Famille : Mère de Zack et Scarlett (05/2011) & Aydan Raykin (09/2014)
Pays d'origine : Allemagne
Nationalité : Britannique
Messages : 621
Date d'inscription : 15/03/2022
Couleur(s) de parole : #339966
09.08.23 19:45
Épreuve 1 - Un peu de fantaisie Esquisse - The Otherlands
Un gadget en plastique rose, une bestiole qui parle, un costume plein de couleurs et le pouvoir de l'amour , que demander de plus ?
Vous avez trouvé ce qui ressemblait à un jouet pour enfant et, une phrase sortie toute seule plus tard, vous voilà affublé d'un costume digne d'un anime de magical girl et suivi d'une petite mascotte qui n'a pas l'air de vouloir vous lâcher de sitôt.
Pas le temps de vous plaindre, cependant, car un monstre attaque non loin de là où vous vous trouvez. Il est temps pour vos instincts héroïques de prendre le dessus !
Règles du mini-rp : Les joueurs doivent réaliser un échange maximum de dix posts (5 chacun), limités à 350 mots par post (selon le compteur installé sur le forum). Chacun des champions incarne l’un des personnages qu’il possède sur son forum d’origine.
Conditions de l'épreuve : Votre transformation en magical doit se faire dans le rp (et pas en hors champ) avec une phrase de transformation. Vous êtes libre de choisir votre apparence, votre phrase, vos pouvoirs et votre mascotte, en restant dans le thème. Vous affrontez Lepidop, qui dispose de la capacité d'endormir tous ceux qui passent sous la poudre de ses ailes. Les magical résistent mieux à la poudre que les gens normaux, et sont donc les seul à pouvoir le combattre alors que tous les autres sont plongés dans le sommeil. Le reste ne dépend que de vous.
Deadline et commentaires : L'épreuve dure 72 heures et prendra fin le 13 août à 23h59. Si vous ne voulez pas que votre participation soit commentée, indiquez-le directement sur votre premier post - si vous changez d'avis, vous êtes libres de l'indiquer sur le discord ou dans le flood de l'interforum.
Dan est né par erreur au fond d’un bunker souterrain, dans une secte survivaliste aux vieux airs de kabbale détournée, persuadée que décembre 2012 signerait l’Anéantissement du monde. En raison d’un important angiome en vague forme de main sur sa cuisse, les quelques dizaines de personnes rassemblées là dans l’attente de l’apocalypse ne l’ont guère traité comme un enfant, mais plutôt comme une idole désignée par quelque entité mystique, censée leur montrer la voie au moment de la Fin des Temps. Suivirent dix ans de sous-existence jusqu’à ce que Bagheera, Passeur-panthère des Otherlands, crée involontairement un portail à l’endroit où était enfermé Dandelion (qui n’avait alors pas de nom) et que celui-ci, en totale inconscience, disparaisse avec le félin juste avant la date fatidique du 21/12/2012.
Tomber dans les Otherlands, après dix ans de lavage de cerveau au fond d’une cave à base de « la Terre promise pour les Élus à l’heure du Jugement des Cieux », pourrait s’apparenter à une réelle épiphanie. Sauf que Dan est idiot et naïf — il l’a toujours été —, nullement empreint d’une ferveur religieuse suffisante pour croire en sa propre anabase ; lui, il est juste heureux de découvrir le monde, sans même imaginer qu’il puisse ne pas s’agir du sien. Pour Bagheera, en revanche, la réalité est plus contraignante, et se coltiner un indésirable gamin analphabète n’est pas dans ses priorités, de près comme de loin. Il le confie donc à un ami qui, peu de temps après, le perd dans le royaume de Wonderland où il échouera dans les bas-fonds sous-marins : l’Underland. Arrivé là, Dandelion est ramassé par une troupe de prostituées aux patronymes fleuris qui deviendront ses mères de substitution durant plusieurs années, lui offriront son prénom et l’éduqueront comme elles peuvent... mais quand la première d’entre elles est assassinée durant une échauffourée qui vise à enlever Dandelion (parce qu’il n’a jamais réglé son tribut d’âme auprès de la Reine de Wonderland), celui-ci est forcé de fuir son foyer et quitter le royaume.
