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Indarë

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Ils ne méritent que ton mépris

Damen Irridval
Damen Irridval
Damen Irridval
Damen Irridval B1 |:| Bar et restauration (TH)
B1 |:| Bar et restauration (TH)
Genre : Genderfluid
Sexe : Masculin
Age : 20
Date de naissance : 26/03/2004
Taille / Poids : 1m70 / 50kg
Orientation sexuelle : Pansexuel
Situation amoureuse : S'approprier les gens, c'est vulgaire
Famille : Personne qui vaille plus qu'un coup d'oeil
Pays d'origine : Angleterre
Nationalité : Britannique
Messages : 710
Date d'inscription : 02/05/2022
Couleur(s) de parole : Damen : #669966 ||| Charles : #cc6600 ||| Natalia : #3399ff ||| L'assistante : #ff99ff ||| Emily : #990099 |||
https://indare.forumactif.com/t141-la-main-de-la-corruption-dame https://indare.forumactif.com/t156-je-suis-un-remede-a-l-ennui-et-la-solitude https://i.imgur.com/M3PsR58.png https://indare.forumactif.com/t704-dossier-u894-damen-irridval

02.05.22 22:21
Rp terminé
Lycée |:| 3°1, Tradition

Damen est presque plus habitué à ce regard glacial qu'à quoi que ce soit d'autre. Derrière les verres carrés, deux éclairs verts le fusillent et Damen reste silencieux, seul avec son père dans son bureau. À côté d'eux, la couverture d'un magazine où il apparaît encore en première page, à moitié nu et très visiblement intoxiqué. Qu'a-t-il pris ce soir-là déjà ? Ecstasy ? Oui, ça devait être quelque chose comme ça. Rien de grave. Évidemment, avec l'approche des élections, son père n'est pas d'accord, parce que c'est tout ce qui compte à ses yeux. Bras croisés, ils se fixent, attendant de voir lequel des deux explosera en premier.
C'est le père qui craque d'abord. Il n'a jamais eu la patience de son fils.

» Tu te MOQUES de moi, Damen ?!

Silence pour seule réponse. Ça n'empêche pas l'homme de se crisper davantage.

» À UNE SEMAINE des élections ! D'abord tu te pavanes et tu me crées des problèmes avec cette Tanaka...
» Elle a un prénom...
» Comme si TU en avais quelque chose à faire ! Tu te fiches de tout le monde ! J'en ai assez de tes conneries ! Je vais devoir embaucher une baby-sitter pour que tu restes tranquille ?
» Une laisse coûterait moins cher. Et tu pourrais la réutiliser plus tard...

Le regard lubrique ne fait qu'énerver encore plus son père, qui se rapproche d'un pas menaçant. Damen contient son mouvement de recul pour continuer de le fixer sans ciller.

» J'en ai assez de tous tes efforts pour saboter cette élection ! Je suis trop proche pour...
» Tout n'est pas en rapport avec ta foutue élection !

La colère a changé de camp, ou infecté les deux. Damen se tend, la mâchoire et les poings serrés. Il en a assez d'entendre parler des élections, du maire de cette stupide ville, et de voir que c'est la seule chose qui importe au connard qui lui sert de père.

» Mais tu ne penses qu'à ça, hein ? Tu n'es qu'un... qu'un connard égoïste et égocentrique !
» À quel point peux-tu être ingrat ? Alors que tu balances mon argent et ma réputation par les fenêtres pour tes frasques et tes idioties ! Je t'ai toujours tout donné !
» Sauf de l'AMOUR ! Ou... Ou même un semblant de... d'attention, de... de respect ! Mais tu préfère devenir maire que d'être un bon père !

Le claquement sur sa joue fait naître de l'humidité dans ses yeux pour la première fois depuis longtemps, en tout cas devant son père. Il garde la tête baisée un moment, ses mèches blondes tombant devant son visage et le gardant dans l'ombre.

