Damen Irridval

Lycée |:| En vacances

Techniquement, il n'est pas censé être là. L'avantage des vacances, c'est censé être qu'on ne retourne pas au lycée. Mais d'une part, il s'ennuie chez lui et, d'autre part, il avait quelqu'un à voir. C'est toujours un peu comme ça que ça se passe. Un sms bien rédigé est parfois suffisant pour le tirer hors de sa prison dorée et le ramener à Indarë. Enfin, au final ce n'était pas bien intéressant, et la personne en question a vite disparu de son répertoire. On ne peut pas toujours tomber se des gens passionnants dans la vie.

Enfin, au final, il se retrouve avec une bonne partie de l'après-midi à tuer. Sérieusement, il pensait rester plus longtemps. Et maintenant, quoi ? Rentrer chez lui ? Mouais. C'est un coup à croiser son père, ou pire. Il soupire en jouant avec le grelot autour de son cou, reliquat du dernier bal où il est allé avec Eri. Finalement, même si elle est mieux sans lui, il peut au moins reconnaître que quand il traversait la ville pour venir la voir, il ne s'ennuyait pas. La connaissant, elle aurait sûrement fait un commentaire sur sa tresse trop décoiffée et insisté pour la refaire mieux. Peut-être qu'elle lui manque un peu... Ouais, mais mieux vaut qu'elle lui manque un peu parce qu'elle a quitté le pays pour toujours, plutôt qu'elle lui manque beaucoup parce qu'elle a quitté ce monde pour toujours. Il faut savoir choisir ses priorités.

Les mains dans les poches, il quitte les dortoirs pour aller traîner du côté de la cour. Il trouve toujours ça aberrant de suivre des cours d'été. On dit qu'il s'accroche à cette école mais en attendant, pendant les vacances, il part en vacances, il ne reste pas là à aller en classe. Enfin, ils sont plus proche de la fin que du début. Ça s'arrête quand, déjà, le 18 ? Trois petits jours à tenir avant leurs vacances. D'un côté, c'est vrai que quitte à être coincé en dortoir tout l'été, autant passer moins de temps à tourner en rond. Raison de plus pour rester du côté rouge de la force. Les IRS n'ont vraiment pas gagné au change.

Il y a une fille en train de dessiner dans la cour. Hm. Décidemment, en ce moment, il croise des artistes à tous les coins de rue. Bah, c'est une occasion comme une autre de passer le temps. De toute façon, il n'y a pas grand monde d'autre dans la cour en ce moment. L'école a un côté fantôme assez sympa, ça donne une ambiance un peu creepy. Ça change. Arrivant vers la jeune fille, il se penche près de son épaule.

» Tu dessines quoi ?

Elle lui dit quelque chose, vue de près. Est-ce qu'il l'a déjà croisée quelque part ?

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Oh, il lui a fait peur. Ce n'était pas du tout le but. Ça se rattrape, ce genre de trait raté, ou elle va lui hurler dessus parce qu'il a gâché son dessin pour l'éternité ? Vu sa réaction initiale, la première hypothèse semble être la bonne.

» Pardon, pardon, je pensais pas te faire peur.

Bon, ça serait dommage si elle devait recommencer son dessin, quand même, mais la passion des artistes, c'est pas justement de pratiquer leur art ? En gâchant son dessin, il lui permet de passer plus de temps sur sa passion ! Bon, d'accord, même lui n'y croit pas du tout. C'est agaçant pour tout le monde, artiste ou pas artiste, de perdre des heures d'efforts. Il connaît bien, vu la frustration qu'il ressent quand tous ses plans bien construits ne tirent qu'une pauvre grimace à son père ou une pauvre photo instagram oubliée en deux jours.

» Je voulais voir ce que tu dessinais. C'est ta peluche ? Elle est mignonne.