Aujourd’hui, Dan est un vagabond de dix-sept ans. Il est toujours idiot, quoiqu’il parle mieux qu’à son arrivée, sait à peu près lacer ses chaussures, ne possède aucun instinct de survie décent — qu’il compense par un cœur d’agneau — et ne connaît ni le mensonge ni ses tables de multiplication. Ses dix mamans lui manquent beaucoup, même s’il a la fâcheuse tendance à se faire adopter par la moitié des gens qu’il rencontre. Dépourvu d’ambition, il se laisse juste porter par la vie.
Tu ne le trouves pas. À demi-plongé dans cette malle plus profonde que l’oubli, tu cherches à grand renfort de bras cet animal égaré depuis trop longtemps déjà, cette bestiole informe recousue de vieille jupe, de gaze et de boutons à laquelle tu as préféré donner tes rêves plutôt qu’un nom. Il y a de tout là-dedans, des bricoles par centaines et des jouets par milliers, des souvenirs en pagaille tellement que tu pourrais t’y noyer, mais ta peluche, non — et tu fouilles encore désespérément, vides l’ensemble en raz-de-marée sur le sol jusqu’à extraire un petit bateau à la coque couleur praline, un minuscule navire tel le modèle réduit de ton ancienne maison et qu’à l’époque tu faisais voguer sur l’eau de ton bain pendant qu’Amaryllis te shampouinait en douceur.
♫ Il était un Jolly Roger, Il était un Jolly Roger, Qui n’avait ja-ja-jamais abordé, Qui n’avait ja-ja-jamais abordé... Ohé ohé ! ♪
Qu’elle chantonnait. Tu l’entends encore, dans l’espace entre ton œil clos et le bimbelot brandi comme un inestimable trésor, avant que ne te prenne la lubie de poursuivre la comptine à ta sauce :
« ...Ohé ohé, Matelot..! Matelot prêt pour l’abordé, tous à l’eau..! »
Aussitôt le jouet s’échappe, slouush, et recrache une houle pailletée qui vient transformer tes guenilles en... en vrai, tu ne sais pas trop. Ça brille de partout, des collants blanc coquillage jusqu’à ta mini-cape d’écume en passant par cette jupette en taffetas assortie au bleu marine de ton chemisier, avec un nœud corail qui serre ta courte couette au-dessus de ta nuque. On dirait ces fillettes de la haute quand elles prennent le thé chez le Chapelier, mais version discount. Cependant, même si l’harmonie des couleurs laisse autant à désirer que le reste, tu ne remarques rien d’autre que ta peluche, brusquement apparue sous ton nez, bien vivante et animée, qui te lance :
Ya-hahaaa ! Vite Dandelion, le monde a besoin de ton aide !! Un terrible Lepidop est en train de tout ravager dehors, tu dois l’arrêter !
D’accord. Tu n’as rien compris. Mais tu sais tout de suite ce qu’il faut faire : te cacher.
Cécilien a connu une transformation radicale dans l'Esquisse, un monde mystérieux qui défi toute logique. Sourd sur la Terre, il a récupéré l'ouïe à son réveil dans ce nouvel univers mais y a perdu la vue. Malgré ce bouleversement, il y trouve une certaine sérénité et se lie d'amitié avec Nour, une créature poilue qui l'accompagne et le guide. La possibilité de perdre à nouveau son ouïe en quittant l'Esquisse le retient dans ce monde, où il se sent plus à l'aise sans la vision. Cécilien est souvent perçu comme charmeur, mais il affirme que c'est simplement sa nature et qu'il n'y a aucune intention particulière derrière cette facette de sa personnalité.
Errant seul, sans Nour, je me sentais à la fois curieux et perdu. Un objet particulier avait attiré mon attention : un petit lapin en bois vernis. Je ne pouvais pas le voir, mais il émanait une certaine magie, une attraction irrésistible.
"Par un tour de magie, un rêve clair, je m’élance dans l’aventure, mon cher !" clamai-je avec un sourire, récitant des mots absurdes sans savoir d’où ils provenaient. Une phrase enfantine, un jeu puéril, me disais-je. Mais alors, quelque chose de totalement inattendu se produisit.
Une explosion de sensations, une cacophonie de couleurs que je pouvais presque voir. L'éclat de lumières, le grondement doux, l'air qui semblait vibrer autour de moi... Était-ce réel ? Je sentis mes vêtements se transformer, mes chaussures devenir plus légères, une cape s'enrouler autour de mes épaules. Tout mon être semblait vibrer d'une nouvelle énergie.
