
» Tu devrais être content, ça te feras un appel de moins pour te demander pourquoi je suis pas le gamin sage que tu voulais fabriquer.
Il accélère quand même le bas dans les escaliers. Il n'a pas envie de tester leur différence de force alors que son père le dépasse d'une tête et qu'il est nettement moins squelettique et affaibli par la débauche. Damen saute les dernières marches en passant par-dessus la rambarde et se précipite presque dans l'allée pour rejoindre la voiture. L'avantage d'avoir fait un double des clefs en douce, c'est qu'il n'a pas besoin de passer par le bureau de son père pour les récupérer. Ouais, plutôt aller en heure de colle et se faire chier plutôt que d'apparaître en public avec lui. Encore moins après la photo qui a été épinglée à Indarë. Par la fenêtre, il voit son père furieux passer un appel. Pour annuler ses paparazzis personnels ? Sûrement.
Il arrive à son heure de colle en retard. Il faut dire qu'il n'avait pas l'intention de s'y rendre, de base. Comme son père n'a pas eu la décence d'ajouter une place de parking à son inscription, il laisse la voiture dans la rue. Au pire, si quelqu'un la défonce, ça ne fera qu'enrager Charles encore plus. Lui, il s'en fout. Ce n'est qu'une bagnole, il en aura d'autres. Sac sur l'épaule, il passe les grilles, hésitant entre être content d'avoir échappé à la manoeuvre politique à la con, ou blasé d'être ici. Pourquoi il ne s'est pas juste contenté d'aller se paumer quelque part en ville ? Il jette un oeil par-dessus son épaule, remarque un des assistants de son père qui l'observe depuis une voiture pas si discrète que ça. Ah, oui. Pour ça. Avec un soupir, il traverse la cour de l'IRS pour rejoindre la salle où il est censé se rendre et ouvre la porte sans frapper.
Il y a deux autres personnes sur place. Une fille aux cheveux roses qui a l'air de vouloir être n'importe où sauf ici, et un gars occupé à dessiner. Et, forcément, la prof d'italien qui les surveille. Il n'accorde un regard à aucun des trois avant daller s'installer sur une chaise, qu'il penche en arrière pour mettre ses pieds sur la table. Bon, et maintenant ? Il ne va quand même pas faire sagement ses devoirs comme un gentil élève collé repentant.
» Y'a un programme pour qu'on meure pas d'ennui ou on est juste censé fixer le plafond en se faisant les ongles ?
Bon, sauf le gars qui dessine, qui a quand même l'air hyper concentré dans ce qu'il fait. C'est parce qu'il faisait ça en cours qu'il a eu droit à des heures de colle ? Les profs sont parfois tellement susceptibles que ça ne l'étonnerait même pas.
Sa mère en #3399ff Son père en #cc6600 Et l'assistante de son père en #ff99ff
Cordelia Calvelli
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01.06.22 17:03
Prigione per mocciosi, aka prison pour sales gosses
J’aime beaucoup les élèves d’Indarë. Vraiment. Mais parfois je les déteste aussi. Samedi, l’un des seuls jours où je suis normalement en repos et que je peux profiter de ma fille et Ian. Pourtant aujourd’hui j’ai dû me rendre à l’institution pour quelques élèves qui se sont pris des heures de colle. Rien que pour ça, ils méritent que je les fasse chier en plus de l’ennui qu’ils subiront. Je ne sais pas s’ils ont des devoirs à faire durant leur heure ou s’ils doivent juste venir et attendre sagement à leur place en regardant l’heure tourner mais je compte bien rendre leur punition encore plus chiante.
Assise dans la salle de permanence, sac à main posé sur le bureau, j’attends l’arrivée des punis. Mon arsenal est prêt. Caché pour le moment mais prêt à l’emploi. La première à venir est Chelsea. Ca ne m’étonne qu’à moitié de la voir ici. Même durant mes cours elle se montre revêche quand elle a décidé de foutre le bordel. Je ne sais pas quel professeur l’a punie mais elle a dû bien emmerder pour en arriver à ce stade. Ou alors elle a titillé un collègue trop susceptible.
Le second à arriver, en retard, c’est… Voyons la liste. Timaé. Je procède par élimination. Je sais à quoi ressemble Damen. Je l’ai assez croisé pour garder sa tronche de merdeux en mémoire. En parlant de celui-ci, le voilà qui se pointe lui aussi en retard. Pour être honnête, je suis très surprise de le voir présent. Le connaissant, j’aurais plutôt pensé qu’il aurait séché ses heures de colle. Y a pas à dire, ce garçon me surprendra toujours.
- Le programme c’est faire tes exercices si ton professeur t’en a donné et sinon tu fixes le plafond en regardant les mouches voler et en comptant le nombre de crottes qu’elles laissent. Bon courage.
Eux ils vont s’ennuyer, moi je vais m’amu….non je vais m’ennuyer aussi. Merde. Heureusement que mes projectiles sont prêts à l’emploi. Ils m’occuperont un minimum. Allez chers élèves. Je sais que vous ferez une connerie tôt ou tard. Il me reste juste à savoir quand et à ce moment-là, je ne les louperai pas. Allez nouveau jeu pour moi-même. Deviner combien de temps ils resteront sans s’insulter ou se faire chier entre-eux. Je vais dire...hum...Cinq minutes.
