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Indarë

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So, when are we gonna step up the throne ?

Damen Irridval
Damen Irridval
Damen Irridval
Damen Irridval B1 |:| Bar et restauration (TH)
B1 |:| Bar et restauration (TH)
Genre : Genderfluid
Sexe : Masculin
Age : 20
Date de naissance : 26/03/2004
Taille / Poids : 1m70 / 50kg
Orientation sexuelle : Pansexuel
Situation amoureuse : S'approprier les gens, c'est vulgaire
Famille : Personne qui vaille plus qu'un coup d'oeil
Pays d'origine : Angleterre
Nationalité : Britannique
Messages : 717
Date d'inscription : 02/05/2022
Couleur(s) de parole : Damen : #669966 ||| Charles : #cc6600 ||| Natalia : #3399ff ||| L'assistante : #ff99ff ||| Emily : #990099 |||
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02.05.22 22:10
Rp terminé
Lycée |:| 3°1, Tradition

Discours d’investiture. Y a-t-il des mots plus écœurants que ceux-là ? Perché sur le toit, Damen bat des pieds dans le vide. Cela fait bien longtemps qu'il ne s'est pas retrouvé là, à regarder une potentielle chute en se demandant s'il n'aurait pas mieux fait de le faire avant. Avant Leo, ou juste après, quand on lui a retiré le verre des mains. Là, peut-être que son père se serait soucié d'autre chose que de sa carrière. là, c'est trop tard. Même s'il meurt, il ne fera qu'utiliser ça comme un nouvel argument électoral. Susciter la compassion pour se hisser à la tête du pays. Il en est capable, après tout ; ils sont de la même graine, celle du mal qui s'infiltre jusqu'à ne rien laisser derrière eux.
Comme son père a détruit sa mère, Damen détruit tout ce qu'il touche. La différence, c'est qu'il le sait alors que Charles persiste à poser la responsabilité sur ceux qui l'entourent.
Lâche. Hypocrite. Menteur. Et c'est pour ça que la ville a voté.

» Vous êtes vraiment trop cons.

Avec un grognement désabusé, il laisse sa bouteille tomber jusqu'au sol, observant sa chute avec un mélange d'envie, d'amertume et de lassitude. Il ne le fera jamais, parce qu'il a trouvé sa manière d'y résister. Peut-être qu'il devrait juste sauter du bord et laisser le monde brûler. Comme dans sa chanson. Il ne voit même pas le verre se briser au sol, mais il sait qu'il a éclaté en mille morceaux. Comme la vitrine quand il y a cogné son poing de toutes ses forces, des éclats plantés dans les phalanges. Comme la vitre du poste de sécurité qui s'est vengé sur sa cuisse. Peut-être que c'est ça, son monde, au final. Du verre brisé qui écorche ceux qui le touchent de trop près.

Un soupir et il se lève, délaissant le vide qui engloutissait son regard pour redescendre de la manière conventionnelle, par les escaliers. Il devrait s'acheter un parachute, pour voir ; mais il a peur que la chute lui fasse trop envie et lui semble trop libératrice. Comme quoi, même lui peut craindre quelque chose. La porte claque derrière lui et il descend les marches, mains dans les poches. Son père est en bas. Il l'a forcé à porter ce stupide costume en espérant que Damen resterait sagement au premier rang. D'un côté, il admire sa stupidité et sa ténacité. Peut-être que maintenant qu'il est élu, il pense que son fils arrêtera ? Que tout ça n'était effectivement qu'une tentative de saboter sa campagne ? Mais il y aura toujours une campagne, il y aura toujours quelque chose à détruire. Ce sont ceux qui offrent le plus de résistance qui méritent le plus d'éclater en morceaux.
Et son père n'est pas facile à briser.

Les yeux verts parcourent un instant les cicatrices sur le dos de ses mains. Personne ne les voit vraiment, personne n'y prête attention. Son père sait-il seulement qu'elles sont là ? Ce jour où Damen a tenu son poing si près de son foutu regard prétentieux, a-t-il aperçu les marques sur la peau de son fils ? Probablement pas. Il était trop occupé à savourer sa fausse victoire. L'adolescent serre les dents. Il pense gagner ? Il en est loin, si loin. Il ne gagnera jamais rien tant qu'il sera son père ; il y aura toujours une ombre pour tout ruiner. Son froncement de sourcil se change en sourire carnassier. Oh, oui. Il n'a aucune intention de le laisser savourer son élection.

La porte de verre le sépare de l'estrade où son père a commencé son discours. Merci d'avoir voté pour moi, vous ne le regretterez pas. Tu parles. Le jeune homme lève les yeux au ciel, la main posée sur le battant. Il ne s'en sortira sûrement pas indemne, tant pis. Son père a déjà essayé de lui couper les vivres, sans succès, essayé de lui parler, de l'insulter, de l'humilier. Que peut-il faire de pire, maintenant ? Au moins, il ne peut pas prétendre qu'il n'existe pas. Et peut-être qu'un jour, il se débarrassera de la pouffiasse qui le suit partout. Elle est là, elle aussi, sur cette putain de scène. Elle, cette sale chienne, pas sa mère qui se contente de la place au premier rang que le tout puissant maire a réservé à sa famille. Au moins, ça définit parfaitement son ordre des priorités. La politique d'abord, ses proches ensuite. Comme toujours.
Mais pas cette fois.

La porte s'écarte au contact de ses doigts. Calmement, comme s'il avait absolument tous les droits - parce que c'est le cas, après tout, n'est-il pas le fils du maire désormais ? - Damen pose ses mains sur la scène et monte sur l'esplanade sans faire mine de réagir aux agents de sécurité qui se tournent vers lui. Personne ne le stoppera. Son père ne peut pas se permettre de faire arrêter son fils en public, pas plus que d'avoir quelqu'un lever sa main sur lui. Ça n'empêche pas le politicien de s'interrompre dans son discours.

