Bon, on peut appeler demain. Une bonne chose de réglée. Ca m’aurait quand même fait chier de devoir passer un coup de fil dès ce soir juste pour prendre un rendez-vous dans un lieu de torture. De toute façon j’imagine que pour une histoire de grossesse, ils prennent rapidement les gens puisque c’est quand même une étape importante dans la vie des gens. S’il n’y a pas le désir de garder un enfant, il faut bien pouvoir procéder rapidement à son évacuation. Il y a un délai à respecter pour ça et il est plus court qu’on ne le croit.

- Un dépis… Ah ! Oui. Pas con.

Je n’en ai jamais fait mais je suis sûre de n’avoir rien qui puisse être transmis à Nick. En fait je ne dois rien avoir tout court. Cependant un dépistage pourra le rassurer encore plus. Par contre euh...ce genre de truc est aussi fait par prise de sang il me semble… Je crois que je vais vraiment défaillir. Ca me redonne des frisons d’horreur et j’en pâlis encore un peu plus.

Je passe tout de même rapidement à un autre sujet en proposant un mélange étrange au rouquin. Evidemment il refuse mais ça valait la peine de lui faire la blague. Il a tiré une drôle de tête. Ca m’a mise de bonne humeur en plus. Encore plus qu’avant. Bref on ne mangera pas mon plat douteux mais plutôt une pizza commandée. Et moi je piquerai des bouts. Une fois la commande passée, on se réinstalle sur le canapé et je ne me fais pas prier pour me recoucher et poser ma tête sur les jambes du rouquin. Elles sont confortables, j’en profite sans le moindre remord.

- Oui et non. Pour le moment je n’ai plus de nausées mais elles reviennent vite quand j’sens certaines odeurs. Mais ça devrait aller, je n’ai quasi rien mangé de la journée pour éviter de vomir !

Ouais parce qu’outre le manque d’appétit, je n’avais non plus pas envie de réellement charger l’estomac au cas où il déciderait de se vider peu après. En tout cas il a plutôt bien supporté le peu que j’ai mangé donc ça devrait aller pour quelques morceaux de pizza. Au pire je me défoulerai sur de la soupe.

- Ah ouais ? Chiche.

Quelle idée de provoquer le rouquin alors que je sais parfaitement qu’il est tout-à-fait capable de mettre sa menace à exécution. Quelques minutes plus tard, quelqu’un sonne à la porte. Sûrement le livreur qui apporte la commande. À peine la sonnette a-t-elle retenti que ni une, ni deux, je me retrouve rapidement emballée dans le plaid tel un paquet cadeau. Ou juste un cadavre qu’on tenterait de cacher dans un tapis. Je ne peux plus bouger. Et il me laisse là, plantée dans le canapé alors qu’il s’en va chercher la commande. Il m’a prise en traître. Je proteste monsieur le juge ! Je réclame une revanche ! En plus maintenant je ne peux pas lui piquer les morceaux de pizza. Je peux seulement gigoter comme un ver de terre.

- Niiiiiiiiiick ! Libère-moi ! J’peux pas te piquer des morceaux si j’suis transformée en nem !

Nick parle en #EF2F3C et en #F5634A (japonais)
Ellia parle en #C173B6 et en #A98BA0 (japonais)
Ⓒ Martel pour Indarë

Teste de grossesse à confirmer. Dépistage à faire. Estomac à remettre en place. Ca en fait déjà pas mal sur ma liste. Et maintenant je dois rajouter le fait de devoir me libérer du plaid. Au secours, je suis un nem géant qui va se faire dévorer par un rouquin affamé ! Ou alors je suis un nem kidnappée à des fins inconnues. Toujours est-il que ligotée dans le plaid, je ne peux pas m’amuser à lui piquer des morceaux de pizza. La prochaine fois, je réfléchis avant de provoquer Nick pour un défi – on sait tous que je ne le ferai pas mais chut – et je me tiens à bonne distance de lui avant de lui dire chiche. Il faut que je puisse fuir en cas de nécessité.

- T’es crueeeeeel !

Je gesticule un peu, toujours comme un ver qui essaie vainement d’avancer. En plus il fait exprès d’ouvrir lentement la boîte à pizza ! Quand je lui dis qu’il est cruel hein ! Il m’en donne la preuve là. Même quand il prend une part pour la manger, il le fait trèèèèèèès lentement.