Aucun jugement. Il a vu bien pire que de simplement aimer les peluches à quoi… 14 ans ? 15 ? Et il a toujours eu tendance à apprécier les gens capables d'aimer des choses "enfantines". La maturité se mesure à la capacité qu'a une personne d'accepter toutes les parcelles de son être, pas à celle de rejeter tout ce qui donne un peu l'illusion d'être pour les enfants. C'est son débat philosophique du moment, autant rester cohérent avec lui-même.

» J'ai gâché ton dessin ?

Il s'ennuie. Parler est un bon remède à l'ennui. Combien de temps peut-il lui tenir la jambe avant qu'elle s'agace ? Il a presque envie d'ouvrir les paris avec lui-même. La plupart des gens manquent cruellement de patience.

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Faire peur, surprendre, c'est pareil, inutile de jouer sur les mots. Il ne perd pas son petit sourire amusé. L'orgueil est un poison dangereux, le genre qu'il vaut mieux consommer à petites doses. Et à en juger par sa réaction, elle a surtout l'air d'y plonger à pieds joints.

» Quoi, tu as peur que je te la vole ?

Il ricane un peu comme si c'était la chose la plus improbable qu'il ait entendue de sa vie, joue avec le grelot autour de son cou, sans accorder un regard à la peluche en question. Le dessin, la fille, pourquoi pas, mais il n'a jamais eu spécialement d'attrait pour les peluches. De toute façon, il n'a rien d'un voleur – la plupart du temps.

» J'ai dit mignon, mais bon, on ne va pas jouer sur les mots.

Petite référence pas si subtile à sa phrase précédente. Jouer avec les nerfs des gens est une activité divertissante, jouer avec ceux des orgueilleux encore plus. Pour le coup, difficile de ne pas prédire qu'elle manquera vite de patience. Effectivement, il y a un gros trait sur le dessin. Dommage. Enfin, ce sont des choses qui arrivent.

» Rien d'insurmontable. Si tu dessines, tu dois bien avoir assez d'imagination pour tourner ça à ton avantage, non ?

Un trait est un trait, avec de la créativité, ça s'arrange. Une petite modification, un ajout, n'importe quoi. Ce n'est pas lui l'artiste, alors il ne va pas trouver les idées pour elle, quand même. Remettant ses mains dans les poches de sa veste, il se repenche sur le dessin, laissant échapper un petit rire à sa remarque. Quelque chose en sa faveur, hein ?

» Ça dépend ce que tu cherches.

Il a tout, a priori. Privilège de l'argent, ou privilège de la sociabilité. Sûrement un mélange des deux. Mais il n'y a pas grand-chose qui lui soit hors de portée dans cette ville.

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» Eh bien dans ce cas aucune raison d'avoir l'air aussi possessive, lapinette.

Elle n'a pas peur qu'il lui vole sa peluche, mais elle a quand même très fortement insisté sur le fait que c'est la sienne. C'est quoi, alors ? La force de l'habitude ? Quelqu'un a essayé de la lui voler ? Quelqu'un a réussi ? L'idée lui tire un petit sourire.

» Je sais pas, explique-moi la différence entre surprendre et faire peur, pour commencer.

Si elle joue sur les mots en première, elle expliquera en première. Question d'équilibre, et de logique. Sa petite analogie suivante lui tire un sourire en coin.

» Intéressante comparaison, mais… hm. Je peux m'asseoir ?

Sans attendre sa réponse, il s'accroupit tranquillement à côté d'elle, les bras appuyés sur les cuisses.

» Donc, je disais. Intéressante mais pas cohérente. Le livre ne vient pas de mon imagination mais de celle de quelqu'un d'autre, c'est donc impossible pour moi de savoir ce que l'auteur avait en tête. Alors que là, c'est ton dessin. Si tu veux faire une analogie qui fonctionne, il faudrait que ce soit le livre que j'écris qui ait un changement imprévu. Et je crois que ça arrive souvent enfin, si on en croit les auteurs qui racontent leur vie sur instagram.

