Lundi 20/01/20. Campus de l'Université d'Indarë. 11:03.
La vie reprenait lentement son cours sur la vieille capitale londonienne quelques mois après le passage de l'ouragan. Un peu partout, on voyait les véhicules de BTP et les gens s'affairer afin de reconstruire ce qui avait été détruit par la tempête. Les dégâts avaient été colossaux. Bien plus que ce à quoi on s'était attendu... Mais on avait fini par s'en remettre. On finissait toujours par s'en remettre...
Le Corbeau, de son côté, avait pu retirer son plâtre à peine quelques semaines auparavant. Sa blessure avait été plus grave que prévue, et il en garderait une méchante cicatrice derrière le coude, c'était une certitude. Il était particulièrement content d'avoir enfin pu reprendre le sport, et surtout la boxe. Et c'est pourquoi ces dernières semaines avaient été consacrées en grande partie à un entraînement intensif dans le but de retrouver sa forme physique, qui avait un peu décliné à cause de sa récente blessure.
Ce matin là, satisfait du cours de musique qu'il venait d'avoir, le brun quitta la salle et sortit dans la cour avec pour intention de regagner son appartement. Ayant son après midi de libre, il avait l'intention de manger, puis de s'habiller en tenue de sport et d'aller faire un footing jusqu'au campus du lycée d'Indarë, comme il avait pris l'habitude de le faire depuis l'an dernier. Seulement, les choses ne se passèrent comme elles auraient dû... Chris s'immobilisa brusquement alors qu'un élève de l'université lui bloquait le passage. Il vit alors deux autres types derrière lui, et en repéra du coin de l'oeil deux autres dans son dos. Il était désormais encerclé.
Son regard se focalisa donc sur le grand type qui lui avait barré la route: il ne le reconnut pas immédiatement, mais finit par se souvenir qu'ils s'étaient accroché quelques mois auparavant, avant la tempête... Le brun se battait régulièrement, et il lui arrivait, à force, d'oublier les têtes des gens avec qui il s'accrochait. - Qu'est ce que tu veux, Bratford ? Lâcha -t-il alors d'un ton mauvais. - Je veux que tu t'excuses, Raven ! L'assassin ne put s'empêcher de hausser les sourcils, tant il fut surpris par une telle demande. Il n'était pas vraiment du genre à chercher les problèmes, mais il était en revanche quelqu'un de fier. Il n'y avait aucune chance pour qu'il s'excuse auprès de ce type parce qu'il l'avait vaincu en un contre un la dernière fois. Et le fait qu'il soit venu à cinq contre un ne changerait rien à cet état de faits. - Et tu espères vraiment que tes fidèles chiens de garde vont aider ? Se contenta de demander le Corbeau en posant son sac au sol, conscient que cette situation les emmenait tout droit vers un combat.
A ces mots, l'un d'eux tenta d'approcher Chris par derrière et tenta de le frapper à l'aide d'un large crochet du droit. Malheureusement, il ne brassa que de l'air car le Corbeau le sentit venir: il se baissa avec une vitesse surprenante, puis fit volte face, et contre attaque avec un direct du droit qui envoya le pauvre type au sol. L'assassin se tourna alors face à Bratford, puis: - Il est hors de question que je m'excuse ! Et si tu espères les obtenir parce que tu t'es pointé à cinq contre un, c'est bien mal me connaître !
Je suis déçue. Mon cours a été annulé ce matin. Le prof est malade, ils n'ont pas pu désigner un remplaçant. De ce fait, je me suis rendue en salle de classe pour rien et en plus depuis l'annonce d'annulation, j'ai dû changer mes plans. Bon, mon choix n'a pas été si compliqué à faire. Je suis juste retournée dans ma chambre et je me suis mise à réviser. Quitte à avoir trop de temps libre, autant le tuer en faisant quelque chose d'utile. C'est ce que j'ai fait jusqu'à 10h55 environ.
Il m'a fallu finalement quitter mes bouquins de cours pour sortir faire une course urgente. Acheter une nouvelle souris. La mienne m'a lâchée pile au mauvais moment et je ne peux pas travailler avec une souris tactile. Je ne sais même pas comment font certains pour supporter l'utilisation de ce truc pour toutes leurs activités sur ordi. J'aime avoir la roulette pour faire monter ou descendre ma page sans avoir besoin de me faire chier avec la scrollbar.
Je me suis donc rendue dans la cour dans l'intention de quitter le campus. Pas trop le choix pour me rendre au magasin. Mon programme change soudainement lorsque j'assiste à une étrange scène. Le genre qui nous indique sans mal que ça va tourner au vinaigre. Un type encerclé par plusieurs personnes, le tout avec une ambiance hostile, c'est rarement pour jouer au jeu du mouchoir. Mes soupçons se confirment à peine deux minutes plus tard. L'un d'eux tente d'attaquer l'étudiant par derrière – comme un gros lâche – mais sa cible est parvenue à l'éviter et même à contre-attaquer. Vachement rapide le gars !
- Cinq contre un... Et vous osez dire que vous êtes des hommes ?!
Tout en leur faisant part de ma pensée, je m'approche du groupe. Attaquer une personne en étant en groupe, ce n'est pas être fort. C'est être lâche. Okay le mec est rapide et semble avoir assez de ressources pour se défendre mais quand même.
- Mêle-toi de ce qui te regarde la rouquine !
Oui mais non. Ce n'est pas mon genre de laisser quelqu'un dans la merde sans essayer de l'aider. Même si j'ai de gros risque de ne pas en sortir indemne. Bouarf. Quelques blessures ne m'empêcheront pas d'aller en cours cet après-midi. Normalement pas... Je verrai bien au pire. Je botte alors littéralement le cul de mon interlocuteur, et sans aucune douceur évidemment, puis m'avance encore pour me mettre à côté de leur cible.
- Maintenant ça me regarde aussi. Donc... Cinq mecs contre un pour...de simples excuses ? Woah,je savais que je devais m'attendre à quelques bandes ici mais un gang de mauviettes par contre, je n'aurais pas cru.
J'observe ensuite le type qui est en solo et souris.
- Ils sont toujours en supériorité numérique mais à deux contre cinq ce sera toujours plus équitable que tout seul. Qu'est-ce que t'en dis ?
Dès que son sous fifre se retrouva au sol, Bratford et ses compères se rapprochèrent de Chris, resserrant ainsi leur étreinte autour de l'assassin qui sentait très rapidement la situation dégénérer. Mais un élément imprévu et extérieur vint faire retomber la pression, du moins, de façon temporaire: une rouquine, inconnue du Corbeau, intervint en sa faveur et vint se placer à ses côtés. Ce dernier se sentit alors mal à l'aise. Il pouvait gérer ces types seul, mais il n'avait pas envie que cette inconnue soit blessée par sa faute parce qu'elle était venue le défendre. Et qui était elle, d'ailleurs ?! Il échangea un regard d'incompréhension avec elle et voulut lui demander ce qu'elle foutait, mais ils étaient trop proches des autres. Les informer sur le fait que Chris ne la connaissait pas du tout n'était pas un bon move dans ces circonstances. Il se retint donc, se contentant de serrer les poings.
Il leva les yeux vers elle, lorsqu'elle provoqua le groupe, tandis que le cinquième membre se relevait, derrière eux, et l'inconnue finit par s'adresser à lui directement. Il hésita sur la conduite à adopter durant une seconde... Lui dire de se mêler de ses affaires ? Voilà qui la protègerait... Encore que... Le mal était sûrement fait, à présent. Ces types risquaient de lui faire payer de toute façon... Que ce soit maintenant ou plus tard... Mieux valait qu'ils croient qu'ils étaient ensemble... Le brun lui présenta alors un sourire presque carnassier, avant de répondre: - Entendu... Bienvenue à la fête, camarade ! Au moins, cela lui évitait de montrer devant les autres qu'il ne connaissait pas son prénom...
