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Indarë

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Épreuve 4 || Esquisse - Kobe High School

Martel Raykin
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Martel Raykin PNJ |:| Directrice
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Genre : Femme/Fille
Sexe : Féminin
Age : 42
Date de naissance : 12/09/1981
Taille / Poids : 1m73 / 68kg
Orientation sexuelle : Pansexuelle
Situation amoureuse : Mariée à Nate Raykin
Famille : Mère de Zack et Scarlett (05/2011) & Aydan Raykin (09/2014)
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10.08.23 20:53
Rp terminé
Épreuve 4 - Qui se ressemble, s'assemble
Esquisse - Kobe High School
Les foules, on n'aime ou on aime pas, mais parfois il n'y a pas moyen d'y échapper. Sortie scolaire, voyage, file d'attente, bousculade, sport, quelle que soit la raison, votre peau est entrée en contact avec celle d'un inconnu et quelque chose ne s'est pas tout à fait passé comme prévu.

Un contact, un coup de jus, une seconde, et quand vous rouvrez les yeux, le monde vous paraît différent. À moins que ce ne soit vous. Car la main que vous levez devant votre visage n'est pas du tout la vôtre. La personne qui vous fait face, par contre, vous ressemble comme deux gouttes d'eaux. Il ne vous faut pas longtemps pour comprendre que le contact a entraîné quelque chose que vous n'auriez jamais pu imaginer : vous avez échangé vos corps.

Et bien évidemment, entrer à nouveau en contact ne change rien, sinon ça ne serait pas drôle.


Règles du Duo Miroir : Chaque joueur doit rédiger un unique post de 1500 mots maximum. Les textes ont la contrainte de devoir se répondre et doivent s’avérer être l’opposé l’un de l’autre, comme des reflets à travers un miroir.

Conditions de l'épreuve : L'échange de corps doit se faire au cours d'un contact physique entre les deux personnages. Ils doivent donc se trouver au même endroit.

Deadline et commentaires : L'épreuve dure 48 heures et prendra fin le 13 août à 23h59. Si vous ne voulez pas que votre participation soit commentée, indiquez-le directement sur votre premier post - si vous changez d'avis, vous êtes libres de l'indiquer sur le discord ou dans le flood de l'interforum.
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Serindë
Serindë
Serindë
Anonymous
Invité

13.08.23 18:54
Rp terminé
Serindë
La prédiction venait aux gens comme la faim, d’abord silencieuse, une simple brise légère qui venait secouer les sens. Ensuite, plus on tardait à lui prêter l’oreille, plus elle se faisait louve à la faim dévorante, frappant la proie au moment où celle-ci se pensait en sécurité. Le destin pouvait se montrer d’une cruauté particulièrement affreuse quand on tentait de lui échapper. Serindë ne savait pas encore que sa prédiction du jour serait sans doute la plus importante de la semaine, qu’elle allait offrir un maëlstrom d’émotions et de réflexions autour d’elle. Le couple d’amoureux qui venait de sortir de sa tente en se tenant la main et en s’échangeant des mot doux n’avaient, de toute évidence, aucunement compris la prédiction qu’elle venait de leur faire, mais elle n’y pouvait rien. Les cartes avaient été tirées, mésinterprêtées et le couple était parti. Serindë n’était que la messagère du destin, elle n’avait pas d’autre moyen de communiquer que ses cartes.

La femme-oiseau ne savait pas vraiment comment se poursuivrait sa journée, mais elle s’était réfugiée dans une tente au début de la journée, pour fuir la foire, le monde, le bruit, la bousculade. Elle avait trouvé l’endroit le plus calme possible et le destin s’était chargé de lui amener tout ce dont elle avait besoin : il y avait là une jolie petite table en bois, des chaises, de l’encens. Serindë s’était installée, avait sortit et battu les cartes, les clients étaient arrivés peu après, comme si l’aura de la femme-oiseau coulait jusqu’en extérieur et attirait les gens telle l’odeur sucrée d’une plante carnivore. Certains venaient ici pour entendre du positif, mais Serindë ne choisissait rien de ce qui arrivait.

