Rune Campbell

Londres |:| Gérant de Cabaret

La gestion d'un cabaret n'est jamais de tout repos. Le soir et la nuit, il faut être là. Pour eux. Les clients. Les Rois qui veulent se sentir amusés. Plongés dans une histoire. La journée, il faut préparer. Tout. L'intendance de la nourriture et des boissons. La trésorerie. La gestion du personnel. La préparation des artistes. Finalement, cela n'est pas si différent d'une entreprise. La grande différence ? Personne n'accepte de regarder cette réalité. Sauf ceux qui prennent le temps. De s'arrêter. Devant la porte d'un théâtre. D'un cabaret. D'un club. Pour y entrer. Et pour voir comment tourne cette mécanique particulière. Qui se doit d'être huilée. Sinon, la prestation sera loupée. Et cela. Personne ne peut se le permettre.
Jeune femme. Qui a pris un rendez-vous, ce jour. La veille de la soirée d'Halloween. Un rendez-vous avec le propriétaire des lieux. Son nom. Quel était-il déjà … ? Ah. Oui. La jeune Kaylee Mackenzie. Une nouvelle tête ne ferait pas de mal. Et l'idée d'avoir une nouvelle serveuse laisse déjà rêveurs certains membres de l'équipe de service. Une aide supplémentaire. L'expérience, selon sa demande de rendez-vous, existe. Mais même si elle n'existait pas. Il aurait été irrespectueux de ne pas la recevoir.

Sans expérience. Pas suffisamment. Comment veulent-ils que ces personnes finissent par devenir quelque chose si personne n'intervient. L'Obsidian Cabaret accepte l'absence d'expérience – autant qu'elle apprécie sa présence. Tant que la personne apporte quelque chose. Tant qu'elle sait utiliser cette expérience – ou qu'elle sait assimiler celle qui lui sera offerte. Le bénéfice d'une nouvelle tête est ainsi grand. Et à l'heure actuelle, après un mois plutôt intéressant et une publicité efficace. La trésorerie n'est pas contre d'apporter de nouveaux bras à cette aventure. De toute façon. L'aurait-elle été ?

Pas qui avancent. Donc. Ceux d'une employée qui accompagne celle qui a un rendez-vous. Dans les couloirs de cet ancien théâtre. Emprunter un escalier pour descendre à l'étage inférieur. Passer devant un miroir et quelques peintures à la thématique obscure. Halloween existe même ici. Et elle semble exister bien plus qu'ailleurs. Serait-ce la présence du fantôme de Jack l'Éventreur qui fait ainsi craquer les charpentes et fait se mouvoir les ombres ? Finir par arriver, dans ce sous-sol. Tapis et lumière. Couloir. L'un menant à quelques pièces. Des bureaux. D'autres pièces. Plus loin. Dont les intendances. Puis. Au bout d'un couloir. Une première salle. Salon privé. Fermé. Une autre. Antichambre confortable où elle est invitée à s'installer. De l'autre côté de cette pièce. Autre porte fermée. Voix de l'employée qui lui offre un sourire. « Le directeur ne va pas tarder. » Elle prend congé. Et le silence s'installe. Jusqu'à ce que la nouvelle silhouette s'invite.

Et l'invite. À l'accompagner. D'une main tranquille. Professionnelle. Il ouvre la porte. S'approche d'un bar qui se trouve dans ce bureau. Un lieu sobre. Mais beau. Un lieu plutôt chaleureux. Un lieu avec une mezzanine. Quelques décorations ici et là. Bibliothèques. Aussi. Dossiers rangés dans différents tiroirs. Dans le mobilier, quelque chose d'assez ancien. Rappelant les années folles américaines. Il serait presque possible de l'imaginer. Ce parfum de la prohibition. Sur le papier. Différents papiers. Un léger désordre. Ordinateur portable fermé.

Puis. Voix qui résonne. Celle de la demoiselle. Sourire. Alors. Après cette présentation directe. Une main qui se tend légèrement pour apaiser un peu les choses. « Oh. Je crois qu'il y a méprise. Je ne suis pas le directeur. Je viens juste vous accueillir. En tout cas, Campbell devrait apprécier votre franc parler ! Oh. Je ne me suis pas présenté. Felix Brythe. » Une main tendue. Pour serrer la sienne. « Je suis le gestionnaire de l'intendance. Entre autre. Si vous êtes embauchée, je m'occuperai de vous fournir votre uniforme. Enchanté ! » Un regard souriant derrière les lunettes de l'homme aux cheveux noirs.

