Bienvenue à Londres

Indarë

Indarë
Le Deal du moment : -55%
Coffret d’outils – STANLEY – ...
Voir le deal
21.99 €

Crains les ombres qui t'habitent [Solo]

Elijah Desames
Elijah Desames
Elijah Desames
Elijah Desames Lycée |:| 4°1, Gifted
Lycée |:| 4°1, Gifted
Genre : Homme/Garçon
Sexe : Féminin
Age : 18
Date de naissance : 12/03/2006
Taille / Poids : 1m56 / 45kg
Orientation sexuelle : Hétéro
Situation amoureuse : On en parle pas ? On en parle pas. Merci
Famille : Toujours aussi chiants !
Pays d'origine : France
Nationalité : Française
Messages : 329
Date d'inscription : 10/06/2022
Couleur(s) de parole : #A4CD27
https://indare.forumactif.com/t218-car-la-vie-est-sombre-et-plei https://indare.forumactif.com/t226-reprenons-depuis-le-debut https://i.imgur.com/U4Ghcyp.png https://indare.forumactif.com/t219-dossier-s1245-elijah-desames

10.06.22 3:05
Rp terminé
Lycée |:| 2°3, Gifted

Rp Solo
16/04/2022
Crains les ombres qui t'habitent


« Il est des âmes dans ce monde qui n'ont pas les épaules pour tout affronter. »
A vrai dire, je ne sais pas à quoi m'attendre dans cette école. J'ai quitté la France, la Normandie et mon ancien lycée sans un regard en arrière, mais j'ai peur que cet endroit soit pareil. On m'a dit que j'allais partager ma chambre avec trois autres garçons ; c'est à la fois une bonne nouvelle et une source d'angoisse. Je ne sais pas du tout à quoi ressemble une chambre de mecs, et Julien n'a pas le chic pour me rassurer. La plupart des mecs dorment torse nu, il paraît, nu parfois même si je pense qu'ils n'iront pas jusque là dans un internat. C'est l'une des seules choses qu'il m'a dites avant que je parte, et ça me fait un peu stresser, j'avoue.

Enfin bon. Je suis là, avec ma valise et assez de vêtements pour tenir jusqu'à ce que ma famille arrive, cet été. La grille se trouve devant moi et j'attends, là, avec ma lettre d'acceptation, l'heure et la date de mon arrivée. On m'a dit que quelqu'un viendrait me récupérer, alors je ne bouge pas, en attendant qu'une personne finisse par se pointer au portail. Un œil à ma montre m'apprend que je suis arrivé en avance de la gare, je suis parti pour attendre cinq minutes. Je soupire, m'assois sur ma valise, le regard fixé sur le mur qui me sépare de ma future école. Je sais que le programme Gifted est assez connu pour que son existence ait filtré jusqu'à la France, mais je ne sais pas grand chose de plus de cet endroit.
Enfin, ça ne pourra pas être pire que mon ancien lycée...

- Elijah ?

Je relève la tête, me redressant presque d'un bon pour me retrouver debout. J’époussette mon jean alors même que rien ne l'a touché, gêné de n'avoir pas été... je sais pas, irréprochable ? pour ma première impression.

- Ou... Oui.

La femme qui se tient de l'autre côté hoche la tête, puis elle ouvre la grille, se décalant pour me laisser entrer. Avec une inspiration pleine d'appréhension, je fais un pas en avant, puis un deuxième, jusqu'à ce que je franchisse la barrière, que je pose vraiment le pied dans l'école où je passerai l'été, et les deux prochaines années.

- Suis-moi. Nous avons des papiers à remplir, des documents à te donner, et il faut que tu récupères ta carte.

Ma carte ? Ah... Sûrement une carte étudiante ou un truc de cantine, j'imagine. Toujours un peu stressé, je la suis à travers la cour, la main serrée sur ma valise. Non, je ne suis pas "un peu stressé". J'ai carrément l'impression d'étouffer. Je me fige au milieu de l'allée, retirant la main de mes bagages. Ce n'est vraiment, vraiment pas le moment de faire une crise d'angoisse, là ! Respire. Ça sera différent... Tout sera différent ici... Camille n'est pas là, personne ne te connais, personne ne refera... ça...

- Tout va bien, Elijah ?
- J'ai... un peu de mal à respirer...

Elle sourit et s'avance vers moi ;  elle s'apprête à poser une main sur mon épaule mais, comme je tressaille, elle la recule.

