Suivi psychologique du 15/09/17
(Dr Alekseïev)

J'ai eu l'occasion de rencontrer Tessa pour la première fois aujourd'hui. On a un peu passé en revue les raisons de sa présence ici. Comme je m'y attendais, elle n'a pas l'air de croire à l'existence de sa maladie. C'est tout à fait normal à ce stade. Elle préfère cependant éviter le sujet de Dr Himpton pour l'instant, ce qui rend la thérapie un peu difficile.

Suivi psychologique du 30/09/17
(Dr Lonson)

Difficile de lui tirer un mot en rapport avec son histoire d'amour illusoire. Pour l'instant, tout ce dont elle parle, c'est de la perte de sa vision des couleurs. Elle n'a pas l'air de vraiment comprendre pourquoi elle est là, ou de penser que c'est uniquement lié à sa tentative de suicide.

Suivi psychologique du 12/10/17
(Dr Lonson)

J'ai découvert que Tessa ne prenait pas ses anti-psychotiques. J'ai eu beau lui rappeler la raison pour laquelle ils lui ont été prescrit, elle nie en bloc l'existence de sa maladie. On est encore au stade embryonnaire de sa thérapie, mais je suggère de surveiller sa prise de médicaments.

Suivi psychologique du 31/10/17
(Dr Alekseïev)

Tessa a un peu mentionné Dr Himpton aujourd'hui. Elle semble être plus à l'aise pour en parler avec moi qu'avec Dr Lonson, peut-être parce que suis une fille et qu'elle semble ne pas être très à l'aise avec le sexe opposé. J'ai donc pu discuter un peu de son dernier contact avec son ancien professeur, quand sa maladie a atteint un paroxysme. Nous en rediscuterons à la prochaine séance.

Suivi psychologique du 03/11/17
(Dr Alekseïev)

Elle s'est ouverte un peu plus sur les émotions qui l'ont traversée lorsqu'elle a sortie un arme dans son école. Sensation d'abandon, colère, et désir d'aider celui qu'elle aime en le débarrassant de ce qui le faisait souffrir. Il y a peu de risques qu'elle réitère une tentative de suicide, celle-ci n'ayant pas été motivée par de la haine de soi ou du désespoir, mais par une vision déformée de l'amour. Je pense que moi et mes collègues devrions travailler sur ça avant de remonter plus loin dans la thérapie. Il faut lui retirer de la tête l'idée qu'elle peut aider ses proches en disparaissant.

Suivi psychologique du 25/11/17
(Dr Dayn)

Tessa semble reconnaître enfin l'excessivité de sa réaction face aux paroles de Dr Himpton. Les dernières séances ont été productives, elle comprend que ni sa mort, ni celle de son professeur n'auraient été positive pour qui que ce soit. Je pense que l'on peut continuer de progresser dans la thérapie pour essayer de lui faire prendre conscience un peu plus de l'existence de sa maladie.

Suivi psychologique du 10/12/17
(Dr Jonson)

J'ai tenté une nouvelle approche, en lassant un peu de côté son histoire illusoire avec Dr Himpton pour me pencher un peu sur les sources de son érotomanie. On sait que c'est une maladie qui se développe souvent en même temps ou à la place d'une peur paranoïaque de l'abandon, je pense qu'explorer cet angle d'approche permettrait de un travail sur elle et sur sa vision des relations.

Suivi psychologique du 14/12/17
(Dr Alekseïev)

En continuant sur la lancée de Dr Jonson, j'ai découvert qu'une partie des peurs de Tessa semblent remonter très loin dans son passé. Mon collègue avait raison : elle souffre d'une peur de l'abandon assez impressionnante et maladive. C'est un point de départ très important pour sa thérapie, il faut essayer de raisonner cette part de son esprit.

Suivi psychologique du 28/12/17
(Dr Alekseïev)

Tessa semble bien s'entendre avec sa camarade de chambre. C'est une bonne chose. Le lien qu'elle a construit avec elle depuis septembre apporte beaucoup de positif à cette thérapie, notamment pour travailler sur sa phobie de l'abandon. Il faut l'encourager dans cette direction.