Prigione per mocciosi, aka prison pour sales gosses
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Ils étaient trois, au final. Elle, qui regrettait déjà de s'être pointée, un gars visiblement déterminé sans qu'elle sache si c'était sur un cours ou un projet personnel - mais vu qu'ils étaient en colle, elle aurait plutôt parié sur la seconde option - et Damen Irridval. Ça l'agaçait de connaître son nom, elle n'aimait pas la "royauté lycéenne", mais c'était difficile de passer plusieurs années dans cette ville, et dans cette école, sans entendre parler de lui. Même pour elle. Et surtout en sachant que c'était à sa soirée que Luka s'était retrouvé dans les bras de cette blonde. N'empêche, le gars qui dessinait avait l'air quand même légèrement sur les nerfs.
Déjà lassée d'attendre, Chelsea sortit un chewing-gum et son sac et reposa les pieds par terre pour se balancer sur sa chaise. C'était censé durer combien de temps, deux heures ? Bordel, ça faisait à peine dix minutes et elle s'ennuyait déjà à crever. Elle prit son téléphone avec un soupir avant de faire une bulle avec son bonbon, et de laisser sa chaise s'appuyer sur la table derrière elle pour pouvoir poser ses pieds contre sa propre table. De toute façon, elle était déjà coincée là, c'était pas comme si elle risquait grand chose. Calvelli était pas la plus chiante de leurs profs, en plus. Qu'est-ce qu'elle allait faire ? Ajouter une heure de colle à l'heure de colle ? Au point où elle en était...
Avec le son au minimum, Chelsea lança un petit jeu pour s'occuper. un machin d'énigmes, rien de super sophistiqué et même vite chiant en temps normal mais là, ça lui paraissait incroyablement intéressent. Et comme elle s'en tapait complètement d'être discrète, à ce stade, elle fredonna à voix basse la musique du jeu. Une façon comme une autre de passer le temps.
D'abord trop absorbé par ses propres projets, Timaé détache tout de même un instant son regard de son bloc à dessin lorsque des voix s'élèvent dans la pièce et le forcent à se sortir de sa propre bulle. Il fixe la femme faisant office de figure autoritaire dans la salle de classe, qui annonce le programme des heures de colle, tandis que ses oreilles sont attirées par une voix masculine. Sans qu'il s'en aperçoive, un gars a rejoint les rangs des dissidents collés pour l'une ou l'autre raison, étonné de comprendre la facilité déconcertante avec laquelle le monde autour de lui est capable de s'effacer, de disparaître lorsqu'il est obnubilé par ses coups de crayons.
Pour une crapule dans son genre, il est étonnant qu'il demeure aussi silencieux, aussi bien dressé même lors de la pseudo menace lancée par la dame tranquillement installée sur son trône de fausse dominatrice. En temps normal, il aurait soupiré ou se serait même fait un malin plaisir à laisser trainer quelques bribes de provocation histoire d'un peu pimenter l'ambiance. Or, maintenant, il est obsédé par ses dessins et désire plus que tout trouver LA ou LES idées qui serviront à prouver aux nases pourquoi on les qualifie comme tel.
Un instant, il semble figé, tête baissée sur son croquis alors éloigné d'un modèle de couture, incertain, hésitant, le creux de sa main servant d'accoudoir pour son menton tandis que le reste de ses doigts recouvre ses lèvres. Les autres, eux, se content de s'agiter nerveusement sur le pupitre sur lequel il est installé depuis son arrivée. Comme une dépendance, il détient quelques difficultés à rester serein lorsque les choses ne lui plaisent pas. Et en l'occurrence, il possède un sentiment d'incomplet, il reste sur sa faim et ce n'est pas cette salle peu inspirante qui risque de lui débloquer la situation.
Alors, il regarde un peu autour de lui, remarque que la fille a sorti son téléphone afin de passer le temps, mais que le garçon, quant à lui ne fait rien de spécial. Du moins, pas à première vue. Tiens, en y regardant d'un peu plus près... celui-ci détient quelque chose, un physique particulier, ravivant quelque peu la flamme que le jeune couturier pensait être en proie à l'affaiblissement. C'est ça, il a ce qu'on appelle plus communément une belle gueule, le genre de mec beau sans l'être, mais qui détient ce petit truc qui fait qu'il est plus unique que ce que sont les êtres humains de manière générale. Et si l'idée du vêtement ne vient pas d'elle-même, peut-être qu'un modèle serait capable de l'apporter de son plein gré.
Sans grande discrétion, Timaé attrape son cahier et se tourne vers le blond sur qui il vient tout bonnement de jeter son dévolu, commençant à grossièrement croquer son visage sans pour autant oublier d'y incorporer les traits spécifiques qui font de lui le potentiel modèle dont il a besoin. Après y avoir implémenté ses cheveux, il passe au corps qu'il tente de respecter même à travers la pose que ce dernier aborde et qui n'est pas similaire à celle utilisée pour son futur chef-d'œuvre, mais aussi à travers ses vêtements qui pourraient tromper une quelconque épaisseur d'un endroit ou d'un autre.