Serindë vit le jeune homme s’asseoir et lui poser sa question. Elle battit les cartes une nouvelle fois, lui demanda de couper, en montrant sa main gauche du bout du doigt. Chaque mouvement, plus éthéré que le précédent, dévoilait une nouvelle carte. Au vu des interrogations du jeune inconnu, la devineresse sut exactement quel tirage effectué. S’il avait pour ses relations à cause d’une nature cachée ou d’un secret dissimulé, c’était évidemment le tirage interrelationnel qui l’éclairerait au mieux. Six cartes. Six cartes pour parler de la relation du consultant avec les autres, des obstacles à franchir, des choses à savoir.

La première carte tirée fut le jugement, la seconde, le pendu. Serindë aurait froncé les sourcils si elle en avait eu sur son crâne d’oiseau, aussi continua-t-elle avec le mat inversé, le monde également, le chariot qui suivit l’était aussi. C’était un peu moins positif, mais en soi rien n’était vraiment dramatique, la devineresse le savait parfaitement. La dernière carte tirée, l’impératrice à l’endroit. Tout cela concluait sur quelque chose de particulièrement positif que le visage inexpressif et immobile de l’oiseau ne pouvait exprimer. Elle leva les yeux vers le jeune homme et prit enfin le temps de le détailler. Des traits japonais, une peau sombre comme tannée par le soleil, de grands yeux où la méfiance se disputait la place avec un incommensurable besoin d’amour et d’acceptation. La devineresse posa ses mains graciles sur ses genoux croisés et laissa aller son dos contre le dossier de la chaise. Le jeune homme devrait bientôt montrer à quel point il était heureux du résultat.

-  "Putain"
Comment ?


- "J’y croyais pas à ton truc, hein, mais si c’est pour apprendre que ma vie est foutue, j’avais pas besoin de venir ici.”

Serindë fut atterrée d’un tel langage, d’une interprétation aussi erronée, d’une telle incompréhension. Pour la première fois depuis bien longtemps, Serindë regretta de ne pas avoir la parole pour communiquer avec ce jeune homme et lui expliquer, qu’au contraire, les choses étaient positives, même si elles n’étaient pas forcément toutes roses. Les autres autour de cet homme se sentaient simplement bien dans la relation qu’ils entretenaient avec lui, ils se sentaient reconnus, étaient persuadés que la communication était bonne et bien faite. La vision qu’ils avaient du consultant étaient simplement que le jeune homme était une personne dévouée à leur amitié, leur relation quelle qu’elle fût d’ailleurs. Cet homme était perçu comme quelqu’un qui se sacrifiait, s’adaptait pour se dépasser toujours plus et, ainsi, leur vision était celle d’un martyr qui faisait tout pour les autres.

La présence du mat renversé indiquait que le changement de cycle serait suivi d’une petite phase de dépression, une certaine folie irrationnelle qui risquait de rompre le fragile équilibre qui existait actuellement entre le mensonge et la réalité. Alors oui, le monde et le chariot expliquait un peu plus les choses, de gros obstacles ou un burn-out étaient là, au coin de la rue, probablement à cause de la situation qui était bien trop prenante émotionnellement parlant. Mais les autres personnes qui entretenait une relation avec cet homme attendait, avant tout, qu’il se plie au mondanités, au moule dans lequel il ne rentrait de toute évidence pas. Mais en même temps, le pendu renversé, sortit à ce moment-là précisément, c’était aussi le signe que, malgré l’incompréhension, les personnes autour du consultant refusaient de le voir se sacrifier comme il le faisait actuellement. La vision qu’ils avaient de lui, de cette homme plein d’adaptabilité qui faisait passer les autres en priorité ne leur convenait pas vraiment. Ils voulaient qu’il ose se réaliser tel qu’il était.

La venue de l’impératrice à cet instant précis indiquait qu’effectivement, le futur de cet homme était fortement lié à la créativité, la réflexion, la tolérance… Serindë ne connaissait rien de cet homme, mais elle savait pertinemment que, malgré les quelques obstacles qui se posaient sur sa route, les quelques problèmes qui risquaient de se poser sur son chemin, c’était avant tout l’amour énorme et la beauté des relations qu’il entretenait qui ferait qu’il s’en sortirait parfaitement s’il décidait de dire la vérité. Mais déjà, Serindë avait la sensation que son “client” risquait de se lever et de partir pour échapper à la mauvaise interprétation des cartes qu’il avait faite. Serindë fut prise de panique, car cet homme risquait fortement de se faire mal, bien plus que le couple mal assorti qu’elle avait vu plus tôt dans la journée. Il risquait de réellement gâcher sa vie en ayant pas compris les intentions de la femme-oiseau.