Il se tourna vers Bratford, et son regard changea. Il devint plus sombre, plus dur. Et sa voix aussi changea... - Je ne suis plus seul, maintenant... Tu vas faire quoi, Bratford ? Est ce que vous allez fuir la queue entre les jambes, tes chiens et toi ? - Tu crois que la petite rouquine va nous faire peur ?! Elle risque juste de se casser un ongle ! Rétorqua t'il alors en se moquant.
Le brun fit alors un pas en direction de son adversaire, et le chaos se déclencha: il vit un type paniquer sur sa droite, pensant certainement qu'il chargeait sur Bratford, et tenter de prendre l'initiative. Il chargea son poing et tenta d'attaquer Chris. Peine perdue... Le Corbeau exécuta un petit saut en arrière, du genre de ceux que font les boxeurs, et contra à l'aide de son poing droit, qui atteignit l'assaillant en plein visage. Il s'effondra alors au sol dans un bruit mat. Un autre type sur la gauche du brun tenta de l'approcher mais il maintint à distance à l'aide de plusieurs jabs, et dès que sa droite fut sûre, Chris se tourna complètement vers la gauche pour se concentrer pleinement sur ce nouvel adversaire.
De son côté, Nia avait été attaquée par les deux types situés derrière elle. Quant à Bratford, en bon lâche, il n'intervenait toujours pas. Mais ça ne voulait pas dire qu'il n'attendait pas une fenêtre idéale pour le faire, pour autant... Ce n'était pas encore fini...
Franchement, cinq contre un c'est vraiment déloyal. Le type ciblé a l'air de savoir se défendre mais quand même. Je n'aime pas laisser une personne se démerder seule quand je peux l'aider. Ou au moins essayer. J'ai donc fait mon arrivée de la manière la moins douce que possible dans cette situation. Y en a qui viennent seulement en parlant, moi je botte violemment des culs. Et je provoque un peu aussi. L'un d'eux tente même de me motiver à passer mon chemin, de me mêler d'autre chose et d'oublier ce que je viens de voir mais je refuse. Je ne peux pas laisser une personne dans la merde. Peu importe si je ne la connais pas du tout ou que cette personne sait se défendre.
Je propose alors mon aide ouvertement face à la cible du groupe et je suis bien contente que l'inconnu ne la refuse pas. Quoique... De toute façon même s'il avait refusé, je ne serais pas partie. Je serais restée pour lui prêter main forte. Les choses sérieuses reprennent. Apparemment le chef est le type nommé Bratford. C'est lui qui gère cette bande de moutons.
- Si me casser un ongle me permet de te rabattre le caquet alors ça en vaudra la peine.
Comme si j'avais peur de me casser un malheureux ongle. C'est bien la preuve qu'il ne se fie qu'aux stéréotypes. D'une certaine manière, il me donne une occasion de le battre plus facilement. Certes je ne suis pas une pro de la baston mais il me sous-estime quand même et ça le mènera à sa perte.
L'action commence rapidement entre le type et le groupe. Le chef de meute a bien dressé ses compagnons. Ils le protègent comme s'il était un trésor du monde. Et de mon côté, je ne suis pas en reste. Deux contre une fille. Ils flippent vraiment pour rien. À défaut d'être une experte en combat, j'ai quelques bases et la vitesse m'aide. Je me suis donc rapidement défendue face à l'un d'eux en utilisant une technique traître, mais suffisamment douloureuse pour mettre hors-jeu un homme un moment. Un bon coup de pieds dans les valseuses. Oui, c'est bas comme tactique mais je ne vois aucune raison d'être honnête dans une altercation qui est déjà déloyale de base.
Et de un à terre pour un petit moment ! Et oui, ça fait mal. J'ai moi-même mal pour lui mais tant pis, il ne fallait pas chercher les embrouilles. Quant au deuxième abruti, il est plus coriace. Il parvient à m'attraper et essaie tant bien que mal à bloquer – ou au moins minimiser – mes mouvements. Peine perdue. Je m'agite trop pour lui. Après quelques instants de galère, je parviens enfin à me libérer de son emprise. Je me tourne aussitôt face à lui et lui colle mon poing dans la figure, lui pétant le nez au passage. Et je me fais mal aussi à la main. Putain le con a la tronche solide si on oublie son pif.
Les insultes sortent de la bouche du pauvre crétin pissant le sang, les menaces aussi. Je vais le regretter, il va me faire la peau, je ne m'en sortirai pas si facilement, etc etc. Les trucs habituels, quoi. Pendant que l'un vocifère, l'autre se relève et se prépare à attaquer à nouveau. Les deux s'entendent pour m'empêcher de fuir ou d'aller très loin. Finalement ils se ruent ensemble sur moi, croyant qu'ainsi je ne pourrais pas me défendre. Bande d'idiots. Inutile d'être fort physiquement pour les battre. Lorsqu'ils sont proches de moi et que c'est trop tard pour eux pour virer, je m'écarte rapidement de quelques pas et les laissent se percuter l'un contre l'autre. Et bim deux crétins k.o.
- Pas très malins les sbires...
Remarque, on ne peut pas s'attendre à mieux de la part de lâches. Je jette ensuite un regard vers leur cible principale pour voir comment il s'en sort. Ca a l'air d'aller. Du moins pour l'instant et aussi parce qu'il n'y a que deux contre lui. Les deux autres étaient contre moi et le dernier ne semble pas très motivé à se salir les mains. Bratford est donc le plus lâche d'entre eux. Ou le plus trouillard. Ou les deux à la fois.
- Et ben alors ? Le chef a peur de se salir les mains ? Pourtant je croyais que c'était moi qui étais censée avoir peur de me casser un ongle.
En balayant la scène des yeux, Bratford comprit finalement qu'il allait devoir se salir les mains s'il voulait avoir une chance de se tirer de ce mauvais pas... Il avait commis deux erreurs, non négligeables: tout d'abord, il avait sous estimé le brun. Ensuite, il n'avait pas envisagé qu'un ou une inconnue ne vienne lui prêter main forte, et ne renverse la vapeur. Et à présent, voilà que son petit groupe était sur le point de perdre ce combat. Et même si on pouvait reprocher beaucoup de choses à Bratford, le fait est qu'il était réaliste: il avait bien noté tout cela ! Il se tourna, et s'empara d'une batte de baseball qui traînait là, sans doute abandonnée là, non loin du terrain, après un match acharné. Coup de chance pour lui !
Il s'avança ensuite vers Chris avec une assurance retrouvée, maintenant qu'il était armé. Chris, qui était toujours en train de jouer du poing avec le second type qui lui résistait plutôt bien. Néanmoins, le Corbeau vit du coin de l'oeil son ennemi tenter une attaque dans son dos, et esquiva en plongeant à l'aide d'une roulade avant, droit vers son autre adversaire. Contre intuitif, certes, mais totalement idéal pour échapper à un coup de batte de baseball. Après quoi, il se redressa, et l'expression de son visage s'était modifiée: il était dur, sombre, presque effrayant... Il se tourna avec une vivacité surprenante vers son adversaire, contre lequel il se battait depuis quelques minutes, il l'envoya au sol avec une droite en plein visage qui le terrassa et le mit inconscient. Après quoi, il fit volte face vers Bratford, et plissa les yeux: - A ton tour, maintenant... lança t'il simplement en le pointant du doigt.