» Tu ne mérites aucun respect Damen ! Pas avec ton comportement, pas avec l'état dans lequel tu mets ta mère !
» NE PARLE PAS D'ELLE !

Il relève la tête, le regard au moins aussi empli de foudre que celui de son père un peu plus tôt, si ce n'est plus. Parler de sa mère, oser l'accuser de ce que lui lui fait ? Il ne le supporte pas. Rien ne pourrait plus le mettre en colère. Il l'a à peine remarqué, mais son poing s'est resserré autour du col de chemise de son père et l'autre s'est levé. L'homme semble plus calme, maintenant. Sérieux.

» Vas-y, frappe-moi. Si tu me hais tant que tu l'affirmes, fais-le. Ça ne serait pas la première fois que tu frappes quelqu'un que tu détestes, pas vrai ?

Ses deux poings se serrent davantage, mais son bras semble figé, peu importe à quel point il espère porter ce coup, retirer cet air confiant de son visage, casser ses petites lunettes trop bien alignées ou ce nez trop droit qui ressemble beaucoup trop au sien. Mais ses yeux ne font que s'embuer davantage et il finit par lâcher prise d'un geste rageur, s'éloignant presque aussitôt jusqu'à la porte.

» C'est bien ce que je pensais, lâche son père au moment où Damen tire sur la poignée.
» TA GUEULE !

Il pousse la vitrine et la laisse s'effondrer, claque la porte derrière lui sans même regarder la réaction de son père. Il la connaît, de toute façon : un soupir et un haussement d'épaules. Ensuite, il engagera quelqu'un pour réparer les dégâts. C'est son mode opératoire, après tout. Damen avance à pas lourd jusqu'à la voiture, balançant les clefs au chauffeur qui les rattrape par réflexe.

» Amène-moi à l'école.
» Mais on est d...
» Je m'en fous ! Emmène-moi à l'école !

Il s'assoit dans la voiture sans un mot de plus et le chauffeur finit par s'y installer, pris au dépourvu. Son contrat ne prévoit pas qu'il discute ou refuse les ordres de Charles ou de Damen, alors il obéit. Le conduit jusqu'à l'école. Un trajet silencieux avant que l'adolescent ne sorte du véhicule, laissant la porte ouverte et se précipitant vers les dortoirs, la gorge serrée, les mains moites et le cœur battant à ses tempes. Une carte volée pour ouvrir la porte de l'escalier et il monte rageusement les marches jusqu'au premier étage.

Son poing frappe trois coups lourds sur la porte et il commence à faire les cent pas jusqu'à ce qu'elle s'ouvre sur le visage familier d'Eri. Pas un mot, pas un bonjour, il se contente d'attraper sa tête entre ses mains pour l'embrasser en se collant à elle. Il n'a pas envie de parler. Il n'a que ça pour contenir la colère qui bouillonne dans ses veines. Changer l'ardeur de son sang en quelque chose de positif.
Positif...
Sûrement...



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Pays d'origine : Angleterre
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02.05.22 22:22
Rp terminé
Lycée |:| 3°1, Tradition

Le monde n'a aucun sens. Le monde n'a aucun sens si tout ce qui y existe est aussi gangrené que sa famille, aussi pourri que son père, aussi malsain que leur relation. Il sent la colère pulser à chaque battement de cœur trop rapproché du précédent. Une haine qui ne demande qu'à sortir mais qu'il préfère transformer en luxure. Se complaire dans le goût de lèvres contre les siennes pour ne pas penser, pour ne pas exploser. Il n'entend pas la porte se fermer derrière lui. Il n'entend rien à cause du sang qui bat à ses tempes sans s'arrêter. Donne-moi quelque chose, n'importe quoi. Enlève-moi toute cette énergie. Apaise la chaleur qui veut faire imploser mon cœur... Il se sent attiré, perçoit le meuble qui arrête le recul de la jeune fille, s'aperçoit un demi-instant que leurs lèvres se séparent.
Mais il ne peut pas respirer sans ça, alors il s'y accroche à nouveau. Cherche sa langue, se colle contre elle, cherche quelque chose pour dissoudre le désespoir, la haine et la culpabilité qui lui serrent la poitrine.

