19/08/21. Appartement de Chris. 09:23.

Ce matin là, le Corbeau se réveilla plutôt facilement, ce qui était suffisamment rare pour être souligné. Encore en vacances scolaires, son programme pour la journée était malgré tout déjà établi. Aller courir jusqu'à l'ISS, puis revenir jusqu'au gymnase de boxe et s'entraîner tranquillement jusqu'en début de soirée. Pourtant, les choses ne se déroulèrent pas comme ça, ce jour là...
Après s'être rapidement douché et s'être mis en tenue de sport, il sortit machinalement voir son courrier à sa boîte aux lettres comme il le faisait avant de partir courir. Un étrange papier attira alors son attention, lorsqu'il eût ouvert sa boîte aux lettres. Il reconnut alors un prospectus de sa salle de boxe, à ceci près que celle ci était déchirée, comme si trois griffes l'avaient lacéré. Ce n'était pas naturel.

Aussitôt, il eût un mauvais pressentiment, et se remémora les avertissements passés de Falcon.
- Oh, non...
Il lâcha le prospectus et se précipita aussi vite que possible en direction du gymnase. Mais dès qu'il arriva à proximité, il sut qu'il arrivait trop tard. Des gyrophares, une ambulance, la police... Et Mike, qui intercepta le brun sur le chemin:
- Chris...
- Qu'est ce qui se passe ?! Demanda -t-il aussitôt.
- C'est Anderson... Il lui est arrivé quelque chose...
Agacé, le Corbeau attrapa Mike et le plaqua contre le mur le plus proche avant de répliquer d'une voix malgré tout parfaitement sous contrôle:
- Qu'est ce qui lui est arrivé ?! Demanda -t-il alors, visiblement peu satisfait de la réponse du blond.

Le blond parut surpris, l'espace d'un instant, puis après quelques instants d'hésitation, reprit alors:
- Eh bien, apparemment, il a tenté de prendre son courrier ici... Heureusement, alors qu'il se trouvait tout près d'elle, il a été appelé pour entraîner quelqu'un d'autre, alors un de ses seconds s'est proposé de prendre le courrier. Il a ouvert la boîte, et elle a explosé. Anderson était un peu éloigné, mais il a quand même été blessé par la décharge... Il a été emmené à l'hôpital.
Le brun relâcha aussitôt son ami, avant de répondre:
- Il faut que je voie cette boîte aux lettres...
- Il n'y a plus rien à voir, tu sais... Ils ont déjà bouclé... Chris, attends ! Héla Mike alors que le brun s'éloignait déjà.
Il soupira en constatant que rien n'arrêterait plus le Corbeau, désormais. Une fois encore, cette aura étrange et inexplicable qui l'habitait parfois l'avait envahi une nouvelle fois. Mieux valait ne pas le contrarier...

D'un pas rapide, l'étudiant s'approcha du cordon policier, et comme prévu, un officier lui fit signe de s'arrêter:
- Doucement, jeune homme ! Les lieux sont bouclés le temps que...
- Laisse moi passer ! C'est mon entraîneur et ami qui a été blessé par cette explosion, d'accord ?! Alors tu restes si tu veux, mais j'ai besoin d'examiner les lieux...
- Pourquoi faire ?! Tu te prends pour un artificier, ou quoi ?! Rétorqua immédiatement le policier d'une voix beaucoup moins compréhensive. Les lieux sont bouclés, un point c'est tout. Aucune exception !
Chris faillît l'envoyer à terre sous l'effet de la colère. Mais il n'était pas seul. Il comptait au moins quatre policiers et artificiers sur les lieux. Mieux valait ne pas faire de vagues. Il était toujours un fugitif en cavale, et Falcon le savait...
Il regarda discrètement par dessus l'épaule du flic, et constata qu'il s'agissait d'une charge contrôlée, un travail d'expert en démolition. Cela ne fit que le conforter dans son idée de base...