Son adversaire paniqua et lui fonça dessus, l'arme en avant. Il tenta de le toucher en faisant de grands moulinets, que le boxeur esquiva avec une facilité déconcertante. Et puis soudain, après un nouveau coup beaucoup trop large pour espérer pouvoir le toucher, Chris chargea, et mit un une-deux en plein dans la tête de Bratford, qui recula de quelques pas. On put lire sur son visage qu'il n'avait pas vu les coups venir, et qu'il était un peu désorienté. Le brun aurait facilement pu en finir à cet instant, mais une lueur dangereuse, malsaine, étrange, flottait dans ses yeux de brume, et il choisît de poursuivre à la place... Il attaqua à nouveau avec un nouveau gauche droite, puis un autre, tous les deux meurtriers. Ses coups étaient précis, violents, meurtriers... Rien à voir avec les coups de lycéens ou d'universitaires ordinaires...
Du sang se mit à jaillir du nez et de la bouche de Bratfort, mais Chris continua à l'enchaîner tandis qu'il reculait, jusqu'à ce que finalement, il ne lâche sa batte. Et enfin, il lui asséna une droite meurtrière qui l'envoya au sol dans un bruit mat et douloureux. Pourtant, le Corbeau ne s'arrêta pas là. Il était visiblement en colère. Il attrapa Bratford par le col, et le souleva au dessus de sa tête, avant de le plaquer au mur du bâtiment le plus proche. - Ca y est ?! T'en as assez ?! Alors regarde moi bien, maintenant... Regarde moi bien ! Insista t'il pour attirer l'attention du pauvre bougre qui était encore dans les vappes de toute évidence. Si toi et tes clébards me tournez autour encore une seule fois, à moi ou à elle, ajouta t'il en hochant de la tête en direction de Nia, je vous détruis... Tous... Un par un... C'est clair ?
Nia ne put pas entendre ce que Chris dît à Bratford à ce moment là. Il chuchotait trop bas pour ça. En revanche, lorsqu'elle se rapprocha des deux garçons, elle put lire la peur dans les yeux de Bratford. Une peur viscérale, avant que le Corbeau ne le lâche brusquement au sol. - Hé, vous ! S'écrira soudain une voix dans leur dos. Mais qu'est ce qui se passe, ici ?! La voix d'un agent de sécurité...
Il y a des jours où j'apprécie vraiment le fait d'être sous-estimée. C'est le cas aujourd'hui. Et ça m'a permis de les prendre par surprise. Je me suis occupée de mes deux attaquants l'un après l'autre. J'ai dû immobiliser le premier pour me charger de l'autre, ça n'a pas totalement suffi alors la ruse a été plus efficace. Je termine mon « combat » avec une main douloureuse mais ça en valait la peine. Et du côté de mon partenaire du moment, ça se finit aussi douloureusement mais plutôt pour les autres gugusses. Tout ça n'a pas l'air de plaire à leur chef. Bien fait !
Ce type reste néanmoins le plus lâche du groupe. Non seulement il utilise ses sbires pour essayer de nous mettre la raclée, mais en plus, quand il voit que c'est un échec il ramasse carrément une arme. Lopette. Il est incapable de se battre à la loyale. La preuve étant qu'il essaie déjà d'attaquer mon allié alors que celui-ci est en train de finir l'un des sbires.
- Attention !
Je ne sais pas si mon alerte y est pour quelque chose ou non mais le type a été très réactif. Il a esquivé le coup de batte avec plus ou moins de facilité avant que son regard ne change. J'observe un peu la suite de l'altercation. Il a l'air assez expérimenté en matière de baston. Enfin peu importe qu'il le soit réellement ou non. Contre cinq personnes, il ne s'en serait peut-être pas aussi bien sorti. L'expérience dans un domaine ne fait pas de nous un surhomme.
Durant la bagarre entre les deux mecs, deux filles sont arrivées. Malheureusement ce sont deux idiotes que je connais. Deux imbéciles avec qui j'ai déjà eu une petite dispute. Loana et Bethy. La dernière fois que je les ai croisées en dehors des cours, c'était quand je faisais une balade avec Zoey. La dernière fois elles se chamaillaient pour un simple putain de sac à la con. Je suis surprise de les voir ensemble aujourd'hui et dans une parfaite entente.
B : Ton petit copain va se faire mettre en pièces. - Ce n'est pas mon petit copain et j'suis pas sûre qu'on regarde le même combat... Ou alors t'as plus de merde dans les yeux que je ne le croyais. B : Sale petite...
Voilà que Bethy en vient aussi à la violence. Une claque faite par surprise tandis que Loana se marre. Et ma vengeance ? Un coup de poing bien placé dans la figure qui lui a valu un nez en sang. Je crois que je le lui ai pété le nez... Tant pis, elle l'a mérité. C'est aussi une petite vengeance par rapport au sac qu'elle avait voulu m'envoyer dans la tronche la dernière fois. Loana tente à son tour de m'en coller une mais cette fois, le coup de prendre par surprise ne fonctionne pas. Et puisque c'est une fille – avec une force de mollusque qui plus est – c'est bien plus facile pour moi de la contrer. J'ai donc utilisé son élan pour le retourner contre elle et son idiote d'amie.
- Vous deux, j'veux plus vous avoir dans mon champ de vision ! Dégagez et mêlez-vous de votre cul pour une fois.
Je l'ai pas fait mais j'ai des circonstances atténuantes. Les deux idiotes s'en vont, l'une en chouinant pour son nez ensanglanté. Je jette ensuite un oeil aux deux hommes pour voir où ils en sont. Celui qui s'appelle Bratford est plaqué contre un mur pendant que l'autre lui parle. Je n'entends pas ce qu'il lui raconte mais je m'en fiche. Son groupe est mis hors d'état de nuire et c'est le plus important. Nos ennuis ne s'arrêtent pourtant pas là. Un agent de sécurité se pointe et évidemment, il demande ce qu'il s'est passé. C'est à cause de ces deux gourdes ou ce n'est qu'un simple hasard ?
- Ce n'est que de la légitime défense. Ces cinq crétins ont voulu l'attaquer et c'est parti en couilles.
Tout en lui expliquant un peu ce qu'il s'est passé, je pointe du doigt les cinq nigauds qui ont cherché des problèmes.
- Il y avait encore deux filles qui sont intervenues vers la fin mais elles se sont tirées.
Cette violence, cette haine sourde qui s'était emparée de Chris l'espace de quelques instants...
Il venait de cogner Bratford tellement fort qu'il venait de lui casser deux dents, et de lui péter le nez. Rien à voir avec les coups mesurés et contrôlés habituels qu'il envoyait durant les affrontements qu'il pouvait avoir face à d'autres universitaires ou lycéens. Ici, il avait simplement laissé sa puissance de boxeur et d'assassin submerger ses poings, et parler pour lui... Et la leçon serait claire. Limpide, même, pour le dénommé Bratford ! Le regard terrifié qu'il jetait au brun en disait long. Il savait que Raven était dangereux, c'était pour ça qu'il était venu l'attaquer à cinq contre un, cette fois ci. Mais il ne savait pas en revanche qu'il pouvait devenir un fou furieux... Du moins, c'était comme ça qu'il venait de vivre la scène lorsque le Corbeau l'avait enchaîné jusqu'au sang. Jamais il n'aurait cru que cet étudiant modèle puisse se montrer capable de perdre son sang froid à ce point là ! Et pourtant... Lorsqu'il le menaça, et lui ordonna de ne plus jamais les approcher, ni lui ni la fille qui venait de l'aider, Bratford hocha frénétiquement de la tête dans un oui de désespoir. Tout pour que ce type le lache ! Le plus vite possible !
