Jackson Wells, c'est un peu l'homme que l'on ne distinguerait pas des autres s'il ne possédait pas un physique avantageux. Pourtant, il ne se considère pas plus beau, pas plus grand ou pas plus musclé qu'un autre. Selon lui, il est simplement quelqu'un ou personne. C'est un peu le bon salarié silencieux qui ne cause aucun soucis, qui ne se prend pas la tête et préfère éviter les conflits le plus possible.

Même jeune, il était comme ça. Il n'était ni l'élève modèle, ni l'agitateur. Il était un peu monsieur tout le monde. Celui qui se glissait dans le rang bien dessiné de la société avec pas d'écarts ou très peu, un calme quasi à toute épreuve et une main tendue toujours disponible pour ceux qui en ont besoin.

Souvent, on s'est moqué de lui, on l'a utilisé pour arriver à des fins pas toujours glorieuses. Et si on ne peut pas dire qu'il n'en a pas souffert, il a toujours su trouver une excuse à celles et ceux qui lui ont fait du tort, parce qu'il est comme ça. C'est un gentil de nature, un homme compréhensif à l'égard des plus démunis qui sait quand s'incliner et quand laisser entendre le son de sa voix.

Pourtant, durant toute sa carrière, jamais il n'a du haussé le ton sur un élève ou sur une classe toute entière, par simple principe que crier ne servira à rien d'autre que fatiguer aussi bien les plus jeunes que lui-même. Du respect, il en donne et en attend, sans quoi l'harmonie ne peut régner sur les cours qu'il donne. Et cette harmonie, il l'a toujours obtenue sans passer en force.

Les perturbateurs, il cherche à les comprendre, il ne les punit pas. Les personnes en difficultés, il fait tout pour les aider, il ne les abandonne pas. Les studieux ou les surdoués, il les pousse à toujours s'améliorer, il ne les oublie pas. Quant à ceux qui sont au milieu, il s'assure de leur apporter une attention aussi particulière qu'aux autres, il ne les met pas de côté pour se consacrer au reste.

Sa vie a connu des hauts et des bas, mais il ne s'est jamais plaint quand bien même il en a bavé, sa motivation quotidienne étant l'enseignement qu'il apporte avec l'espoir de peut-être faire changer quelques mentalités jugées dangereuses, dépassées ou simplement pas appropriées à la génération d'aujourd'hui.

Seulement, parfois, il lui arrive de craquer face à des cas très particuliers d'élèves pour lesquels il est pris d'affection, mais qu'il tente de cacher un maximum par souci professionnel, mais aussi d'équité envers ceux qui n'ont pas ce petit "plus". On ne parle pas d'amour, ni de flirt, mais plutôt d'un sentiment protecteur, désireux d'être plus que Monsieur Wells le temps qu'il faudra. Très souvent, ce sentiment disparaît lorsque ceux qui en ont hérité n'en ont plus besoin ou qu'ils finissent par quitter l'école.

En apparence, tout semble parfait. Et pourtant, c'est un homme très peu sûr de lui qui dissimule des failles toutes plus importantes les unes que les autres, mais qui ne parviennent pas à entacher son métier, son devoir.

A la fois mystérieux et ouvert comme un livre, il est une énigme pour beaucoup.