- Démon…

Bien sûr que j’en veux ! Enfin pas une entière mais au moins un petit peu. Je gesticule encore un peu en essayant cette fois de lui piquer un bout de sa part de pizza. Je n’y arrive pas jusqu’à ce que monsieur se décide à me laisser manger un morceau.

- Le petit nem va te faire la misère dès qu’il en aura l’occasion. Tu vas morfler s’pèce de kidnappeur et tortionnaire.

Le pire dans tout ça, c’est que je suis en train de sourire. Ca m’amuse. Et puis je profite aussi un peu du léger regain de forme que j’ai. Je ne sais pas combien de temps ça durera mais si j’en ai un, c’est plutôt bon signe non ? Dès qu’il passe ses doigts sur ma joue, je fais mine de vouloir le mordre.

- Et moi j’aime te rendre la pareille.

Et aussi qu’il m’embête mais ça lui ferait trop plaisir de m’entendre le dire. Pendant qu’il mange sa pizza, j’essaie à plusieurs reprises de lui piquer nu morceau mais c’est toujours un échec jusqu’à ce qu’il ait pitié de moi et qu’il daigne m’en donner. Je ne mange pas beaucoup mais au moins, ça tient dans l’estomac.


Le jour des tests est arrivé. On a eu de la chance, on a pu avoir un rendez-vous assez rapidement. Trois jours seulement. D’un côté je n’ai pas envie d’être à l’hôpital en ce moment même et d’un autre côté, je me dis que plus vite on fera tous les tests, plus vite on repartira. Un médecin arrive et nous invite à le suivre dans la salle d’examen. C'est cool  qu’il ait pu nous prendre tous les deux en même temps.

Ce qui l’est moins, c’est ma réaction face aux seringues pour la prise de sang. ON a expliqué au médecin notre présence ici, les test que l’on aimerait avoir et dès l’instant où il a sorti son matériel et qu’il a fait la prise de sang sur Nick, j’ai tout vu tourner. Et puis plus rien. Je me suis juste évanouie.

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Trois jours c’est long. Très long même quand on vit dans le stress. Pourtant quand on pense aux galères habituelles pour choper un rendez-vous en temps normal, trois jours c’est court. On s’est donc rendus à l’hôpital pour effectuer nos tests et coup de chance, on a pu être pris ensemble. Je ne sais pas si c’est parce qu’on est en couple ou si c’est parce qu’on fait les mêmes tests – enfin pour l’un d’eux – ou pour les deux mais dans tous les cas, c’est cool. Ca me rassure aussi parce que je sais que seule, je n’aurais pas eu le courage de poser ne serait-ce qu’un pied dans la salle d’examen.

Le médecin s’occupe d’abord de Nick. Il prépare son matériel, désinfecte la zone concernée et s’apprête à piquer. Cependant il n’en a pas le temps. La simple vue de la seringue me fait tourner de l’oeil et perdre conscience. Durant quelques minutes, je suis aussi réactive qu’un cadavre. Lorsque j’ouvre enfin les yeux, je suis sur le sol, allongée sur le côté.

- C’est bon, on a fini ?

C’est tout ce qui m’inquiète. Je ne me demande même pas pourquoi je suis sur le sol – je m’en doute en fait – je veux juste savoir si les tests sont faits. À bien y réfléchir, je ne pense pas sinon je ne serais pas par terre mais sur un lit d’examen.

- Comment vous sentez-vous ?
- Ca va…

Il m’aide à me relever et à me rasseoir sur le lit d’examen puis il contrôle ma tension. Elle est plutôt bonne bien que légèrement basse. C'est normal après un évanouissement. Il reprend son matériel ensuite, se disant que c’est peut-être lié à la potentielle grossesse ou à une maladie. Lorsque je revois une autre seringue, je me sens à nouveau défaillir. Ce qui me sauve cette fois, c’est le fait que j’ai rapidement détourné le regard. Mon corps est tendu, je stresse, je veux fuir mais cette fois je refuse de tomber dans les pommes. Le médecin s’en aperçoit et se met à me questionner.