Il serre cette main. Celle de la demoiselle. Avant d'entendre un bruit sourd. Une porte qui claque. Et quelques gémissements de douleur. « Bordel de chat ! Lâche moi ! Lâche moi le dos ! » Mouvement de l'intendant. Qui s'approche de la porte du bureau. Celle-ci s'ouvre. Pour laisser entrer le propriétaire des lieux. Veste blanche. Pantalon sombre. Chemise sombre, aussi. Et chat. Agrippé à son dos. Allongé sur son épaule gauche. « Il enfonce ses griffes ! »

Lunettes qui glissent légèrement de la part de Felix. Qui les remonte un peu. Avant de s'approcher. « Eh bien comme première impression, vous avez déjà fait mieux. » Soupir. Alors que le chat est retiré. Et qu'il laisse entendre un miaulement de tristesse en étant retiré de son perchoir. Le déposant par terre, l'intendant regarde le chat venir contre les jambes de la demoiselle. Puis revenir jusqu'au blond. Qui regarde cette nouvelle personne dans son bureau. « Ah ! Oui. Mon rendez-vous. Merci Felix. Je m'occuperai de la servir. Oh, avant que tu ne partes. Peux-tu t'occuper de cette commande ? » Il tend un papier. L'intendant regarde. Hoche la tête. « Bien entendu. Je m'en occupe de suite. » Remerciement de la part du blond. Qui laisse alors son employé partir. Avant d'aller vers le bar. « Installez vous. Café ? Thé ? Eau ? Chocolat chaud ? » Pour le moment. Rien d'alcoolisé. « Soda ? »

Rune Campbell

Londres |:| Gérant de Cabaret

« Ce sera donc un soda. »

D'un pas tranquille, l'homme à la veste blanche s'est dirigé vers l'installation. Une main récupère une bouteille de soda. La fraîcheur du verre glisse contre ses doigts. La sensation du froid a toujours été agréable. Un bruit. Bouteille décapsulée. Puis une seconde. Deux verres sont récupérés. Son pas, lui revient. Dans sa direction. Plutôt que de l'inviter à s'installer devant le bureau, la guider jusqu'à une table basse et des fauteuils. Déposer les bouteilles et les verres. La servir. Tranquillement. Avant de l'inviter à s'installer. Tout en l'écoutant. Un rire, léger. Avant que ses mots ne résonnent. « En soi, il a les capacités pour diriger cet entretien. » En tant que gestionnaire. Savoir ce que le gérant recherche. Savoir les compétences des différents postes. Il fait sans doute partie des personnes les plus importantes de cet établissement.

Alors. Oui. Il aurait pu diriger cet entretien. Mais, sans doute est-ce dommage pour elle, ce n'est pas lui. Mais bien Rune Campbell. Qui s'installe doucement. Un regard, en direction du chat qui grimpe sur son bureau. Qui s'installe tranquillement. « Il s'attache un peu trop à moi si vous voulez mon avis. » Une gorgée. Non. Elle ne lui a pas demandé son avis. Mais pourquoi ne pas lui donner ?
Croiser les jambes. Boire une gorgée. Retourner ses yeux dans sa direction. De l'expérience. Tenir la cadence. Un peu intrigué, par le détail prononcé. Organiser des soirées avec un blond ? Lequel ? Un concurrent ? Une connaissance ? Des blonds. Il est en connaît. Beaucoup. Dernièrement il a commencé à en fréquenter un, même. Mais quelles sont les chances qu'elle parle de ce blond ?

« As-tu un CV ? » Le vouvoiement passe au tutoiement. Le verre est posé. Le corps s'enfonce un peu dans le siège. L'observer. Un peu. Sa tenue est réfléchie. Rien n'est trop court. Mais rien n'est trop long aussi. Regard donc, aucunement appuyé. Observer, seulement. La posture. Le regard. Ce qui fait que cette demoiselle pourrait avoir le poste ou au contraire pourrait ne pas l'avoir. « Je connais beaucoup de blonds dans l'événementiel. » Et pas que dans ce domaine. Quelques mots. Qui viennent répondre à cette petite donnée prononcée par son interlocutrice. Bougeant légèrement son pied, son regard capte celui de la demoiselle. Léger sourire. Alors que sa joue vient se poser sur ses phalanges. Une pièce entre ses doigts. Qui glissent entre ses doigts. Qui jouent. Ah. Je t'ai volé ton mouvement, Elskling. Voix. Qui résonne à nouveau, donc. « Concernant la cadence, je ne pourrai vérifier cela que sur le terrain. Dans quels établissements as-tu travaillé ? Un cabaret est assez particulier au niveau du rythme et de l'ambiance de travaille. » Le mouvement s'arrête. La pièce disparaît entre les doigts.

« Plusieurs soirs par semaine, nous produisons un spectacle. Comme tu t'en doutes, cela demande donc à la fois un rythme de travail discret mais aussi coordonnée selon les moments du spectacle. » La pièce réapparaît. Danse un peu entre ses doigts. Avant de finir dans la poche intérieure de sa veste.

Servir dans un restaurant.
Servir dans un club.
Servir dans une salle de spectacle.
Les compétences sont similaires, et l'ambiance, pourtant, pousse à effectuer le métier d'une autre façon.