Suivi psychologique du 01/01/18
(Dr Dyan)

Tessa semblait d'humeur mitigée aujourd'hui. Elle m'a parlé de Becky, sa colocataire, et du bracelet qu'elle a au poignet – dont elle m'a demandé la couleur, à cause de son achromatopsie. Mais elle a aussi mentionné sa cousine et une lettre qui semble avoir fait surgir une partie assez sombre de son psyché. Sa réaction à des supposés abandons est plus agressive qu'on ne l'imaginait. À surveiller.

Suivi psychologique du 22/01/18
(Dr Dyan)

J'ai réussi à parler un peu avec Tessa au sujet de son père. Il semble qu'elle s'inquiète un peu car il souhaite lui laisser de l'indépendance et qu'elle vit ça comme de l'abandon. C'est un point à travailler, pour qu'elle relativise la situation et comprenne qu'avoir un peu d'espace ne veut pas forcément dire que ses proches vont la laisser tomber.

Suivi psychologique du 15/02/18
(Dr Jonson)

Les discussions au sujet de son père semblent avoir porté leurs fruits. La rancœur qu'elle avait à son sujet a diminué, on peut donc supposer qu'il s'agit d'un pas dans la bonne direction pour corriger sa perception des relations. Elle parvient à comprendre la différence entre une légère distance et un abandon. Progrès à poursuivre.

Suivi psychologique du 01/03/18
(Dr Alekseïev)

Avec l'annonce de la réouverture des clubs, Tessa souhaitese lancer cette activité. C'est un bon point pour sa vie sociale. Il faut cependant veiller à ce que diriger un club ne provoque pas sa phobie de l'abandon. À surveiller.

Suivi psychologique du 13/04/18
(Dr Jonson)

Rien de négatif à signaler à propos de son nouveau club. Nous continuons de travailler sur sa phobie de l'abandon. J'ai essayé d'aborder le sujet de sa cousine, mais elle l'a évité, autant que le sujet de sa mère. Ces points semblent encore extrêmement sensibles. Cela demandera du travail.

Suivi psychologique du 25/05/18
(Dr Dayn)

Tessa semble... mal en point. Elle admet désormais la possibilité de sa maladie, mais je n'ai pas l'impression qu'il s'agisse d'un pas en avant. La réalisation a été trop soudaine et, même si elle refuse d'en parler pour le moment, je soupçonne un choc externe d'en être responsable. Ça pourrait poser problème pour le déroulement de sa thérapie. Une réalisation violente n'est jamais une bonne chose pour une érotomane.

Suivi psychologique du 16/06/18
(Dr Alekseïev)

L'état de Tessa se dégrade. Il est difficile de lui tirer un mot. Quand elle ouvre la bouche, elle parle de sa relation illusoire et semble parfaitement consciente qu'elle était fausse, mais ça ne semble pas naturel. On dirait plus une réaction suite à une rupture qu'une véritable prise de conscience de sa maladie. Je m'inquiète pour elle. J'ai l'impression que les progrès que nous avions faits ne sont plus à l'ordre du jour.

Suivi psychologique du 07/09/18
(Dr Alekseïev)

Les rapports sur ses séances de l'été sont inquiétants. Tessa semble avoir des symptômes de dépression depuis notre dernière session : démotivation, idées noires, perte d'espoir. Elle a aussi des propos parfois incohérents. Ça confirme les soupçons que j'avais avant les vacances : la réalisation de l'existence de sa maladie s'est faite suite à un événement négatif, peut-être traumatisant pour une érotomane. Il faut creuser ce sujet.

Suivi psychologique du 21/09/18
(Dr Jonson)

Tessa s'est renfermée. Elle ne parle que par monosyllabes, et c'est seulement pour mentionner des idées noires et des journées identiques et sans saveur. Tous les progrès faits l'année dernière semblent partis en fumée, mais impossible de lui faire dire pourquoi.

Suivi psychologique du 08/10/18
(Dr Alekseïev)

J'ai vu Tessa sourire aujourd'hui. C'était un sourire pâle, mais c'est le premier depuis le mois de juin. Elle m'a dit qu'elle comptait rouvrir son club de jeux-vidéo, et l'idée semble lui redonner un peu de motivation. La laisser diriger ce genre de projet était un très bon choix. Je suggère de l'encourager dans cette voie jusqu'à ce qu'elle retrouve l'envie de discuter de son état personnel.