Le pauvre second qui avait ouvert la boîte aux lettres avait été soufflé à la place d'Anderson qui s'occupait d'ordinaire toujours de prendre le courrier. Manies de vieillard...
Il était celui qui était visé. Aucun doute là dessus.
- Allez, dégage ! Lança à nouveau le policier.
Chris fit demi tour sans réellement faire attention à ce que l'homme en uniforme venait de lui dire, perdu dans ses réflexions. Depuis le bal, il n'avait plus eu de nouvelles de son némésis. Par ailleurs, il n'avait rien fait justifiant qu'il s'attaque soudainement à ses contacts. Alors pourquoi ? Et surtout... Pourquoi maintenant ? Avait il décidé de passer à l'attaque ? Allait il tenter de faire du mal à Lily ? Quelles étaient ses véritables intentions ? Etait ce réellement lui ?

Perdu dans ses pensées, le Corbeau s'éloigna d'un pas distrait et n'entendit pas venir le grand blond, jusqu'à ce que celui ci ne pose une main sur son épaule, inquiet de son état:
- Chris ? Ca va, vieux ?
Aussitôt, le brun fit volteface en s'emparant de Mike, et le plaqua contre le mur le plus proche. Ce dernier comprît immédiatement qu'il valait mieux ne pas bouger en plongeant son regard dans celui de Chris. A nouveau, cette étrange lueur prédatrice qui faisait peur au blond flottait dans les  yeux du brun.
- Ne te mêles pas de ça, Mike... Murmura -t-il alors en le fixant droit dans les yeux.
- Qu'est ce qui se passe, Chris ? Répondit alors le blond, désireux de comprendre.
L'assassin le lâcha lentement, et s'éloigna doucement, d'une démarche étrange, comme s'il réfléchissait toujours intensément. Ce ne fut que lorsqu'il fut à plusieurs pas de distance qu'il lui dit finalement:
- Tu ne pourrais pas comprendre ! Ce n'est pas ton monde... lui dit il alors que Mike ne pouvait plus voir que son dos.
- Mon monde ? Répéta -t-il, perplexe, alors que Chris venait de disparaître au coin.

Chris passa la moitié de la journée aux urgences, à tenter sans succès de voir Anderson. Finalement, il se heurta à un refus imparable: seulement la famille !
Impossible de prendre de ses nouvelles, ni d'en apprendre davantage pou le moment. Agacé, fatigué, le brun rentra finalement à son appartement avec en tête d'appeler Lily, et de passer la soirée avec elle. Mais lorsqu'il regagna la résidence Lightstorm, une feuille blanche lacérée de trois griffes était placardée sur sa porte. Un autre message de son némésis, lui donnant rendez vous une fois la nuit tombée dans un quartier désormais en ruines, près de Shoreditch.
Plissant les yeux, le brun froissa la feuille et l'écrassa dans sa main droite: s'il voulait un duel, il l'aurait...


19/08/21. Zone abandonnée tout près de Shoreditch, 22:34.

L'arme à la main, le long du corps, Chris pénétra lentement dans le vieux bâtiment à l'abandon, tous sens aux aguets. Seul le bruit de ses pas arrivait jusqu'à son ouïe. Le grand ensemble d'appartements qui constituait ces lieux par le passé avait été laissé à l'abandon après que le toit se soit effondré au centre des lieux, creusant dans un chute un trou béant jusqu'aux sous sols du bâtiment. Personne n'avait reconstruit, depuis que c'était arrivé, durant l'ouragan de 2019.
Chris s'avança encore de quelques et s'immobilisa finalement au bord du trou béant. Il leva les yeux, certain que quelque part, sur un des étages qui tenaient ecore debout, se tenait son némésis.
- Je sais que tu es là ! Finissons en !
- Pourquoi tant d'empressement ? Lui répondit aussitôt une voix bien connue alors qu'un étage au dessus, et de l'autre côté du trou béant apparaissait Falcon, un sourire cynique ourlant ses lèvres.