Heureusement pour lui, une voix se fit entendre derrière eux, et l'étrange lueur présente dans le regard de brume de Chris s'évanouît aussi vite qu'elle était apparue. Comme si... elle n'avait jamais existé... Il le laissa tomber au sol brutalement, et se tourna vers l'agent de sécurité en plissant légèrement les yeux, tandis que Nia commençait déjà à se justifier en rejetant la faute sur les autres. Inutile, compte tenu de la volée qu'ils venaient de leur mettre, et de l'allure de la scène... - Raven ? Alaput ? Bon sang, mais... Qu'est ce que c'est que ce bordel ?! Laissa échapper l'agent, malgré lui. Son regard balaya les lieux et resta fixé quelques instants sur Bratford qui avait triste allure, couvert de son pauvre sang. Il releva les yeux lorsque la rouquine tenta de justifier leurs actes avant de lever la main brusquement: - Ca suffit comme ça ! Ce n'est pas la première fois que vous êtes pris dans des affrontements, ni l'un ni l'autre ! Vous ne vous en sortirez pas si facilement, cette fois ! Trancha t'il en coupant Nia. Suivez moi ! Tout de suite ! Quant à vous, dépêchez vous d'emmener votre ami à l'infirmerie ! Il en a bien besoin, de toute évidence...
Submergé par son instinct, l'assassin hésita quelques instants, et fixa l'arme à la ceinture de l'agent: il aurait été tellement facile de l'éliminer... Mais il se ressaisit soudain: cela ne résoudrait pas leur problème ! Pire encore ! Il y avait des témoins ! Ils ne pouvaient rien faire d'autre qu'obéir... Silencieux, il jeta un regard furtif vers la rouquine avant de se redresser, et de se détendre. L'affrontement était terminé, de toute évidence... Résolu, il suivit le type sans un mot, qui les conduisit dans le bâtiment administratif. Avant même qu'ils ne soient arrivés à destination, le Corbeau savait où ils se rendaient, et il n'aimait pas du tout ça... Très vite, le quadragénaire aux tempes grisonnantes et au ventre bedonnant qui les escortait ouvrit une porte, et les fit entrer avec un oeil inquisiteur. - Allez, dépêchez vous !
Il fit alors entrer les deux universitaires dans une grande cellule avant d'appeler la police, sous l'oeil de marbre de Chris, qui l'observait attentivement. Lorsqu'il raccrocha finalement, il vint se planter devant leur cellule avec un regard fier, et Chris ne put s'empêcher de le rembarrer aussi sec: - Qu'est ce qui te rend aussi fier de toi, Marvin ? Lâcha t'il d'un ton cassant. Aussitôt, l'agent de sécurité gonfla les joues avant de répliquer d'une voix begayante: - Vous avez toujours été de sales gosses ! Vous êtes dangereux pour les autres ! L'un comme l'autre ! Vous ne méritez pas votre place dans cette institution, un point c'est tout ! - Alors selon toi, je devrais me laisser casser la gueule à coups de batte de baseball sans rien faire ?! Répondit immédiatement le Corbeau d'un ton toujours étrangement calme. Je suis navré de te le dire, mais ça ne fait pas partie de mes projets ! Et si demain, cette bande de cons, ou bien une autre, d'ailleurs, tente de m'attaquer, je me défendrai exactement de la même façon ! - Demain, tu ne seras plus à Indarë, Raven ! Répliqua alors l'agent de sécurité avec un sourire narquois, signifiant qu'il n'aimait visiblement pas du tout le brun.
Chris se leva alors doucement et s'approcha des barreaux. Il s'immobilisa devant, et un sourire narquois apparut sur ses lèvres à lui. Il répondit alors à son tour: - Regarde moi bien, marvin... Demain, tu me verras à nouveau sur le campus ! Et après demain aussi ! Parce que je suis plus rusé et intelligent que tu ne le seras jamais et que contrairement à toi, je ne finirai jamais comme un minable agent de sécurité bedonnant, patrouillant au fin fond d'un campus d'université ! L'agent devint blême de colère suite aux paroles du Corbeau. Il se retint d'exploser, le fixa, puis fixa Nia, avant d'ajouter: - On verra bien qui rira le dernier quand les flics viendront vous chercher tout à l'heure ! A ces mots, il fit demi tour et claqua la porte du poste de sécurité, laissant les deux élèves seuls, enfermés dans leur cellule. Chris eût un autre sourire narquois avant de retourner s'assoir en face de Nia. Il l'observa quelques secondes avant de lui dire soudainement: - Merci pour tout à l'heure... Je m'appelle Chris, au fait !
Décidément, c'est notre journée à tous les deux. L'un se retrouve emmerdé par cinq couillons et je l'ai aidé, et moi je revois de vieilles connaissances. Deux pisseuses qui ne trouvent rien de mieux à faire que venir me faire chier. Forcément, c'est reparti en couilles. Pendant que le type s'occupe du chef, moi je me suis chargée de refaire un peu le portrait à Bethy. Elle est chiante, elle mérite d'avoir le nez cassé même si ce n'était pas mon intention. Quant à Loana, j'ai seulement retourné son attaque contre elle et son amie. Puis je leur ai ordonné de dégager de mon champ de vision. Si je les croise à nouveau et qu'elles me cherchent encore des problèmes, je les éclate. Tant pis si ça doit me valoir une exclusion temporaire, une amende ou des travaux d'intérêts généraux.
Puis un agent de sécurité vient nous interrompre. Je tente de lui expliquer un minimum ce qu'il vient de se passer mais il n'a pas l'air d'être prêt à nous croire. Pourtant je ne lui ai pas menti... J'imagine que voir le chef de bande dans un triste état n'a pas aidé. Et les quatre autres abrutis au sol non plus. Zut... En plus cet agent est un crétin. Il juge sans même connaître la situation.
N'ayant pas trop le choix pour le moment, mon partenaire et moi avons dû suivre l'agent de sécurité sans faire d'histoire. Il nous amène tout droit dans une cellule. Attends... Ils sont sérieux ? Il y a réellement des espèces de mini prisons dans l'université ? J'hésite entre trouver ça génial ou flippant... Enfin ça doit être normal. Il faut bien caser les fauteurs de trouble quelque part en attendant l'arrivée des flics. SAUF QUE JE NE SUIS PAS UNE FAUTEUSE DE TROUBLE !!
J'entre dans la cellule avec mon comparse et là, pas le choix que de patienter. Je m'installe alors contre un mur et croise les bras pendant que l'agent s'occupe d'appeler les forces de l'ordre. Ca ne m'inquiète même pas. Même si je vais en prison, il me suffira de payer la caution et hop, je serai libre. Lorsque l'agent revient vers nous, ce connard semble fier de lui. À sa place, je ne le serais pas autant. Il a embarqué deux innocents et laissé partir cinq coupables.
M : Vous avez toujours été de sales gosses ! Vous êtes dangereux pour les autres ! L'un comme l'autre ! Vous ne méritez pas votre place dans cette institution, un point c'est tout !
Blablabla. On sait, c'est ce que presque tout le monde répète aux lycéens et aux universitaires qu'ils n'arrivent pas contrôler. De douces paroles qui ne font aucun effet sur l'autre étudiant et moi-même. J'ai l'habitude d'entendre ce genre de remarques. Elles font partie intégrante de ma vie familiale. En plus il a encore le culot de menacer l'autre étudiant. Celui-ci lui a juste expliqué qu'il s'est défendu et l'agent ne trouve rien de mieux à sous-entendre que « Tu seras en taule ».