» Damen ? Qu'est-ce que tu fais là ?

Méfiance. C'est tout ce qui existe dans ses yeux désormais. Méfiance et mépris. Damen ne lui retourne que le second.

» Je viens pimenter un peu la fête.

À quelle vitesse a-t-il bu cette bouteille de whisky ? Un peu trop rapidement, sans doute. Son père aurait dû réfléchir avant de laisser le bar à l'intérieur comme s'il n'allait pas profiter de son discours barbant pour aller se servir. Alors l'homme s'approche de lui, délaissant son micro pour se planter à quelque centimètres de son fils et chuchoter entre ses dents.

» Descend de cette estrade.
» Non.
» Qu'est-ce que tu cherches à faire, Damen ? Tu n'en as pas marre de faire toujours n'importe quoi ?

Un sourire carnassier étire les lèvres de l'adolescent. Marre ? C'est comme ça qu'il se sent vivant. Comment peut-il vivre chaque jour avec lui et ignorer cela ? À quel point est-il aveugle, et absent ? Oh, bien sûr, il a déjà la réponse à cette question. Trop. Les doigts de Damen se referment doucement sur la cravate de son père et il l'attire un peu vers lui, un air de conspirateur sur le visage, une lueur de haine dans le regard.

» Je n'en aurais jamais marre.

Et il le lâche, glissant souplement derrière lui pour aller s'asseoir sur le pupitre derrière lequel le nouveau maire faisait son discours.

» Bonjour, tous les idiots qui ont voté pour mon père.
» Damen !

La silhouette qui s'avance vers lui, furieuse, devrait lui faire peur. C'est une figure d'autorité, non ? Encore plus qu'avant. Mais cela fait bien longtemps qu'il n'en a plus rien à faire de l'autorité. Calme et impassible, Damen décroche le micro de son support pour pouvoir se lever, toujours en équilibre. Personne n'osera le déloger ;  d'expérience, il sait maintenant que les gens sont réticents dès qu'il se perche quelque part. Ils ont toujours peur qu'il tombe s'ils agissent. Comme ils sont mignons.

» Il est ennuyeux, non ? Je pense que vous avez besoin d'autre chose. Un peu de musique, peut-être.

Cela fait un moment qu'il prépare ça. Il savait depuis si longtemps que son père allait gagner. La petite pomme a fait du bond travail, sa chanson est parfaite. Parfaite pour lui, parfaite pour ça, parfaite pour expliquer à son père à quel point il n'a plus jamais envie de l'écouter. Tirant son téléphone de sa poche, il n'a qu'à presser une touche pour que la musique sorte des enceintes. Oui, tout est préparé. Son sourire s'élargit alors que les agents de sécurité s'approchent et que le public s'agite, incertain de comment agir.

» So, when are we gonna jump / Off the ledge / And let the whole world burn ? ♪

Il ferme les yeux, les doigts serrés sur le micro, sa voix s'élevant malgré le brouhaha des électeurs perturbés. Il ne chante pas exceptionnellement bien, mais il s'en fiche. Ce n'est pas l'important. Ce qui compte, c'est que son père n'ait pas son moment de gloire tant attendu. Ce qui compte, c'est qu'il soit à nouveau sous le feu des projecteurs, en une des magazines, qu'il lui vole la vedette une fois de plus, encore et encore, jusqu'à la fin.

» This isn't my place to be
These aren't my feels to feel
But I got nowhere else
So you better get used to me.

I'm crazy !
Up and down crazy !
If you wanna miss me
Why don't you just kiss me ?
If I don't jump now
It's because you're near
So just come to me
Or I might fall from here
Oh oh oh

So, when are we gonna step
Up the throne
And make the whole world kneel ?
You can't tell me what to do
You can't tell me what to say
I won't listen to you
So you better get used to me.

I'm crazy !
Up and down crazy !
If you wanna miss me
Why don't you just kiss me ?
If I don't jump now
It's because you're near
So just come to me
Or I might fall from here
Oh oh oh


Il aurait sûrement dû appeler Emily pour la suite. Ou Eri. Après tout, cette fin aurait fait un bon duo. Tant pis. Il peut la chanter seul. Et puis, soyons honnête, avoir Eri sur scène lui aurait volé la vedette, elle chante sûrement mieux que lui.

» So why are you staying here ?
Why are you still with me ?
I am corruption
I am depravation
But you stay here
You stay here
Because you're just
Like
Me

We're crazy !
Up and down crazy !
If you wanna miss me
Why don't you just kiss me ?
If you don't jump now
It's because I'm near
So just stay with me
Or you might fall from here
Or we might fall
From
Here...


Ses yeux verts plantés dans le regard glacial de son père, Damen baisse le bras, laissant le micro tomber négligemment contre sa cuisse. Un sourire gonflé de fierté et de satisfaction s'est peint sur ses lèvres pour ne plus jamais en repartir. Alors il laisse ses paupières se clore, et bascule en arrière.

» Rattrapez-le !

Est-ce la voix de sa mère ? Ou d'une personne au hasard dans la foule ? Il sent le choc des planches à l'arrière de sa tête, dans son dos, sent qu'il bascule par-dessus le bord de l'estrade avant que quelqu'un n'ait eu le temps de le rattraper. Les pavés contre ses côtes. Il ne rouvre pas les yeux. Ne perd pas son sourire. Il laisse simplement l'inconscience l'envelopper et l'envahir comme elle l'a fait tant de fois. Une vieille amie qui l'accueille depuis que le sommeil l'a abandonné.
Comme tout le monde finira par le faire.


Chanson en français:



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