Son magnum 357 le long du corps, il observa Chris avec un regard plein de satisfaction: de toute évidence, tout se passait exactement comme il l'avait prévu.
- Pourquoi avoir brisé ta promesse ? Tu ne devais pas toucher à mon entourage ! Rétorqua alors le brun sans le quitter des yeux. Pourquoi t'en être pris à lui ?!
- Que puis je dire ? Je n'ai pas pu résister ! Tes réactions sont beaucoup trop divertissantes... Répondit Falcon avec une voix méprisante en levant la main gauche.
Le Corbeau sentit ses doigts se resserrer autour de la crosse de son arme, mais il ne bougea pas. C'était ce qu'il voulait, il le savait...
- Quelle importance, de toute façon ? Tu seras mort dans quelques minutes, et tu le sais. Ce que je pourrais faire de tes amis avant ou après ta mort n'a pas grande importance, au final...
Sans crier gare, Chris leva son arme et deux balles frolèrent l'endroit où se situait Falcon. Une seconde trop tard. L'assassin avait déjà disparu...
- Ce sont de mes amis que tu parles, espèce d'enfoiré !! Hurla alors le brun d'une voix puissante. Je ne te laisserai pas faire, Falcon !

Il commença à se déplacer lentement, tous sens aux aguets, l'arme à nouveau le long du corps.
- Si tu croyais vraiment que je te laisserais me tuer et faire ce que tu veux sans broncher, alors tu vas avoir une sacrée surprise ! Poursuivit il d'une voix haineuse.
- C'est la Règle du Jeu, Corbeau.  Ne joues pas les étonnés... lui répondit son adversaire d'une voix qui se perdait en écho dans la grandeur des lieux, ce  qui le rendait difficile à repérer.
- Du jeu ? Tu crois que c'est un jeu ?! Répéta Chris qui sentait la colère l'envahir de plus en plus. Putain mais réveille toi, Falcon ! Ce sont des vies que tu enlèves !! Ce sont des existences que tu détruis en te protégeant derrière ta condition d'être différent et supérieur !! Poursuivit il avec une voix puissante.

A cet instant, il entendit un bruit sur sa gauche et repéra du coin de l'oeil son adversaire, au loin. Il exécuta alors une roulade en avant tandis que la détonation distinctive du Magnum 357 explosait non loin de lui, et qu'une balle frôlait son bras. Il se précipita dans une autre pièce, puis une autre, pour semer Falcon.
- Et de quoi crois tu qu'il s'agisse ? Répondit finalement celui ci au loin après une longue minute de silence. Chris... Tu as toi même arraché à des dizaines d'individus leur âme. Si ce n'est pas un jeu, alors de quoi s'agit il ?!

Le brun fut comme pétrifié d'horreur à la mention de ce que lui même avait fait par le passé. Il se savait déjà souillé par les horreurs qu'il avait pu faire, et qu'il ferait sûrement encore... Et il n'aimait pas être pointé du doigt de cette façon.
- Pas de contre attaque, Corbeau ?! Plus de longues tirades, cette fois ?!
Chris plissa les yeux et reserra les doigts autour de la crosse de son arme, afin de se recentrer sur sa tâche:
- Le centre nous a crées pour être des armes parfaites, toi et moi. Des assassins capables de couper à travers toutes les règles inutiles qui sont imposées aux milliards de moutons qui composent la société afin de pouvoir en éliminer les éléments dangereux et toxiques. Nous sommes des êtres à part... Elus, supérieurs...
Le brun, toujours le dos collé à son mur, tentait de repérer Falcon d'après l'endroit d'où venait sa voix. Lentement, très lentement, il se déplaçait pour essayer d'affiner ses recherches.
- Mais, en contrepartie, nous ne ferons jamais partie de ce monde. De la même manière que nous sommes autorisés à briser toutes les règles et à tuer au nom de Black Thorn sans avoir à rendre de comptes à personne d'autre que l'organisation, il nous est interdit d'agir sans leur consentement. C'est comme ça, et ça l'a toujours été...