Un petit sourire se dessine sur mes lèvres lorsque j'entends mon camarade narguer Marvin. Il est en train de l'énerver et j'avoue que c'est plutôt drôle à voir. Il faudra que je demande à Nick si les agents de sécurité étaient aussi cons quand lui il était à l'université. Peut-être qu'il avait les mêmes. Ou peut-être que c'en étaient d'autres.
M : On verra bien qui rira le dernier quand les flics viendront vous chercher tout à l'heure ! - On verra qui rira le dernier quand je vous aurai fait virer de cet établissement. Commencez déjà à chercher un travail, vous allez en avoir besoin plus tôt que vous ne le croyez.
Et il s'en va sans même me répondre. Soit il n'a même plus envie de prendre la peine de répliquer, soit mes mots ont aussi titillé l'égo de ce type. Ca l'a peut-être même effrayé. Il doit sans doute savoir que je peux réellement mettre mes paroles à exécution. Même si ce n'est pas vrai, le public croit que je m'entends bien avec mes géniteurs. Qu'ils sont aux petits soins avec moi. Le simple fait de les évoquer suffira à « motiver » les flics de me relâcher. Et ensuite je pourrai aller parler aux responsables d'Indarë.
Maintenant qu'on est seuls, le garçon et moi avant bien le temps de faire plus amples connaissances. On a que ça à foutre aussi mais c'est beaucoup plus intéressant que de rester chacun dans son coin sans rien dire.
- De rien. Cinq contre un, c'était vraiment déloyal et lâche de leur part. Tu peux m'appeler Nia ! Cet agent...Marvin...il a l'air de ne vraiment pas te porter dans son coeur dis donc. Tu lui as fait subir un truc ?
Je n'ai pas perdu mon sourire depuis que j'ai pu narguer l'agent. Et puis, je suis curieuse de savoir pourquoi Marvin déteste autant Chris. Bon il me déteste aussi mais j'essaie surtout de voir s'il déteste Chris et moi en particulier à cause d'un truc, ou s'il déteste juste tous les étudiants. Si c'est la seconde option, je me poserais beaucoup de questions. À quoi ça sert de venir travailler dans une école si on déteste les adolescents ou les enfants ? Ca serait totalement con.
Chris fut intrigué lorsque la rouquine suggéra clairement à Marvin qu'elle allait le faire virer. Lorsque ce dernier eût quitté la pièce, et que le brun fit demi tour vers la jeune femme, il l'observa durant un instant avant d'aller s'assoir: aurait elle vraiment le pouvoir de le faire virer, elle ou sa famille ? Ou bien était ce juste une phrase balancée en l'air, sur le moment ? Il repensa à la façon dont l'agent l'avait appelée tout en cherchant son paquet de cigarettes, et en s'en allumant une: Alaput, Alaput... Non, ce nom ne lui disait rien. S'il s'agissait d'une famille puissante à Londres ou autour, il n'en avait pas entendu parler, en tout cas... - Cigarette ? Lui proposa t'il tranquillement. Il se dirigea vers le coin de la cellule le plus éloigné de la jeune femme, afin que la fumée soit évacuée par la fenêtre, et se rassit sur le banc rudimentaire en bois qui traversait toute la cellule, contre le mur.
Après avoir expiré une première fois sa fumée, les jambes croisées, il ramena ses doigts tenant sa clope tout contre sa tempe en s'accoudant au dossier en bois, pour observer à nouveau Nia, après qu'elle lui ait répondu concernant le combat inégal de cinq contre un. Il eût un léger sourire amusé, car de son point de vue, le combat était effectivement inégal, mais pas pour celui qu'elle pensait. Toutefois, il n'ajouta rien à ce sujet, se contentant de l'observer quelques instants comme on observerait un nouvel animal récemment découvert. Il l'observa attentivement en s'arrêtant sur des détails précis: elle ne portait visiblement pas de maquillage ni de parfum. Quant à ses ongles, ils étaient faits, et vernis, bleus clairs. Le regard du Corbeau fut ensuite attiré par un détail sur le bras de Nia, qu'il pouvait apercevoir en partie: un tatouage ! Elle n'avait pas le profil type d'une jeune fille de bonne famille. Elle ne ressemblait pas à Ellia ! Il releva les yeux, et l'observa dans les yeux, avant de tirer une nouvelle fois sur sa cigarette, perplexe...
C'est alors que la rouquine lui posa une question qui l'arracha à ses réflexions. A nouveau, un sourire narquois étira légèrement ses lèvres, et il expira sa fumée avant de répondre: - Non, en fait... Marvin n'aime pas ceux qui ne suivent pas les règles à la lettre... Et ce n'est pas la première fois que je me retrouve pris dans une bagarre sur le campus... Ca fait plusieurs fois, en fait... Et la dernière fois, il a déjà voulu me coincer... Seulement, comme un autre prof passant par là avait vu la scène et s'est porté garant pour moi en affirmant que je n'avais pas commencé l'affrontement, il n'a rien pu faire. Depuis cet épisode, il m'en veut... Il cherche à me coincer... Chris s'interrompit quelques instants, avant d'ajouter d'un ton un peu moqueur: - Il a probablement un peu trop de temps libre, compte tenu de son métier merdique...
Il se tut à nouveau, avant d'ajouter soudainement: - Mais, et toi, Nia ? Pourquoi une jolie fille comme toi court elle après les problèmes, dis moi ? C'est quoi, ton histoire ?
L'agent de sécurité doit regretter cette soirée. Il fait le fier mais au fond, il doit nous maudire. L'un lui fait clairement comprendre sa colère et le provoque tandis que l'autre le menace ouvertement. Ce n'est qu'un pauvre type qui ne sait même pas se faire respecter par les jeunes qu'il enferme en cellule. C'est sur ma menace que la conversation avec l'agent de sécurité s'est terminée. Je ne sais toujours pas si c'est par flemme ou par égo qu'il a fermé sa gueule mais au moins, il ne nous emmerde plus pour le moment.
Pendant quelques instants, je sens le regard observateur de mon compagnon de cellule. Ca ne me gêne pas. J'ai l'habitude d'être regardée. Que ce soit juste pour mon physique ou parce que j'ai dit ou fait quelque chose qui interloque les gens, il y a toujours un regard qui se pose sur moi. Il finit par me proposer une cigarette que je refuse poliment. Les clopes, c'est pas mon kiff. Et pendant qu'il s'installe près de la fenêtre pour fumer, moi je m'assieds sur le sol. Il n'y a que ça à faire maintenant qu'on est enfermés. S'asseoir et faire connaissance.
Pendant un instant, j'ai la vague sensation qu'il m'étudie. Je remarque bien qu'il m'observe à nouveau mais cette fois, c'est plus longuement qu'avant. Il inspecte. Là par contre je sèche. Je ne vois pas ce qui l'intrigue autant. Je n'ai pas l'impression qu'il soit en train de mater mais je n'arrive pas à savoir ce qui lui trotte en tête. Tant pis. Ca ne m'arrêtera pas dans mon désir d'en savoir plus. Je l'interroge alors sur sa relation avec Marvin. L'agent n'a pas l'air de l'apprécier du tout. Son opinion de lui a l'air encore pire que celui qu'il a de moi. J'écoute sa réponse alors que mon sourire s'accentue légèrement. L'agent n'aime juste pas ceux qui sont mêlés directement ou indirectement à des problèmes. Et Chris a l'air d'avoir un don pour s'attirer les ennuis.