Pourquoi n'a-t-il pas pu simplement le frapper ? Pourquoi la haine n'a-t-elle pas été assez forte pour porter son poing ? Pourquoi ne peut-il simplement pas voir son visage éclater en sang sous ses phalanges ? Tout serait tellement plus simple. Qu'est-ce qui l'a arrêté, alors ? L'amour ? Ridicule. Il y a bien longtemps qu'il n'y a plus d'amour dans la famille Irridval. Sa mère sombre dans la déprime faute d'affection et son père n'aime personne d'autre que lui-même, son nombril nimbé de diamants et son visage placardé sur les murs de la ville.

Ses doigts se crispent et lui rappellent la présence du corps près du sien, du visage sur lequel il s'est jeté sans préavis. Sa main quitte sa joue pour se poser sur l'arrière de sa cuisse, cherche la faille de sa tenue pour remonter contre sa peau. Il ne sait pas ce qu'il fait. Il agit en automatique depuis qu'il a entendu la vitrine s'effondrer. Aller voir Eri, calmer la chaleur dans ses veines. Peu importe, après tout, non ? Autant faire ce qu'il fait le mieux : détruire. Détruire ceux qui l'entourent, détruire le lien qu'ils ont créé, détruire la promesse qu'il lui a faite de ne pas se servir d'elle. Car n'est-ce pas ce qu'il est en train de faire, au fond ? L'utiliser pour aller mieux ?

Tant pis... Tant pis, elle le détestera. Elle le détestera de toute son âme. C'est ce qu'elle aurait dû faire depuis le début. Il ne mérite rien d'autre. Il ne mérite pas qu'on s'attache à lui. Il ne mérite pas qu'on l'aide comme Emily le fait, il ne mérite pas qu'on l'admire comme Evan le fait, il ne mérite pas qu'on compte sur lui comme Eri le fait. Il ne mérite pas qu'on l'aime comme sa mère le fait, quoi qu'il arrive. Ne sont-ce pas les mots de son père ? Tu ne mérites aucun respect. Les lâches ne méritent pas le respect. Et qu'y a-t-il de plus lâche que de ne pas porter jusqu'au bout cette haine qu'il a brandie si longtemps comme un étendard ? Il est mauvais, dangereux, avec son cœur oppressé et ses mains oppressantes.

Apaise-moi. Rejette-moi. Ne me laisse pas te détruire. Va-t-en avant que je te tue, toi aussi... Oui, peut-être vaut-il mieux qu'elle le déteste. Elle est si fragile, au bord de la rupture, et pourtant il est la, à chercher la peau sous les vêtements, à chercher le goût de sa langue comme si elle pouvait lui arracher l'amertume, à vouloir se calmer contre elle, en elle, sans même lui avoir décroché un mot. Elle est au bord du précipice et il s'amuse à appuyer doucement contre son dos, comme si elle allait avoir l'équilibre de ne pas tomber. Il est le seul à ne jamais tomber.
Ou peut-être qu'il est tombé depuis longtemps...

La situation lui échappe en même temps que son esprit. Il n'en peut plus. De ce monde, de son père, de toute cette mascarade qu'est sa foutue existence. S'il n'est bon qu'à blesser et à détruire ceux qui l'entourent, autant faire de même avec ceux qui pensent qu'il vaut la peine d'être autre chose. S'il ne peut se débarrasser de la haine de de la colère, il peut la changer en autre chose, faire bouillir son sang autrement. Pourtant...