A nouveau, Chris se déplaça dans une autre pièce à la recherche de sa cible.
- Et lorsque tu as commencé à agir sans leur consentement, tu as violé la première règle du jeu, Corbeau. Pour cette raison, je ne peux pas te laisser en vie.
A l'instant où il acheva sa phrase, une pluie de balles transperça le mur, derrière Falcon. Celui ci fut touché au  bras droit et éraflé au visage avant de disparaître de la pièce. Chris se trouvait en fait de l'autre côté du mur qu'il venait de transpercer.
- Des balles perforantes, huh ? Tu as fait des progrès, à ce que je vois... commenta Falcon quelques minutes plus tard.
- Peut être plus que tu ne le crois... rétorqua doucement le brun.

Le vieil immeuble retomba dans un silence oppressant, seulement dérangé par quelques fuites d'eau, coulant ci et là. Et soudain, après quelques minutes, la voix de Chris s'éleva à nouveau:
- Je n'ai jamais agi sans leur consentement. Ils m'ont trahi ! Ils ont tenté de me tuer parce que je n'étais pas comme ils voulaient !
- Alors tu aurais dû mourir ! Répliqua Falcon d'une voix robotique. Suivre les ordres...
- Allez tous vous faire foutre ! Rétorqua alors Chris d'une voix puissante. Je n'abandonnerai pas ma vie à une bande de dégénérés fanatiques et tarés !
- Ta vie, tu la leur dois ! Sans eux, tu n'aurais pas existé.
- Je ne dois rien à personne ! Ma vie je l'ai payée ! J'ai passé ma vie entière à la payer ! Nous l'avons tous payée ! Des gosses ne sont pas supposés descendre sous la surface d'un lac gelé en plein hiver afin de renforcer leurs capacités pulmonaires, ou abattre des adultes alors qu'ils ne sont encore que des enfants ! Et encore moins se faire tabasser à longueur de temps par des entraîneurs psychopathes soit disant pour s'entraîner physiquement !

Une détonation se répercuta soudainement dans l'immeuble, et Chris sentit une balle lui érafler l'épaule droite avant d'effectuer une roulade sur la gauche. Il balaya toute la zone autour de lui du regard, y compris le grand trou béant, mais il ne vit pas son adversaire.
- Tu es faible, Chris ! C'est pour ça qu'ils t'ont retiré tes droits. Si tu avais eu ce qu'il faut pour...
- Ils n'en ont pas le droit ! Trancha subitement le brun d'une voix à la fois puissante et confiante. Je ne me laisserai plus faire, c'est terminé ! Et il est hors de question que je te laisse toucher à Lily et aux autres !
- Même si par un miracle extraordinaire, tu l'emportais aujourd'hui, cela ne changerait rien. Tu le sais déjà, n'est ce pas ? Tu ne peux pas gagner face à ce que tu tentes de combattre...
- Tu te crois tellement fort, n'est ce pas ? Répondit simplement Chris d'un ton méprisant, alors qu'il marchait doucement, arme le long du corps.
Son instinct s'éveilla brutalement, et il fit volteface. Trop tard pour réagir. Il aperçut Falcon, l'arme tendue dans sa direction, et une nouvelle détonation explosa dans le bâtiment. Il fut cependant chanceux car la balle ne toucha que l'os, en haut de son épaule gauche. L'instant d'après, lorsque Chris tira à son tour, son némésis avait déjà disparu.
- Trop lent, Corbeau ! Beaucoup trop lent...