Prise d’un instinct qu’elle ne se connaissait pas, Serindë se leva et, voulant empêcher l’homme de quitter la tente, elle lui saisit le poignet pour le retenir… C’est à ce moment que le changement se fit et que Serindë vit le monde changer totalement de perspective…

Tempête des âmes
Des mains des divinités
Esprits échangés


Elle a prit une putain de tête de plus. Bordel. Elle pense pas pareil aussi, elle le sent bien là, c’est pas normal. Et ça fait même chier en fait. Mais elle a pas vraiment le temps de tergiverser là, tant pis. Faut saisir ses atouts tant qu’on les a. Serindë sent que c’est à elle de jouer, elle prend la main du gars et le tire derrière elle comme une poupée de chiffon. Bordel qu’elle est maigre. À faire peur même, elle s’en rend compte. Mais c’est vachement pratique pour embarquer cette espèce de crevette là où faut l’emmener. Elle a vaguement l’idée de ce qu’il faut faire, de comment lui dire qu’il s’est planté comme un gros nœud. Ou un poireau. Elle sait plus ce qui se plante vraiment. Puis on en a rien à foutre en fait.

Elle le tire à travers la fête foraine, elle cherche comment lui faire comprendre, mais c’est dur. Ils sont au milieu de nulle part sur un vieux port pourris. Ah. Le port. Les bâteaux, ça lui évoque un truc dans le cerveau qu’elle a emprunté à ce type là. Il s’y connaît en bâteau apparemment. Elle le tire jusque là et lui montre les bateaux de pêche du doigt. Si ses yeux était des putains de mitraillette, le pauvre gars serait mort depuis belle lurette. Elle le traîne encore et décide de tenter de dessiner avec une vraie qui traîne. Deux bonhommes fâchés qui se disputent qu’elle barre rageusement. Elle montre le bateau et le dessin à plusieurs reprises. Il ferait mieux de comprendre. Mais c’est dur, alors elle essaie de parler alors qu’elle parle plus depuis… enfin on s’en fout, elle parle jamais quoi.

- "Famille."

Elle regarde autour d’elle et montre une petite fille qui pleure et sa mère qui la serre dans ses bras après l’avoir engueulée comme un vieux poisson pourri.

- "Famille !!!"

Il est pas con, elle le sait, il va bien finir par comprendre. Comprendre que les gens qui l’aiment l’aimeront quoi qu’il arrive. Même s’ils comprennent rien, même s’ils mettent un peu de temps, ils sont pas débiles non plus. Ils comprendront. Serindë, dans ce corps trop grand, trop musclé, trop pas à elle saisit la tête de piaf qui lui appartient normalement entre ses deux mains. Elle plonge ses yeux dans les orbites vides qui abrite son regard normalement. Putain, ça fait bizarre.

- "L’amour. C’est plus fort. Que la merde."

Elle peut pas trouver mieux. Il va falloir qu’il comprenne. Elle va finir par manquer de temps de toute façon, elle sait pas comment lui dire, elle a du mal avec les mots, c’est pas sa bouche, pas sa communication, mais faut qu’il comprenne quand même.

- "Compris ? Faut… Parler. Comme moi. Mais mieux."
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Nobu
Nobu
Nobu
Anonymous
Invité