Suivi psychologique du 15/11/18
(Dr Dyan)

Tessa sonne... faux. Je ne saurais pas comment qualifier ça, mais son comportement tient plus de la comédie que d'une véritable amélioration. Elle a l'air en meilleure forme que cette été, mais je ne peux m'empêcher qu'elle fait semblant. Et ses notes en chute libre depuis le début du semestre semblent aller dans mon sens. Je ne me suis jamais senti aussi loin de la comprendre que lors de nos dernières séances.

Suivi psychologique du 05/12/18
(Dr Jonson)

C'est comme si elle avait totalement changé. Elle est incohérente. Quand elle n'a pas le regard dans le vague, elle passe d'une blague à une provocation comme si elle cherchait ses propres limites. Je n'ai plus l'impression d'être face à la même élève, et ça m'inquiète : on croirait qu'elle tente de cacher des symptômes et de prétendre que tout va mieux. Ça voudrait dire qu'elle a renoncé à recevoir de l'aide. Si l'on veut que la thérapie reprenne dans la bonne direction, il faut la remettre dans le bon état d'esprit.

Suivi psychologique du 30/12/18
(Dr Jonson)

Pas d'amélioration depuis le début du mois. Tessa refuse toujours d'exprimer la moindre émotion naturelle. Elle évite le sujet de sa maladie, de sa phobie de l'abandon, ou des symptômes de dépression relevés au cours de l'été, et continue de répéter qu'elle va bien et qu'on ne pourra rien changer à quoi que ce soit. Ses réactions ressemblent au déni d'une dépression poussée ou d'une personne songeant au suicide. À surveiller !!

Suivi psychologique du 10/01/19
(Dr Dayn)

Elle ne parle que de son club. Visiblement, c'est le seul sujet qui la met de bonne humeur, et elle persiste à cacher tout état d'esprit négatif. C'est comme parler à un mur : toute tentative d'évoquer un autre sujet se heurte à un haussement d'épaules, et il n'est plus possible de lui tirer un mot. Je suggère d'en parler avec ses proches.

Suivi psychologique du 20/01/19
(Dr Alekseïev)

Aucune discussion avec la famille de Tessa n'a révélé quoi que ce soit d'anormal : elle parle toujours régulièrement avec sa belle-mère et avec son père, mais elle ne semble pas plus s'ouvrir à eux qu'à nous. J'ai appris le départ de sa cousine pour les États-Unis mais, quand j'ai essayé d'en parler avec elle, je n'ai eu droit qu'à un reniflement dédaigneux et à une série d'insultes envers celle-ci. Quelle que soit l'altercation entre elles, il est évident qu'un éventuel manque suite à son départ n'est pas la cause de son état dépressif récent.

Suivi psychologique du 14/02/19
(Dr Jonson)

J'ai essayé de profiter de l'occasion de la saint-valentin pour amener le sujet de son ancien professeur. Jamais elle n'avait eu l'air aussi en colère. Entre les lignes et la haine que j'ai perçu, j'ai cru comprendre qu'il était en couple et qu'elle l'avait appris. C'est très probablement l'origine de son comportement récent, de la réalisation de sa maladie, et de son renfermement sur elle-même. C'est une réaction classique en cas de rupture qui peut devenir bien plus excessif sur une érotomane. Les risques qu'elle refasse une tentative de suicide ne sont pas négligeables.

Suivi psychologique du 10/03/19
(Dr Dayn)

Tessa est dans un état différent, aujourd'hui. Elle s'est légèrement plus ouverte sur le sujet de Dr Himpton, et nous avons pu discuter de sa perception de leur relation. J'ai évité de mentionner sa nature illusoire pour le moment, préférant me concentrer sur sa vision pour mieux cerner les limites de son délire. Depuis qu'elle en a parlé au Dr Jonson, on peut à nouveau discuter de sa maladie, mais c'est la première fois qu'elle en parle autant en détails. Comme si elle avait eu un déclic.

Suivi psychologique du 06/04/19
(Dr Alekseïev)

Aujourd'hui encore, Tessa avait l'air extrêmement tendue. Elle sursaute à beaucoup de bruits ambiants. C'était déjà le cas lors de nos trois dernières séances. J'ignore ce qui s'est passé. Tous ses rapports de séances mentionnent qu'elle s'est rouverte à la conversation, mais son comportement reste erratique. On dirait qu'elle a peur de quelque chose. Nous avons pu parler un peu plus de sa relation avec Mr Himpton. Elle reste persuadée qu'il l'a abandonnée, pas qu'il n'y a jamais rien eu entre eux. Mais quand j'ai évoqué ce fait, elle n'a pas protesté. Je n'ai eu pour réponse qu'un regard vide.