Il ne passe pas tant de temps que ça dans les livres – à vrai dire, vraiment très peu – par contre il s'amuse à suivre un peu tout le monde sur les réseaux sociaux pour se trouver des idées et de la visibilité, alors il finit par avoir des connaissances qui lui sont absolument inutiles, comme celle-là.

» En l'occurrence, c'est toi qui dessines, donc le résultat dépend de ton imagination. Mais si tu n'es pas capable de rattraper une petite erreur, tu devrais peut-être abandonner.

Il sourit. Grand sourire parfaitement calme face à sa menace qu'il ne prend pas au sérieux. Et même s'il la prenait au sérieux, elle ne peut pas lui faire grand-chose qu'on ne lui a pas déjà fait, toute IRS soit-elle.

» Oh, lapinette. J'ai assez d'argent pour acheter ta famille.

Et probablement la moitié de la ville au passage. Tout le monde a un prix, que ce soit en argent ou autre chose. Il n'existe personne sur cette terre qui ne puisse pas être acheté.

» Mais aussi mignon soit ton dessin, il ne vaut pas des millions.

L'art est difficile à évaluer, mais quand même.

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» Je ne suis pas un artiste, moi. Je vois pas en quoi ma capacité à dessiner est déterminante pour définir la tienne.

Tu pourrais le faire ? Non, mais ce n'est pas son rôle. De la même manière qu'il ne pourrait pas prolonger le livre de quelqu'un d'autre, il ne peut pas jouer avec des dessins qui ne sont pas les siens. Enfin, il s'en sortirait sûrement bien, le concours de sculpture de sable est une preuve comme une autre qu'il a une fibre artistique quelque part, mais il préfère mettre ses efforts ailleurs.

Par contre, sa remarque suivante lui tire un petit rire. Des notes parfaites partout ? Vient-elle de comparer les cours et leur ennui lancinant au dessin qu'elle semblait faire avec tant d'enthousiasme ? C'est presque triste.

» Oh, arrête, il n'y a rien de plus facile que les études. Et je doute qu'il y ait qui que ce soit ici qui soit passionné par l'école. À moins que quelqu'un ne te force à dessiner et que ce soit la raison pour laquelle tu n'as pas confiance en ton imagination mais dans ce cas, je suis désolé pour toi.

Abandonner les études, hein… Il pourrait. Techniquement, il a déjà son business, et les cours l'ennuient – quand il y va. Techniquement, son abandon personnel est en bonne voie. C'est bien comme ça qu'on qualifierait le fait d'échouer volontairement aux examens, non ? Ou alors l'inverse. Après tout, il fait ça pour rester une année de plus au lycée, on ne peut pas vraiment appeler ça "abandonner les études". Les prolonger, à la rigueur.

» Et je ne parlais pas de perfection mais de savoir retomber sur ses pattes après un incident. Nettement plus utile dans la vie que tout ce qu'on peut t'apprendre à l'école, lapinette.

Oui, il l'appellera comme ça qu'elle le veuille ou non. C'est elle qui se promène avec un lapin, le nom était tout trouvé. Il note quand même la désinvolture avec laquelle elle parle de sa famille, mais balaye son commentaire d'un mouvement d'épaules. Acheter des gens est moins amusant que de leur taper sur les nerfs.

» On parlait surtout d'un remboursement. Une Dame n'accorde pas ses faveurs si facilement, tu devras faire plus que te plaindre d'un trait sur ton dessin si tu veux en obtenir une.

Est-ce qu'il a déjà accordé une faveur à quelqu'un ? Probablement pas. Le monde ne fonctionne pas comme ça – pas son monde, en tout cas. On n'a rien sans rien, sur cette terre.

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» Si tu veux expliquer la difficulté de quelque chose, il faut des comparaisons équivalentes, pas l'activité sur laquelle tu as des compétences et moi pas. Je ne vais pas essayer de t'expliquer la politique en prenant la politique comme exemple, ça n'aurait aucun sens.

