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Indarë

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Épreuve 6 || Elysion

Martel Raykin
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Martel Raykin PNJ |:| Directrice
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Genre : Femme/Fille
Sexe : Féminin
Age : 42
Date de naissance : 12/09/1981
Taille / Poids : 1m73 / 68kg
Orientation sexuelle : Pansexuelle
Situation amoureuse : Mariée à Nate Raykin
Famille : Mère de Zack et Scarlett (05/2011) & Aydan Raykin (09/2014)
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12.08.23 19:21
Rp terminé
Épreuve 6 - Fleur aux pétales d'or
Elysion
Il existe des moments dans la vie où l'âge est une donnée essentielle. Pour entrer dans un bar, dans un parc d'attraction, pour un travail...

Quelle que soit la raison, vous aviez l'âge requis... jusqu'à ce que vous ne l'ayez plus. Vieilli ou rajeuni - selon votre choix de situation de départ - dans tous les cas, on vous fera clairement comprendre que vous n'avez rien à faire là. Et ça, c'est si vous avez de la chance et que la situation ne vous échappe pas totalement.

Qui a dit que l'âge était juste un nombre ?


Règles du Rp Solo : Chaque joueur un unique texte de 1500 mots maximum pour répondre au sujet de l’épreuve. Il n’y a pas d’autres contraintes particulières, laissez libre court à votre imagination.

Conditions de l'épreuve : Si vous voulez pimenter l'épreuve avec un peu de hasard, vous pouvez utiliser le bot lanceur de dé de discord pour choisir l'âge de votre personnage après le changement (/r 1dXX)

Deadline et commentaires : L'épreuve dure 24 heures et prendra fin le 13 août à 23h59. Si vous ne voulez pas que votre participation soit commentée, indiquez-le directement sur votre premier post - si vous changez d'avis, vous êtes libres de l'indiquer sur le discord ou dans le flood de l'interforum.
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Adalbéron de Castelvadis
Adalbéron de Castelvadis
Adalbéron de Castelvadis
Anonymous
Invité

13.08.23 22:21
Rp terminé
Adalbéron de Castelvadis
       Adalbéron inspira rugueusement et de ses joues gonflées éructa un fin zéphyr jusque sur les cent sept flammes des cent sept bougies plantées en rang d'oignon sur son gâteau. Seules les deux premières s'éteignirent. Il toussa. Dans l’austère bibliothèque, le râle fut couvert par les applaudissements d’Elianthe. Elle avait elle-même pâtissé toute la matinée pour son maître : le célébrissime éditorialiste, chroniqueur, historiciste et compilateur de Sa Majesté le Roi pour le compte de la Grande Aurore - gazette bimensuelle, une pièce d’or l’abonnement à l’année. Elle s’approcha de lui avec un mouchoir et lui essuya le menton.

       “Tâchez d’être présentable pour cet après-midi, Ronron. Monsieur Olophanto ne vous recevra pas, autrement.”
       “Ah ! épargne-moi les petits surnoms, Elianthe ! Ce sagouin me trouvera dans son bureau qu’il vente ou qu’il pleuve. Il m’a retourné ma dernière épreuve : note bien ce que je vais dire…”
       Elianthe saisit un carnet et une plume.
       “...C’est moi qui vais le retourner ce courbeur de bananes ! On ne renvoie pas son texte à Adalbéron de Castelvadis ! J’en ai vu passer des foutriquets - tu peux arrêter de noter - à la direction de la gazette, mais celui-ci dépasse les bornes.”

       D’un geste furieux, il se leva puis, tel l’histrion grandiloquent, attrapa sa canne, son manteau et claudiqua vers la sortie. Elianthe, devenue seule, éteignit une par une les bougies restantes, comme autant de présages d’un avenir certain.