Et puis, il s'arrête. Il s'arrête sur un détail détenant une importance primordiale. D'abord les yeux rivés sur la silhouette ayant déjà bien pris forme, un trou se forme à la fin de ses avant-bras. Alors, il interpelle le garçon dont il ne connaît même pas le prénom.
- Excuse-moi, je pourrais voir tes mains ? Entièrement et de plus près, si c'est possible.
La raison n'est pas précisée et elle n'est pas ce qu'il y a de plus important dans l'immédiat. Une question idiote, qui pourrait sembler étrange, mais c'est justement ce qui fait de ce garçon ce qu'il est, à s'attarder sur des détails qui détiennent une place très spéciale dans son esprit. Les mains des hommes, c'est ce qu'il regarde en premier et c'est très certainement la partie qu'il préfère le plus chez un homme bien avant ce que les clichés voudraient que l'on fasse porter aux homosexuels. Alors oui, dans son dessin elles devront y figurer, coûte que coûte, que ce soit par le biais du modèle lui-même ou, dans le pire des cas, par son imagination qui ne manque pas de ressources. Et elles seront mises en avant.
Il n'éprouve aucune honte quant à afficher ses préférences, même auprès de ses créations. Après tout, il s'agit là de la patte personnelle d'un artiste, non ?
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"Faire ses exercices", oh, vraiment ? Il l'a connue moins ennuyeuse. Quand elle lui a lancé un rouge à lèvres à la figure, par exemple. Est-ce qu'elle est surveillée ? Ou bien... vu comme elle a l'air blasée, peut-être qu'elle n'avait pas envie d'être là non plus. Il ricane discrètement. Les profs aussi sont collés, maintenant. C'est vrai qu'en y réfléchissant, qui aurait vraiment envie de se traîner ici un samedi matin pour surveiller des gosses ?
Enfin, comme il n'a ni l'intention de fixer le plafond, ni de faire d'hypothétiques exercice qui l'ennuierait à mourir, il décide de revenir à son plan de base et fouille dans son sac pour récupérer une lime à ongles. Quitte à être là, autant que ça ait un minimum d'intérêt. Il ne peut pas sortir, de toute façon : même s'il décide de se barrer pour sécher l'heure de colle, il est prêt à parier que son abruti de père a posté quelqu'un près des grilles pour s'assurer qu'il ne sorte pas en douce, et tout l'ennui du monde ne sera jamais pire que d'aller à une de ses conneries d'événements. Donc, ses ongles. Ils ont un peu souffert de ses dernières soirées, autant leur redonner une allure présentable, ça lui occupera vingt minutes.
C'était le plan, en tout cas, mais alors qu'il est tranquillement en train de terminer le premier ongle, la fille quelques tables devant lui commence à fredonner la musique d'un jeu. C'est assez pour que, au bout de quelques minutes, il relève les yeux de sa manucure avec un soupir.
» Eh, Rosie, tu peux la mettre en veilleuse ? Tu m'empêches de me concentrer.
Si elle veut chanter, il y a tout un auditorium prêt à l'écouter. Relever les yeux lui permet au moins de remarquer, du coin de l'oeil, que le garçon qui dessinait à changé de cible. Baissant à nouveau la tête vers ses ongles, Damen tourne cependant le regard vers lui. C'est amusant. On l'a déjà photographié un certain nombre de fois, mais dessiné, jamais. Ou pas qu'il sache, en tout cas. À moins qu'il soit juste en train de s'inspirer de son style mais vu qu'il a son uniforme - mal mis, mais son uniforme quand même - le pauvre aurait mal choisi son jour.
Sa question, cependant, le prend au dépourvu. Il arque un sourcil sans parvenir à cacher un coin de sourire. Eh bien, au moins il n'a pas froid aux yeux. Aucune gêne et aucune tentative de cacher ce qu'il fait, hein... Le genre de franchise qui le change agréablement de son quotidien. Damen se lève de sa chaise sans prêter attention à la moindre remarque potentielle de la prof mais, au lieu de juste accéder à sa demande sans fantaisie, il contourne sa chaise de façon à avoir presque le bras autour de ses épaules en posant la main sur la table. Juste assez bien placé pour pouvoir chuchoter à son oreille :
» C'est assez près comme ça ?
Il aurait pu le toucher directement, mais c'est plus amusant comme ça. Après tout, il a demandé à voir ses mains en entier et de près, si Damen s'était contenté d'en poser une sur ou sous son visage, le but originel n'aurait pas été atteint. Mais là, il aura une vue parfaite pour dessiner. Pas de quoi se plaindre, donc ~
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11.06.22 0:11
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Je sens que je vais devoir faire pareil qu’eux. Regarder le plafond en comptant les mouches et leurs crottes. Hors de question que je me fasse chier à mourir ! Et mes adorables élèves collés ont l’air d’avoir décidé la même chose. Entre une qui s’amuse sur son téléphone, un qui dessine et qui semble avoir jeté son dévolu sur Damen. Et celui-ci qui se fait la manucure… Est-ce qu’ils ont compris le principe d’une punition ?
- T’as besoin de te concentre pour te faire la manucure ? C’est nouveau ça. Ca ne te dérange pas tant que ça pourtant quand tu le fais en cours.