"Qu'est-ce..".
"Tut-tut, mon cher garçon !" retentit une voix enjouée. "Je suis Sir Pompom, votre guide, votre mentor, et surtout, votre mascotte ! Un petit lapin avec un monocle et un chapeau haut-de-forme, pour être précis. Un monstre terrifiant attaque, et vous êtes le seul à pouvoir le stopper !"
L'annonce de Sir Pompom me laissa perplexe, mais sa voix enjouée et son ton confiant infusaient une énergie en moi. Un monstre terrifiant ? Moi, un héros ? C'était absurde et merveilleux à la fois.
"Un monstre, dites-vous ? Et comment suis-je censé le combattre ?" demandai-je, me tenant d'une manière exagérément héroïque.
"Mon cher, avec votre bravoure et votre charme naturel, bien sûr !" Sir Pompom répondit, semblant danser dans les airs. “Mais avant toute chose, il nous faut retrouver votre compagnon ! Suivez-moi, et je vous guiderai."
Guidé par la voix suave de Sir Pompom et une musique mystérieuse qui semblait jouer quelque part dans les confins de mon esprit, je me déplaçais avec une aisance inconnue.
"Nous y sommes, mon cher," annonça Sir Pompom, sa voix vibrant d'excitation. "Ici se trouve votre compagnon de combat. Ensemble, vous braverez le danger et repousserez les ténèbres. Préparez-vous à rencontrer un allié tout aussi noble et courageux que vous-même !"
Nah nah, Dandelion, tu peux pas rester là-dessous, le monstre va se détruire tout seul !!
Dommage. Parce que t’es bien, là, au fond de la malle à serrer ta peluche parlante contre toi et à attendre que ça se passe dans ton costume froufrou, ça c’est sûr, tu pourrais y piquer un somme vite fait pas trop mal fait, et quand tu te réveilleras quelqu’un se sera chargé du problème avec maestria. Si seulement.
T’inquiète paupiette, y a un autre Magical Girl pour t’accompagner. Retrouve-le vite et ensemble, vous terrasserez le Mal !
As-tu d’autres choix que de croire sur parole cette bestiole de chiffon dont le museau a possiblement rentré trop de portes par le passé ? Ton confort importe peu dans l’histoire, semble-t-il, et à force de tirer elle t’entraîne au dehors, dans ces rues que jonchent des passants assoupis en travers des trottoirs, des barrières, des capots de voitures, de leurs sacs de courses ou même de leurs voisins, façon pile de tortues — scène apocalyptique, s’il en est. Tu ne réfléchis même pas à ton accoutrement, aux fanfreluches qui remuent à chacun de tes pas jusqu’à rejoindre la seule âme toujours debout en ces lieux soporifiques, et à sa vue ton cœur s’éclaire.
« B-bonjour !! » tu fais, mi-soulagé mi-admiratif devant son allure rutilante. Beau comme un camion de glaces en été, au moins, avec son lapin bien plus réussi que le tien. Cependant, ton humeur se pétrifie subitement sur ton visage à l’instant où survole entre les toits une gigantesque masse ailée, toute de spores et d’iridescences, si imposante qu’elle en avalerait un immeuble. Alors un rongeur, un doudou, une fleur et un camion de glaces, c’est du tout cuit.
C’est parti, Super Pissenlit ! s’exclame ton compagnon de tissu, visiblement beaucoup trop motivé. Utilise ta longue-vue magique pour trouver son point faible !
Ta quoi ? Ah, ce machin long qui vient d’apparaître dans ta main avec un petit bruit de fée ? Soit, ne pose pas trop de questions. Et d’un cri, tu la jettes de toutes tes forces vers le Lepidop.
Effectivement, j'entendis une voix juvénile et timide me saluer. Mes pas, guidés par une intuition inexplicable, me menèrent sans encombre vers la source du son.
“Bonjou…” tentai-je de répondre, mais avant que je puisse achever ma salutation, un bruit étrange suivi d'une bourrasque de vent me coupa net.
"Le Lepidop ! Attention, il est là !" s'écria Sir Pompom, sa voix vibrait d'alarme et d'urgence.
Je pouvais sentir sa présence menaçante. Le vent soufflait plus fort, et le battement d'ailes retentissait près de moi.