Question de bon sens. Quel intérêt, sinon ? Essayer d'expliquer quelque chose à quelqu'un sans chercher à trouver un élément de comparaison qui le concerne, ça ne mène à rien.

» Ce n'est pas parce que tu ne comprends pas que ça n'a aucun sens. Et range tes crocs avant de dire que les gens sont stupides, ma douce, la méchanceté gratuite n'est pas une preuve d'intelligence.

Il ricane, montrant par là-même ce qu'il pense de sa pseudo-méchanceté. Il a vu bien pire qu'une petite pique qui touche tellement loin qu'elle aurait pu être une caillou lancé à vingt mètres.

» Je vais expliquer avec des mots que tu comprends, parce que visiblement c'est trop compliqué pour toi.

Petit sourire. Tant qu'à faire, autant lui renvoyer sa petite répartie à la figure, ça ne coûte rien.

» Je n'ai pas parlé d'abandonner dès qu'il y a un problème, ni de perfection. C'est ton interprétation, à des années-lumière de mon explication, soit dit en passant. Moi, je te parle d'agir. Tu as quelque chose d'imprévu qui t'arrive. Tu as deux choix. Chouiner et te plaindre et te mettre en colère, ou réagir et essayer de surpasser l'imprévu. Si ta réaction à une difficulté est de pleurnicher, tu n'as pas les épaules pour continuer dans ce domaine. Donc, je répète. Si tu n'es pas capable de rattraper un petit trait de travers dans ton dessin, tu peux aussi bien abandonner. La perfection n'existe pas. La volonté, oui. Rechercher la première et ne pas exploiter la deuxième, ça n'a aucun intérêt.

C'est même la meilleure manière de devenir un perfectionniste névrosé qui finira par craquer à la première difficulté, justement. Mais il doute qu'elle comprenne. Elle est parti avec un postulat faux dès l'instant où il a ouvert la bouche. Abandonner dès que ça n'est pas parfait. Quelle drôle d'idée. à quoi bon être parfait ? La perfection est la première marche vers l'ennui, et la première pierre d'une prison.

» Ah, parce que tu es une dame ? Je peux me plaindre de ta façon d'être, également.
» Oui. Je suis ce que j'ai envie d'être. Et j'ai constaté ça, en effet. Te plaindre semble être une compétence nettement plus exploitée que le dessin. Étrange choix mais bon, tu fais ce que tu veux. Si tu aimes qu'on te prenne en pitié, continue donc de te plaindre. Cela dit, tes efforts seront sans doute plus utile chez quelqu'un qui est sensible à tes larmes, lapinette.

Se plaindre de sa façon d'être… Tout le monde la sûrement déjà fait une fois dans sa vie. Que ce soit la surveillante idiote qui croyait le menacer de façon valable en agitant "l'appel à ses parent", son père, l'assistance de campagne qui continue de lui traîner dans les pattes, même Emily. Ce serait plus l'inverse qui serait capable de le surprendre.

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La politique. Le monde de son père, le monde des idiots qui n'ont pas encore compris que tout est une question de manipulation et de faux-semblants. "Pour ce que ça veut", dit-elle. Il ne peut pas lui donner tort, la politique n'est intéressante que pour ceux qui y gagnent et ceux qui sont assez naïf pour croire que les nantis leur veulent du bien. À commencer, donc, par son père et ses partisans. Il a vu l'envers du décor, l'intérêt est minime. Le bénéfice, inexistant.

» Je t'en prie, si tu meurs d'envie de me faire payer le contrecoup de ta surprise, ne te prive pas.

Désinvolte comme jamais. Il regarde ses ongles avec nonchalance comme s'ils parlaient de la pluie et du beau temps. Il y a bien longtemps que les menaces glissent sur lui sans l'atteindre. Était-ce avant ou après  la mort de Leo ? Il n'est pas sûr d'avoir été sensible aux menaces avant ça. Il n'est pas non plus sûr d'en avoir reçu avant ça. Peu importe, après tout.