Suivi psychologique du 12/05/19
(Dr Jonson)

L'organisation de l'événement de son club semble accaparer son esprit. Ses gestes sont erratiques et ses paroles relativement incohérentes, sauf quand elle commence à parler de cet événement. C'est quelque chose qui la motive, donc une bonne chose, mais il faut veiller à ce que ça ne la stresse pas trop. Dans l'état dans lequel elle se trouve depuis l'an dernier, ça peut s'avérer dangereux.

Suivi psychologique du 22/05/19
(Dr Dayn)

Elle a essayé d'avoir l'air sereine, mais je l'ai fut frémir lorsque j'ai mentionné l'événement de son club. Il s'est passé quelque chose, ce jour-là, dont elle ne tient pas à parler. Quelque chose qui, visiblement, lui a fait peur. Mais elle n'a rien voulu me dire de la séance. J'ai essayé de faire revenir sur le sujet plusieurs fois, sans succès.

Suivi psychologique du 16/06/19
(Dr Alekseïev)

Une fois encore, Tessa se renferme et plonge dans le silence. Elle a l'air nerveuse, mais elle a aussi l'air totalement démotivée, comme si ses symptômes de dépression revenaient à l'approche de l'été. Une chose est sûre, elle n'est ni sereine, ni positive. Il s'est passé quelque chose. Impossible de lui tirer un mot, et mentionner le bal a l'air de l'horrifier. Je pense qu'il faut parler à ses amis, ils savent peut-être ce qui lui arrive.

Suivi psychologique du 20/06/19
(Dr Alekseïev)

Les événements du bal de fin d'année ont répondu aux questions que l'on se posait. Le comportement erratique de Tessa et une partie de ses réactions provenaient de l'alcool qu'elle buvait régulièrement et se procurait en cachette. La surveillance autour d'elle doit être renforcée pour que l'on puisse la sortir de ce problème. Tessa n'a pas dit un mot à ce sujet. Elle semble être en froid avec sa camarade de chambre pour des raisons qu'elle refuse de m'expliquer. Je vais en parler directement avec la concernée.

Suivi psychologique du 30/08/19
(Dr Alekseïev)

Pendant tout l'été, Tessa a suivi un début de traitement visant à l'aider à lutter contre son addiction à l'alcool. Elle a admis avoir plongé depuis plus d'un an, ce qui rend la cure plus difficile. Le sevrage n'a pas été : ça fait déjà trois mois, et elle semble avoir encore des difficultés autant physique que mentale à la simple évocation. Elle ne boit plus, parce qu'elle n'y a pas accès, mais il est visible qu'une partie d'elle ne s'est toujours pas faite à l'idée d'arrêter. Il faut continuer de surveiller ses sorties : à son âge, ce genre de dépendance est encore plus dangereux que pour des adultes.

Suivi psychologique du 10/09/19
(Dr Jonson)

Après la réouverture de son club, il semble que Tessa se soit réconciliée avec son amie. Elle tente de se maintenir occupée pour ne pas penser à boire et compenser son interdiction de sortie. C'est encourageant pour la suite. J'ai cessé d'évoquer son érotomanie pour l'instant, préférant me concentrer sur le problème le plus urgent.

Suivi psychologique du 15/10/19
(Dr Alekseïev)

La séance d'aujourd'hui a consisté en l'élaboration de techniques pour concentrer son cerveau à faire face à la tentation. Des mécanismes pour contrôler l'envie de boire et pouvoir se trouver en situation de stress ou en présence d'alcool sans que la tentation soit trop forte. Ce n'est pas encore tout à fait ça, mais une partie de sa douleur physique semble s'apaiser.

Suivi psychologique du 14/10/19
(Dr Dayn)

Tessa a été transférée à l'hôpital de Bloomsbury à la suite de l'ouragan. Les rapports hospitaliers indiquent qu'elle a fui l'établissement pour se réfugier dans un bar, et la quantité d'alcool l'aurait sûrement poussée au coma éthylique si son corps n'y avait pas été autant habitué. Ils préfèrent la garder en examen et en sécurité même après la guérison de ses blessures physiques. Cette décision a été approuvée par la direction de l'établissement. L'état de Tessa après l'ouragan est trop dangereux pour qu'elle soit contenue dans une simple école.
Pour le moment, la durée de ses soins est établie à deux mois.