Enfin...quand il fait l’effort de venir en cours. Et même quand il est présent en classe, il participe tellement peu. Parfois je me demande même s’il écoute ne serait-ce qu’un mot de ce qu’il se passe durant les cours. Enfin bref.
Timaé semble décidé à dessiner Damen dans les moins détails. Littéralement. Et le blondinet répond en… Je rêve ou il drague ?! Hé ho, c’est une heure de colle, pas un speed dating !
Je fouille un instant dans mon sac à main et prends trois gommes. Une pour chaque petit merdeux. S’ils pensent pouvoir s’amuser, c’est raté. Moi par contre je compte bien le faire. Est-ce que ça serait compté comme de l’abus de pouvoir d’ailleurs ? J’observe un instant mes cibles et...je commence par qui ? En soi, Chelsea ne dérange pas tant que ça. Elle est sur son téléphone au lieu de mourir d’ennui mais ce n’est pas la pire. Timaé dessine donc ce n’est pas dérangeant non plus. D’ailleurs c’est peut-être son devoir en fait… J’en sais rien. Merde. Je ne peux pas lancer sur lui. Oh et puis tant pis, je le ferai quand même pour le principe ! Mais d’abord, mon premier lancer va pour Damen. Et pif sur la tête !
- Damen, tu t’es cru dans un SPA ou un speed dating ?
Il ne peut pas nier les faits. Il s’est fait la manucure et maintenant il drague. Deuxième lancer, sur Timaé parce qu’il était dans la même ligne de mire que le blond. Et parce qu’il fait partie de ce petit groupe de chieurs qui m’ont obligée à me pointer ici un samedi matin. Dernière gomme, sur Chelsea.
- Ton prof ne t'a pas donnée un exercice à faire toi ?
Ouais, les lancers de gommes sont totalement de la vengeance pure. Il ne fallait pas me faire venir aujourd’hui. D’un autre côté, il faudrait aussi que je me venge sur la directrice parce que c’est elle qui a choisi qui serait de corvée à la surveillance. Allez je réserve aussi une gomme pour elle.
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Le principe des heures de colle, c'était souvent que les gens qui s'y trouvaient étaient insupportables pour une raison ou pour une autre. Ouais. Eh bien malgré le peu qu'elle connaissait de Damen, elle avait déjà une petite idée de la raison pour laquelle il se trouvait là, lui. Elle tourna à peine le regard vers lui à sa remarque. Déjà, pour commencer, elle n'avait aucune raison de répondre à un type qui l'appelait "Rosie", et elle n'allait clairement pas obéir aux ordres d'un gars qui se prenait pour le roi du monde juste parce qu'il avait un peu de thunes.
- T'as pas besoin de te concentrer, me soule pas.
Franchement, il se limait les ongles, à quel moment il fallait se concentrer pour ça ? Il avait juste rien de mieux à faire de son temps que de titiller les autres. Même la prof finit par lui balancer la même réplique et Chelsea décida de l'ignorer en reprenant son jeu. Et, juste pour le faire chier, elle continua de fredonner sa musique. De toute façon, il pouvait pas l'en empêcher. Elle n'avait pas peur de lui, c'était juste un avorton avec un ego plus grand que sa cervelle.
Elle écouta à peine ce qui se passait autour d'elle. Assez pour entendre la prof commencer à engueuler Damen parce qu'il s'amusait visiblement à draguer l'autre gars présent, mais elle ne faisait pas vraiment gaffe jusqu'à ce qu'un choc à la tête la ramène à la réalité. Elle baissa les yeux sur la gomme qui était retombée sur ses genoux. ... Sérieusement ?
- Nan. Et puis ça va pas de nous balancer des trucs comme ça ? Vous êtes prof ou championne de fléchettes ?
Elle grommela un truc incompréhensible avant de rouler des yeux. On leur faisait la morale mais les profs leur balançaient des gommes à la tronche, tu parles d'un exemple. Ils pouvaient dire ce qu'ils voulaient, ils étaient pas mieux qu'eux. Ils profitaient juste de leur position d'autorité pour faire des trucs qu'ils interdisaient aux autres. Rien de nouveau sous le soleil, mais ça l'emmerdait.
A la question posée auprès du blondinet affichant désormais un sourire narquois, Timaé reste impassible, presque trop pour une demande qui, l'air de rien, a de quoi faire frétiller ses fantasmes. Seulement, il n'est pas question pour lui de faillir à sa tâche, à savoir : coucher sur papier le modèle qu'il désire. Idées coquines et profit des sensations devront attendre que ces mains prennent vie sur son croquis.
Il suit donc les mouvements du mec qui se retire de sa chaise jusqu'à contourner la sienne. Assez surpris, il arque un sourcil, puis baisse le menton avec une absence d'envie de se tordre le coup dès lors où le garçon se cache derrière lui. Et puis, son bras passe par-dessus son épaule, sa main se posant naturellement sur la table tandis qu'un commentaire presque trop taquin vient se glisser au creux d'oreille ayant été prise pour cible.