"Que dois-je faire?" criai-je, mes mains tremblantes cherchant quelque chose pour me défendre.
Sir Pompom, avec une vivacité et une détermination sans faille, fit apparaître un objet dans mes mains. "Suivez l'exemple de Dandélion, mon cher ! Fiez-vous à votre ouïe et à votre super-instinct"
Cherchant à comprendre les paroles énigmatiques de Sir Pompom, je découvris avec étonnement que l'objet qui était apparu dans mes mains n'était autre qu'une fronde en bois, semblable aux jouets d'enfance. Quant aux munitions, elles semblaient être recouvertes d'une matière poilue qui caressait l'intérieur de ma main gauche. J'entendis même un léger couinement, me laissant encore plus perplexe. Comment pourrais-je me défendre avec ce simple objet ? Mais je n'avais pas le temps pour ce genre de questions. J'étais un magical boy, après tout ! Je pris une profonde inspiration, pointant la fronde vers le Lepidop. Guidé par mon ouïe affûtée et les encouragements de Sir Pompom, je lançai la munition.
Une exclamation surprise retentit, mais ce ne fut pas celle de la créature effrayante. Non, c'était la voix de Dandélion que j'avais touché par mégarde.
"Oups," s'exclama Sir Pompom avec un rire gêné. "Il semblerait que nous ayons besoin de travailler un peu plus sur la précision, mon cher."
Je ne pus qu'acquiescer, ma fierté d'héroïque magical boy légèrement entachée. Cependant, c'était un monde d'aventure et de magie, et je ne me laisserais pas abattre par un simple échec.
À cette seconde, si ta peluche possédait de vrais yeux, tu y lirais sans doute tout le dépit du monde. Ta prouesse athlétique est un flop, au sens littéral, flop semblable au bruit que fait ton espoir en s’écrasant lamentablement au sol à sept mètres de là, même si tu n’as pas le temps de trop t’y attarder ; comme s’il avait perçu ton désarroi, ton sémillant acolyte vient de te percuter avec une de ses boulettes velues... Drôle de tentative d’encouragement. Cela dit, tu as oublié ton échec au profit de cette brève douleur, et quand il s’excuse penaud tu secoues la tête d’un air un peu bête, la chevelure engluée par le projectile qui s’y est logé.
« Ce... C’est pas grave, hehe, je va bien ! »
Vous êtes toutefois loin d’être tirés d’affaire, ce que vous rappelle votre familier en se dandinant soudain sous votre nez.
Nom d’une petite bobine, qu’est-ce que vous attendez pour combiner vos puissances !? Il revient à la charge, viiite !!
Mouais. Tu n’es sûrement pas le seul à être nul en maths, puisqu’il a l’air d’ignorer qu’additionner -12 et 0,5 ne donnera jamais de nombre positif — mais il y croit toujours plus que vous. C’est ainsi que, te plantant de toute ta petitesse tremblotante devant ton partenaire de bataille, et dans l’ombre grandissante de l’ennemi qui rapplique, tu lèves les bras en signe de ralliement, d’invocation satanique, de macarena, peu importe tant que le résultat est là.
« Combinevo puis sens !! tu répètes, l’orthographe en roue libre. Fais comme moi, Monsieur ! Yaaahh !!! »
Au bout de tes doigts tendus, l’air s’électrise, charriant de minuscules débris d’étoiles. Tu serais bien incapable de dire d’où provient cette magie, toi qui n’as jamais eu le moindre don, peut-être de ce déguisement dont le jupon s’envole avec l’énergie qui afflue ? Ça pétille, c’est joli, puis ça grossit, grossit, le flot commence à vous entourer, à vous nimber de lumière au fur et à mesure que vous vous concentrez, tu le sens dans chacune de tes veines, pareille à une vague que la brise enfle démesurément, la prochaine attaque sera épique, ne manque plus qu’à... Ahh...
« ...-tchooum !! »
Tu renifles bruyamment. Ne reste rien. Avec ton éternuement, c’est votre ultralaser entier qui s’échappe.
Sentant Dandélion se placer devant moi, une vague de détermination m'emporta. Je devais faire confiance à mes instincts de magical boy.