» Bien sûr que je fais ce que je dis. C'est même spécifiquement pour ça que les gens me détestent.

Il en est conscient et fier à la fois. Si les gens l'appréciaient, il se poserait sans aucun doute des questions sur leur santé mentale. À vrai dire, il n'y a que des gens aussi brisés que lui pour lui accorder cette affection immérité. Ceux avec un semblant de bon sens savent que c'est une mauvaise idée.

» Vraiment ? Tu m'as pris de haut au moins dix fois depuis le début de cette conversation, lapinette. C'est un peu inquiétant si tu ne t'en rends pas compte.

Rien que son "mais visiblement c'est trop compliqué pour toi" d'une minute plus tôt était qualifiable. Dire que ce qu'il disait était stupide et n'avait aucun sens aussi. Le qualifier de "gars comme toi", ricaner quand il s'était qualifié de dame… non, il peut clairement trouver plus d'une dizaine d'exemple rien que dans ces quelques minutes de conversation.

» C'est presque même la seule chose que tu as faite. Cite-moi une seule fois où je t'ai prise de haut.

Puisque c'était bien ce qu'elle sous-entendait avec son petit commentaire, non ?

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Elle n'aime pas avoir tort. C'est écrit sur sa tête, dans sa voix, dans son attitude. C'est le genre de personnes qui est le plus facile à agacer. Petit sourire.

» Je ne me souviens pas avoir refusé que tu t'énerves, mais tu as l'air d'aimer déformer les propos des autres alors ça ne me surprend pas tant que ça. Ça te rend simplement prévisible. Vu que tu n'aimes pas être surprise, c'est cohérent.

Ce n'est pas un jeu très difficile à jouer, de prendre les paroles de quelqu'un pour les tourner autrement. À vrai dire, c'est un jeu auquel les gens jouent tellement autour de lui que l'imiter pourrait presque être une seconde nature. Les gens n'aiment pas ce qu'ils racontent, ils déforment pour avoir ce qui les arrange. Ça ne le gêne pas plus que ça.

» Peut-être que c'est le mot "payer" qui te dérange, mais je pense que tu es assez intelligente pour savoir qu'il a plusieurs sens.

Aussi prompt soit-il à jeter son argent par les fenêtres, il préfère le faire sur des choses utiles que sur des dessins. Enfin, utiles… façon de parler. Et ça dépend de l'art, certains pourraient faire bien dans la déco de son club mais celui-là n'en fait clairement pas partie.

» Oh je pense qu’il n’y a pas besoin d’arriver à la partie "faire" pour que tu sois détesté.
» Ha ha. Je suis au courant.

L'inverse le perturbe nettement plus. Que les gens le détestent, c'est l'ordre des choses, après tout.

» C'est vrai, j'ai parlé de racheter ta famille, parce que tu m'as demandé si j'avais de l'argent. Je n'ai fait que répondre à ta question, si tu as considéré que je te prenais de haut, c'est que tu as peut-être des complexes à résoudre.

L'argent n'a jamais été une source de prétention chez lui. Ou en tout cas, plus depuis quelques années. C'est le vernis qui a caché au monde tout le reste de ses problèmes depuis qu'il est gamin, mais clairement pas quelque chose dont il est spécialement fier. Ce n'est pas vraiment le sien, après tout ; il échangerait tout en un claquement de doigts contre le bonheur de sa mère. Enfin, ce sont toujours les riches qui disent que l'argent n'est pas important, il ne fait pas vraiment exception à la règle, et c'est bien une chose donc il est moins conscient que de ses autres défauts.

» Eh, je ne suis pas venu t'embêter. Je venais regarder ton dessin, à la base, c'est toi qui a commencé à être agressive.

Lui n'a pas perdu son sourire. Ça fait longtemps qu'il n'avait pas eu l'occasion de simplement s'amuser.