       Le soleil avait déjà bien avancé sa course, au contraire d’Adalbéron, quand ce dernier arriva en vue de la maison d’édition. Un garde averti qui en valait deux le vit arriver de loin et s’interposa entre la charge du vieillard et la porte d’entrée. Aucun des sourcils broussailleux pourtant très froncés de l’éditorialiste ne parvint à effrayer le vigile. Il avait un air goguenard et cette pesante inertie propre à tous les gardiens de porte - sans doute un privilège de la fonction.

       “Ohla mon pépé-dalo, pas si vite ! Vous m’avez l’air bien hâtif pour un dégarni. Je peux voir votre carte d'édenté-té ?”
       S’il avait été possible pour un visage de devenir encore plus renfrogné, celui d’Adalbéron aurait fini par s’effondrer sur lui-même. Les rides d’âge et de frustration formaient un labyrinthe facial sans entrée ni sortie, n’ayant pour tout minotaure qu’un tarin rougi d’amertume.
       “Ah le bélître nodocéphale qui joue les cerbères facétieux ! Vous ne savez donc pas qui je suis ? Ce n’est pas après vous que j’ai maille à partir, alors cessez d’aboyer et laissez moi passer sans quoi vous trouverez ma canne en travers de votre vilain museau.”
       Le garde rit. Il ne se mut pas pour autant.
       “J’ai ordre de ne laisser entrer que les accrédités, et vous, mon senior, vous m’avez tout l’air de ne pas en avoir beaucoup, du crédit. S’agirait de sonner la retraite, si vous voyez c’que je veux dire.”
       Adalbéron ne voyait pas. Il réajusta ses lunettes. Ce qu’il constatat, malgré l’hypocorrection de ses verres que ce scarabée d’opticien n’avait pas eu le temps de changer, c’est que le jeune blanc-bec ne bougerait guère, quelque tentante que fût la mise à exécution de ses menaces. Il garda donc sa canne au sol et sortit nerveusement ses papiers de journaliste.
       Le garde grommela longuement, soupira beaucoup, et opina enfin du chef.
       “Vous pouvez avancer, Monsieur de Casselavalise, mais j’aime autant vous prévenir tout de suite : il n’y a rien qui vous attende ici. Vous feriez mieux de faire demi-tour retrouver vos chaussons, votre soupe et votre plaid.”
      “C’est ce qu’on verra mon gaillard ! Au reste, sachez que je toucherai deux mots de votre comportement puéril à Monsieur Olophanto et je ne donne pas cher de votre avenir dans cet établissement respectable.”

       Sur ces mots, il franchit le seuil du bâtiment pour se rendre compte que le garde n’avait peut-être pas complètement tort. Tout avait changé depuis la dernière fois où il s’était rendu en personne à La Grande Aurore. Les boiseries d’antan avaient été décollées des murs pour faire place à des fresques criardes aux couleurs agressives. La sobriété qui faisait autrefois la splendeur du grand hall avait été contrecarrée par un ensemble de sculptures et de tableaux aux formes abstraites et dynamiques. Une sensation de vertige emplit le vieil homme. Stupéfait, Adalbéron faillit oublier qu’il était en colère.
       Ses jambes arquées le poussèrent péniblement jusqu’au bureau du rédacteur en chef. Avant d’entrer, il se repeigna d’un geste de la main, ajusta sa barbe en suivant, remit son col droit, en chassa quelques miettes et s’arqua le dos de sorte qu’il parût moins voûté. La porte poussée brusquement révéla un jeune échalas, la moustache impeccable, penché sur une maquette. Il ne daigna pas relever la tête pour accueillir son impromptu visiteur. Au lieu de ça, il se contenta de désigner un fauteuil d’un geste sec de la main. Décontenancé, Adalbéron s’assit. Un sentiment de malaise crut rapidement en lui, ici, dans cette position. Un moment passa sans que le silence ne fût brisé, chacun dans l’expectative d’un mouvement de l’autre.
       Le vieillard finit par se relever, excédé.