Le souffle expulsé contre son orifice détient de quoi étouffer un léger amusement alors que son regard s'attache très rapidement et solidement à la cible ayant trouvé son confort, non loin de la feuille à dessin. Il se mordille la lèvre inférieure tout en analysant le moindre trait rendant sa main si particulière, cherchant à s'imprégner des tissus de sa peau, des mélanges de couleur que peuvent adopter son épiderme, les reliures de ce grain peut-être fragilisé par les aventures et les expériences, la teinte de ses veines alors visibles ou couchées sous la chair.
- Cela ne sera jamais suffisant à mon goût. Cependant...
Il perd la parole dans une envie trop pressante d'immortaliser un moment dont l'incertitude d'une réitération angoisse le croqueur d'en perdre les saveurs qu'il désire infinies. Alors, il s'empare de son outil de travail, le fait rouler entre ses doigts, glisser entre son index et son pouce et reposer sur son majeur pour une prise ferme, assurant un trait maîtrisé et doté d'une précision chirurgicale.
On peut désormais entendre le son de la mine de crayon griffer la rugueuse feuille blanchâtre tandis que la mise en forme de cette main désirée vue de dos prend de son sens. Par petits à-coups, le côté de celle du créateur s'avance et se recule, entrant régulièrement en contact avec son modèle, de quoi agrafer un fin sourire de satisfaction. Grâce à cela, il peut en imprimer la texture, la température et les sensations qu'un toucher procure.
Et puis, pourtant immergé dans son univers, le voilà brusquement sorti de ce dernier par un objet cognant sa tête. Ce qui semble être une gomme glisse de la zone d'impact jusqu'à ses cuisses, le poussant, dans une curiosité maladive, à comprendre comment cette chose s'est retrouvée là. Empruntant, le chemin inverse, il quitte les bas-fonds et trouve contact avec la surveillante des lieux. Comme tiré d'un rêve, aucune expression d'agacement ou d'énervement ne peint son visage, il est simplement... perdu face à une situation dans laquelle il vient à l'instant de poser pied.
- Pourquoi avoir lancé ça ?
L'éternelle question bateau qui revient dès qu'un évènement surprenant et incompris pointe le bout de son nez. Qu'a-t-il fait de mal si ce n'est parler avec l'un des autres détenus ? Il n'y comprend rien et soutient le regard de la figure d'autorité encore quelques secondes avant de brûler d'impatience de continuer le dessin si bien commencé.
Damen Irridval
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B1 |:| Bar et restauration (TH)
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Date de naissance : 26/03/2004
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Famille : Personne qui vaille plus qu'un coup d'oeil
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Couleur(s) de parole : Damen : #669966 ||| Charles : #cc6600 ||| Natalia : #3399ff ||| L'assistante : #ff99ff ||| Emily : #990099 |||
Tss tss tss. Tous ceux gens qui sous-estiment l'importance d'une manucure, c'est quand même triste. Avec toutes les conneries qu'il fait au quotidien, ses ongles et ses mains - et son corps de manière générale - seraient dans un état désastreux s'il ne prenait pas le temps d'en prendre soin. Et ça nécessite bien plus de concentration que ces deux-là ne l'imaginent, ne serait-ce que pour éviter de les limer trop court, de les casser, de briser la délicate alchimie qui permet au contact de ses mains de rester relativement agréable. La question est, est-ce que répondre "ça me dérange pas en cours parce que je vous écoute pas" est une bonne idée ? Sûrement, et il l'aurait fait si ce fil de pensées n'avait pas été interrompu par l'artiste occupé à dessiner. À le dessiner pour être plus précis.
Il n'a pas pu résister, c'était presque trop facile. S'approcher assez près pour essayer de le perturber un peu. Mais il doit bien reconnaître que ce gars a plus de retenu qu'il ne le laisse paraître. Ou alors ça ne le gêne pas du tout, ce qui est tout à fait possible mais qui serait tout de même assez perturbant considérant qu'il vient quand même de passer plusieurs minutes à le dessiner. Trop concentré dans sa création pour se laisser distraire ? Peut-être. Hm. Damen peut bien admirer ça, il y a un certain charme au dévouement, tant qu'on choisit bien à quoi on se consacre.
» Jamais suffisant, hein...
S'il n'y a que ça, il peut se mettre beaucoup plus près, il suffit de demander. Cette simple pensé lui tire un petit rire amusé tandis qu'il se penche un petit peu plus pour regarder le coup de crayon de cet artiste en herbe. C'est amusant, de voir quelqu'un s'inspirer de lui pour un dessin. Ça donnerait presque envie de s'inscrire en cours d'arts visuels juste pour prendre la pose. Malheureusement, dans ce cours, il faut aussi dessiner, et c'est beaucoup moins son délire. Regarder quelqu'un dessiner, par contre, c'est pas mal, et comme c'est lui qu'on dessine, ça flatte un peu son ego. Que du bonus.
Quelque chose lui atterrit dans la tête avant qu'il ait le temps de réfléchir à un geste ou à une parole, et il redresse le visage de la feuille pour le lever vers la prof - c'est forcément elle. Elle lance deux autres gommes, de quoi agacer Rosie et, visiblement, perturber ce pauvre garçon qui ne faisait que dessiner.
» Quoi, j'ai pas le droit de communiquer avec mes camarades ?