- Avez-vous peur d’être piquée ?
- C’est pas la piqûre en elle-même…

Flipper pour une simple aiguille… Sérieusement j’en ai honte moi-même. Parfois je me demande même comment j’ai pu me faire tatouer le bras. Remarque, je n’avais pas regardé pendant qu’il faisait son travail, ça m’avait peut-être aidée. Ou peut-être que j’ai tellement paniqué qu’ils m’ont légèrement endormie. Je ne sais plus comment ils sont parvenus à me tatouer sans que je bouge dans tous les sens.

Mon bout d’explication semble suffire au médecin pour comprendre ce qui m’effraie puisqu’il demande à Nick de venir me tenir et d’essayer de me rassurer. Surtout de me tenir. C'est pour éviter que je me blesse au cas où je paniquerais trop au moment où il ferait les prises de sang.

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C’est bon, mon cerveau se remet en route. Lentement mais sûrement. Je suis au sol, ma vue n’est plus troublée, je réalise peu à peu ce qu’il s’est passé et ce qu’il se passe encore. On m’aide à m’installer sur le lit d’examen et c’est l’arrivée du mini interrogatoire. Non je n’ai pas peur d’être piquée, j’ai seulement peur de l’aiguille qui doit me piquer. Ca complique un peu les choses. Le pire pour moi est de savoir que ce n’est pas terminé. Je n’ai pas subi la prise de sang pendant mon inconscience – j’aurais préféré que ce soit le cas – et il va devoir le faire. Sauf que cette fois il compte directement sur l’aide de mon petit-ami pour me tenir en place.

- Parce que c’est pas le genre de truc dont je suis fière…

Surtout en sachant que j’ai un tatouage et que ce n’est pas le genre de truc qu’on se fait avec un feutre. Il y a aussi le fait que j’ai appris à tout garder pour moi depuis que je suis môme. C’est dur de changer une vieille habitude.

- En plus j’ai dû apprendre à tout garder pour moi depuis que j’suis gamine, que ce soit mes peurs, ma tristesse et j’en passe. Du coup j’ai du mal à dire quand ça ne va pas…

C’est sans doute pour ça que mon indigestion...ou quoi que ça puisse être, ait duré aussi aussi longtemps. Je me suis sentie mal, j’ai laissé Nick le deviné tout seul et moi j’ai continué à vivre ma vie comme si je n’avais rien. J’ai douillé aussi…

Le médecin demande au rouquin de se tenir prêt à me retenir au cas où je paniquerais et j’ai d’abord eu droit à un câlin. Je tourne la tête pour fixer Nick dans les yeux avec un petit sourire, essayant de le rassurer. Ouais, même malade ou apeurée, je me soucie plus de mon rouquin plutôt que de moi-même.

- Ouais...j’crois...en fait non.

Echec total. Je voulais le rassurer mais au final je risque surtout de plus l’inquiéter. Tant pis. De toute façon ça se serait loupé. Au moment où le médecin approche la seringue de mon bras, la panique me reprend. Je sens la pression se resserrer autour de moi et me maintenir immobile pendant que la prise de sang est faite. Et hop un peu de sang prêt pour les tests de grossesse et les tests pour les maladies. Le matériel est ensuite caché afin que je puisse être plus sereine pendant qu’il s’occupe à nouveau du rouquin. Je ne regarde pas afin de ne pas m’évanouir une nouvelle fois. Ca se termine rapidement et nous pouvons enfin repartir. D’après les dires du médecin, on aura les résultats d’ici quelques heures.

On profite alors de nous promener un peu en attendant de savoir nos résultats. Moi je suis sûre d’avoir juste été malade. Je commence à me sentir mieux alors c’est forcément ça. Et normalement pour les autres maladies je suis saine aussi. Et Nick l’est aussi.

Quelques heures plus tard alors qu’on est de retour chez Nick, je reçois l’appel du médecin qui souhaite nous transmettre les résultats. Je mets alors sur haut-parleur afin que Nick puisse aussi entendre et poser ses questions s’il en a. Ca commence avec nos tes pour les maladies. On n’a rien. Aucun risque de ce côté-là. Pour l’autre test, c’est l’incompréhension pour moi. Apparemment, j’ai subi ce qu’ils appellent une grossesse chimique. En fait, j’ai bien été enceinte mais ça n’a pas tenu et mon corps s’est chargé d’évacuer naturellement. Ca explique donc les résultats contradictoires sur les tests. Il m’a fait buguer. Pendant quelques instants, je reste figée sur mon téléphone sans écouter la suite des paroles du médecin. C’est comme si mon cerveau s’était déconnecté. Et si moi je suis en train de me perdre dans mon incompréhension, qu'est-ce que ça doit être pour Nick ? Satisfait ou aussi sous le choc ? JE le regarde, essayant de voir dans quel état il se trouve.