Pourtant il sent cette résistance. Il la refuse, mais il la perçoit, dans la tension des bras qui se détachent de lui, dans le mouvement qui l'éloigne de l'armoire. Il aurait pu prendre ça comme une avance, et c'est comme ça qu'il essaye de se forcer à l'interpréter, mais le sérieux dans ses yeux le détourne de ce dont il essaye de se persuader. Les lèvres qui rompent le contact, aussi. Soudainement, il se sent démuni, comme si on lui avait arraché sa dernière arme. On lui interdit de se calmer dans la débauche qui caractérise son quotidien. Que lui reste-t-il, alors ? Parler, s'expliquer ? Ce n'est pas son genre, voyons... Il est bien plus doué pour donner des leçons de morale que pour les appliquer. Mais elle est là, à chuchoter à son oreille.

» Bon… Avant qu’on joue… Tu m’expliques ce qui se passe ? Si tu me parles pas… Je peux pas deviner… Laisse-moi t’aider. Autant que possible… Parle-moi… S’il te plaît Damen...

Et alors qu'elle est installée au-dessus de lui, collé à lui, il n'arrive plus à transformer la colère, à transférer la rage dans un moule nettement plus attirant. Alors ses dents se serrent, son poing aussi, juste avant qu'il ne vienne frapper brusquement le matelas. C'est le visage de son père, qu'il voudrait frapper, et pourtant il en a été incapable. Un mur, à défaut, pour pouvoir passer la frustration dans la douleur.

» Je le déteste...

Sa voix tremble moins qu'il ne l'aurait pensé. Porte moins, aussi. Il se demande presque si elle peut l'entendre. Ou bien est-ce à cause du sang qui bat à ses tempes qu'il n'arrive pas à percevoir ses propres paroles ? Il ne sait plus s'il murmure ou s'il parle, il n'arrive même plus à comprendre sa propre voix, ses propres émotions. Rage, désespoir, mépris, tous se battent au même niveau sans qu'il ne puisse démêler le nœud qui les unit. Il sait simplement qu'il a la gorge serrée, tellement serrée qu'au final, ses mots ne devaient être qu'un marmonnement étranglé.

Il n'a envie de rien, à part de briser quelque chose auquel tiendrait son père pour se venger. Mais même ça, c'est impossible. Parce que son père ne tient à rien. Ni à lui, ni à sa mère, ni à personne. Il ne tient qu'à sa carrière qui, malgré tout ce qu'il peut en dire et tout ce qu'il lui reproche, malgré ses accusations malsaines et rageantes, ne cessera jamais d'aller de l'avant. Charles Irridval aura toujours ce qu'il veut, peut importe combien de personnes il détruira dans son sillage.

» Tu le détestes à ce point ?

Oui, il le déteste. Il sent cette haine faire bouillir son sang, ce besoin de le voir, de le faire souffrir. Et pourtant... pourtant il revoit son poing figé à distance de son visage, le regard satisfait de celui qui savait avoir raison. C'est bien ce que je pensais. Il a envie de vomir. De s'arracher la peau comme on l'a empêché de le faire deux ans plus tôt, de sauter du dernier étage pour voir si ça pourra, enfin, affecter le bloc de pierre qui prétend battre dans la poitrine de cet homme. Mais il n'a pas ce pouvoir. Il n'est qu'un masque de folie sur un visage démoniaque, cachant un vide encore plus béant que celui dans lequel il pourrait se jeter.

Un petit rire dénué de joie ou même de son ironie habituelle s'échappe de ses lèvres. Son but ? En a-t-il seulement déjà eu un ? Il est venu ici comme un lâche pour rompre sa promesse et continuer d'être la main destructrice et corruptrice qu'il a toujours été mais, même ça, il n'en est pas capable. Se complaire dans sa nature meurtrière et démoniaque ne fait même pas partie des options qu'on lui laisse. Il a envie de boire, de drogues, de n'importe quoi pour ne pas avoir à affronter la noirceur qui pourrit à l'intérieur de son cœur.

» Je veux le détruire...