       “M. Olophanto, je suis très mécontent de… enfin je veux dire, je suis navré de… C’est-à-dire que… Ah ! la peste de ceci ! Pourquoi diable m'avez-vous renvoyé mon épreuve ?”
       Le rédacteur en chef releva finalement un sourcil, puis la tête toute entière.
      “Ce n’est pas simplement votre épreuve que j’ai renvoyé, M. de Castelvadis. C’est vous tout entier qui êtes renvoyé.”
      “Comment ?! C’est tout bonnement inadmissible ! Voilà plus de cinquante ans que j’écris dans vos colonnes et…”
       “Je vous arrête tout de suite : voilà précisément cinquante ans que vous écrivez dans mes colonnes. Vous aviez signé un contrat avec mon arrière-arrière-arrière-arrière-arrière prédécesseur. Le voici. Notez, page 3, que le bail est supposé prendre fin le jour de vos cinquante ans d’ancienneté. Vous souvenez-vous de votre premier édito ? Laissez-moi vous rafraîchir la mémoire : Le salut soit sur vous, lecteur ! Voilà 57 ans que je foule ce continent, or je crois mon âge propice à la sagesse et à son partage. C’est fini, Adalbéron. Entre nous, c’est certainement pour le mieux.”
       Olophanto s’emballa dans sa tirade tandis que son hôte se tassait de nouveau, abasourdi de cette tempête dont il n’avait pas senti les vents annonciateurs. Deux bougies seulement avaient été soufflées.
      “Ce n'est pas simple, Adalbéron, mais vos textes sont de plus en plus... Archaïques ? Rétrogrades ? Et pas que sur le contenu hein : le mois dernier il y avait même une tâche de salive sur le manuscrit. Tenez en ce moment même vous avez de l'écume au bord des lèvres. J’aurais besoin d’un éditorialiste enragé, certes, mais la vôtre témoigne davantage d’une babine fatiguée par ses soliloques que d’une rage de vaincre. Vous êtes dépassé mon vieux ! Retirez-vous”
       Adalbéron se retira.
       Le garde le regarda partir la mine déconfite, fier mais désolé d’avoir eu raison.

       “Elianthe, tu peux ranger tes affaires. Je n’aurais plus besoin de tes services.”
       “Comment ça, Béron ? J’ai fait quelque chose de mal ?”
       “Non, non, tu fais toujours tout très bien. Mais ne gâche pas ta jeunesse avec des reliques, tu en deviendrais une avant même de t’en apercevoir.”

       Adalbéron s’écroula, défait, au milieu d’une pile d’ouvrages poussiéreux. Sa fureur s’était évanouie devant l’accablante vérité qu’il avait refusé de voir jusque-là. Il était passé de chroniqueur à bon pour la chronique. Il appartenait désormais à l’histoire et la lourde couverture de cuir qui refermerait son volume ne tarderait pas à venir après ces dernières pages. Il ferma les yeux dans un soupir d’éternité. De nombreux hélas lui vinrent à l’esprit mais aucun ne parvint à franchir la barrière de sa bouche coite. La fin, sûrement, le laisserait s’envoler en fumée avec tous ses ouvrages. En fumée… sous son nez, une odeur de fumée lui chatouilla les narines. Une bougie restait, posée sur une part de gâteau, sur une assiette, dans la main tendue d’Elianthe arborant un sourire radieux.
       “Ne soyez pas bougon, Ronron, c’est votre anniversaire après tout, et je n’irai nulle part.”
       “Allons, ne dis pas de sottise. Je ne pourrai plus te payer.”
       “Ce n’est pas grave, c’est moi qui vous paierai. Je vous engage comme assistant. J’ai ouïe dire qu’une colonne s’était libérée dans La Grande Aurore et j’aurais besoin de quelqu’un qui s’y connait un peu dans le métier pour m’aider dans mon travail d’éditorialiste, chroniqueuse, historiciste et compilateure de Sa Majesté le Roi. Qu’est-ce que vous en dites ?”
       Il ne dit rien, mais il sourit.
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