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J’ai dû avouer ma peur pour les aiguilles et je n’en suis pas spécialement fière. En même temps, comment pourrais-je l’être alors que je viens d’admettre avoir peur d’une seringue à la con ? Nick ne se fout toutefois pas de ma gueule et m’aide plutôt à ne pas me centrer sur l’objet de mes craintes. Je le fixe, me fais violence pour ne pas détourner le regard vers la seringue, panique malgré tout mais il me retient. Et puis tout s’arrête. Du moins pour moi. Maintenant c’est au tour du rouquin de subir le test.

On quitte l’hôpital avec un restant de stress. Celui de l’attente des résultats. On s’est occupés l’esprit avec une promenade, dans un café où on a pu papoter un moment aussi et puis on est retournés chez Nick.

Notre attente a duré plusieurs heures avant qu’on ne reçoive l’appel du médecin. Celui-ci nous a expliqué les résultats et je crois que ni Nick, ni moi n’étions préparés à entendre la nouvelle. Enfin on a essayé mais on a plus rejeté l’option. J’ai donc bel et bien été enceinte et mon corps s’est chargé d’évacuer ce qui aurait été notre progéniture. En gros, j’ai fait une sorte de fausse couche, non ? Je n’en sais rien et c’est bizarre mais ce n’est pas ce qui m’intéresse le plus.

- Hein ?

Il a dit quoi ? Je n’ai pas tout suivi. Il n’aurait jamais dû oublier quoi ? Il y a eu des paroles avant ? Ou après ? Mon cerveau ne s’est pas totalement remis en marche, j’ai loupé beaucoup de phrases. Je ne sais même pas ce qu’a raconté le médecin après son explication sur la grossesse chimique. Je ne sais pas ce qu’il a dit avant de raccrocher. Et Nick ? Ben je n’en sais rien non plus.

- T’inquiète, c’est pas grave.

Ouais ce n’était sans doute rien de trop important. Je pose mon téléphone et observe le rouquin. Il n’a vraiment pas l’air bien là.

- Ca va aller Nick ?

La nouvelle est violente à encaisser mais au moins, tout est clair pour nous maintenant. On n’a plus à s’en faire. Plus d’interrogations à avoir. Et… Bordel ça veut dire que je n’avais pas d’indigestion depuis tout ce temps ?!!! Ca veut dire que je n’étais pas malade ?! Mais c’est nul ! Comment je ferai la différence moi maintenant si un jour je tombe malade ? Je serai obligée de faire un test de grossesse à la con pour être sûre que ce n’est pas ça !! Je ne tombe pas souvent malade heureusement – d’ailleurs est-ce que je l’ai déjà été ? – mais quand même ! Ce n’est vraiment pas arrangeant comme histoire. Je vais me mettre à psychoter pour rien maintenant...

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Je n’ai pas tout suivi de ce que Nick m’a dit mais j’ai juste compris qu’il était désolé d’avoir oublié quelque chose. Je n‘ai pas tilté tout de suite de quoi il parlait mais je lui pardonne sans la moindre hésitation. Peu importe le sujet, je ne lui en veux pas. Je ne vois même pas en quoi je suis censée lui en vouloir en fait. Ma réponse n’a pas l’air de le satisfaire. Je n’étais pas censée réellement l’excuser ? J’ai du mal à savoir. Il est mal, ça se voit. Mais est-ce à cause de ma réponse ou il est seulement encore sous le choc de la nouvelle ? Ah ben c’est les deux au final.

- Ben… C’était pas prévu, c’est vrai, mais ça n’aurait pas été la fin du monde.

Bon je ne peux pas dire que ça me dérange beaucoup de savoir que mon corps a expulsé ce qui poussait dans mon ventre. Je ne suis pas prête pour ça alors c’est très bien que ça n’ait pas pu aller plus loin. Je suis encore en train d’apprendre avec Rihei alors un enfant à la fois hein.