“Uuuuuultra Force Combinée !” Les mots s'échappèrent de mes lèvres, la puissance montant en moi, mêlant l'excitation à une chaleur magique qui englobait tout mon être. Un tourbillon d'énergie emplissait mon âme, prêt à être libéré.
"Tchoum." Plus rien. La puissance, aussi vite qu'elle était montée, s'évanouit, se perdant dans l'air comme un souffle de vent.
Je sentis la confusion et l'inquiétude s'installer autour de moi. Sir Pompom marmonna, sa voix trahissant une légère frustration, "Que va-t-on faire de ces deux-là ?"
Mais son ton changea rapidement, reprenant sa confiance habituelle. "Tout n'est pas encore perdu, mon cher," dit-il, peut-être plus pour se rassurer lui-même. "Servez-vous de ça et balancez quelque chose. N'importe quoi. La situation devient pressante."
Un livre était apparu dans mes mains. Perplexe, je le touchai, découvrant avec une agréable surprise que c'était écrit en braille. C'était parfait, un objet à la fois familier et étrange dans ce contexte. Sans perdre plus de temps, je choisis une page au hasard, ne m'arrêtant pas pour vérifier ce que j'étais sur le point de lancer. Après tout, Sir Pompom avait dit que cela n'avait pas d'importance.
"Partageons notre force !" dis-je, étendant la main pour saisir celle de Dandélion, ressentant une connexion immédiate et une vague d'énergie se propager entre nous.
"Per risum et gladii magicae, ego te invoco, ô Épée Gigantica !!" criai-je, les mots magiques roulant hors de ma langue avec un élan mystique.
Un grand "Squoooutsh" retentit. Je restai là, perplexe, essayant de comprendre ce qui venait de se passer.
"Ah, mon cher, il semblerait que votre épée soit moins tranchante et plus... rebondissante que prévu," dit Sir Pompom, sa voix trahissant une pointe d'amusement.
Était-ce donc là la seule chose que nos deux puissances réunies étaient capables de faire ?
"Attendez-vous à une contre-attaque, mon cher !" s'exclama Sir Pompom, sa voix enjouée soudainement chargée d'urgence. "Le Lepidop ne sera pas inactif longtemps. Il va bientôt réagir"
Y a pas à tortiller de la jupette : sur le coup, tu te sens Magical Nul. Et avec le stress qui monte et la honte qui le pousse derrière, tu as juste envie de te planquer dans une poubelle et d’attendre le camion-benne. Pas de chance jusqu’au bout, car le conducteur s’est endormi au volant si mal que le véhicule est encastré dans ton lampadaire non loin. Pourtant, malgré cette situation désespérée ton camarade refuse de se laisser abattre ; tu l’observes lire avec une admiration sincère. Quel calme, quelle prestance ! Tu le suivrais au bout du monde tellement il en impose, articulant son incantation tel un miracle divin tout en serrant ta main... Deux boing plus tard, le miracle git au sol, inerte. Tu ne songes même pas à le ramasser tant il paraît inutile, tandis qu’au-dessus de vous le Lepidop se met à agiter violemment ses ailes. Il brasse l’air avec la férocité d’un hurlement, l’alourdissant de spores qui te brûlent les yeux à défaut de les clore, et même tes bras levés en barrière ne peuvent te protéger de ce pouvoir. Mêlés aux bourrasques ainsi créées, tes appuis bientôt défaillent, tes hanches flanchent, ta peluche s’est envolée vers d’autres cieux et tu ne tardes pas à la rejoindre, emporté par la tempête comme un fétu de paille.
« Hiiiaaaahhh..! »
Outch. Tu te serais écrasé contre une façade d’immeuble, vingt mètres plus loin. T’aurais craché tes poumons et quelques autres organes, ou bien tu te serais juste embroché sur un poteau de signalisation. Vrai, l’issue de ce combat perdue d’avance ne laissait présager aucune survie de ta part. C’était sans compter sur elle.
Elle qui t’attrape au vol d’un mouvement souple, surgie d’une ruelle où elle guettait le moment opportun. Elle qui te dépose là sur l’asphalte, furtive, et t’abandonne en sûreté pour se dresser contre l’ennemi. Ses talons de vair scintillent ; du nylon carmin fuselle ses longues jambes ; son justaucorps la galbe d’un pur mica jusqu’au bout de ses doigts peints d’argent, et sa chevelure flotte au vol pareil à l’étendard de la victoire. Une autre Magical Girl ? Qui est-elle sous son loup rouge ?