Il ne sait même plus de qui il parle. Lui, son père, le monde ? Au point où il en est, il ne peut que s'enfoncer plus profondément dans les affres de sa corruption et de la gangrène malsaine qu'il déverse sur Londres et ceux qui croisent sa route. Prêt à quoi ? Tout. Jusqu'à réduire le monde en cendres et le regarder brûler, seul au milieu des flammes.
Et pourtant, il n'a même pas été capable d'un petit coup de poing. Quelle blague. il n'est que ça, une vaste blague, dans un monde qui ne l'a pas attendu pour avoir le goût de cendres.

» Je veux qu'il perde tout... lui arracher ce qu'il aime pour le voir enfin souffrir...

Quitte à se plonger plus encore dans la destruction. Sa main se pose sur son visage, se crispe sur son front, descend sans que ses doigts se dressèrent comme s'il essayait d'arracher un masque absent de son visage. Une semaine. Une semaine et les élections commencent. Deux semaines, et il les gagne. Alors il aura Londres dans le creux de sa main, il aura tout ce qu'il voulait. Le monde servi sur un plateau. Mais il ne s'arrêtera pas là, non. Il veut dominer autant que Damen veut détruire. C'est à ça que se résument leurs mondes.
Et quel monde... dans lequel il serait le méchant et son père le héros devant l'affronter. Ironie palpable. De quoi accentuer sa nausée.

Détruire son père, détruire son monde, détruire ses rêves. À qui pense-t-il faire croire ça ? Il n'en est pas capable, il n'en a jamais été capable. Deux ans de frasques et de première pages de magazines n'ont pas suffi à écorner sa réputation, alors comment pourrait-il espérer faire plus ? La pouffiasse qui le suit partout s'arrange toujours pour arrondir les angles, réparer les problèmes. L'Angleterre ne ressemble pas assez aux États-Unis, les gens ne jugent pas assez la vie des hommes politiques pour que sa vie privée ait le moindre impact sur sa carrière. Tout ce qu'il fait ne sert à rien. À part à combler le vide dans sa tête et dans son cœur, à trouver le sommeil, à attendre le jour où on le laissera tomber dans le vide.

» S’il gagne, voit ça comme une opportunité. Il aura ce qu’il aime, il aura exactement ce qu’il veut. Le pouvoir. Le statut. Il aura tout non ? Alors il aura bien plus à perdre. Il aura tout à perdre. Et il perdra tout. Je m’y emploierais. On s’y emploiera.

Il relève les yeux. L'écoute parler sans savoir exactement où elle veut en venir. Même quand il aura tout, même quand il aura encore plus de choses, il n'aura jamais assez, et Damen n'aura jamais assez le pouvoir de le détruire. Il faudrait un scandale qui le touche directement. Peut-être que si son fils saute dans le vide devant tout le monde, il finira par perdre les votes dont il rêve tant. Pourquoi pas, après tout. S'il se fait mal, s'il se blesse réellement, arrivera-t-il à avoir un semblant de regard contenant autre chose que du mépris ?

» Utilise-moi pour le détruire. Tu me rendras ma liberté après. Je peux patienter quelques temps encore.

Il l'écoute, la regarde raconter des choses. Une partie de lui les trouve absurdes, l'autre n'arrive pas à les comprendre. Il n'aime pas ce qu'il entend, il n'aime pas ce qu'elle dit. Avec un soupir, il retira sa main de son visage.

» Non.

Simple, clair et précis. Jamais. Jamais il ne se réduira à ça, à marcher sur les gens pour son profit, à s'associer à ceux qui marchent sur les gens pour leur profit. À quoi bon détruire son père si c'est pour devenir lui ? La corruption impose le poids de l'honnêteté et de la vérité. Il ne supporte pas ceux qui se dissimulent, qui manipulent, qui tirent les ficelles. Lui, il les brûle.

» C'est mon père, qui utilise les gens.