Oh non, il se recroqueville sur lui-même ! Nooooooon ! Je m’installe aussitôt sur ses jambes, passe mes bras autour de lui et le serre doucement contre moi. Je n’aime pas le voir tout triste, ni qu’il se sente coupable. Je ne supporte pas de le voir aller mal. C’est encore pire si je ne peux rien faire pour l’aider mais là, j’espère pouvoir arranger les choses.

- C’est pas ta faute. Ca aurait pu arriver à n’importe qui avec ou sans protection. Tu sais aussi bien que moi que rien n’est sûr à 100 %.

100 % sûr ou non, il faudra tout de même qu’on voit pour avoir des protections supplémentaires. J’imagine que c’est un truc à discuter avec mon médecin du coup. Moi qui n’aime pas en voir, je serai encore servie. Je passe une main dans sa chevelure avec douceur, affichant un petit sourire. J’essaie de le rassurer un maximum tout en restant sincère avec lui.

- Tu sais, même dans le cas où ça aurait été plus loin et qu’on n’est pas prêts pour ça, je ne t’en aurais pas voulu. J’aurais peut-être eu peur puisque j’apprends encore ce qu’est une famille mais je n’aurais pas eu de regret vu que le géniteur est une bonne personne.

Dans le pire des cas, on aurait pu le confier aux services sociaux pour qu’ils lui trouvent une famille aussi. Ce n’est pas une option réjouissante mais c’est toujours mieux que de garder un môme et de le rendre malheureux.

- Bon je t’avoue que ça m’arrange un peu de l’avoir expulsé… C’est un peu cruel dit comme ça mais j’apprends tout juste à gérer un enfant et j’suis pas sûre que t’en aurais voulu si j’me fie à ton expression. En plus j’suis encore à l’université, c’est peut-être encore tôt pour songer à faire un gosse.

Ma main continue ses caresses dans les cheveux roux alors que mon sourire ne disparaît pas.

- Faut y voir un côté positif. Au moins on a fait nos tests pour les maladies en même temps et on sait que sur ce point, on ne risque rien tous les deux. Sans ça on aurait sûrement encore attendu des mois avant de faire les tests.

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Quand je repense à ce que j’ai dit, j’ai l’impression d’être un monstre ou un robot. L’information sur la grossesse passe, elle est traitée, il y a un petit bug et l’instant d’après, c’est comme s’il ne s’était rien passé. Le pire est que j’ai réellement subi une sorte de choc. Ce n’est pas tous les jours qu’on m’annonce que j’ai été enceinte. Cependant je crois qu’à force de devoir oublier mes frustrations et passer à autre chose rapidement, c’est devenu un automatisme même pour les annonces comme celle-là. D’un autre côté, voir Nick se sentir aussi coupable ça me préoccupe bien plus qu’une information médicale. On pourrait presque m’annoncer un cancer que ça me passerait au-dessus de la tête si je voyais le rouquin être mal.

Installée sur lui, je l’étreins avec douceur tout en essayant de le rassurer et de lui remonter le moral. Au moins nous sommes d’accord sur ce point. Pas de bébé tout de suite. Beaucoup seraient sans doute tristes de savoir qu’ils ont perdu la progéniture mais nous, ça nous soulage. Nous ne sommes pas encore prêts.

- T’inquiète pas, Rihei n’aura pas de petit frère ou de petite sœur avant un moment.

On y veillera. Sauf que ça veut dire que je dois repasser chez un médecin pour savoir ce qui serait le mieux à faire pour nous. Je connais les différents moyens de contraception mais lequel serait le plus adapté pour nous ?

J’y vois aussi un avantage au fait d’avoir été dans cette situation bizarre. Ca nous a permis de faire les tests pour les maladies et d’être tranquilles sur ce point. Aucun de nous n’a de MST. Le contraire aurait été surprenant en fait mais maintenant on en a la confirmation et la preuve.

- Oui, ça va mieux. J’me remets vite des situations flippantes, tristes et autres.

Enfin en apparence. Sauf là. Je le pense vraiment. Ce n’était qu’un mauvais moment à passer et j’ai pu passer à autre chose en sortant de l’hôpital et en allant nous promener.

- Et toi, tu te sens mieux ?

Je ne le relâcherai pas tant que ça ne sera pas le cas. Quoique même s’il se sent mieux, je ne le relâcherai pas. Pas envie. Je préfère le papouiller pour le reste de la soirée et faire le koala sur lui.

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