« Peu importe mon identité. Il faut abattre ce monstre. »
La rafale de vent envoyée par le Lepidop était si soudaine et si puissante que nous n'eûmes pas le temps de réagir. Emportés comme des feuilles dans une tempête, Dandélion, sa peluche, Sir Pompom et moi fûmes projetés à une vingtaine de mètres de distance.
En tombant lourdement au sol, je sentis une douleur lancinante parcourir tout mon corps. La magie avait joué son rôle protecteur, absorbant une grande partie du choc. J'étais bien plus vivant que je n'aurais dû l'être après une telle chute, mais je sentais mon pouvoir s'étioler rapidement, comme une flamme vacillante dans le vent. Me relever me semblait une tâche insurmontable. Ma vocation dé héros fut brève et terriblement infructueuse.
"M-Mon cher..." gémit Sir Pompom, essayant de se redresser avec difficulté. "Je crains que... que nous soyons en bien mauvaise posture..."
Et c’était le cas de le dire Après le chaos et la confusion de notre combat, nous gisions, vaincus et abattus. Échouer si lamentablement dans notre première véritable épreuve m'avait laissé un sentiment d'humiliation. Être un magical boy n'était manifestement pas aussi simple qu'il y paraissait. Je cherchais les mots pour exprimer ma frustration, mais un spectacle inattendu capta mon attention et suspendit mes pensées.
Là, dans les airs, une magie éclatante et un son mélodieux annonçaient l'arrivée de renforts.
"Je crois qu'on va devoir s'en occuper !" s'écria une voix féminine pleine d'entrain, brisant le silence pesant de notre échec. "Zigouiller du monstre, beau programme, n'est-ce pas, Al ?"
"Tu me connais, Pearly," rétorqua une voix mélodieuse et dynamique "Toujours prêt pour la castagne ! Ça va swinguer ! Laissez passer les pros."
Ces mots, prononcés avec une assurance et un charme irrésistible, ravivèrent ma détermination. Qui étaient ces nouveaux venus, et comment pouvaient-ils afficher une telle confiance ? Sûrement parce qu'ils ne se contenteraient pas d'un échec aussi décevant marqué par un sort raté et une épée en caoutchouc
"Tu m'étonnes qu'ils n'aient pas réussi," railla Al, "Une vieille peluche et un lapin snob, tu parles de soutiens.. Une guitare avec des ailes, c'est quand même vachement plus classe."
Créée à partir d’une rumeur durant un conflit qui opposa deux royaumes des Otherlands, Gévaudan a d’abord erré des années sous une forme monstrueuse avant d’être ramassée par un officier de Wonderland selon les ambitions du Roi rouge, qui souhaitait en faire une assassin infiltrée dans le Royaume Blanc. Après une lente métamorphose pour faire de la Bête cendreuse une humaine à part entière, et une fois la fin de la guerre déclarée, elle intègre le corps armé des Piques tout en restant sous le commandement officieux du monarque rouge puis, au cours des années de paix, gravit les échelons de la hiérarchie militaire jusqu’à un rang supérieur. Bien que parfaitement adaptée à son rôle, elle demeure consciente de sa dualité induite par sa posture et se garde de trop s’interroger sur son avenir. Jusqu’à ce que sa reine soit destituée suite à une révolution, et que les premiers doutes émergent...
Bien campée sur le bitume, les phalanges serrées autour de ses lames de chasse, Gévaudan demeurait silencieuse, concentrée, guettant à la fois une ouverture dans la défense de l’adversaire et la fin de la tirade de son excentrique alliée. L’histoire taira soigneusement la manière dont elle s’était retrouvée à son tour affublée de ce costume mirifique, si rutilant qu’elle se faisait l’effet d’une boule à facettes ambulante, et pourquoi elle avait hérité comme mascotte d’une sorte de dentier acéré mais taiseux, enclavé dans un nuage de ténèbres — si cela était censé représenter sa nature profonde, elle avait de quoi être vexée bien qu’elle comprenait l’idée. De toute façon, sa mission actuelle consistait à en découdre sans faire dans la dentelle et, sitôt ce papillon défait, son déguisement disparaîtrait lui aussi, alors inutile de s’y attarder.