Dossier de patient
Hôpital de Bloomsbury

I – Renseignements administratifs

Nom : Buchanan _____Prénoms : Tessa Enid

Adresse : Institution Indarë, 23 Shaftsbury Avenue
Ville : Londres

Naissance :
Date : 20/05/2001 _____Lieu : New York _____Nationalité : Américaine


Personne à prévenir en cas d'accident :
Nom : Buchanan _____Prénom : Anton_____Lien de parenté : père
N° de téléphone : 212-8596-524

Médecins :
Institution Indarë
Dr Alekseïev Dr Dayn Dr Jonson
Contacter directement l'institution pour être mis en relation


II – Renseignements médicaux

Poids : 48kg _____ Taille : 160cm


Antécédents généraux :
- Érotomanie
- Tentative de suicide par balle ayant causé une achromatopsie cérébrale


Antécédents addictologiques :
- Antécédents de cure ou sevrage : [_] Non [x] Oui Traité à l'Institution Indarë
- Alcoolo-dépendance : [x] Oui [_] Non


Antécédents psychiatriques :
- Traitements psychotropes (nom ; posologie ; durée du traitement ; indication) :
Anti-psychotiques symptomatiques ; traitement depuis 23 mois ; à attribuer en cas de délire préoccupant

- Hospitalisations : Juillet et août 2018, internée en Potion à l'Institution Indarë depuis septembre 2018

- Tentatives de suicide : juillet 2018

- Raison de la conduite addictive : (supposée) réalisation et deuil de sa relation délirante. Rechute suite à la panique causée par l'ouragan Malon.

- Degré d'autonomie : totale



III – Thérapie de sevrage et cure

Date d'entrée : 13 novembre 2019
Date de sortie prévue : 18 janvier 2020
Dernière consommation : 12 novembre 2019
Précédents sevrages ? Juin à septembre 2019, sobre depuis août 2019 jusqu'au 12 novembre 2019

Conclusion du dossier :
La patiente a établie de nouvelle techniques de contrôle pour résister à la tentation et contrôler son addiction. Sa rechute dans l'alcool semblait provenir d'une difficulté à contrôler ses angoisses personnelles. Les anciennes techniques de contrôle n'ont pas suffi à maîtriser la panique liée à la tempête. Les thérapies de groupe ont été annulées suite à un comportement fermé qui n'incitait pas à la communication. En corrélation avec son érotomanie, elle a été suivie par plusieurs thérapeutes le long de sa cure. Elle applique ses méthodes de contrôle. L'alcool semble l'attirer moins qu'avant. Sous bonne surveillance et avec un suivi régulier, les risques de rechute sont minimes, voire absents, à moins d'une situation de stress ou de panique intense où elle se sentirait acculée. Il est recommandé de la garder à l’œil en cas d'incident majeur (incendie, violence à proximité, etc).

Mise en garde du thérapeute
Quelques signes dans son comportement sont inquiétants au vu de ses antécédents psychiatriques :
- Elle possède un bijou qu'elle serre dans son poing à chaque situation angoissante. Il semble avoir remplacé l'alcool en guise de palliatif à son stress.
- Elle a mentionné une personne qui veillerait sur elle. Son attitude lorsqu'elle en parle est parfois optimiste, mais semble le plus souvent tenir de la colère. Il s'agit d'un homme qui, selon ses dires, s'accrocherait à elle depuis un moment.
- Elle paraît craindre le moindre signe d'intérêt qu'elle observe chez ceux qui l'entourent. Un regard trop appuyé d'un autre patient lors d'une thérapie de groupe l'a rendue fébrile et, au rendez-vous suivant, elle m'a demandé une bonne dizaine de fois si elle avait mal interprété ou si "elle devenait folle".
Je soupçonne son délire érotomane de s'être reporté sur une nouvelle personne. Comme elle est consciente d'être malade, elle fuit le moindre signe potentiel d'intérêt ou d'attirance en l'interprétant comme un délire, sauf lorsqu'il s'agit de ce mystérieux ange gardien. Elle ne semble cependant pas attachée. Si elle a vraiment développé une nouvelle obsession, elle n'en est qu'à la première phase, à un stade très peu avancé. Je conseille de s'en assurer le plus tôt possible.