Un spa ou un speed-dating... oui, plus ou moins. Même s'il a tendance à préférer les rencontres un peu moins "speed" et à éviter toutes les étapes chiantes de la partie "dating". Mais draguer les gens sur qui il a l'air d'avoir un minimum d'effet, et les autres aussi en fait, fait partie de ses passe-temps les plus basiques. C'est quasiment plus simple que de respirer.
» Après le rouge à lèvres, les gommes. Avoue, t'aimes juste me lancer des trucs au visage ? Mais c'est pas très sympa de le faire aussi à ceux qui travaillent.
Pour appuyer son propos, il pose son autre main sur l'épaule du dessinateur, profite au passage de l'occasion pour lui effleurer doucement le haut du bras. Ça lui vaudra peut-être une autre gomme, mais avec elle, de toute façon, il risque d'en prendre un certain nombre, autant les mériter.
Sa mère en #3399ff Son père en #cc6600 Et l'assistante de son père en #ff99ff
Cordelia Calvelli
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16.07.22 19:11
Prigione per mocciosi, aka prison pour sales gosses
Trois ados en heure de colle, c’est chiant. Et encore, je peux m’estimer heureuse, ces trois-là sont encore calmes. Tout ce qu’ils font pour le moment, c’est jouer sur le téléphone, dessiner ou draguer. Et moi je m’amuse à leur lancer une gomme. Mini vengeance pour m’avoir obligée de me lever un samedi. J’aurais pu refuser aussi mais je suis un peu maso et j’aime trop avoir l’occasion de faire râler mes élèves. Enfin…deux d’entre-eux. Je n’ai pas le troisième larrons dans mes cours.
- Malheureusement je suis seulement prof mais je m’entraîne pour le championnat de fléchettes.
Enfin si ses professeurs ne lui ont donné aucun travail à faire, tu m’étonnes qu’elle s’occupe sur son téléphone. Quant aux deux autre lurons, l’un était juste dans ma ligne de mire et l’autre j’aime l’emmerder.
- C’est pour la séance drague aussi.
Réponse qui ne semble pas éveiller plus d’intérêt que ça à ce garçon. Il s’est remis à dessiner seulement quelques secondes après m’avoir posée la question. J’ai rarement vu un élève être passionné par un truc au point d’ignorer tout ce qu’il se passe autour sauf quand ça peut l’aider à améliorer son dessin. Par contre Damen a toutes les raisons du monde de se prendre une gommes sur la tronche de ma part. Il me fait chier durant les cours – quand il daigne venir –, il s’était même incrusté dans la salle de surveillance et la dernière fois que monsieur a fait l’effort de venir en cours, il était ivre. Et maintenant il est en heure de colle. J’ai tous les droits de l’attaquer à coups de gommes.
- Tu ne communiques pas, tu dragues et tu t’amuses. Et puis tu préfères te prendre des petits trucs sur la tête ou qu’on te colle madame Chapman aux fesses presque H24 ?
Cette surveillante est très peu appréciée par les élèves. J’admets que moi-même j’ai du mal avec elle aussi. J’ai bien tenté de la dérider de plusieurs manières mais chaque fois j’ai eu l’impression d’avior un robot face à moi. Du coup j’ai abandonné. Quitte à devoir communiquer avec un robot, je préfère encore que ce soit Wall-E. Même lui il est plus réactif.
Et il recommence en plus ! Ben pour la peine, moi aussi je vais recommencer. Allez hop encore une gomme sur le blondinet avec un petit sourire satisfait sur mon visage.
- Tu sais, j’peux continuer comme ça durant des heures. J’ai prévu une bonne réserve en sachant que le trio serait composé d’élèves au caractère trempé.
Je m’attendais d’ailleurs à ce que Chelsea fasse rapidement des siennes mais pour le moment, elle est plutôt calme. Timaé aussi. Pourtant on m’a dit qu’il était aussi teigneux. Il ne l’est peut-être pas avec tous les professeurs au final. C’est vrai que les échos que j’ai eus viennent de ceux qui le côtoient en classe. S’ils ont une mauvaise expérience avec un élève, ils ne feront clairement pas d’éloges sur lui. C’est logique. Et moi je n’ai pas Timaé en classe. Je ne le connais pas, il ne me connaît pas et je ne suis là que pour les surveiller. Ca change peut-être la donne.
- Sérieusement pourquoi ils vous ont collés ? Damen j'imagine que c'est pour absentéisme vu que tu sèches la majorité de tes cours...
Même pour cette raison, je ne comprends pas pourquoi tout le monde s'obstine à vouloir foutre une retenue aux élèves. Autant leur faire faire des travaux d'intérêt généraux, ce serait plus utile.
J'vais maudire les personnes qui vous ont mis en retenue...
Une heure de colle...sérieusement ça ne sert à rien. Ils viennent, ils se font chier durant un certain délai et la personne chargée de les surveiller perd juste son temps, puis pouf tout le monde repart comme s'il ne s'était rien passé. Je suis pas fan de ce système de punition. En quoi sont-ils censés apprendre leurs leçons s'ils ont juste à rester assis à ne rien faire. Et même lorsqu'ils ont des devoirs, il suffit qu'ils les fassent à la maison, c'est pareil.