« Couvre-moi, Pearl. »
La Magical Assassin n’a pas posé le point que déjà elle bondit en avant, chaque pas libérant une poudre d’astres multicolore que sa mascotte-mâchoire traverse mollement. En quelques foulées elle atteint la base d’une aile du Lepidop, tranche dans l’épaisse membrane, esquive le revers, tranche de nouveau. Savoir que Pearl distrait l’ennemi avec sa musique et ses attaques l’aide à se focaliser sur sa tâche : empêcher cette sale bête de voler. Car une fois à terre, il leur sera plus simple d’en finir.
La créature ne reste pas passive pour autant. À chacun coup reçu elle tressaille, recrache ses spores soporifiques, bringuebale à droite à gauche, désorientée par ces deux humaines qui rechignent à se laisser bercer. Mais Gévaudan tient bon, cramponnée sur cette aile qu’elle perfore cinq, dix, quinze fois, avant de le sentir enfin perdre de l’altitude. Son vol s’étiole avec son membre déchiqueté, la chute est inévitable.
C’est le moment, plombe le dentier d’un ton monocorde.
L’autre acquiesce : message reçu. Avec souplesse elle se réceptionne près de son acolyte et s’accroupit en lui présentant ses mains jointes en guise de marche, prête à la catapulter vers son destin.
« Le coup de grâce est à toi. »
Elle a beau ne pas sourire, elle n’est pas indifférente pour autant. Elle est comme ça, Gévaudan : elle ne brille pas d’elle-même, elle préfère regarder les étoiles s’envoler comme des perles au firmament.
Les Vagues C'est un univers évent d'Esquisse où la magie existe.
Le Perso Pearl et Al forment un duo excentrique et hautement compétent au sein des mages-en-armes, la police magique. Pearl a doté sa guitare d'une vie grâce à son pouvoir, la transformant en Al, son partenaire combatif. Ensemble, ils luttent contre le crime avec une passion pour l'action et un goût pour les combats. Malgré leurs taquineries, ils sont extrêmement proches et complices, avec Al prenant plaisir à titiller Pearl pour l'embêter.
“Comptes sur moi !”
La couvrir ? Sérieusement, on est là pour l'action, pas pour regarder quelqu'un s'amuser en solo. Mais c’est toi la boss Pearl. Même si je dois admettre que je ne vois pas trop comment une éruption de paillettes et de froufrous verts peut détourner l'attention de ce monstre. Je veux dire, on parle d'un putain de papillon gigantesque.
“Aller Al, on va sortir le grand jeu. File moi un coup de main !”
Ah, bien sûr, tu mises sur moi. Franchement, je me demande ce que tu ferais sans mes compétences inestimables, que ce soit pour botter les fesses du crime ou affronter un monstre colossal. J'ai une importance capitale, avoue-le !
Je prends quelques secondes pour me concentrer, et puis bam ! Une note stridente, puissante, qui devrait carrément percer les tympans du papillon géant. "Prend ça le gros !" Ouais, c'est sûr qu'il va pas pouvoir résister à ça. Et il se retourne vers nous. Franchement, ça marche mieux que je ne le pensais ces fichues notes colorées et perçantes que tu lui balances en même temps. Par contre, tu es tellement concentrée que tu ne te rends même pas compte de son changement de direction.
Prenant la forme de bouclier que tu aimes tant me donner – avoue, tu aimes me voir prendre des coups- j’intercepte les bourrasques de vent avant qu'elles ne te frappent, reculant de quelques mètres sous la force du coup. Il ne rigole pas, le bougre !
Mais pas le temps de niaiser, Gévaudan a besoin de nous ! Après qu'elle ait donné un bon coup au monstre et l'ait cloué au sol – bon d'accord, elle fait du bon boulot, je le reconnais –, elle te laisse l'honneur du coup de grâce – attends une minute, pourquoi c'est TOI l'héroïne principale, hein ?
Tu te précipites vers elle, me prenant au passage, et en un éclair, nous voilà en plein ciel, prêts à affronter l'infini et l'au-delà. Et là, sans que je n'y comprenne quoi que ce soit, tu me balances d'un grand coup en plein dans la tête de Lepidop. Franchement, ce coup de grâce est digne d'un film d'action, et Lépi n'y survit pas. Pas mal du tout, Pearly, je dois l'admettre !
pouvoir de l'amour 