Et il n'y a personne au monde qu'il déteste plus que cet homme. À part peut-être celle qui a arraché le cœur de sa mère. Ses doigts se referme sur le menton d'Eri, pour la regarder dans les yeux.

» Et jamais je ne m'abaisserai au niveau de ta mère.

Sa haine a changé de cible. Non, sa haine a englobé une nouvelle cible. Les manipulateurs, les menteurs, les politiciens, ceux qui pensent que le monde leur appartient alors qu'il ne sont que des masques posés sur du vide. Lui, au moins, assume sa corruption. Il vaut mieux qu'eux. Il vaudra toujours mieux qu'eux.

» Est-ce que… tu pourrais m’expliquer… comment je peux t’aider? Je… Je vais essayer.

Elle pleure. Est-ce qu'il lui fait mal ? Est-ce qu'il la brise comme toutes les personnes qui ont croisé sa route jusque là ? Sûrement. Après tout, c'est là sa place dans ce monde et le pire, c'est sans doute qu'il n'est pas certain de vouloir en changer. Pourquoi essayer de mentir, de cacher ce qu'il est derrière le même genre de masque de ceux qu'il méprise ? Autant s'assumer tel qu'il est. Alors il ne la lâche pas. Même lorsqu'il voit les larmes dans ses yeux, même lorsqu'elle ouvre la bouche pour la refermer aussitôt. La pression de sa main sur sa mâchoire n'est certainement pas agréable. Mais c'est de sa faute. De leur faute, à tous, avec leurs faux semblants et leurs mensonges, leur manipulation, leurs contacts, leurs plans. Il n'en peut plus des masques, des fils et des murmures.

» Qui a dit que tu devais m'aider ?

Étrangement, malgré la force qui ressort toujours de ses doigts, sa voix est calme. C'est presque une véritable question, parée de l'intonation de la curiosité. L'aider ? Pour quoi faire ? Pourquoi tout le monde s'accroche-t-il à cette idée absurde ? Il n'a pas besoin d'aide. Il a besoin de regarder le monde s'embraser à ses pieds. Il ne veut pas qu'on l'aide, qu'on essaye de comprendre ce qui se passe dans sa tête, qu'on fasse le travail à sa place. Utiliser quelqu'un pour arriver à ses fins est une méthode qu'il exècre. Comme il l'a si bien dit à la petite princesse pureté : s'approprier les gens, c'est vulgaire. Quelle que soit la manière ou l'intention.

» Je suis exactement où est ma place. Le diable n'a pas à remonter des enfers, ma belle.

Et c'est comme ça que sa vie doit être. À gangréner et corrompre les cœurs pour entraîner plus de monde dans les abysses, jusqu'à ce qu'un jour il puisse véritablement y attirer la seule personne digne de descendre encore plus bas que lui. Ce père qui lui a demandé de le frapper, cet homme hautain qui ne voit le monde qu'à travers les lentilles déformantes des caméras, des magazines et des votes. Rien que de repenser à son visage, son sang bout dans ses veines. Et pourtant il n'a pas réussi à le frapper. Quand est-il devenu si pathétique ? Pourquoi l'approche des élections le rend-il de plus en plus amorphe, de plus en plus vide, comme si chaque future enveloppe dans cette urne était un coup de plus à son cercueil ? Il y a une semaine, il l'aurait fait sans hésiter. Peut-être. Sûrement. il se redressa pour s'asseoir en tailleur, et posa distraitement une main sur le haut de sa tête, sentant la douceur de ses mèches brunes sous ses doigts.

» Tu n'es pas à moi, ce n'est pas à moi de te dire ce que tu dois faire. Tu as oublié ?

Et pourtant, il lui donne quand même souvent des conseils. Il lui pave une voie vers l'enfer sans prendre la peine de la déguiser en bonnes intentions. Il sait ce qu'il fait. Il corrompt et noircit jusqu'à ce que la Faucheuse vienne prendre la relève.



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