- C'est normal d'avoir peur en arrivant dans un nouvel endroit. Mais tout va bien se passer, Indarë est aussi là pour ça.

Je sais. Enfin, je crois. J'ai juste peur des autres. De ce qu'ils vont dire, penser, de ce qui se passerait si quelqu'un le découvre accidentellement... Comment sont acceptés les gens comme moi, en Angleterre ? J'aurais peut-être dû me renseigner avant. Je suis la responsable de l'accueil d'un pas maladroit en essayant de me concentrer sur ce qu'il y a autour de moi. La cour. Les bâtiments. Le parc qu'on traverse. J'ai l'impression que les murs sont plus hauts... le dortoir est de l'autre côté ? C'était quoi déjà, le nom ? La partie pour les gens fragile. Normalement, mes parents m'ont inscrit en Gifted. En tout cas j'ai réussi à y avoir une place mais... est-ce que ma mère a bidouillé les choses pour me faire passer dans l'autre ? Les tentatives de suicide, ça faisait partie des raisons possibles d'internement, non ? Mais c'était il y a longtemps...

- Il y a les deux écoles dans les dortoirs, dit-elle comme si elle avait lu dans mes pensées. Tu es dans la chambre 301. Tu auras besoin de ta carte étudiante pour accéder aux étages et pour ouvrir ta chambre. Tu as accès aux ascenseurs seulement pour aujourd'hui.

Elle me tend une petite carte magnétique avec mon nom et ma photo, et aussi la liste de mes cours dessus. Une carte rouge. Je me mords l'ongle du pouce. J'aime le rouge, d'habitude, mais avec le stress j'ai trop d'autres images qui me viennent en tête.

- Tes colocataires sont en cours, tu es dispensé pour la journée. Repose-toi de ton voyage et dès que tu seras en état, tu peux descendre directement au rez-de-chaussée, la surveillante des dortoirs te conduira au secrétariat pour régler le reste de ton inscription.
- D'accord...

C'est trop d'informations. Et si je fais quelque chose de travers ? Et si mes colocs rentrent plus tôt ? J'ai trop le stress de devoir me présenter, en fait... j'espère qu'ils vont leur parler de moi sans trop rentrer dans les détails. Enfin, en attendant, j'ai ma carte, je peux aller dans ma chambre. 401... C'est la première après les escaliers, du coup. Pratique, je crois ? Je saurais pas trop dire. Au moins il n'y a personne à l'intérieur, et c'est pas difficile de voir quel lit est inoccupé. Est-ce que quelqu'un est parti ou bien il n'y avait juste personne pendant tout le reste de l'année ? Je me poserai cette question plus tard. Pour l'instant, je suis éclaté. Le voyage m'a épuisé et le stress a fait le reste. Je peux dormir un peu...


Ombres. Malaise. Angoisse.
J'ai... l'impression d'être cerclé par de la fumée noire, enveloppé dans une boule de ténèbres. Quand je rouvre les yeux, il fait sombre. Plus que ça. Je ne vois rien, du tout, à part une uniformité d'ombre. Je plisse les yeux pour essayer de percer l'obscurité. Je vois une silhouette, mais je n'arrive pas à discerner de qui il s'agit. Des hanches en sablier. Une forme de poitrine. Une taille fine. De longs cheveux châtains. Des yeux verts finissent par trancher les ténèbres. Et mon cœur se serre. Mes mains qui tremblent, ma respiration qui se bloque. Je reconnais les traits de ce visage, mais ils sont déformés. Trop féminin, comme ce corps trop plantureux digne d'une femme adulte. Je vois le regard qu'elle pose sur moi. Les longs cils légèrement maquillés, les boucles d'oreilles en diamant, la tresse qui descend sur son épaule. Une nudité dérangeante dont je n'arrive pas à détacher le regard. Elle s'approche de moi. Elle fait la même taille que moi. Évidemment. Je sais qui c'est. Elle est celle que j'ai méprisée toute ma vie. Celle dont j'ai volé le nom et l'identité pendant des années parce qu'on ne m'a pas laissé le choix. Héloïse Desames.

Une sueur froide court le long de mon dos. Non. Non, je ne veux pas voir ça. Je ne veux pas savoir que c'est dans son corps que je vis, savoir que je ressemblerais à ça, un jour. Jamais. Plutôt mourir. Plutôt la noyer encore et toujours dans le sang. Je regarde ses bras. Ils sont blancs comme la nacre, sans les stries rouges qui parcourent les miens. Elle et moi. Nous n'avons jamais été la même personne. Elle tend sa main vers moi, et je vois la mienne s'y poser, superposer nos doigts. Non... Non c'est... autre chose. Chaque geste que je fais, elle le fait. À moins que ça ne soit l'inverse ? Un frisson d'angoisse remonte sur ma peau, me prend à la gorge. Je sens des larmes brûler dans mes yeux. J'ai... mal.