Prigione per mocciosi, aka prison pour sales gosses
Rp groupé
Championne de fléchettes, ouais. Non mais franchement, qui leur donnait des profs pareils ? Est-ce que c'était seulement légal, de balancer des trucs à ses élèves comme ça ? C'était pas considéré comme une forme de violence ? Bon, probablement pas, vu que c'étaient juste des gommes, mais violence ou pas violence, c'était chiant et désagréable. Surtout qu'elle n'avait rien fait, là ! Les deux autres peut-être, avec leur plan drague du dimanche, mais elle n'avait fait que jouer sur son téléphone en restant sur sa chaise. Le reste, c'était juste les règles arbitraires à la con : ne pas se balancer sur sa chaise, par exemple. Elle n'avait jamais compris l'intérêt de cette règle, donc elle n'allait pas s'arrêter.
Damen avait réussi son coup : attirer l'attention. Il était vraiment fidèle à sa réputation, et ce n'était pas vraiment un compliment. Sérieusement, quel besoin avait-il de toujours se mettre en avant comme ça ? Ça n'apportait rien, ce genre d'attitude. Elle soupira en se replongeant dans son jeu jusqu'à ce que la conversation cesse de tourner autour de ces histoires de drague.
- J'me suis barrée d'un cours parce que vos collègues sont des connards.
Ouais. Cordelia était peut-être un peu bizarre et agaçante, surtout quand elle leur balançait des trucs à la tronche, mais c'était quand même l'une des moins insupportables du lot. De toute façon, tous ceux qui jouaient de leur pseudo-autorité lui tapaient sur les nerfs. C'était juste des mégalos qui se sentaient puissants s'ils pouvaient regarder les gens de haut ou leur donner des ordres. Comme son père.
- Toute façon je suis juste là pour être au calme, c'est pour ça que ça m'arrangerait si le blondinet prétentieux fermait un peu sa gueule.
Ouais, bon, avec ses petites remarques à la prof et ses tentatives de drague, il commençait sérieusement à la gonfler. Si c'était pour avoir ça dans son entourage, elle aurait tout aussi bien pu aller dans la salle commune.
Perdre le temps précieux qu'il lui reste avant que son modèle vivant ne s'éclipse pour taper la causette avec des profs, décidément Timaé ne s'y fera jamais et il ne prend même pas la peine de répondre à la question qui leur a été posé à tous les trois et qui est de savoir quelle est la raison de leur présence en retenue. L'expliquer serait trop agaçant et il n'a actuellement pas envie de rouvrir des plaies ayant déjà du mal à cicatriser. L'excès de confiance et l'abus de pouvoir de celles et ceux qui sont censés leur enseigner des choses lui donne plus la nausée.
Un tapotement au niveau de son épaule attire cependant son attention par simple automatisme, étant bien trop habitué à ce que Dan Maxwell signifie sa présence lorsque le couturier ne l'a pas remarqué ou qu'il s'est décidé à l'ignorer. Parfois, il vaut mieux éviter d'entrer en contact avec certaines personnes sous peine d'entrer en conflit et de démarrer un affrontement, qu'il soit verbal ou physique. Et bien que le basketteur de service le dépasse de presque 30 centimètres ou qu'il possède un tour de bras réunissant les deux jambes de l'artiste, le plus frêle des deux ne craint pas de se jeter dans la gueule du loup et de se faire mal. Par ailleurs, il paraît que savoir où taper est plus impactant que de détenir une force supérieure à celle de son adversaire.
Cependant, une fois extirpé de son propre monde, la posture défensive se décontracte rapidement en prenant conscience qu'il ne s'agit pas ici du même blond. Alors, le voilà à nouveau détendu, penchant son regard perfectionniste sur les croquis sur lesquels il est en train de travailler depuis maintenant plusieurs minutes.
Aucune réaction directe à ce qu'il se produit autour de lui n'est au rendez-vous, les évènements n'étant visiblement pas suffisamment importants afin de lui extirper quoi que ce soit. A côté de ça, il pose son crayon sur son papier à dessin et se saisit soudainement du poignet posé non loin de cette dernière puisqu'il s'agit de celui appartenant à son modèle du jour. Il le soulève, le manipule, puis appose ses doigts sur cette paume qui l'hypnotise depuis qu'il a posé les yeux dessus. Afin de marquer son esprit par une sensorialité unique en son genre, il s'imprègne de tout ce qu'il est possible d'imprimer en sa mémoire. Alors, il continue, tourne sa main, fait plier et tendre ses doigts à la manière d'une chose découvrant le corps humain pour la toute première fois de sa vie. Une seule expression est pourtant peinte sur son visage : la concentration dans son absolu.
Sa température, son toucher, sa texture, ses réactions, ses qualités comme ses défauts, ses particularités, tout est synonyme d'atteinte de la perfection pour son étude artistique qui déborde un peu trop dans le dossier de la sphère privée d'un créateur en soif de tentations plus folles que ses inspirations. Serait-ce susceptible d'instaurer un malaise ? A quoi bon ? Il ne fait rien de mal. Et si les âmes l'entourant présentement sont assez prudes pour se choquer d'un tel comportement, qu'ils le fuient du regard, qu'il lui ôte son bras pour retourner à sa place, Timaé en trouvera d'autres soit assez bêtes ou assez fous pour tenter l'expérience jusqu'au bout. D'ailleurs, en y pensant, les mains de Maxwell pourraient être un très bon sujet d'étude, pense alors le garçon aux bouclettes brunettes.