- Trop de temps libre et la rancune tenace aussi. Même par ennui, je n'ai jamais vu quelqu'un s'acharner autant sur une personne sous prétexte qu'elle est une fouteuse de merde.
Un petit silence s'installe avant que Chris ne reprenne la parole. À mon tour d'être interrogée, hein ? Okay.
- Et bien de base je n'aime pas voir des cons s'attaquer à plusieurs contre une personne seule. Et sinon...hum...on dira que je fais ma crise d'adolescence en retard. C'est la première fois que j'ai réellement affaire à Marvin en fait. La dernière fois, il n'a rien pu faire parce que deux putes m'ont dénoncée alors que notre altercation s'était passée en ville. Sans l'uniforme, l'université n'est pas responsable de nous.
Loana et Bethy n'avaient pas repensé à ce détail la dernière fois. Tant mieux pour Zoey et moi mais l'agent de sécurité n'a apparemment pas réussi à mettre cette histoire de côté. C'est con parce qu'il se base sur de « on dit ». Il n'a aucune preuve de ce que les deux cruches lui ont dit. En plus elles lui ont donné une version erronée de l'histoire. Dans leurs dires, c'est Zoey et moi qui avons commencé alors qu'en vérité, c'est l'inverse.
- Enfin de toute façon, il sera déçu. Même si la police nous embarque, je ne resterai même pas une nuit au commissariat. J'aurai juste à payer ma caution et ce sera réglé. Puis j'en profiterai pour dénoncer Marvin et pour le faire virer. Il veut jouer au plus malin alors j'vais lui montrer qui a réellement les moyens de le faire.
Etrangement, je suis sûre que pour ça ma génitrice serait mon alliée pour une fois. Elle se fiche bien de mon sort mais je suis sûre qu'elle pourrait m'aider si je lui dis que c'est pour faire virer quelqu'un. Ou alors elle s'en fichera encore comme de sa première culotte et me dira simplement de faire ce que j'ai envie. Mouais. Je pense en fait que ce sera plutôt ça comme d'habitude... Pareil pour mon géniteur. Pas grave. Evoquer mes géniteurs et les relations qu'ils ont suffira amplement.
- Au fait, où t'as appris à te battre comme ça toi ? T'as suivi des cours d'arts martiaux ? J'veux bien que tu m'apprennes quelques mouvements en tout cas. C'était impressionnant.
C'est vrai quoi ! Le mec s'est défendu contre trois types. Enfin d'abord deux puis ensuite le chef de bande avec une batte. Mais sa façon de se défendre était impressionnante. Il a dû prendre des cours d'arts martiaux ou d'auto-défense. Peut-être un peu de boxe aussi mais ça, en dehors de Chris seule Zoey aurait pu me le confirmer.
A mesure que les secondes et les minutes défilaient, le Corbeau n'était toujours pas certain de savoir à qui il avait à faire. Mais ce n'était pas un problème. Il avait tout le temps pour le définir... Le brun ne put réprimer un faible sourire lorsque Nia commença à lui raconter son histoire, et son lien passé avec Marvin: - Ce type a réellement un grain ! Lâcha -t-il d'une voix pensive. Il s'est planté de boulot dans sa triste vie... Haïr à ce point les jeunes tout en étant cerné par eux à longueur de temps. Pauvre type... conclut Chris, non sans une point de sarcasme dans la voix avant de tirer sur sa cigarette. La rouquine reprit alors la parole, et le brun en profita pour tenter de repérer des habitudes dans sa manière de s'exprimer, des détails, des expressions, qui l'aideraient à déterminer à qui il avait à faire.
C'est alors qu'il commençait à perdre tout intérêt dans son récit et à décrocher qu'il fut attiré par ce qu'elle disait à nouveau. Cette manière de s'exprimer, cette façon d'affirmer pouvoir faire virer Marvin et payer sa caution séance tenante... Cette façon d'affirmer qu'elle ne resterait pas une nuit au commissariat... il n'y avait plus aucun doute, à présent... Chris la fixa à nouveau tout en fumant silencieusement. Il avait prévu de les faire sortir tous les deux en payant les deux cautions, mais cela l'arrangeait qu'elle paye elle même sa caution. Il n'aurait pas à justifier d'où venait l'argent, comme ça... Moins il avait l'air étrange, et mieux ce serait... - J'en déduis que tu as les moyens de payer ta caution... ET de faire virer notre nouveau meilleur ami... Ajouta -t-il avec un léger sourire empli de cynisme. Il la comprenait parfaitement. Lui non plus n'avait pas l'intention de passer une nuit au trou. Et il ne le ferai d'ailleurs pas...
Le brun ramena son genou droit contre sa poitrine avant de poser son coude tenant sa cigarette contre celui ci. Il observa une nouvelle fois Nia, qui préférait restait assise par terre, visiblement, alors que le banc de bois couvrait tout un pan de la cellule. - Tu préfères t'assoir par terre ? J'ai pas la gale, rassure toi, lança -t-il sur le ton de la plaisanterie. Soudain, la jeune femme entra dans un secteur... pour le moins miné... ses capacités martiales. L'espace d'un instant, le regard du Corbeau devint plus vif et aiguisé avant qu'il ne reprenne son visage... "masqué"... - Non, en fait... je suis un boxeur ! J'adore la boxe et je m'entraîne beaucoup, annonça -t-il avec un sourire. Je suis en option boxe à l'université. Et ca fait très longtemps que j'en fais, ce qui m'a permis de développer certaines... "capacités", ajouta -t-il en mimant des guillemets avec ses doigts. Comme le fait de pouvoir mettre KO les emmerdeurs sur les campus à l'aide d'un bon contre, par exemple ! Conclut il avec un sourire narquois.
Il observa à nouveau Nia avec un regard étrange, et ce sourire toujours narquois ourlant ces lèvres, avant d'ajouter: - Apprendre la boxe est long, et compliqué... Mais si tu veux... Je dois pouvoir te montrer un ou deux trucs... Je doute que transpirer en ta compagnie un de ces quatre soit la pire chose que je puisse envisager... Noyer le poisson, eviter de trop creuser le sujet, ne pas mentionner ses réelles capacités martiales... Se contenter d'en rire, de jouer les lovers foireux, et passer au sujet suivant. C'était ça, le plan de Chris ! Tant que son masque n'était pas fissuré, tout se passerait bien...
Ouais, ce type a un sérieux grain. Il nous emmerde juste parce qu'on a été mêlés à une bagarre malgré nous. Enfin... surtout Chris parce que moi j'ai été mêlée à tout ça de mon plein gré. Il a tout de même la rancune tenace. Il n'a pas pu digérer le fait que je m'en sois sortie sans punition la dernière fois. Chris soulève tout de même un point assez intéressant. Pourquoi ce con travaille dans un lieu rempli de jeunes alors que de toute évidence, il les déteste ? Ce n'est pas logique. Même sans faire d'étude on peut éviter un job dans un domaine qu'on n'aime pas. Alors s'il n'aime pas les jeunes, il n'aurait pas dû faire ce travail. À moins qu'il aime juste le fait de tous les foutre en cellule.
Je reprends la parole pour lui expliquer un peu ce que je compte faire par la suite. C'est ensuite son tour de prendre la parole. Une conclusion facile à se faire pour n'importe quel crétin même si celui-là a l'air beaucoup plus intelligent que Marvin. Ce n'est pas dur en même temps...