13.08.23 19:06
Rp terminé
Nobu Yoshimoto
Un vieux chapiteau dégoulinant, c’est là le lieu de leur rencard. Putain, v’la le romantisme. Nobu, endimanché, vérifie sur son téléphone. C’est la bonne adresse, et il a du mal à le croire. Hikaru aime les bails chelous, mais de là à proposer de se palucher dans un squat de circassiens en fin de vie... Son message de 21h05 : “Hey mec, j’arrive.” est resté sans réponse. Celui de 21h10 : “T’es où ? C’est craignos ton plan”, aussi. Et même celui de 21h15 : “T’es rentré déjà ? J’avoue ça m’fout la frousse, j’sais pas si j’te suis, hein”.  
Y’a bien de la lumière, et y’a bien du son. Mais Nobu peine à croire qu’il y ait ici de la vie. Pourtant, cette soirée, il l’a attendue. Hikaru l’a fait courir. Il a couché avec un mec à droite, il est tombé amoureux d’un mec à gauche, et d’un troisième, et d’un quatrième, et j’en passe. Les gars font la queue leu-leu pour un bout de lui, et Nobu aussi. Un rencard, c’est tout ce qu’il voulait. Alors, il entre. Il pose la paume de sa main sur la tenture poisseuse et réprime un frisson de dégoût. Hikaru, le précieux, est dedans. Difficile à avaler, mais faut bien se lancer.  

Et la lumière jaillit, et la musique aussi. Et putain, on n’y voit plus rien tellement c’est éblouissant. Nobu a la sensation de passer de la nuit au jour, et ses pupilles ne s’en remettent pas. Il maudit ces foutus circassiens sur huit générations. Il faut au moins ça, pour lui permettre de recouvrer la vue. Et quand, enfin, il arrive à ouvrir les yeux, c’est plus grand à l’intérieur qu’à l’extérieur.  
La fourmilière grouille et Nobu ne sait plus où donner de la tête. A droite, une libellule grande comme un hélico, à gauche, une théière se tape son meilleur charleston. Il fout une main dans sa poche, direction son buvard. Il est toujours là. Est-ce qu’il en a déjà pris un sur le chemin ?

“Hey ! Mec !” Nobu interpelle un vendeur ambulant. “Hey !” Le “mec” se tourne. Et il a qu’un œil. Qu’un pu-tain de merde d’œil, au milieu de la tronche, comme dans les mauvais péplums de papi. C’est qu’on ne lui avait pas prévenu du thème de la soirée “au fond du trou d’Alice au pays des merveilles ou tout autre plan sous acide”. Alors, il dégaine son téléphone et compose le numéro d’Hikaru, il le connaît par cœur : “Mec, t’es où !?” Mais ça sonne dans le vide. Même dans le monde des fous on pose des brouilleurs.
Pas question de s’en aller sans avoir profité de la soirée. D’Hikaru. Alors, il prend ses jambes à son cou, et se tape son meilleur sprint, son téléphone à la main, à la recherche d’un peu de réseau. Et il avance, sans regarder devant lui, plus il avance, et plus les barres remontent. Une première, c’est pas assez, mais c’est encourageant, une seconde, on peut peut-être arriver à quelque chose. Il appelle de nouveau Hikaru. “Allez, mec, répond”. Et il répond. Mais Nobu n’entend rien que la musique qui fait vibrer le sol, et qui fait vibrer son corps. Peut-être qu’il y a Hikaru, de l’autre côté, aussi flippé et paumé que lui. Non, pas question de le laisser seul. Va falloir le retrouver.

Alors il faut qu’il se planque. N’importe où, n’importe quoi, pour pouvoir entendre son mec à l’autre bout du fil. Bon, ouais, c’est pas son mec, mais ça aurait pu si le rencard n’avait pas été aussi foireux. Il reprend sa course, et il s’éloigne. Tant et si bien qu’il arrive au bout du monde. Et tout au bout du bout du monde, y’a une petite échoppe. Toute petite. Riquiqui. Et Nobu s’y sent irrémédiablement attiré.

L’effluve fumée est réconfortante. C’est la même odeur que dans les temples. Tous ses muscles se détendent. Tous, même les plus récalcitrantes rides de son front. Et sortant de la pénombre, un drôle de masque d’oiseau. Et il rigole, Nobu. Parce qu’il n’a plus peur de rien. Le deuxième buvard dans sa poche, il n’y touchera jamais, il s’le promet.
Il se rapproche de la femme-oiseau, et y’a des cartes, devant elle. “T’es une voyante, ou un truc comme ça ?” Mais elle ne répond pas. “J’veux bien que tu m’dises c’est quoi mon futur.” Il n’y croit pas, Nobu. Il est bien trop existentialiste pour accepter le fil du destin. Mais dernièrement, ça lui fait des trous dans la tête, de penser à l’après, quand tout le monde saura qu’il aime les garçons. “Est-ce que j’vais tout perdre, quand j’serai moi ?” Il sait que la question est vague, mais il sait aussi que l’oiseau l’a comprise.