"Tu n'existes pas. Tu n'as jamais existé.

Elle ne répond pas. Elle ne parle pas, ses lèvres bougent juste en même temps que les miennes. Pris d'un doute, un doute terrible qui me ronge au plus profond de mon être, je baisse la tête. Elle la baisse en même temps que moi. Sous mes yeux, je vois les mêmes mèches longues qui tombent délicatement sur mes côtes, la même poitrine trop volumineuse, les mêmes hanches trop bien taillées en sablier pour être autre chose que des hanches de femme. La même nudité dérangeante, atroce sur moi, qui me donne subitement la nausée. Je m'effondre, elle aussi. Je frappe dans sa direction et des dizaines d'éclats de verre volent autour de moi. Un miroir, vraiment ? Un miroir si déformé, si...
Un miroir qui suit, beaucoup trop, l'évolution de mon corps.
Je cri en sentant un éclat se planter dans mon bras. Comme s'il déchirait un voile présent jusque là, la pâleur lisse de mes poignets révèle sa véritable nature, les coupures omniprésentes en travers de mes veines. Ma peau qui devient rapidement sanguinolente, comme si tout se rouvrait.

"Tu as peur ?"

Je suis terrorisé. Enfermé dans ce corps qui a refusé de m'obéir. Entouré de ce sang que j'ai fait couler pour faire payer à la nature son erreur impardonnable. C'est à ça que je ressemble, je le sais.
C'est ce que je serais, toute ma vie. Petit, maigrelet, engoncé dans des vêtements trop larges pour cacher l'excroissance au niveau de mon cœur qui refuse de cesser d'exister. Pour cacher ce vide entre mes cuisses, celui qui m'a forcé dès la naissance à vivre dans une peau qui n'est pas la mienne. À quoi bon, hein ? Pourquoi ne pas mourir directement ? Je ne veux pas voir ce que je vais devenir. Je ne veux pas le devenir. Je ne veux pas...
J'entends un rire dans l'ombre. Une spirale de fumée s'enroule autour de ma gorge.

"Tu t'habitueras au goût de la peur. Il est déjà tellement ancré dans ton âme..."

Tu as un talent indéniable pour briser des choses, détruire des vies. J'espère que ta famille ne t'en voudra pas trop, tu avais si bien caché ce petit secret, je suis désolé. Ça m'a échappé. C'était ma voix. Ma voix plus aiguë encore que la façon dont je l'entends. Une voix indéniablement féminine. Et des mots si emplis de haine qu'ils me donnent des frissons. J'avais voulu qu'elle ait mal, qu'elle ait peur.

"Oh oui, tu t'y habitueras..."

La fumée se colle à ma peau, comme si je l'aspirais. Non... comme si c'était moi qui la produisait. Recroquevillé au sol, je trouve finalement le courage de rouvrir les yeux. Plus de ténèbres, plus de sang, plus de corps de femme nu prostré au sol. Juste mot, recroquevillé, à genoux par terre et m'enserrant de mes bras. Moi, mon cœur battant la chamade sous l'effet de la terreur, mes membres tremblants comme jamais auparavant dans ma vie, ma bouche plus sèche qu'un désert aride et cette fumée, noire, flottant au-dessus de ma peau. C'est un rêve. C'est forcément un rêve, un cauchemar. Je peux me réveiller. Avec un peu de volonté, je peux me réveiller.
Je lutte pour ouvrir les yeux. Panique en ne reconnaissant pas la pièce autour de moi. Ce n'est pas ma chambre... Si. C'est ma chambre. Ma nouvelle chambre à Indarë.

C'est pas comme ça que je vais me reposer, mais j'ai franchement pas envie de réessayer de dormir. Bordel, le croque-mitaine c'est juste une histoire que j'aime bien raconter, c'est pas censé s'incruster dans mes cauchemars !
Ouais, je vais pas rester là. Je vais aller remplir la paperasse et visiter l'école, ça me changera les idées. Jusqu'à cette nuit, en tout cas...
#A4CD27
Martel
Revenir en haut Aller en bas
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Accéder à la section :