Le brun commençait à ressentir les diverses blessures, et la douleur commençait à le lancer de plus en plus fort. Il ne tiendrait plus très longtemps, et il le savait... Il grimpa un nouvel étage à la poursuite de son némésis, et constata que les lieux étaient dans un état particulièrement précaire.
- Ton petit jeu pervers ne m'amuse plus !
- C'est pourtant le meilleur moment... Cet instant... où tu sens l'adrénaline monter en toi... Ne me dis pas que ton ADN de prédateur ne le ressent pas en cet instant précis ! Tu mentirais ! Et ça, on le sait tous les deux ! S'exclama alors Falcon d'une voix un peu trop démonstrative après s'être immobilisé devant une cloison en bois vieilli et moisi. Admets le, Chris ! Personne d'autre que nous ne le saura ! Allez !
- Tes histoires ne m'intéressent pas... murmura doucement le brun avant de s'immobiliser soudain.

De l'autre côté de la cloison devant laquelle il se trouvait, il était presque certain que se trouvait son adversaire, immobile, en train de lui servir un beau discours sur ce qu'il était en train de ressentir. Il le visualisait presque...
Son sang ne fit alors qu'un tour dans ses veines, et il se précipita tête la première en se protégeant avec ses bras et traversa la vieille cloison en vieux bois flotté et moisi par le temps. Falcon fit aussitôt volteface mais il était déjà trop tard : Chris se jeta sur lui et tous deux roulèrent sur plusieurs mètres avant que le Corbeau n'immobilise son ancien compagnon au sol, en se tenant sur lui. Il plaqua sa main armée sur le parquet, et lui dit alors d'une voix haineuse:
- Tu penses pouvoir me voler ma vie ? Alors prends un ticket, et fais la queue !
Il le frappa de toutes ses forces en plein visage de son autre main, si fort que le parquet craqua sous la puissance du coup.
- Tu crois pouvoir m'enlever tout ce que j'ai mis des années à me construire ?!
Il frappa à nouveau, avec une haine palpable, une violence décuplée. Le Chris si doux et si affectueux que connaissait Lily semblait s'être volatilisé...
- Tu ne sais pas à qui tu as à faire, Falcon ! Tu ne sais pas qui je suis !!
Il frappa à nouveau, et l'envoyé du centre lâcha son arme avant d'être pris d'un rire nerveux, le visage couvert de sang et méconnaissable à cause des divers coups qu'il venait d'encaisser.
- Je ne laisserai personne se mettre sur mon chemin ! Personne, tu m'entends ?! Hurla -t-il en le saisissant par le col.

Soudain, le parquet céda, et les deux assassins chutèrent d'un étage en roulant sur plusieurs mètres. Pourtant, une nouvelle fois, Chris eût le dessus et c'est lui qui immobilisa son adversaire au sol. Et comme pour bien souligner sa supériorité, il décocha une violente droite à Falcon qui cracha du sang sous la violence de l'impact.
- Tu crois que tu es le meilleur ?! Hurla le brun en s'emparant de Falcon par le col et en le jetant à travers une cloison en bois qu'il traversa sans ménagement. Tu crois que tu peux m'arrêter ?!
Le Corbeau se précipita jusqu'à lui et lui donna un coup de pied dans la figure, puis un autre, avant de le soulever et de le plaquer contre un mur en pierre.
- Et maintenant, Falcon ?! QUI est le meilleur ?! Poursuivit il d'une voix emplie de haine à peine reconnaissable.
Il frappa à nouveau et le visage de son frère se cogna au mur de béton, alors qu'il avait de plus en plus de difficultés à ne pas tomber dans les paumes. Pourtant, lorsque leurs regards se croisèrent, le brun constata qu'il souriait toujours, et le châtain se mit lentement à rire de plus en plus fort, d'un rire dément. Chris se rendit alors compte que ses mains tremblaient, et qu'il avait frappé tellement fort que ses osselets saignaient .