Et après les mains, les pieds, ricane-t-il en tête. Jamais. Il ne s'agit pas là d'un fantasme sommaire et ordinaire. Selon ses attentes, ses sens et son esprit critique, les mains des personnes lui racontent des histoires que seul lui est capable de ressentir et de lire à travers l'allongement des phalanges, des courbes formant la paume et de la posture qu'elles adoptent en permanence. Il est en malade. Il est obnubilé. Mais il le vit plus que parfaitement bien. C'est son truc à lui.
Le voilà qui relâche sa prisonnière, complètement satisfait d'avoir déniché cet échantillon.
- Merci. Tu peux aller te rassoir.
Presque comme un ordre donné par un photographe dans une agence de mannequins après avoir fait posé l'un des candidats s'étant présenté pour la sélection du moment, aucune réelle intonation n'est formée avec cette prise de paroles. Comme si rien ne s'était passé, comme s'il venait simplement de remercier un gars lui ayant rendu un service banal alors qu'en réalité, beaucoup de choses se sont produites en très peu de temps, du moins dans la tête du dessinateur.
Soudainement, il referme son cahier tout en fixant férocement la dame s'occupant de la surveillance avant de lui jeter de façon nonchalante une question au visage.
- Vous fumez ?
Complètement hors contexte, c'est comme si plusieurs personnes et espace temps s'étaient chevauchés et entremêlés en à peine quelques secondes, que ce soit par le biais de sa posture, de son comportement, de l'attitude qu'il adopte ou de l'intonation dans sa voix. Un mystère plutôt effrayant vu de l'extérieur.
Damen Irridval
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Situation amoureuse : S'approprier les gens, c'est vulgaire
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» Communiquer, draguer... C'est jouer sur les mots. Techniquement parlant, la drague est une méthode de communication.
En fait, il a bien envie de continuer juste pour voir à quel point elle a fait des réserves. Si elle savait qu'il serait là, elle a peut-être même un sac complet. Ça serait drôle, tiens.
» Elle se lasserait avant moi.
Quelqu'un chargé de le surveiller en permanence ne tiendrait pas la distance. Même ses gardes du corps finissent par se laisser semer, à un moment ou un autre, alors une simple Castel ? Aucune chance. Sans compter qu'il devient facilement plus insupportable s'il est au centre de l'attention. La preuve, vu qu'elle lui a trop prêté attention, il a recommencé ses conneries assez longtemps pour être digne d'une nouvelle gomme, qui lui tire un ricanement. Tout comme la remarque qui suit.
» Mais c'est qu'elle a une sacrée dent contre moi, la glace à la fraise. Je t'ai piqué ton mec, ou quoi ?
Généralement, les gens qui le détestent autant ont une raison, et cette raison tient quand même très souvent des considérations sentimentales. Ironiquement, donc, celles dont il se soucie le moins. Il s'adresse ensuite à la prof :
» Je suis le seul pour qui tu présumes d'une raison. Enfin, tu as sûrement raison.
En vérité, il n'a pas la moindre idée de pourquoi il est là. Enfin, si, il est venu pour ne pas avoir à supporter son père, mais il ne sais pas pourquoi il est censé être là. Il n'ajoute rien, cependant, parce qu'une main se referme sur la sienne avant qu'il n'ait le temps d'y réfléchir.
L'artiste qui a jeté son dévolu sur lui semble apparemment décidé à l'observer sous toutes les coutures. Enfin, à observer sa main sous toutes les coutures, ce qui peut être amusant ou décevant selon le point de vue. Pour l'instant, il trouve surtout ça intéressant, et il ne se plaindra pas du contact. Il se laisse même manipuler sans la moindre résistance, un petit sourire aux lèvres, ne relevant les yeux que pour adresser un regard de défi à la prof, pour voir si elle lui jettera une gomme pour ça aussi. Techniquement, il ne fait rien de mal, il sert juste de modèle à un garçon un peu trop curieux. Qui finit par le relâcher avec un commentaire sans intonation, trop professionnel pour un lycéen.
» Je n'ai pas le droit de rester ? J'aimais bien ta façon d'explorer mes mains dans les détails...
Bon, d'accord, là il cherche. Il devrait garder les gommes et les faire encadrer en souvenir, sauf si la prof comprend son petit jeu et qu'elle cesse de lui en envoyer. Ca serait dommage, quand même, la partie n'aurait pas duré bien longtemps. Malgré son petit commentaire, cependant, il retire ses mains de la table pour se contenter de s'appuyer sur la table derrière lui, rompant le contact physique et la proximité qui les reliait jusque là. Il faut qu'il retienne le visage de ce gars, à défaut de son nom. Il a quelques petites idées en tête qu'une simple heure de colle ne lui permet pas entièrement d'exploiter.
![Prigione per mocciosi, aka prison pour sales gosses [Lycéens + Cordelia] 8a5ddb10](https://i.servimg.com/u/f76/18/58/86/06/8a5ddb10.jpg)