Et elle sort une première carte, doucement : le jugement. Puis, une seconde : le pendu. Et le mat, le monde, le chariot, enfin l'impératrice. Il n’y comprend rien, mais ça chlingue. Le pendu, le jugement, il se sent déjà montré du doigt sur la place publique. Alors ça l’énerve : “Putain !” L’oiseau ne dit rien, et c’est encore plus frustrant. “J’y croyais pas à ton truc, hein, mais si c’est pour apprendre que ma vie est foutue, j’avais pas besoin de venir ici.” Et il se lève, il a mieux à faire. Mais l’oiseau quitte sa branche et lui attrape le poignet. Nobu a l’impression de tomber.

Tempête des âmes
Des mains des divinités
Esprits échangés

Nobu avait perdu le poids des mots. Peu importe les cris et les rires, il lui semblait que ses lèvres pincées ne purent plus émettre un son. Il lui suffit de les effleurer pour remarquer qu’un drôle de bec avait poussé au beau milieu de sa figure. Nobu n’était plus, ou alors lui faisait face, qui était-il maintenant qu’il a abandonné son corps ?

Celle qui le lui a volé s’est redressée, et vint à Nobu la peur de se perdre pour toujours. Mais la voyante ne s’échappa pas, et plutôt l’attrapa pour le tirer loin de cette petite échoppe. Elle semblait avoir la solution à leur problème, pouvoir annuler le maléfice.

Une drôle d’aboulie effaçait tous les sens de Nobu. Il n’a pas vu le chemin défiler à travers les grandes orbites de son nouveau crâne. Les vagues de son enfance s’écrasaient dans ses oreilles. Ine était à plusieurs heures en train de Kobe, mais pourtant, la voyante l’y avait emmenée. Celle-ci semblait vouloir lui parler, dans ce corps d’homme qu’elle contrôlait maladroitement, mais l’esprit de Nobu, flottant dans ce grand crâne d’oiseau, ne comprenait rien aux tribulations de la voyante. La brise marine de son port natal fut encore plus relaxante que l’odeur d’encens de l’échoppe. Nobu se sentait aussi calme qu’une rivière, lui qui était habitué à avoir le tempérament de sa mer. Peut-être commençait-il à apprécier la sérénité de ce corps.

Pourtant la voyante ne le laissa pas en paix. Elle était mue d’un désir d’échange que Nobu ne se permit pas d’ignorer. Il lui fallut beaucoup d’énergie pour s’ancrer et se concentrer sur la scène. Les pleurs de l’enfant, comme un métronome, lui permirent de reprendre pied. La douce étreinte de la mère serra son petit cœur d’oiseau. Il ne se souvenait plus du réconfort de ses propres parents. Tant qu’il resterait dans ce corps, il ne pourra jamais plus profiter de cette chaleur.

La famille, c’était depuis sa plus tendre enfance l’essence de sa vie. Il respirait pour la lueur amoureuse de sa mère et pour la ride fière de son père. Ils ne se voyaient plus, depuis que Nobu a décidé de rejoindre l’université de Kobe. Il a beaucoup changé, depuis Ine. Ce n’était plus leur gentil petit garçon, prêt à aider les pêcheurs du port et les vendeuses du marché. Ce n’était plus le garçon qui se salit, qui se jette à l’eau, ce “vrai petit bonhomme”. Nobu était persuadé qu’il ne le redeviendrait jamais.

Son corps l’attrapa, le tira et le secoua. Non, il n’avait pas encore compris le message de la voyante. Ce sont peut être les mots, maladroits, qui l'ébranlèrent : “Il faut parler”. Il ressenti cette envie insatiable de retrouver ses parents, de courir jusqu’à la petite maison et de tout leur dire. Parce que peu importe les pendus, les jugements et les fous, peu importe les langages qu’il ne comprendrait jamais, une chose était immuable.

Il sera toujours leur petit garçon.
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