- Oui pour les deux. Enfin...pour le second, ça dépendra de la directrice mais je ne pense pas qu'elle s'entêtera à garder une personne comme Marvin. Surtout si je lui présente des arguments convaincants.
Je reste assise sur le sol alors que Chris a pris ses aises sur le banc. Le meuble est assez grand pour deux mais je suis bien par terre. Sa petite plaisanterie ne me laisse pas indifférente et un petit rire s'échappe de ma bouche.
- Je m'en doute, rassure-toi ! Je suis juste bien par terre.
J'aborde ensuite un autre sujet. Une simple curiosité qui me taraude l'esprit depuis quelques minutes. Comment a-t-il fait pour s'en sortir plutôt facilement face à ces types ? Moi j'ai dû utiliser la ruse mais lui il a pu les frapper et les mettre k.o sans trop de problème. Je veux savoir. Et j'ai une réponse assez rapide. Un boxeur. Il devrait rencontrer Zoey. Ils s'entendraient sûrement sur plusieurs points.
- La pire chose que tu puisses faire en ma compagnie, c'est te comporter comme une pétasse superficielle. Cependant t'es pas une fille et t'as clairement pas l'air d'être du genre superficiel donc je pense qu'il n'y a aucun risque.
Après quelques longues minutes, cette peur que je parvenais à contenir reprend peu à peu le dessus. Je veux faire la fière face au monde mais lorsqu'on m'enferme, je ne tiens pas plus de quelques minutes sans que la panique me prenne. Durant le voyage d'été j'avais plus ou moins réussi à tenir plus d'une heure sans crise de panique grâce au fait que parler me permettait de garder l'esprit concentré sur autre chose. Je sais cependant que je n'aurais jamais tenu deux heures d'affilée. Ici c'est pareil. Je pense que je pourrai tenir encore une heure en discutant avec Chris mais pas plus longtemps, c'est certain. Je me lève alors et m'approche de la porte.
- Hé l'agent ! Marviiiiiiin ! Viens ici, j'vais te donner une chance de redorer un petit peu ton honneur ! Viens gagner une petite chance de ne pas te faire renvoyer !
Qu'il vienne et vite ! Je peux encore tenir un peu mais pas jusqu'à demain. Il va me falloir trouver diverses excuses pour sortir ne serait-ce que quelques minutes. Marvin se pointe avec son expression habituelle. Il ne nous aime vraiment pas.
M : Qu'est-ce qu'il y a encore les morveux ? - Faites-moi sortir de là ! J'partirai pas, promis. Vous pouvez même me menotter à un radiateur, une barre ou n'importe quoi si ça vous rassure. Je veux juste sortir de la pièce, c'est oppressant ! M : Mademoiselle a peur d'être enfermée ? Pauvre petite. Il fallait y penser avant de vous battre.
Putain il me saoule ! Je lui ai déjà dit que c'était de la légitime défense mais il s'en fiche comme de l'eau de roche ! Je termine alors sur un ton blasé, l'expression sur mon visage en accord avec le ton.
- Profitez bien de vos derniers jours en tant qu'agent avant de vous faire virer pour abus de pouvoir... Et réservez déjà une place dans un home pour les vieux, vous risquez d'en avoir besoin. M : Vous me menacez maintenant, c'est du joli... - Non, juste un conseil. Après tout à votre âge il n'y a presque plus aucune chance de trouver un boulot, vous êtes déjà proche d'une retraite.
Connard dont je me ferai un plaisir de rapporter son comportement abusif et de faire virer. Là je me fais déjà plaisir à le regarder repartir dans son coin. Je ne suis pas sortie, j'ai toujours ce risque de faire une crise de panique si je reste trop longtemps ici mais au moins, je l'ai fait chier et ça console un petit peu. Je me tourne alors vers Chris avec un petit sourire, cachant un peu mes criantes.
- Bon ben plus qu'à espérer que les flics arrivent assez vite. Je ne pourrai pas tenir des heures là-dedans sans devenir folle.
Heureusement que les toilettes sont hors de la cellule. Ca me permettra de l'utiliser comme excuse pour sortir quand je sentirai la panique devenir trop présente.
"S'entêtera" ? Le Corbeau haussa légèrement un sourcil lorsque Nia utilisa ce mot qui en disait long sur le rapport de force qu'elle était visiblement capable d'avoir avec la directrice de l'université. De plus en plus intéressant... Le brun ne put s'empêcher de se demander qui étaient les parents et la famille de la rouquine, même s'il ne lui demanda pas ouvertement, se contentant de fumer froidement, en souriant doucement lorsqu'elle lui parlait. Cependant, ses paroles n'entraient pas dans l'oreille d'un sourd. Plus que jamais, l'assassin étudiait la jeune Alaput. Son esprit pragmatique et tacticien s'était mis en route. Il ne pouvait jamais savoir... Peut être qu'à l'avenir, la puissance politique dont jouissait Nia indirectement via sa famille pourrait lui être utile d'une manière ou d'une autre. Mieux valait en apprendre plus sur elle... - Je vois... Tu connaissais donc déjà les filles qui se sont jointes aux festivités, tout à l'heure ?
Le duo parla un petit moment de choses et d'autres, et Chris acheva finalement sa cigarette avant de s'allonger sur le banc, et de poser son bras gauche sur ses yeux pour tenter de se reposer un peu. Il perdit alors la notion du temps, mais, un moment s'écoula avant qu'il ne rouvre les yeux, attiré par la voix de Nia. Il se redressa aussitôt, et l'observa attentivement, particulièrement son langage corporel. Il dénota aussitôt de profonds signes d'angoisse, et de stress, et plissa légèrement les yeux. Quelque chose n'allait pas chez elle, il en était persuadé. Mais il ne comprenait pas encore quoi. Le gardien rappliqua après avoir été appelé, et un clash s'engagea entre eux. Inutile, pour le coup. Marvin ne la laisserait pas sortir. Cependant, les propos de Nia, commencèrent à matérialiser l'ombre d'une explication dans l'esprit de Chris. Il observa la scène, en silence, depuis son banc, sans mot dire.
La dispute s'acheva, et comme prévu par l'assassin, Marvin repartit, ravi de n'avoir pas satisfait à la requête de la jeune universitaire. Quant à cette dernière, elle se tourna vers le brun, et lui sourit pour tenter de cacher sa gêne. Trop tard pour ça. Le Corbeau était entraîné à ce genre de chose, et son malaise se voyait comme le nez au milieu de la figure. De quoi avait elle peur ? De lui ? Non, impossible. Il dormait à moitié quand elle avait commencé à dérailler... C'était forcément autre chose. Etre enfermée, peut être ? - De quoi tu as peur, Nia ? Lança -t-il d'un ton un peu froid après l'avoir longuement observée. Toujours assis, le genou droit ramené contre sa poitrine et le bras posé nonchalament dessus, il la regardait toujours, comme on étudie un sujet de laboratoire. - Pourquoi est ce que tu veux à ce point sortir d'ici ? Il ne te laissera pas sortir d'ici, tu sais... Ajouta -t-il en hochant de la tête en direction de leur bourreau. Il aime trop nous avoir enfermés pour ça. Quant aux flics... En admettant qu'il les ait déjà appelés, ce dont je doute, compte tenu du fait que nous ne sommes pas des cas prioritaires du tout, je pense qu'on en a pour trois bonnes heures minimum à patienter dans ce trou. Alors tu devrais prendre ton mal en patience.