Cela mit fit presque immédiatement à son moment de folie, et il lâcha Falcon, qui tomba lentement à genoux, incapable de demeurer debout après tous les coups que venait de lui mettre le brun. Celui ci recula de quelques pas en titubant, comme s'il était sonné, puis se tourna à nouveau vers le châtain dont le rire s'élevait toujours. Finalement, le silence revint et il leva les yeux vers Chris, avant de lui sourire doucement.
- Cela ne change rien... Tu ne feras jamais partie de ce monde... Tu appartiens aux ténèbres... C'est comme ça... Articula -t-il alors que le sang s'écoulait de ses multiples blessures.
En entendant ces mots, le Corbeau se jeta à nouveau sur lui. Il le jeta au sol et recommença à le cogner au visage:
- LA FERME !! TU VAS LA FERMER !! TU NE SAIS PAS DE QUOI TU PARLES !! TU N'ES QU'UN PUTAIN D'ESCLAVE SANS ÂME !! UNE CHOSE !! UN ROBOT !! Hurla Chris en continuant à le cogner alors que du sang de l'ennemi continuait à l'éclabousser un peu partout sur le corps et sur le visage.

Et soudain, de nulle part, le châtain émergea de sa léthargie, et saisît au vol le poing de Chris qui en fut particulièrement surpris. Mais avant qu'il n'ait compris, il était déjà trop tard: Falcon avait contre attaqué avec un coup de tête en plein menton, et un coup droit qui avait envoyé le brun à terre, à son tour.
Sans attendre, il se redressa en titubant en se tenant au mur, et après avoir donné un magistral coup de pied dans la tête de son adversaire afin de gagner un peu de temps, il balaya la pièce à la recherche des armes, pour savoir où elles étaient tombées lorsque le sol avait cédé. Et soudain, il repéra le pistolet de son frère. Il se précipita alors en direction de celui ci, et se baissa pour s'en emparer. Mais lorsqu'il fit volteface, Chris était déjà en train de lui foncer dessus. Il plongea sur lui et tous deux chutèrent violemment à nouveau d'un étage sur le béton froid et dur.

Une nouvelle fois, il fallut plusieurs secondes à chacun des deux adversaires pour émerger, mais cette fois ci, Falcon fut le premier à se relever. Malheureusement, pas avant de constater qu'il avait perdu l'arme dans sa chute. Il balaya alors la pièce des yeux, et vit Chris se relever à son tour. Et cest là qu'il aperçut dans la main de son frère une grenade, que celui ci gardait précieusement depuis le début du combat.
- Oh, non...
A cet instant, Chris dégoupilla la grenade, et la lança aux pieds de Falcon:
- Rendez vous en Enfer !
Le Corbeau plongea à terre afin d'éviter le souffle de l'explosion. Il perdit alors de vue Falcon, et quelques secondes plus tard, il comprit que quelque chose d'étrange était en train de se passer. Il sentit alors que le bâtiment commençait à trembler d'un peu partout: il était vieux et en très mauvais état. L'explosion de cette grenade l'avait très certainement achevé !

Il se mit à courir le long des pièces et des couloirs alors que tout s'effondrait autour de lui, sauta à l'étage inférieur, puis enfin, il eût enfin un visuel sur la sortie, menant dans un autre bâtiment à travers une fenêtre, qui serait stable. Il se précipita sur cette ouverture et effectua le meilleur saut qu'il pouvait avant d'atterrir brutalement sur un étage du bâtiment voisin après avoir traversé la vitre d'une fenêtre. Une poignée de secondes plus tard, il se redressa lentement et observa aux premières loges l'effondrement du vieil immeuble. Pas de chance pour lui. Avec tous ces gravats, il n'avait aucun moyen de vérifier si Falcon était bel et bien mort... Mais au moins, il était en vie...
Mais avec tout ça, impossible de savoir ce qu'il en était de Falcon. Et une nouvelle menace éventuelle pesait désormais sur le Corbeau et sur ses proches...