Sa voix était étrange. Calme, froide, pragmatique. En réalité, il testait légèrement Nia derrière ces mots. Il savait que jamais elle ne tiendrait trois heures. Il l'avait compris en l'observant. Mais désormais, il voulait savoir pourquoi. Il voulait comprendre ce qui lui arrivait. Et accessoirement, d'où cela venait. La plupart des phobies trouvent une origine dans un événement remontant le plus souvent à l'enfance. Peut être la fière et grande Nia n'était elle pas aussi solide qu'elle le prétendait ?
Je suis sûre que mes géniteurs seront ravis de m'aider pour une fois. Détruire une vie, c'est ce qu'ils savent faire de mieux. Je suis sûre qu'ils aiment ça. Ils ne devraient y voir aucun inconvénient à foutre un pauvre agent de sécurité dans la merde.
- Ouais j'ai déjà eu affaire à ces deux gourdes une fois. Des filles à papa qui ne comptent vraiment que sur la fortune et la réputation de leurs parents pour s'en sortir. Elles ne savent absolument rien faire de leurs dix doigts.
Pendant que moi je profite du sol, Chris profite du banc pour se reposer un peu. Quelques longues minutes passent avant que je ne commence à m'agiter et à appeler notre chieur de service. Celui-ci se ramène mais ma tentative n'a servi à rien. Je voulais juste être hors de la cellule, j'étais même prête à accepter d'être menottée à un meuble mais il a littéralement ignoré ma demande. Enfin non, il ne l'a pas ignorée, il s'en est amusé. Connard...
Il me nargue et le ras-le-bol atteint le point où je suis bien décidée à le faire virer. Ce serait immature de ma part de me venger au point de lui pourrir la vie mais un simple licenciement pour abus de pouvoir, ça devrait suffire. Néanmoins, à cause de lui maintenant je vais devoir faire un effort pour combattre ma phobie. Je vais avoir du mal. J'ai appris à la combattre un certain temps mais je n'ai pas encore réussi à la faire totalement disparaître.
Chris prend la parole et j'ai droit à deux questions très similaires avant qu'il ne me brise mon espoir. Je veux sortir rapidement mais il marque un point. S'il a vraiment appelé la police, ils ne viendront quand même pas nous récupérer de si tôt. Cependant Chris soulève un point qui n'est pas dénué de sens. Marvin n'a sans doute pas encore appelé les flics. Super... On va attendre longtemps...
- J'suis claustro depuis plusieurs années en fait.
Tout ça parce que je me suis régulièrement retrouvée enfermée une journée entière dans ma chambre sans aucun moyen d'en sortir... Le pire dans tout ça, c'est que c'était volontaire. Les géniteurs peuvent être des crevures avec leur progéniture et je l'ai découvert à mes dépends. Les miens le faisaient souvent quand ils voulaient être certains d'avoir la paix. Il faut croire que seulement me détester ne leur suffisait pas...
- Depuis le temps j'ai appris à lutter un peu contre cette peur stupide mais je ne tiens pas éternellement non plus. Au bout d'un moment je n'arrive plus à tromper mon cerveau et comme t'as pu le constater, ça commence à partir en vrille. Enfin t'inquiète pas, j'peux encore tenir un peu sans hurler et appeler au secours, hein !
Je laisse un petit rire s'échapper à ma dernière phrase. Petite taquinerie rassurante même si je n'ai pas l'impression qu'il soit réellement inquiet à ce sujet. Je reprends ensuite mon sérieux en haussant les épaules.
- M'enfin tant pis. De toute façon j'ai une autre carte dans ma manche. Il sera bien obligé de nous laisser sortir quand on aura besoin d'aller aux toilettes. Il suffit que j'attende ce moment-là pour souffler un peu, quitte à ce que je simule une envie de pisser.
Un détail me tracasse toutefois. Il a l'air de bien connaître les délais approximatifs pour la prise en charge par des flics. J'ai bien compris qu'il connaît suffisamment Marvin pour savoir les priorités que ce con a mais...les délais d'arrivée des flics c'est autre chose. Ca m'intrigue. C'est quel genre de type ce mec ?
- Et toi ? T'as l'air d'avoir l'habitude d'avoir affaire aux flics. T'es un délinquant récidiviste qui vole, tague, etc ?
L'attention ne fut pas réellement attirée par la réponse de Nia à propos des deux chipies qui s'étaient mêlées à la dispute plus tôt. Il avait déjà tiré ces conclusions. Elle ne fit que lui confirmer des informations qu'il avait déjà supposées avec succès. En revanche, lorsqu'elle lui parla de sa claustrophobie, il fixa un regard perçant sur elle, tout en continuant à fumer en silence. Il l'écouta attentivement parler de sa phobie, de la façon dont elle perdait le contrôle, dont son cerveau déraillait dès qu'elle était enfermée dans une petite pièce telle que celle ci suffisamment longtemps pour que sa claustrophobie se manifeste. Chris, lui, ne connaissait pas ce genre de phobie. Il avait connu et connaissait encore aujourd'hui beaucoup de peurs, mais pas de phobies réelles. Il ne put donc s'empêcher d'être un peu curieux envers ce mal qui dévorait intérieurement sa codétenue, qui semblait pourtant être tellement sûre d'elle en temps normal.
Elle en était venue à prévoir un plan pour obliger Marvin à la faire sortir, en utilisant les toilettes comme raison. Ce n'était pas un mauvais plan, en soi. Mais le Corbeau vit très rapidement une issue beaucoup plus définitive à leur problème. Et comme toujours, il hésita très peu de temps... Lentement, il se releva, et jaugea Nia avec un air étrange flottant dans ses yeux gris: - Tes parents sont si puissants que ça ? La réponse de la rouquine fut suffisante pour lui... Suffisante pour qu'il mette en oeuvre le plan qui trottait déjà dans son esprit depuis quelques dizaines de secondes.
Il s'immobilisa cependant et fit volteface avec un sourire amusé suite à la question de la jeune Alaput le concernant: - Non, pas vraiment. Il se tourna à nouveau sans en dire davantage, et s'approcha des barreaux de la porte. Visiblement, il ne comptait pas en dire plus sur lui, malgré son sourire bienveillant. Il se plaqua au mur voisin à la porte, ce qui le rendait totalement invisible depuis l'extérieur, puis il reprit: - Appelle le à nouveau, murmura -t-il alors. Aie l'air encore plus désespérée, surtout. N'aie pas peur d'en faire trop...
Chris, patienta, plaqua au mur, et Nia commença son numéro. Quelques secondes plus tard, comme anticipé par l'assassin, Marvin débarqua devant la porte, et cogna dans les barreaux avec un bâton: - Bon sang, mais tu vas la fermer, oui ?! T'as pas l'impression de... Soudain, Chris se déporta et l'attrapa par le cou avant de l'attirer à lui. Le gardien se cogna alors violemment aux barres de fer, et s'écroula au sol. Le Corbeau s'accroupit alors, et passa ses mains entre les barreaux pour récupérer les clés que Marvin transportait sur lui à sa ceinture. Satisfait d'avoir l'objet tant convoité, il se redressa. Mais au lieu d'ouvrir la porte, il se tourna vers la rouquine: - Ok, je vais nous sortir de là maintenant. Mais mieux vaut éviter de fuir la garde à vue, malgré tout. Je fais ça pour que tu évites de péter les plombs là dedans, et parce que je pense que ta mère pourra couvrir nos culs. Mais en temps normal, je ne m'y amuserais pas. Ca va compliquer la suite des opérations... Entendu ? Il se tourna, ouvrit la cellule à l'aide de la clé, et permit et Nia de sortir de la cellule. Elle devait probablement être pressée de quitter la pièce.